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ÉPIGRAPIJIE CHRETIENNE

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DeRossi, jB « //c/., 1886, p. 68, n. 73 ; p. 70, n. 77. Une seule inscription chrétienne de Rome est en caractères hébraïques. De Hossi, Roma sotte r., t. iii, p. 386. 2° Les textes les plus anciens sont les plus corrects. A partir du ive siècle paraissent des mots nouveaux empruntés au langage populaire. A la même époque, les fautes d’orthographe de tout genre deviennent très nombreuses. Tantôt la cause en est aux lapicides, qui étaient des gens du peuple comme ceux pour qui ils travaillaient ; tantôt il faut y voir l’effet d’une prononciation défectueuse ou des singularités de provincialismes. Les particularités orthographiques, sur lesquelles nous ne pouvons nous étendre ici, sont indiquées dans les tables des différentes publications épigraphiques, par exemple, dans Muratori, Le Blant, les volumes du Corpus. Les plus ordinaires sont réunies dans les dictionnaires de Martigny, 2^ édit., p. 364, 365, et de Kraus, t. II, p. 45, dans les manuels de Kaufmann, p. 197, et du P. Xystus, loc. cit., p. 8, 9. Voir Audollent, De l’oitlm graphe des lapicides carthaginois, dans Compte rendu du IV^ Congrès scientifique internat, des catholiques, Fribourg, 1898, t. vi, p. 195 sq. ; Kûbler, dans Wôlfllin, Archiv fiir lateinische Lexikographie und Grammatik, t. viii (1892), fasc. 2 ; Le Blant, Manuel, p. 193 sq. ; Cornoy, Le latin d’Espagne d’après les inscriptions, dans le Muséon, 1902 (plusieurs articles ) ; Pirson, La langue des inscriptions Icdines de la Gaule, dans Bibliothèque de la faculté de philos, et lettres de l’Université de Liège, hicge, 1901, fasc. 11, ]). 1-326.

VII. DE LA DIRECTION DE L’ÉCRITVRE ET DE LA

PONCTUATION. — l^La direction de l’écriture est celle des Romains et des Grecs : elle va de gauche à droite. Les exceptions sont très rares. Des épitaphes écrites de droite à gauche se trouvent dans Boldetti, op. cit., p. 555, et dans Perret, op. cit., t. v, pl. 64, n. 5 (en partie). Sur les empreintes des sceaux et les marques des briques, cette dernière direction est naturelle. L’écriture en colonne est moins rare sur les objets minces. Voir un exemple dans l’inscription damasienne du pape Eusèbe, dans Marucchi, Éléments, t. i, p. 227.

2° La ponctuation n’est pas sans valeur pour la chronologie. Un certain nombre d’anciennes inscriptions, ainsi que la plupart de celles des iv « et V’siècles, en sont dépourvues. Cette observation vaut en particulier pour les monuments des Gaules. Le point triangulaire est un indice d’une très haute antiquité. Puis vient le point rond. La feuille de lierre, hedera distinguens, est fréquente au m" et encore au iv<e siècle. Mon. lit., n. 3173, 3210, 3269, etc. Rarement on a fait emploi de l’astérisque, d’une lettre de l’alphabet plus ou moins bien faite X, Y, Y, a, 0, V, couché horizontalement), d’une petite palme, de la croix grecque. Régulièrement les signes de ponctuation ne devraient se trouver qu’en dedans des lignes pour séparer les mots les uns des autres et rester à mi-hauteur ; mais l’exception n’est pas rare et la ponctuation des monuments chrétiens est souvent très irrégulière. Pour les indications qui précèdent, les planches de De Rossi, Le Blant et Perret fournissent des exemples en grand nombre ; ainsi Inscript, christ., t. i, p. 38, n. 39 ; p. 42, n. 48 ; p. 61, 11. 96 ; p. 87, n. 154 ; p. 179, n. 411, etc.

VIII. SIGLES, ABRÉVIATIONS, LIGATURES. — Les

sigles se composent de l’initiale du mot, par exemple, M. pour WIARCUS, V.C.pour vir clarissimus, D.M. pour DIS M AN I BUS. L’abréviation ordinaire est une réduction des mots, soit à ses premières lettres prises en groupe compact, ce qui est le cas le plus fréquent, parexemple, DIAC. pour DIACONUS, CONS. pour CONSULE.soit à plusieurs lettres prises à inter valles dans le corps du mot, par exemple, IHS pour IHCOTC ou JESUS. Souvent un trait horizontal indique qu’il manque des lettres. Les ligatures sont obtenues quand on relie tellement entre elles les lettres qui se suivent, qu’elles ont des traits en commun (lilterie ligatie), par exemple, sur le marbre d’Abercius et les signes monogrammatiques. A consulter, en dehors de l’excellent manuel de.M. Gagnât, les indications de Mowat dans le Bulletin épigraphique, 1884, p. 127 sq., du P. Leclercq, dans Cabrol, Dictionnaire, t. i, col. 155 sq., de Kraus, Roma sotteiranea, 2 édit., p. 614 sq., et Real-Encyklopddie, t. ii, p. 47-51, de Martigny, Dictionnaire, p. 37.5-378, de Kaufmann, Uandbuch, p. 199, 200.

IX. LA CHRONOLOGIE.

L’importance des textes dépend pour une large part de leur antiquité. Passablement d’inscriptions sont datées : la plus ancienne, aujourd’hui au musée du Latran, p. iv, 1, paraît être de l’an 71. Rares au iie siècle, elles sont déjà assez nombreuses au iii’= et deviennent plus fréquentes dès le ive siècle.

Les monuments ne sont point datés partout de la même manière, pas plus que chez les païens. Souvent on ne marquait que les consuls ordinaires qui entraient en charge le 1°"’janvier. Dès la flnduiV siècle, les noms des empereurs figurent sur certains monuments. A l’aide des listes consulaires publiées par De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 587-613, et reproduites par Marucchi, op. cit., p. 176-179 ; Kaufmann, Handbuch, p. 258-274 ; le P. Xystus, op. cit., t. ii a, p. 357-392, il est facile de réduire ces indications chronologiques aux dates de l’ère chrétienne. Plus tard, on marque aussi le nom des rois barbares. Le plus ancien monument est celui qui porte le nom du Visigot Turismond (451-453). Leclercq, Dictionnaire, t. ii, col. 1070. Théodoric le Grand est mentionné sur plusieurs monuments d’Italie. Le nom des papes n’y figure pas avant le ive siècle, comme note chronologique. Jules ! « ’est le premier que nous rencontrons. Voir plus loin, col. 319. En 397, nous trouvons mêlé à d’autres notes chronologiques le nom d’un évêque Pascaslo. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 192, n. 442. Dès le commencement du ve siècle, on rencontre des dates déterminées par les indictions. Parfois cette dernière est seule employée. Dans ce cas, elle est pratiquement sans valeur. A Rome, on avait l’ère de la fondation de la ville. Dans certaines provinces on en suivait d’autres. L’ère d’Espagne, sera hispana, en usage pendant des siècles dans la péninsule ibérienne, part du 1° janvier 38 avant Jésus-Christ (716 de la fondation de Rome) ; celle de Maurétanie du 1 « ’janvier de l’an 40. L’ère phrygienne, qu’on rencontre, par exemple, sur la stèle d’Alexandre, dont le texte n’est qu’une copie incomplète de celui d’Abercius, commence à l’année 84 après Jésus-Christ. L’ère syrienne, dite aussi d’Antioche, a pour point de départ l’année 49 avant Jésus-Christ et ne doit pas être confondue avec l’ère des Séleucides qui remonte à l’an 312 avant Jésus-Christ. En Orient, par exemple, en Egypte, on connaît encore une ère particulière aux chrétiens, l’ère dite des martyrs, sera marlyrum, à-Ko (j.apTÙpu)v, qui commence avec le règne du cruel Dioclétien, en 284. Quant aux jours du mois ou de la semaine, on suivait tout d’abord l’usage païen. A partir du iii<’siècle, on rencontre des dénominations chrétiennes, par exemple, dies dominica à côté de dies solis, sabbatum à côté de dies Saturni. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 225, n. 529 (a. 404) ; p. Lxxi, note 6. A peu près en même temps on commence à se servir comme dates des fêtes de martyrs : NATALE DOMNI ASTERI ; NATALE D || OVINES (sic) SITIRETIS (So/em) ; (NATAL)e DOMNES (sic)