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FELIX — FELLÉ


la domiiuitioii franquc, il s’enfuit chez les Arabes (l’Espagne, et probablement à Tolède, chez le vieux et fougueux Élipand. Alcuin lui écrivit en 793, afin de le ramener à l’orthodoxie, une lettre chaleureuse et charitable, P. L., t. ci, col. 119 sq., qui semble s'être croisée avec deux lettres virulentes des évêques espagnols, l’une, qui est une défense théologique de l’adoptianisme, à l'épiscopat gallo-franc, l’autre à Charlemagne, pour lui demander, avec son appui, le retour de Félix, dans le diocèse d’Urgel. P. L., t. xcvi, col. 867 ; t. ci, col. 1321. Le célèbre concile de Francfort, qui se tint apostolica niictorilalc, sous la présidence d’honneur de Charlemagne, au conunencement de l'été 794, condamna une fois encore solennellement l’adoptianisme. Félix n’eut garde d’y comparaître. Mais h quelque temps de là il répondit à la première lettre d’Alcuin. Sa réponse, qui ne laissait planer aucun doute sur son opiniâtreté dans l’adoptianisme, a péri ; il nous en reste toutefois des fragments, dans les sept livres d’Alcuin contre Félix, P.L., t. CI, col. 119 sq., et dans la lettre d'Élipand à Félix. Ibicl., t. xcvi, col. 880 sq. Il est à croire que cotte réponse de Félix décida Charlemagne à le convoquer au concile d’Aix-la-Chapelle en 798, pour qu’il pût y discuter publiquement avec.lcuin. Toujours est-il que Charlemagne lui députa Leidrade, le futur archevêque de Lyon, et que Félix répondit à la convocation du roi. Après avoir argumenté pen « lant six jours contre Alcuin, à grand renfort de textes scripturaires et pat : tiques, travestis ou dénaturés, Félix abjura ou parut abjurer son erreur. Charlemagne, toutefois, se méfiant de la sincérité du jiersonnage, ne lui permit pas de retourner en Espagne et l’interna tour à tour à Mayence, puis à Lyon, sous la surveillance de Leidrade. A Lyon^ sur le désir de l’archevêque, Félix composa une profession de foi qu’il adressa aux prêtres d’Urgel et à tous ses anciens partisans, pour les engager à rentrer dans le droit chemin. P. L., t. c, col. 351. Il y vécut longtemps encore, sans être inquiété, et ne mourut qu’en 818, quatre ans après Charlemagne. I ! est fâcheux pour sa mémoire qu’Agobard, successeur de Leidrade à Lyon, ait trouvé parmi les papiers de Félix un écrit qui semble témoigner de sa duplicité et de son obstination dans l’hérésie. L’intraitable Élipand l’avait précédé dans la mort.

Fierez, Espafia.'agrada, Madrid, 1751, t. v ; Gams, Kirchengeschichte von Spanien, Ratisbonne, 1874, t. ii b, p. 261 sq. ; Ampère, Histoire litléraire de la France, 2e édit., Paris, 1868, t. iii, p. 61-66 ; Kraus, Histoire de CÊglise, nouv. édit. franc., Paris, 1902, t. ii, p. 94 sq. ; Hefele, Histnire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1910, t. iii, p. 10001061, 1096-1101. Voir Adoptianisme, t. i, col. 403-413 ; ÉLIPAND DE Tolède, t. iv, col. 2333-2340.

P. Godet.

    1. FÉLIX BRANDIMARTE##


6. FÉLIX BRANDIMARTE, néàCastelvetranoen Sicile l’an 1628, mort à Palerme le 22 septembre 1685, était entré chez les frères mineurs capucins, le 14 janvier 1646. Il professa la rhétorique, la philosophie et la théologie. Prédicateur en renom, il évangélisa les principales cités de sa région. Théologien estimé, il fut qualificateur de la sainte Inquisition de Sicile. Outre un manuel d'éloquence sacrée, publié sous le titre de Sapienliæ lubie scientia, id est, Iraclulus scliolasticus de arle sacra concionundi, in-4°, Palerme, 1667, le P. Brandimarte fit imprimer plusieurs recueils de sermons, dont un, Panegirici sacri di diversi santi, in-4°, Palerme, 1677, eut le maUieur d'être inscrit au Coatalogue de l’Index, par décret du 25 janvier 1678. Il laissa en manuscrit un Cursus iheologix ad incnlem Scoti per quatuor annos juxla IV Senletitiarurn libros, commodis lectionibus dislributus, novis recenliorum doctrinis locuptekdus et inler quatuor iomos diuisus, quitus eliam superaddiiur quinius,

in quo pro fide tucnda ipsius sacnv iheologin' fit usus cl praxis.

Mongitore, Bihliolheca sictda, Palerme, 1707 ; Bernard de Bologne, Scriplores ord. min. c ipuccinorum, Venise, 1747.

P. Edouard d’Alençon.

7 : FÉLIX-FRANÇOIS DE MADRID, franciscain de l’observance et lecteur de théologie à Alcala, publia les Tcntalivæ Complulenscs, divisées en deux volumes : dans le i'^, il traite De fine ullimo hominis, de bealiludine, de actibus Inimanis, de bonilale el malitia liumanorum acluum, de conscienliu, de habitibus et virtuti bus ; dans le ii". De visione Dei, de peecaloacluali, originali et habiluali ; de gratia, jusli/lcationc et mcrilo, Alcala, 1642, 1645. Il donna encore au public le Principium Complutense de scientia Dei, de prædestinalione et reprobalione ; de Trinitede, -Mcala, 1646. Il laissa en manuscrit un Tractalus de angelis et de incarnalione, que publia son disciple, le P. Égide Nubla, Paris, 1651. On conservait dans la bibliothèciue de son couvent â Madrid un autre manuscrit, Tractalus de pœnilentia et de eucharislia.

Wadding, Scriptores ord. niinorum ; Sbaralea, Siii>pleuxenttiin et casiigalio ad scriplDrcs ord. min., Rame, 190')1908.

P. Edouard d’Alençon.

    1. FELIX Simon##


8. FELIX Simon, controversiste, né à Munich, en 1583, entra dans la Compagnie de Jésus en 1600 ; il enseigna trois ans la philosophie et durant vingtneuf ou trente ans la théologie, soit morale, soit dogmatique, soit polémique, et exerça en même temps le ministère de la prédication pendant treize ans. 11 mourut à Munich le 2() février 1656. Ses principales publications eurent pour objet de réfuter l’ex-jésuite Jacques Rcihing, devenu protestant et professeur à Tubingue ; elles sont intitulées dans le goût de l'époque : Melamorphosis Jacobi Reiliingi ealholicolullierani. Ubi et oratio Tubingana de laqueis pontificiis et concio Slutgardictna de missa rcfcllitur, in-8, Dillingen, 1622 ; Vulpccula Tuhingensis demolicns vineani Ecclesiæ Christi, capta et pro meritis accepta, in-8, Dillingen, 1622 ; Musese morienles inanium cavillorum, quas Jacobus Reiping, apostata Tubingensis, passis arancis venalas est, e.rsufflat<T, in-l", Fribourgen-Brisgau, 1625. Il a donné en outre Thcorcmala tlicologica de concordia liberi arbitrii et quibusdam rébus in speciein pugnuntibus, 111-12, Fribourg-en-Brisgau, 1625.

De Backer-Sommervogel, B17)/io//ié(/iic de la C" de Jésus. t. iii, col. 004-606 ; t. i.x, col. 322 ; Ign. Agricola, Hisloria l)roi>inciæ S. J. Gcrnianiæ siipcrioris, part. II, n. 1004,

J. Brucker.

    1. FELLÉ Guillaume##


FELLÉ Guillaume, dominicain français, se signala surtout par son humeur vagabonde. Né à Dieppe, un peu avant le milieu du xvii<e siècle, il était entré dans l’ordre au couvent de Metz, vers 1660. 11 fait profession à.Naples ; il étudie la philosophie et la théologie à Bologne, il enseigne pendant quelque temps à Corfou ; nous le voyons ensuite parcourir les principales villes de l’Allemagne, toujours poursuivi par des ordres très sévères des supérieurs d’avoir à réintégrer son couvent. En 1674, il est aumônier du roi de Pologne, Jean Sobieski. De retour en France, il enseigne la théologie au.x bénédictins de l’abbaye de Fécamp (1683). En 1686, de nouveau, nous le retrouvons prés du roi de Pologne. Il visite la Russie et va jusqu’en Perse ; il est de retour à Varsovie en 1699. Après le nord, le sud ; il visite une partie de l’Espagne. Il mourut vers 1710. Il publia un certain nombre d’ouvrages fort médiocres (30 selon lui) ; citons : Rcsolutissima ac profundissin7u omnium di/]îcilium argumentorum quæ nunquam a Cliristi nalivitate poluerunt afjerre harclici contra B, Virginis cullum, k. 1. n. d. ; 111-4°, 1687 ;