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ÉPIGRAPHIE CHRETIENNE


l’inscription d’Aberciiis. Rom. Qucirtalschrift, t. xxiii (1909), p. 87-112 ; IXeYC, p. 87-112. Iillecstsai/i<e. L’expression sanrta maler se rencontre souvent au ive siècle, par exemple, dans l’épitaphe du prêtre Sisinnius, attribuée à saint Damase, où on parle des pieux engagements ou prescriptions de cette mère, fœdera sanctas matris. Ihm, op.c(7., p.33, n.28. De son vivant, le pape Siricius (384-399) reçoit le titre de episcopiis ecclesise sanctæ. Marucchi, op. cit., t. i, p. 10)7. De Romulus de Fiésole, du ivsiècle, on dit : /ECLESI/E SANCTŒ DIA-CONUS EST ORDINATUS HONORE. De Rossi, Ballet. , 1883, édit. franc., p. 17 ; cf. Anal. 60//o/ ! f/., t. xxviii (1909), p. 172, n. 3. Elle est digne de vénération, vencrandæcclesia. Anlh. lai. epiyr., 705. M. Dôlgcr voit également l’Église dans la Ba(Tt>îo-<ra yp’jaôtjroXo ;, /pva-oTTÉSO.oçde l’inscription d’Abercius ; il fait observer que saint Justin. Dial., 63, édit. Archambault, p. 300, et Hermas, Pastor, vis. IV, 21, en parlent dans des termes analogues. iW/M. Qucirtalschrift, toc. cil., p. 169. Elle est unii’crsclle ; comme telle elle embrasse les fidèles venus du judaïsme et du paganisme. Les deux matrones qui symbolisent l’Église sur la mosaïque du pape Célestin (422-432) à Sainte-Sabine, portent le double titre de ECLESIA EX GENTIBUS. ECLESIA EX ^CIRCUMCISIONE. Kaufmann, Handbuch, p. 248, et ailleurs. Elle est appelée catholique, surtout par rapport auxsecteshérétiques ou schismatiqucs. Dans un ^ra//îto du cimetière deThrason, de la première moitié du iv<e siècle, un certain Macedonius s’intitule cxorcista de kalolica. De même, en 362, un lector au cimetièredcDomitille. A’iioyo bullel., 1908, p. 144. L’évêque Alexandre de Tipasa, en Afrique, a parcouru les degrés hiérarchiques : honoribus in aeclesia catholira funclus. De Rossi, Bullel., 1894, p. 90. Cf. Leclercq, Dictionnaire darch. chrét., t. ii, col. 2624-2639. Elle est la seule vraie Église. Ainsi, au rapport de saint Damase, saint Hippolyte, fauteur d’un schisme dans la première moitié du m'e siècle, n’est devenu un vrai martyr du Christ que parce qu’il est revenu à l’Église catliolique : Sic nostcr nicruil confessus marliir ut esset. Itim, op. cit., p. 42, n. 37. C’est elle qui dispose des sacrements. L’aieule d’un certain Floreiitius lui demande le baptême pour son ]irotégé mourant : PETIVIT DE AECLESIA (sic), UT FIDELIS DE SECULO RECESSISSET. Musée du Latran, p. ix, n. 39 ;.Uon. III., t. r, n. 3429. D’après Dôlger, c’est d’elle qu’il est dit dans l’inscription d’Abercius qu’elle donne aux amis > le poisson symbolique, du pain et du via mélangé avec de l’eau. Rom. Quurlalschrifl, t. xxiii (1909), p. 110-112.

2. Sa hiérarchie.

L’Église forme un immense troupeau gardé par le Christ, d’après saint Damase : Christas. .. Il numerum (/régis ipse tuetur. Ihm, op. cit., p. 20, n. 13. Abcrcius l’appelle « le saint Pasteur, itoitj.T, ’/ â.-r16q, qui conduit les brebis aux pâturages, sur les montagnes et dans les plaines ; » c’est à luitfu’il doit les enseignements fidèles, ypànnata « ittï » . C’est encore le Christ qui donne à l’Église son autorité et communique à ses sacrements leur efficacité.

(/) La primauté de Pierre. — Dans l’Église, l’apôtre occupe une position à part. Dans une inscription de Saint-Pierre in cirlo aureo, à Pavie, on lui fait dire : …-.iiu lii’j-j I. « ivciv ()t(i.ijbi)-/p’Jti]> Tr|V 6EÔ(Y/)vrTov Ttétpav, iv r, 3e6r, y.(’, ) ; oJ y.)ov(o)C[j.(at…), c’est-à-dire le fondement inébranlable de rÉglise. c’est Pierre ; le {Christ, Verbe de Dieu, est le fondement de Pierre. De Hossi, Inscript, christ., t. ii a, p. 33. Cette position est unique : il n’y a « lu’un siège de Pierre comme il n’y a qu’un seul et vrai baptême : una Pétri sedes, unum oerumque Uwacrum. Itun, op. cit., p. 9, n. Tj. C’est lui qui est le portier du ciel, dont il a les clefs : Petro, cui Iradila janua civli est ; rui sidcrei commisit {Christus) limina regni, lisail-on, au iv siècle, au

baptistère de Sainte-Priscille. Ihm, op. cit., p. 9, n. 5 ; ]). 76, n. 72 ; Nuoi>o ballet., 1901, p. 87. Comme Moïse, il fait sortir du rocher mystérieux qui est le Christ, I Cor., X, 4, les eaux du salut. La [coupe de Podgoritza, aujourd’hui à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, montre cette scène biblique ; elle porte comme texte : Pelras virga perqaodsclipercussit), fontes cipcrunt{sc) quorere (currere). De Rossi, Ballet., 1877, édit. franc., pi. v-vi ; Le Blant, Scacophages d’Arles, Paris, 1878,

1)1. XXXV.

Vers le milieu du ye siècle. Néon, évêque de Ravenne, fit placer sur une mosaïque les vers suivants. De Rossi, Ballet., 1887, p. 24, 2.5 :

Euge, Simon Petre, per quem gaudet mens… Christi

Lumen apostolicum cunctos ornare per annos.

la te sancta Dei pollens eclesia (sic) fulget.

In te firmfa) suse domus fundamenta locavit

Principis aetherei clarus per soecula natus.

Cunctis dara tibi est virtus, censura fidesque :

Bis senos inter fralres in principe sistis ;

Ipse loco legesque novæ tibi dantur ab alto.

Quis fera corda domas hominum, quis pectora mulces

Christicolasque doces tu (unimi) omnes esse per orbem.

Mais le plus magnifique éloge dogmatique de Pierre nous est donné dans une inscription que l’évêque spolétain Achille (vers 402-418) avait placée dans une église dédiée à l’apôtre. De Rossi, Ballet., 1871, édit. franc., p. 119 ; Inscript. christ., t. ii a, p.ll3, 114 :

Quidnam igitur mirum, magno si culmina Petro

Quolibet existant sedificata loco, Cum, quae per totum celebratur ecclesia mundum,

In fundamento fixa Petro maneat ? Namque illi Dcus, ipse caput qui corporis ex(s)tat,

Propterea Petræ nomen habere dédit, Dicens : Esto Petrus, quoniam fundabo super te

Quam mihi nunc toto molior orbe domum ; In te per cunctas consistit ecclesia gentes ;

Vincit et inferni carceris imperium. Nam(que datis) clavibus C ! »lorum claudere portas

Et reserare dédit pro nioritis hominum : Quæcumque in terris fuorit sententia Pétri,

HîEC erit in cælis scripta, notante Deo. Dixit enim : Tu es magno mihi nomine Petrus,

Et tibi CBlorum tortia claustra dedi. Hac dictionc polens terra cseloque Petrus stat Arbiler in terris, janitor in superis.

La primauté de Pierre est attachée au siège de Rome. Le séjour de l’apôtre et sa mort dans cette ville sont prouvés et prèsui)posés par les données de l’épigraphie. Saint Damase dit que les Romains regardaient Pierre et Paul comme leurs concitoyens : Roma suos potius merait defenderc cives. Ihm, op. cit., p. 31, n. 26. Le nom de Pierre, peu connu dans le monde romain, se lit sur un certain nombre dépitapbes dès le W siècle et on v voit même gravée son image. De Rossi. flu//., 1884, p. 77-84 ; 1886, p. 37, 43. 67, 82, 97, 103 ; Naovo ballet., 1901, p. 92 ; 1902, p. 223, 224. A Rome accourent, dès le II'e siècle, les fidèles de l’Orient. Abcrcius y est envoyé par le souverain Pasteur et atteste par î : ’» la prépondérancc religieuse de cette Eglise brillante, connue le reconnaissait même Salomon Reinach. Lcclcrcq. »/f/i"/i’if"’"' d’arch. chrél., t. i, col. 83. Souvent, au ive siècle et depuis, Rouïc reçoit le titre (le Sedes apostolica. Siège apostolique par excellenc. Ihm, op. cit., p. 58, n. 57 ; p. 76. n. 72 ; uovo ballet., 19U1, p. 87. De son élévation sur ce Siège saint Damase dit : Ilinc mihi provccto Christus, rai samma potestas Il Sedis upostoliciv volait concedere honnrcm. C’est sur ce très grand siège éclairé par les splendeurs du Christ que le pape Libère a été élevé : Ilaic tantiv sedi Christi splendore serenir || rlectus fidei plenas sammasqac sucerdos… De Rossi, Ballet., 1883, édit.