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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/401

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F AU HE

FAUSÏE DE RIEZ

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plusieurs fois, corrige et augmenté. Le P. Faure a fait paraître beaucoup de ses travaux soit tiiéologiques et bibliques, soit d’histoire ecclésiastique et de droit naturel ou canonique, sous forme de thèses, que ses élèves ont soutenues au collège romain. En outre, on a de lui Seleclæ dissertaliones poh’inuæ, 3 in-12, F^omc, 1771 ; Sclectæ dissertaliones de sdcranirnlis, 3 in-12, Rome, 1771 ; Miscellanea dissertationiiin poleinicanini, in-12, Rome, 1772. Il défendit excellemment la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, dans Bifilielli eonfidenziali critici, in-4, Venise, 1772, et Saç/gi ieologici, in-8°, Lugano, 1773, contre l’avocat C. Blasi et son apologiste Cristotimo Amerista. Il a aussi écrit contre la cause de béatification de Palafox, que poussaient surtout les adversaires des jésuites. Parmi les ouvrages qu’il a réédités, en y ajoutant ses notes et dissertations, nous remarquons les Tabula' clironologicie du P. Dominique Musantius, le Manuale conlroversiarum du P. Martin Becanus, et surtout ï'Eiuliiridion de fide, spe et earitale de saint Augustin. Son commentaire sur le dernier, publié incomplètement en 1755 et complètement en 1847, à Rome, est surtout dirigé contre le jansénisme. Il en est de même de l’opuscule In Arnaldi libruni de frequenli communionc Mediolani miper reciisum et in allerum ejiisdenj de Iradilionc Ecclesiæ, in qiiibus Qæsnelliana ab Ecclesia damnala praxis de absolnlionis dilalionc astruilnr, qui, laissé imparfait par l’auteur, a été terminé par un de ses anciens confrères et puijlié après sa mort, in-4°, Rome, 1791. Enfin, en 1840, a paru par les soins du P. Passaglia et avec les notes du P. Antoine Ballcrini, S. J., un travail du P. Faure, qui va très loin — trop loin, d’après plusieurs — dans la réaction contre les pratiques jansénistes relativement au délai de l’absolution ; il est intitulé : Dnbilalioncs lheolo(/icæ de judicio praclico qiiod saper pœnitentis, præcipue eonsiietudinarii aiit reeidivi, disposilionc formarc sibi potest ae débet eonfessarius, ut cuin rite ahsoh’at, in-12, Lugano, 1840 ; Louvain, 1843, 1805, et ailleurs.

Caballero, Bibliothecx scriplorum Societatis Jesii supplenieiita, 1, p. 129-131 ; II, p. 32 ; De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la C' de Jésus, t. iii, col. 558-568 ; t. : x, co'. 315-316 ; Hurter, Nomenclator, t. v, col. 76-80 ; Reusch, Der Index, t. Ii, p. 816, 75Î), 831 ; DolUnger-Reusch, Geschichle der Morahlreitigkciten, t. i, p. 346-351.

J. BllUCKEIi.

    1. FAUSTE DE RIEZ##


FAUSTE DE RIEZ. — I. Vie. IL Ouvrages. III. Doctrine.

I. Vie.

Fauste, l’un des chefs au V siècle de ce groupe d’esprits distingués et pieux, mais abusés, cjui s’alarmaient en Provence des conséquences morales logiques de l’augustinianisme comme de la. nouveauté de ses théories, et qui furent désignés l)lus tard sous le nom de semi-pélagiens, était né, paraît-il, en Angleterre, ainsi que Pelage. Entré moine, jeune encore, en 430 — on ne sait à la suite de quelles circonstances particulières — dans la célèbre abbaye de Lérins, il devint trois ans après abbé du monastère, s’engagea dans un conflit violent avec l'évêque de Fréjus, duquel l’abbaye dépendait, et monta vers 452 sur le siège épiscopal de Riez. Là, Fauste mena, comme dans sa cellule de Lérins, une vie d’ascète, et compta parmi les évêques les plus en vue et les plus influents de la Gaule méridionale dans la seconde moitié du V siècle. Il en était partout l’oracle, et, plus que personne, il y servit la cause du semi-pélagianisme. On le voit assister en 475 au concile d’Arles, où le parti de l’opposition antiaugustinienne prit le dessus, et en recevoir la mission d’exposer par écrit la doctrine du concile touchant la grâce et la prédestination. Son ouvrage excita l’admiration des uns, l’ardente contradiction des autres, et provoqua notamment une réplique, aujourd’hui perdue, de saint Fulgence de Ruspe. La vigueur

du zèle de Fauste contre l’arianisme le fit exiler, vers 478, par le roi des Visigoths, l’arien Euric ; ce ne fut qu'à la mort de ce prince, en 485, que Fauste put rentrer dans son diocèse. La date précise de sa mort nous est inconnue. Généralement toutefois on s’accorde pour la placer dans les dernières années du ye siècle. Fauste est un des personnages les plus intéressants de la vieille Église des Gaules.

II. Ouvrages.

Esprit actif et cultivé, polémiste habile, prédicateur éloquent, l’héritage littéraire de l'évêque de Riez se compose d'écrits dogmaticiues ou philosophiques, de sermons et de lettres. Ainsi, selon Gennade, De viris ilL, c. lxxxv, nous devons à la plume de Fauste les ouvrages ci-après : 1° Un livre Du Saint-Esprit, lequel fait voir que la troisième personne de la sainte Trinité partage, suivant la tradition, la substance et l'éternité du Père et du Fils. Ce livre, attribué longtemps, à tort, au diacre romain F’aschasius et publié sous son nom, 1'. L., t. LXii, col. 9-40, a été rendu par les critiques modernes à l'évêque de Riez. Caspari, Ungedrækte… Qiiellen zur Geschichle des Taufsijmbols, II, Christiania, 1869, p. 214-224 ; Engelbrecht ; Sludien iiber die Schri/len des Bischofs von Reii Fauslus, Vienne, 1889, p. 28-46. — 2° Un traité de la Grâce de Dieu en deux hvres, P. L., t. lviii, col. 783-836, écrit sur l’ordre et au nom du concile d’Arles de 475, contre un défenseur outré de la prédestination, le prêtre gaulois Lucidus, et qui a si fort compromis la réputation d’orthodoxie de son auteur. — 'A° Jn opuscule, d’une christologie très exacte, Adversus arianos et macedonianos parvus libellus in quo cocsscnliale m priediccd (Faustus) Trinilalem, P. L., lxiii, col. 653672. Quelques savants l’ont cru perdu ; mais nombre de critiques croient le retrouver, les uns dans le B/tviariuni fidei contra arianos, les autres dans le De ralione fidei que Sichard a fait paraître à Bâle en 1528, d’autres dans le Liber testimoniorum, publié par le cardinal Pitra sous le nom de saint Augustin, Analecla sacra et classica, t. v, p. 147 sq. ; M. Rehling, enfin, De Fansli Reiensis episl. tertia, Munster, 1898, identifie notre opuscule avec la première partie d’une lettre de Fauste, P. L., t. Lviii, col. 837-845, qui aurait circulé primitivement comme une œuvre à part. — 4° L’n opuscule, Co/i/rc l’opinion qui reconnaît d’autres êtres incorporels que Dieu, forme visiblement la deuxième partie de la lettre susmentionnée, P. L., lac. cit., et circula sans doute d’abord, aussi bien que la première partie, comme un écrit à part. Fauste s’y prononce nettement, comme Cassicn. pour la matérialité de l'âme humaine et des anges ; toutes les créatures occupant un lieu, c’est une nécessité qu’elles soient toutes corporelles. Claudien Mamert, qui était à cette époque le philosophe le plus savant et le plus considéré du midi de la Gaule, réfuta Fauste par son traité fameux De statu aniniæ, P. L., t. LUI, col. 697-780.— 5° Gennade, Zoc. c(7., a cité deux lettres de Fauste, l’une dogmaticiue et polémique, adressée de Lérins avant 452 au diacre nestorien Græcus, l’autre avec ses encouragements et ses leçons d’ascétisme, écrite de l’exil avant 480 au patrice Félix, préfet du prétoire. En tout, il nous reste dix lettres de Fauste, dont cinq à l'évêque de Limoges, Ruricius. Toutes les lettres de Fauste et de Ruricius figurent, par les soins de Br. Krusch, dans l'édition que Chr. Lûtjoliann a donnée des œuvres de Sidoine Apollinaire, Monnni. Germ. hist., Auctores anticiuissin^i, Berlin, 1887, t. viii, 265 sq.

Fauste avait laissé d’autres écrits, dont Gennade, Zoc. c(7., ne veut dire mot, parce qu’il ne les avait pas lus. Très probablement, il avait sous les yeux des opuscules, en particulier des lettres et des sermons. Nul doute que P’auste n’eût beaucoup prêcliè ; nais ses