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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/94

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ili.j

DECALOGUE

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peuple qu’il a lui-même délivré de l’Egypte. — b) On ne peut distinguer deux préceptes dans Exod., xx, 3-6. L’interdiction du culte des idoles n’est que l’aspect négatif du précepte d’adorer le seul vrai Dieu. Ce ne peut donc être un commandement spécial. — c) Le dédoublement du précepte interdisant la convoitise n’est expressément indiqué ni par Exod., xx, 17, ni par Deut., v, 21. Saint Augustin appuyait l’affirmation d’un double précepte dans Exod., xx, 17, sur la version des Septante où uxorem proximi lui est mentionné en premier lieu et d’une manière distincte. Quxstiones in Heptateitclium, l. II, c. i.xxi, P. L., t. xxxiv, col. 621. .Mais rien n’autorise à considérer la leçon des Septante comme vraie. Le texte du Deutéronome, il est vrai, met en relief non concupisces u.œretn proximi tui, mais sans l’indiquer expressément comme précepte distinct. .Mais si l’on compare ces deux textes avec les deux préceptes distincts condamnant l’adultère et le vol, Exod., xx. 14, 15, on est en droit de conclure que l’interdiction du désir, comme celle de l’acte lui-même, procède d’un double précepte ; car il y a identification morale entre le désir et l’acte.

2. La tradition juive ne paraît fournir aucun témoignage décisif. Tandis que le targum du pseudo-Jonathan sur le Pentaleuque et le Talmud de Jérusalem, traité des Berahhoth, i, n. 8, trad. Schwab, Paris, 1871, t. I, p. 18-19, donnent la première classification en réduisant le IO précepte à la seule convoitise de la maison du prochain, sans aucune mention île la femme du prochain, Philon, Quis sit rerum divinarum hæres, .dit. Mangey. p. 496-497 ; De decalogo, p. 188-18’. ! , soutenu par Josèphe, Anl. jud., l. III, c. iv, Genève, 1684, p. 78 sq., défend la deuxième classification et la Massore soutient la troisième classification.

: î. La tradition chrétienne comprend deux périodes : 

avant et après saint Augustin. — a) Dame la période antérieure à saint Augustin, l’enseignement du décalogue n’occupant pas de place spéciale dans l’instruction des caléeli n menés ou des fidèles, l’on ne rencontre que de rares allusions à une classification complète des dix préceptes ; et les quelques essais que l’on rencontre s’inspirent surtoutde Philon.’Théophile d’Antioche mentionne cinq di’s commandements concernant les devoirs envers le prochain ; le précepte interdisant la convoitise i -i unique comme chez Philon. Ad A utûlyaum, 1. 1 1, n. X). P. G., t. VI, col. Il( » 8. Tertullien s’exprime de

meiiie. Advenue Maraioneni, 1. II. c. svji ; Adversus Jildmot, c. n. P. L., t. n. col. 305, 599. dénient d’Alexandrie pavait suivre entièrement l’hilon. Strotn., VI, C. xvi. P.’.'.. I. IX, COl. 861 sq., ce(|ni lui est d’ailleurs habituel sur beaucoup de points. Origène se borne à indiquer el à commenter brièvement le premier commandement, mm etttnl tibi alii dit preoter me, el b second, non faciei libi idoluni neque ullani similitudinem, en donnant pour unique raison de cette distinction que l’on ne peut autrement maintenir la vérité du décalogue ou l’existence des dix commandements : Umconmia limiU nonnulli putant este unum mandatum. Quod si ita puletur, non camplebitur dmewii nu minimum i’.i idn jamoril decalogi veritax’.' In Eand., homil. viii, n. 2. P. (.’., t. xii, col. 351. Saint Grégoire de Nazianze, dans son poème théologiqu < sut le décalogue mentionne les dis préceptes salon l’i mil’. -île Philon. P. G., t. « xxvii, col. 176eq. Seint Cyrille d’Alexandrie mot cette computalion sur bs lèvres de Julien l’ApoBtal Gant. fuUtm., 1. V. P. G., t. ixwi. col. 733. La même énumération se rencontre uhea r.-mteui’de la Sf/t pasmi

tes œuvres de aaint Athanæe, iP’.. I imvm, odl 297, dam Isa commentaires sur b- Êplttaa de saint Paul de i A ml.i la suite des (euvi-es de aainl Am bfoise, In Eph., vi, 2, PL. t. wu. col. : w., t, , ., , Uellement du i nohei Gaaaien, GoUat., I. VIII,

c. xxiii, P. L., t. xlix, col. 764. Saint Jérôme commentant Osée, x, 10, P. L., t. xxv, col. 908, distingue, en passant, le précepte de l’Exode, xx, 2, du suivant, 3-6. Le même saint docteur, expliquant Eph., vi, 2, Honora patrem tuum et matrem taam, quod est inandatum in jtromissione, indique incidemment que ce commandement est le cinquième du décalogue, les deux premiers étant : non ertmt tibi dii alii prmter rue et non faciès tibi idoluni, Comment, in Episl. ad Eph., l. III, c. vi, P. L., t. xxvi, col. 537 ; ce qui correspond à la classification de Philon. Voir aussi pseudo-Chrysostome, In Matth., homil. xxxiii, P. G., t. lvi, col. 877.

Ainsi, en résumé, les témoignages favorables à l’opinion de Philon dans les quatre premiers siècles ne sont guère que des allusions passagères, desquelles on ne peut déduire un consentement patristique suffisant pour rendre notre adhésion obligatoire.

b) Saint Augustin donne toutes ses préférences à la troisième classification assignant aux devoirs envers Dieu les trois premiers commandements et aux devoirs envers le prochain les sept autres. Saint Augustin s’appuie principalement sur l’autorité de l’Écriture et sur la haute convenance de la distinction de trois commandements pour exprimer nos obligations envers les trois personnes divines. Serm., ix, c. v ; cci., n. 3, P. L., t. xxxviii, col. 79 sq., 1165 sq. ; Quivsliones in Heptateuchum, l. ii, c. i.xxi, P. L., t. xxxiv, col. 620 sq. Observons toutefois qu’Augustin varie habituellement la formule de ces dix commandements, bien qu’il suive toujours le même ordre dans leur énumération. Paul Rentschka, Die Dekalogkatechese des heiligan Augustinus, Kemptun, 1905, p. 127 sq.

c) La classification soutenue par saint Augustin fut presque unanimement admise après lui. Nous citerons particulièrement : le pseudo-Jérôme, Urrriarnim in Psalmos, Ps. xxxii, 2, P. L., t. xxvi, col. 915 ; S. Isidore de Séville, Quæsliones in Vêtus Testamentum, In Exodum, c. xxix, P.. L., t. i.xxxiii, col. 301 sq. ; l’auteur du De paakixoruni Hbro ewegesis, P. L., t. xciii, col. 431 sq. ; Alcuin, De decem verbis legis seu brevis eapooilio daooktgi, P. L., t. c, col. 567 sq. ; Hugues de Saint-Victor, Inslituliones in decaioguru legis doniiniese, c. m. P. L., t. ci.x.wi, col. li sq.. Pierre Lombard, Sent., I. III. dist. XXXVII, 7’. L., t. xcii, col. 831 sq. ; Alexandre de llalès, Sttmma theologiæ, part. 111, q. x.xix, m. I, a. 2 sq., Cologne, IW’J. t. iii, p. 203 sq. ; S. Thomas, SttMl. l/wol., I’Il. >. C,

a. i sq. ; O/iusi., 1)1. Dr Irgr unions et de deCOIII) I rrplis, dans Opéra omnio, Paris, 1884, t. xxvil. p. 144170 ; S. Iion.ivenlure. In IV Sent., I. III. dist. W.WII. a. 2, Ouaraccbi, 1887, t. ni. p. 821 sq. ; Duns fioot, In IV Sent., |. III. disl. X.WVII. Venise, HiKil, | m. p. 338 sq., et tous les commentateurs de Pierre Lombard et de saint Thomas.

I. ordre du Talmud fut adopte au moyen âge par li Svnrelle. Ghronogvttphia, édit. hindorf, Bonn, 1829, t. i. p. 246 sq.. et par Gedrenus, llist. eompendium, I. I, P fi., t. cxxi, col. Mi sq. Celui de Philon se retrouve chez Bulpice Sévère, {/ « £, , P. L., t. xx. col. 105, et che/ Zonaras, Annal., I. 66, P. G’.. .xi. col. 93. Le décalogue an^lo-s.ixon du rai Alfred.questp modifie l’ordre daa commaudernente

a | ki ri 1 1 du te li. vol ; 7. adulteii’J. biendu pi, , eb. un. 10, pas de dieux d’or et d.irpMit.1. ScfailtâT,

Dhetawmt ontttjuitatum leutonicarum, in-fol., t liii, L738, t i. appendice, p. 76-J7. Une peéaie -rythmée du moyen Age, « em le décalogue, smi cet otdre B honneur a rendre, iu parente ; i amour du prochain ;

." ut-lie. g, adultère ; 7. vol ; 8. faux toi go

ir de le fee du prochain. 10. désir dea bien*

du prochain, fbid., p, 77

Dan ti ohitmei du m su cl<, la dû iaion