1655
EVE - ÉVÊQUES. ORIGINE DE L’ÉPISCOPAT
1656
leurs propres erreurs. Saint Épiphane en cite un extrait. Hier., XXVI, n. 2, 3, P. G., t. xli, col. 333, 336. 2° Dans lu légende.
Les légendes sur Adam et Eve,
dérivées en partie de la littérature apocryphe ou ayant une origine propre, se sont multipliées partout chez les Juifs, chez les chrétiens, chez les gnostiques et chez les mahométans. Elles sont bizarres pour la plupart et ne méritent pas d’être mentionnées. Beaucoup sont reproduites par Eutychius dans ses Annales, par George Elmacin, dans son Histoire des Sarrasins, et par Grégoire Abulpharage, dans sa Chronique. On pourra consulter à leur sujet, outre les ouvrages indiqués, t. I, col. 386 : J. A. Fabricius, Codex pseiidepigraphiis Veteris Testamenti, 2<’édit.. Hambourg, 1722, t. I, p. 1-47, 97-104 ; t. il, p. 1-43 ; Zunz, Die goltesdienslliehen Vorlrâgen dcr Juden, 1832, p. 128129 ; Dictionnaire des apoenjphes de Migne, Paris, 1856, t. I, col. 387-392 ; t. ii, col. 39-58, 241-244 ; Kohut, Die talnnidisch-midraschische Adamsage in ihrer Riickbeziehiing aiif die persische Yimaiind Meshiasage, dans Zeitschrijl der dcutschen morgenlandischen Gesellschajl, 1871, t. xxv, p. 59-94 ; Grundbaum, A^cue Beitràge : ur semilischen Sagenkunde, 1893, p. 54-79 ; Dreyfus, Adam und Eva nach Auffassung des Midrasch, Strasbourg, 1894 ; A. Wûnsche, Schôpfung und Siindenfall des ersten Menschenpaares im jïidisrhen und mosliiiiischen Sagenkreise, Leipzig, 1906.
A consulter, en plus des ouTages mentionnés dans l’article, les théologiens au traité De Deo créante, les commentateurs de la Genèse et, parmi les plus récents, de Hummelauer, Paris, 1895 ; H. Strack, 2e édit., Munich, 1905 ; G. Hoberg, Fribourg-en-Brisgau, 1908 ; M. Hetzenauer, Graz et Vienne, 1900 ; card. Meignan, Del’Êden à Moïse, Paris, 1895, p. 141-195 ; F. Vigoureux, Manuel biblique, 12’édit., Paris, 1906, t. i, p. 561-571 ; J. Lagrange, L’innocence et le péché, dans la Revue biblique, 1897, t. vi, p. 341-379 ; J. Selbst, Handbuch zur Biblischen Gescliiclite, 6e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1910, t.i, p. 165-190 ; J. Niiie, Dasvlte Testament im Liclile der altorientalischen Forscliungen, 1. Die biblische Urgeschicfile, Munster, 1909, p. 25-38 ; J. Gôttsbcrger, Adam und Eva. Munster, 1910, p. 22-46 ; Philomate, La formation d’Eve (Gen., Ii, 21-24), dans la lieuue apologétique de Bruxelles, octobre 1907, p. 429-438 ; J.-B. Frey, L’état originel et la chute de Fliomme d’après les conceptions juives au temps de J.-C, dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques du 20 juillet 1911, p. 507-545. Sur les livres d’Adam, voir E. Schurer, Geschichte des jiidischen Volkes im Zeitalter Jesu Cliristi, 3e édit., Leipzig, 1898, t. iii, p. 287-289.
E. Mangenot.
ÉVEILLON Jacques, chanoine, né à Angers en 1572, mort dans cette ville le 4 juillet 1653. Entré dans l’état ecclésiastique, il enseigna tout d’abord la rhétorique à Nantes, d’où il revint vers 1604 pour être curé de Soulaines, dans son diocèse d’origine. Il fut ensuite pourvu d’une des huit cures de la Trinité d’Angers, et, le 24 décembre 1620, il prenait possession d’un canonicat de la cathédrale qui lui avait été donné par l’évêque Guillaume Fouquet avec le titre de vicaire général. A cette même époque, il fut chargé par ce prélat de reviser le Missel et le Rituel du diocèse. Jacques Éveillon publia les ouvrages suivants : Défense du chapitre de l’église d’Angers contre les calomnies publiées par divers libelles et faux bruits sur le sujet de la procession du sacre, in-12, s. 1. (1624) ; Réjwnsc du chapitre au livre intitulé : Plainte apologétique pour Monseigneur l’évêque d’Angers, in-8°, Paris, 1626 : ces deux écrits se rapportent aux discussions de l’évêque Charles Miron avec le chapitre de sa cathédrale ; De processionibus ecclesiasticis liber, in quo eurum inslilulio, significatio, ordo et rilus ex sacris Scri/jturis, conciliis, et variorum auclorum scriptis explicantar, in-S » , Paris, 1641 ; De recta psallendi ratione, in-4°, La Flèche, 1646 ; A/mlogia capituli Andegnvensis pro sunclo Renalo, episcopo sua, advcrsus disputalionem dupliccm Javobi Launoii, in-80, Angers, 1650 ; Traité des excommunications et des monitoires, in-4<’, Angers, 1651 ; Paris, 1672 ; 2 in-16, Rome, 1712.
C. Port, Dictionnaire de Maine-et-Loire, 3 in-8°, Angers, 1874-1898, t. ii, p. 130 ; Nicéron, t. xiv, p. 297 sq. ; Dupin, t. XVII, p. 255 sq. ; dom Guéranger, Les institutions liturgiques, 2e édit., 4 in-8°, 1878-1885, t. i, p. 529 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1907, t. lii, col. 1212.
B. Heurtebize.
ÉVÊQUES. On traitera successivement :
1° de l’origine
de l’épiscopat ;
2° des questions théologiques
et canoniques concernant les évêques.
I. ÉVÊQUES. ORIGINE DE L’ÉPISCOPAT. —
I. Questions de méthode.
II. Terminologie. Sens et
origine du mot évêque.
III. Examen de quelques documents.
IV. Distinction originaire de l’évêque et du
prêtre.
V. L’origine apostolique de l’épiscopat.
VI. L’épiscopat au cours des trois premiers siècles.
VII. Systèmes modernes sur l’origine de l’épiscopat.
VIII. Conclusions générales.
I. Questions de méthode. —
1° Délimitation du sujet.—
Il ne s’agit ici ni de la fondation de l’Église par Jésus-Christ, ni de la hiérarchie ecclésiastique et de ses divers échelons, ni de la primauté d’honneur et de juridiction conférée à Pierre et à ses successeurs légitimes. Ces questions connexes, mais distinctes, sont traitées à leur place. Nous ne considérons l’évêque que comme le chef unique d’une Église particulière, aj’ant comme attribution essentielle le pouvoir de l’ordre et comme fonction primordiale le gouvernement d’un diocèse. Si nous le comparons au simple prêtre, c’est seulement pour marquer les rapports qui les unissent et les caractères qui les séparent. Enfin nous nous arrêtons là où s’arrête l’histoire des origines et plus exactement au concile de Nicée. Quelques textes postérieurs à cette date seront cités à l’occasion, mais c’est parce qu’ils contiennent des données historiques vraies ou fausses — il importera de l’établir — sur une époque plus ancienne : tels sont les passages connus d’Eusèbe, de saint Jérôme, de Théodore de Mopsueste et de plusieurs autres écrivains.
2° Constatations préliminaires. —
1. Les Épîtres de saint Paul, surtout abstraction faite des Pastorales, ne sauraient nous fournir une image fidèle de la hiérarchie ecclésiastique au i’='e siècle. Elles s’adressent toutes à des communautés extrêmement jeunes, ; peine sorties de l’état embryonnaire. Les deux lettres aux Tliessaloniciens furent écrites quelques semaines — tout au plus quelques mois — après la fondation hâtive et violemment interrompue de l’Église de Thessalonique. Les néophytes de Corinthe n’étaient chrétiens que depuis trois ou quatre ans quand ils reçurent les avis et les réprimandes de Paul. L’Église de Philippes avait huit ou dix ans d’existence : aussi le clergé y est-il spécialement mentionné. La situation des Pastorales est un peu plus favorable et voilà pourquoi l’organisation ecclésiastique y tient une place importante ; ma’s cette organisation est encore rudimentairc. Au demeurant, le tableau qui résulte des Épîtres de Paul ne saurait convenir à tout le ! ’siècle, il s’applique uniquement à l’intervalle d’une dizaine d’années qui suivit immédiatement les fondations pauliniennes. Il serait contraire à toute logique de l’étendre aux autres Églises apostoliques ou à des chrétientés adultes, vingt, trente ou quarante ans après leur naissance. — 2. L’organisation ecclésiastique du vivant des apôtres ne put pas être tout à tait la même que celle qui prévaudra après leur mort. Les apôtres ocoupainit une position exceptionnelle ; ils avaient reçu leur mission di-