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VIS DU MONDE


conclut : Illudque dicendum qiiod si cxlum et terra peribunt atque veterascenl, qua consequcntia habitatores ejus sicut ista morientur atque dispereant, eum animas esse perpétuas et resurrectura corpora novcrimus '.' Ex quo perspicuiim est cœliim et terram non perirc cl in nihiti redigi, sed in meliiis commulari. In Is. prophelam, 1. XIV, c. li, 6, P. L., t. xxiv, col. 485-486. Il entend dans le même sens Is., lxv, 17, 18. Cœlum autem novum et terram novam qui putanl omnia interire quæ cernimus, Evangelii inlerpretantur lestimonio, Matth., xxiv, 35, et Pauli, II Cor., iv, 18. Porro qui novilatem, commutalionem in melius et non elementorum arbitrantur inleritum, illo utentur exemplo : Ps. CI, 26, 27. In quo perspicuc demonslratur perdiiioncm et inleritum non abolitionem in niliili, sed commutalionem sonare in melius. Il trouve le même sens dans Is., xxx, 16, et il cite l’exemple de l’homme qui ne périt pas, malgré ses changements insensibles. D’après saint Paul, I Cor., vii, 31, figura prælerit, non substantia. Il en est de même de saint Pierre, II Pet., iii, 5 sq., qu’il faut interpréter d’après le verset 13. Non dixil alios cœlos et aliam terram videbimus, sed veteres et anliquos in melius commutatos. Ibid., 1. XVIII, c. LXV, 17, 18, col. 644-645. Quand il commente Matth., xxiv, 35, il dit encore : Cœlum et terra transibunt immutatione, non abolilione sui : alioquin quomodo sol obscurabitur et luna non dabil lumen suum et stellee cadent, si cœlum in quo ista sunt tcrraque non fuerit ? In Matth., 1. IV, c. xxiv, 35, t. XXVI, col. 180-181.

Saint Augustin a parlé souvent de la fin du monde et a proposé des interprétations nouvelles qui ont eu un grand succès en Occident. Il a exposé les erreurs des philosophes et des hérétiques et la véritable doctrine chrétienne. Les philosophes prétendent que le monde, qui est un animal vivant, est éternel, qu’il doit toujours exister et qu’il n’aura pas de fin. Augustin les réfute en prouvant contre Porphyre qu’il ne faut pas fuir tout ce qui est corps. Serm., ccxlii, c. VII, n. 7, P. L., t. XXXVIII, col. 1137. D’autres pensent que le monde n’est pas éternel ni seul ni unique et ils imaginent des mondes innombrables ou un seul et même monde qui se renouvellera un nombre de fois innombrable, à certains intervalles de siècles. De civitate Dei, 1. XII, c. xi, t. xli, col. 359 ; c. xiii, n. 1, 2, col. 360-361. C’est le sentiment de Platon et des académiciens. Absil ut nos ista credamus, col. 362. Gicérondit avec les platoniciens que le monde ne périra pas. Ibid., 1. XXII, c. vi, col. 759. Saint Philastre signale une hérésie sans auteur ni nom, qui prétend que ce monde restera le même après la résurrection des morts, dans le même état que maintenant, et qu’il ne changera pas de telle sorte qu’il n’y aura pas un ciel nouveau et une nouvelle terre, comme la sainte Écriture le promet. De hær., 67, t. xlii, col. 42.

La fin de ce siècle est très clairement prédite dans le ps. Cl, 26-28. Porphyre, qui loue les Juifs de leur piété envers leur Dieu terrible, accuse les chrétiens d’une grande folie, parce qu’ils disent, même d’après les oracles des dieux hébreux, que ce monde doit périr. Les chrétiens n’ont pas besoin des oracles hébreux pour l’admettre, car, dans les Écritures qui leur sont propres, la fin du monde est annoncée : I Cor., VII, 31 ; I Joa., ii, 17 ; Matth., xxii, 35 ; II Pet., iii, 6, 10, 11. Selon ce dernier passage, les cieux sont réservés au feu ; mais ce sont les cieux placés dans la partie basse du monde, où subsistent les éléments qui seront détruits par le feu, les cieux supérieurs demeurant intacts et dans leur intégrité, à savoir, ceux au firmament desquels les astres sont fixés. La parole de Notre-Seigneur : Les étoiles du ciel tomberont, Matth., xxiv, 29, peut beaucoup [

plus probablement être entendue autrement. Elle prouverait plutôt que ces cieux doivent demeurer, si même les étoiles doivent en tomber. On peut la prendre comme une locutio Iropica, ce qui est plus

croyable, ou dire que cela se fera in imo islo cœlo.

L’expression plus absolue du psaume doit être expliquée d’après saint Pierre : la partie est prise

pour le tout et il n’est question que des cieux inférieurs.

Ainsi dans l'Épître du prince des apôtres, la partie

, est prise pour le tout au sujet du déluge : diluvio periisse dictus est mundus, quamvis sola ejus eum suis

j cœlis pars ima perierit. De civitate Dei, 1. XX, c. xxiv,

n. 1, t. XLi, col. 696-698.

Quand saint Pierre parle de la ruine de ce monde,

II Pet., iii, 3-13, la comparaison avec le déluge montre

ce qui doit périr : non pas seulement le globe terrestre,

' mais aussi les cieux aériens, dont l’eau avait rempli l’espace, donc tout ou presque tout cet air venteux, que Pierre appelle ciel ou plutôt cieux, mais les cieux inférieurs, non les supérieurs où le soleil, la lune et les astres sont placés. Le même monde, qui a été inondé, est réservé au feu pour le jour du jugement et la perte des impies. Quelqu’un demandera peut être si ce monde brûlera après le jugement, avant qu'à sa place un nouveau ciel et une nouvelle terre soient posés, et où seront en même temps les saints qui ont un corps. Nous pouvons répondre qu’ils seront dans ces parties supérieures où la flamme de l’incendie ne montera pas plus que n’y est montée l’eau du déluge. Leurs corps seront où ils voudront, les saints ne craindront pas le feu de la conflagration, puisqu’ils seront immortels et incorruptibles, comme les trois enfants hébreux dans la fournaise. Ibid., 1. XX, c. xviii, col, 683-685.

Peracto quippe judicio tune esse des i net hoc ea’lum et hœc terra, quando ineipiel esse cadum novum et terra nova. Mulatione namque rerum, non omni modo interitu Iransibit hic mundus, comme le dit l’apôtre. I Cor., vii, 31, 32. Figura ergo prælerit, non natura. Ibid., 1. XX, c. XIV, col. 679. Le saint docteur revient sur ce sujet au c. xvi, col. 682. Le ciel et la terre fuiront, dit-il, à la vue du juge, siégeant sur son trône. Après le jugement, lune figura hujus mundi mundanorum ignium conflagratione præteribit, sicut fætum est mundanarum aquarum inundationc diluvium. Illa ilaque, ut dixi, conf ! agratione mundana elementorum corruptibilium qualitales, quæ eorporibus noslris corruplibilibus eongruebant, ardendo penilus intcribunl, atque ipsa substantia cas qualitales Imbebit, quæ eorporibus inunortalibus mirabili mulatione conveniunt : ut scilicet numdus, in melius innovalus, apte accommodetur hominibus ctiam carne in melius innovalis. Quant à la mer, il n’est pas facile de dire si elle se desséchera sous l’action de cette très grande chaleur, ou si elle sera changée en mieux. Il n’est l^as parlé de mer nouvelle, sinon Apoc, iv, 6 ; xv, 2 ; mais il ne s’agit pas de la fin du siècle, ni proprement de la mer, il est dit : tanquam mare ; c’est une image. Salvien oppose au sort final des méchants celui des bons, qu’il décrit en ces termes : Alla hœc præcka-a et beatissima : novos scilicet cœlos et novam terram, vultum omnium rerum pulchriorem, œternum justitiæ habilaculum, recens œdifieium creaturarum, aureas super rudes cœlos sanctorum omnium domos, etc. Advcrsus avariliam, 1. II, n. 10, P. L., t. un, col. 200. Gennade déclare très explicitement : elementa, id est, cœlum et terram, non credamus abolenda per ignem, sed in melius commutanda ; figuram quoque mundi, idest, imaginent, non subslanliam, iransiturum. De ceci, dogmutibus, 70, P. L., t. lviii, col. 996-997. Dans sa Confessio, 25, P. L., t. lui, col. 814, saint Patrice dit : Nam sol isle, quem videmus, Deo jubenle, propter nos oritur, sed nunquam regnabit neque per-