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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/602

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DIEU (SA NATURE SELON LES SGOLASTIQUES)

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Scholastik gegen Ende des xiii Jahrliunderls, dans Archiv fur Litteratur und Kirchengeschichte des Mittelalters, t. v, p. 603 ; John Peckltam ùber den Kampf des Augustinismus und Aristotelismus, dans Zeitschrift fur katholische Théologie, Inspruck, 1889, t. xiii, p. 172 ; voir surtout, parce qu’il a précisé l’objet des questions débattues au xnr siècle entre les deux écoles, Grabmann, Diephilosophischeund theologische Erkenntnislehre des Kardinals Matthàus von Aquasparta, Vienne, 1906.

On dit souvent que le principal grief soulevé de son vivant contre saint Thomas par l’augustinisme fut son acceptation de la théorie de la connaissance d’Aristole. En ces termes sommaires, le fait n’est pas exact. Le XIIIe siècle dans son ensemble accepta aussi bien que saint Thomas l’épistémologie qu’on trouve au IIIe livre De anima d’Aristote ; tous alors admettaient la possibilité pour notre intelligence d’abstraire des données de l’expérience sensible les idées universelles d’être, d’unité, etc., objectivement valables et de valeur universelle ; l’accord existait de même sur l’explication péripatéticienne de la connaissance des êtres immatériels, par abstraction. Cf. Suarez, De anima, 1. IV, c. iv sq. ; Boedder, Psychologia ralionalis, Fribourgen-Brisgau, 1895, n. 131 sq., 202. Voir col. 775. Que notre connaissance des substances immatérielles et par suite de Dieu dépende de notre connaissance sensible, intellect us nos ter e.r ceenturis in Dei cognilionem manudicitur, Sum. theol., I a, q. xxxix, a. 8, cela cadrait trop bien avec l’enseignement biblique et traditionnel pour faire difficulté. Saint Paul avait écrit : à’ipaTa… rot< icotr, p.a< ?i… xaOopâTai ; comment se délier de l’épistémologie d’Aristote, puisqu’on lisait au De mundo, c. vi, que tout le monde tenait alors pour authentique, à propos de la nature divine : àipatoî t.v<xa toÎ « i ?Yoi « k-jtoi ; op-iTai, édit. Duval, t. i, p. 863^ D’autre part, Denys enseignait que la connaissance des anges est pour nous un moyen de connaître Dieu. Or, il expliquait la connaissance que nous avons des intelligences séparées précisément comme Aristote.

Mais quand il s’agissait d’expliquer notre connaissance de l’infini, ou bien la connaissance que nous avons des mystères, et surtout la connaissance de Dieu dans les étals mystiques, le courant auguslinien se séparait de saint Thomas. On lui reprochait de rejeter l’illumination de saint Augustin, lu IV Sent., 1. I dist. III, q. i. a. 1. ad 3°- ; et aussi l’idée de l’infini de s lint Anselme, voir col. 889 ; de fausser la pensée de saint Augustin, en l’interprétant dans le sens d’Aristote, De veritatc, q. x, xi ; el d’une façon générale de prétendre que toute notre connaissance du divin dépend des donnéea de l’expérience sensible. Car, disait-on, dedivinis, yrmtertim < ! < lupernaturalibti » his quæ sola fide lenentur, habemut cognilionem, non ex creaturis naiue ratione, sed ea divinis ScripturU et revelalione tupernaturali. Cf. Denys le Chartreux, In IV Sent 1. I, dist. III. q. mi ; dist. XXXI, q. ii. t. xx, p.SSS. En un mot, on attaquai ! chez saint Thomas la formule qui revient si souvent sous sa plume : tantum see.-tendere potest noitra ognitio, quantum nianuduci potest emibilia. Sum. the„t., I.., . xii, a. 12 sq. F., ., „’. r il" 1, ! | -"" augustiniens n’allait pas jusqu’à cette formule exclus !

"".ni par h-moyen des créatures nous pouvons aisir l’infini au olu, l’augustinisme a propre ment parler ne l’expliquait pas. mais il avs.il trois mari " t « r< r de difficulté. Ou bien il recourait

[ i théorie de l’illumination, entendue i n < us, , , , , . notre intelligenci n’es ! autre chose qu’une participa """ lumineuse de la divine clarté ; ou bien il recourait a l "h, , naturelle de l’infini mi » i ", .., , , i par saint A "’l ""-’"’' ! i r" cèdent ; ou bien il combinait le.’bo, explications, comme fait sain ! Bonaventure

In 71 Sent., 1. I, dist. VIII, p. i, a. 1, q. n. Les textes récemment publiés par le P. Daniels montrent que ces deux dernières solutions étaient les plus fréquentes. Soit pour essayer de se rendre compte de l’illumination, soit pour expliquer certains faits mystiques, l’augustinisme soutenait que nous pouvons avoir une connaissance directe de la substance immatérielle de notre âme. On prouvait cette thèse, qui avec diverses modifications a été reprise au xviiie siècle, voir col. 897 sq., par saint Augustin. De Trinilate, 1. X, c. vin ; 1. Xiv ! c. v, P. L., t. xlii, col. 975, 1041. Et l’on pens’ait ainsi pouvoir dire que nous voyons Dieu, non pas intuitivement certes, mais en notre âme : doctrine que saint Thomas rejetait en ce qui nous concerne et ne concédait que pour Adam avant la chute et en un certain sens pour l’ange. De verilate, q. xiii, a. 2. La même hypothèse servait à l’explication des faits mystiques. On empruntait à Denys qui parle d’Hierothea patiensla division de la contemplation en active et passive. Dans la contemplation active, l’augustinisme acceptait la doctrine d’Aristote ; on y pense à Dieu par des espèces intelligibles, qui naissent de celles qui se forment dans l’imagination par l’expérience des créatures qui ont quelque rapport avec Dieu. Lorsque l’âme connaît ainsi Dieu, elle ne conçoit de lui rien de matériel ; car bien que dans ce mode de connaissance il y ait toujours quelque chose de matériel et une association de fantômes corporels, l’âme éloigne et écarte de Dieu tout le corporel et le matériel : c’est en quoi, disait-on, consiste la voie de négation de saint Denys. Sur ce point saint Thomas ne dill’érait pas de l’augustinisme. Mais le désaccord naissait à propos de la contemplation qu’on appelle passive. L’augustinisme s’autorisait d’un texte de Denys, De mystica theologia, c. i, p. 477, où il est dit que l’extatique, sans avoir la vision intuitive, connaît Dieu sans voiles, incircumvelate ; on apportait aussi un texte de Boèce : in divinis intellectualiter versari oporlebit, neqne deducï ad imagination, s. sed potius ipsam inspicere formam. De Trinilate, c. ii, P. L., t. i.xiv, col. 1250. On concluait de ces textes que, dans la contemplation passive, Dieu avec le concours de nos facultés intellectuelles produit des espèces qui le représentent, sans être tirées des sens, sans l’entremise de l’imagination, bien plus sans même que l’imagination entre en exercice. L’augustinisme, pour rendre compte de la possibilité d’une telle psychologie, recourait a l’hypothèse de l’introspection directe de I de ses actes, de ses dons et lumières naturelles ou infuses ; on pensait par là expliquer comment l’esprit pouvait avoir de Dieu des espèces purement intellectuelles et s’en servir sans regarder les fantômes ou espèces dérivées de l’imagination. Ici on se séparait de la formule péripatéticienne de saint Thom tantum se exlendere potest noslra cognilio, quantum manuduci potest per sensibilia. Celui-ci, malgré quelques hésitations de langage, cf. Kousselol. I. intellectualisme de saint Thomas, Paris, 1908, p. 207, n’admettait pas en dehors du cas de prophétie l’infusion d’espèces purement intellectuelles, mais soutenait que dans la connaissance de foi et dans la connaissance mystique l’imagination joue toujours ion roleel entre toujours en exercice. Cf. Sum, theol., I q. vu. a. 13. Voir lloudon, Le règne de Dieu, 1. IV, r. iii, Avignon, 1845, p. 153. Le fond.le l’argumentation de s. uni Thomas s’appuie sur ce que pour penser à Dieu nous employons Qécessairement l’idée d’être ; or nous avons celle-ci pari expérience sensible avec l’aide de i activité .L-notre Imagination al de noire intelligence ; il fui

! > quer que., , , ! expll | plus conforme

.. la doctrine de [’unité du compose’humain, Sum. theol. [, q. lxxxiv, a. 5 sq. Suant si ion école suivent Mini I bon p metaphui. disp. . sect. xii.

col. 822.