Dieu dépasse notre conception : Minucius Félix, col. 1055 ; Arnobe, col. 1064 ; saint Atlianase, col. 1072 ; saint Basile, col. 1088 ; saint Jean Chrysoslome, col. 1095. — Rien de plus vrai, si l’on entend ces Pères dans le sens où ils parlent, c’est-à-dire en excluant une connaissance de Dieu soit totalement compréhensive, soit même intuitive ou par notion propre. Cette réponse vaut également pour les passages où les Pères, par exemple saint Jean Chrysostome. col. 1095, et saint Athanase, Orat., ii, contra arianos, n. 32, 36, P. G., t. x.wi, col. 216, 224, recommandent de ne pas scruter le comment des perfections ou des opérations divines. Elle vaut d’autant mieux pour ce dernier docteur, qu’en ces endroits il traite des personnes divines, et particulièrement de la génération du Verbe.
Les Pères distinguent les deux questions de l’existence et de l’essence, en concluant que nous ne savons pas ce qu’est Dieu, mais seulement qu’il est et ce qu’il n’est pas : saint Basile, col. 1090 ; saint Grégoire de Xjsse, col. 1091 ; saint Augustin, col. 1110 ; saint Jean Damascène, col. 1127. — Rien de plus vrai encore, si l’on reste dans la pensée des Pères. Nous avons dû faire remarquer souvent qu’en opposant les deux questions, ils prenaient slrictement le mot d’essence, ou les termes t :’c jttiv, quis sil. Aussi tout ce qui n’est pas conception ou expression de la nature divine telle qu elle est en elle-même, rentre, pour eux, dans l’autre membre, Sri sVtsv, quia est. Et ceci explique que dans les passages mêmes où ils réduisent notre connaissance au quia est, les Pères font souvent des énumérations d’attributs et de noms qui dépassent de beaucoup le simple fait de l’existence ; par exemple, saint Jean Chrysostome, col. 1095, et Juuilius, col. 1132.
Les Pères déclarent qu’il nous est impossible d’exprimer la nature divine comme elle est en réalité ; nous ne pouvons le faire que dans la mesure imparfaite où il nous est donné de la concevoir. Aussi proclament-ils notre incapacité à nommer Dieu proprement, ournvine convena&iement.-Clémentd’Alexandrie, col. 1042 ; ( » iii ; ène, col. 1019 ; saint Atlianase, toc. cit. : les deux Cyrille, col, 1073, 1077 ; saint Jérôme, col. 1102 ; saint Augustin, col. 1113. — La réponse générale se lire aisément des distinctions rappelées à la page précédente. En se reportant aux endroits cités, où la doctrine de ces Pères a été exposée, le lecteur trouvera l’application de ces distinctions générales aux cas particuliers.
On peut, du reste, reconnaître que, sur le point précis de la propriété, par rapport à Dieu, des noms aérai, ou de tels ou tels noms en particulier, lous les Pères n’ont pas parléavec la netteté désirable, Ln témoignage d’Arnobe.cité par le Rév. Mansel, peut r d’exemple Quis enim Deum dixerit fortem, eonttantem, frugi, sapienteni" ? quis probum ? quia êobrium ? Adv. génies, 1. MI, c. i.. P. /, ., t. v, col. 962. Le rhéteur africain mêle ici des prédicats de nature v>— diverse. Il n’aurait pas dû oublier si facilement la parole de saint Paul, Rom., xvi, 27 : Soli sapienti /< Eus<e rendail beaucoup mieux la concep tion courante, quand après avoir rattaché à l’idée même de Dieu les notions qui vont suivre, il ajoutait, De eccleiiasl. iheologia, I. 1. c. x. n. 30, P. G., t. xxiv, col. K’.t3 sq., Qui donc pourrail nier qu’il j ail en Dieu mee, vie, lumière, vériti
rai « on. el tout ce qu’il a de bi au et de bon. xal r.y.-,
j.i’i-1 i.-i : ivafto
Parlant de nos notions sur la divinité a qui, toutes défed indirectes qu’elles soient, n’en ion !
noins positives et représentent réellement perfections positivi ! immanentes qui caræl ri enl d" Dieu, s.i nature et sa manière d’étn ben n’a pa i crainl de i ncli. n. 15 ;
tte doctrine est au moins voisine de la foi, Car elle
est nécessairement impliquée dans les termes non équivoques par lesquels l’Écriture sainte et l’Église attribuent à Dieu plusieurs prédicats positifs. C’est en tout cas la doctrine la plus commune des Pères(conlre les gnostiques) et des théologiens, quoique plusieurs expressions des Pères semblent y contredire et que les nominalistes la repoussent formellement. » Il me paraît d’autant plus nécessaire de souscrire à cette appréciation, que, pour être conséquent avec lui-même, un semi-agnostique doit refuser toute valeur propre et absolue aux notions les plus fondamentales dans le mystère de la sainte Trinité. Et c’est là non seulement enlever tout sens objectif à la révélation du mystère, mais contredire ouvertement la doctrine des Pères qui ont combattu l’arianisme ; car tout le débat portait au fond sur ces questions : Le Père est-il Père, et le Fils est-il Fils, proprement ou métaphoriquement ? La génération du Verbe doit-elle s’entendre proprement ou métaphoriquement ?
Petau, op. cit., 1. I, c. v, VI ; 1. VII, c. i, irr, iv ; Thomassin, op. cit., 1. IV, c. vi-xi (sous les réserves précédemment énoncées) ; Kleutgen, Die Théologie der Vorzeit, 2° édit, Munster, 1867, t. i, p. 211 sq. ; La philosophie scolastique exposée et défendue, trad. Sierp, Paris, 1868, t. i, n. 189-196, p. 372 sq. On trouvera une synthèse plus méthodique dons les traités récents De Deo uno, ceux du moins qui ne sont pas purement scolastiques ; en particulier, J. Scheeben, La dogmatique, trad. P. Bélet, Paris, 1880, t. ii § 62 sq. ; Franzelin, Tractatus de Deo uno secundum naturam, Rome, 1876 (3’édit., 1883), th. x-xiii ; F. A. Stentrup, S. J., Prxlectiones dogmaticx de Deo uno, Inspruck, 1879 ; J. B. Heinrich, Dogmalische Théologie, Mayence, 1883, c. IV, § 156-158, t. III ; C. Pesch, S..T., Prselectiones dogmaliar, t. ir, De Deo uno secundum naturam, 3° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1906, prop. xiv-xvi.
IV. Les attriruts divins considérés en euxmêmes ET DANS LEUR RAPPORT A LA NATl’RE. — On pourrait construire toute une théodicée, et particulièrement toute une doctrine des attributs divins, en groupant et en systématisant ce qui se trouve chez les Pères à l’état de matériaux épars. C’est ce qu’ont fait divers auteurs dans les monographies que nous avons citées, et, sur un plan moins restreint, Petau et Thomassin. Mais ce travail dépasse les limites du présent article ; en outre, il n’est possible qu’à la condition de faire rentrer dans des cadres techniques une doctrine qui, chez les Pères, se présente d’une façon beaucoup plus large et plus simple. Nous nous contenterons d’énoncer les conclusions générales qui ressortent de notre élude, en y joignant quelques mois sur un problème important auquel donne lieu la doctrine patrislique sur les attributs divins : Le Dieu des Pères est-il un Dieu abstrait et impersonnel ?
I" Classification des attributs divins chez les Pères. — Nous n’avons rencontre rien de complet ni de didactique, mais seulement trois divisions générales, qui sont p.-iss ! es dans la théodicée traditionnelle. Les Pères les ont appliquées, soit aux attributs eux-mêmes, soit aux noms qui servent à les exprimer. La premier* la distinction entre attributs absolus et attributs tifs, insinuée par Tertullien, col. 1059, appliquée ensuite et préi i par beaucoup d’autres, comme les Cappadociens, col. 1088 sq.. saint Êphrem, col. 1081, saint Augustin, col. 1113. saint Cyrille d’Alexandrie, col. 1073, Juuilius, col. 1132. saint Jean Damas, col. 1128. Dans la question qui non cette dis tinction s’applique directement à lieu considéré dans
l’unité de sa nature et ton action extérieure, mais nous avons constaté’incidemment qu’elle s’applique aussi aux mystères de la s. uni.’rrinilé el de l’incarnation, par exemple, quand s. uni Grégoire di Nyese, , —, , i 1069 alnl kuf ualin, col. 1 1 13, el autr<
opposent les attributs c tnun aux pro n d’ordre relatif.
! .. —.-coude division est celle des attributs négatif »