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EPIGRAPHIE CHRETIENNE


ecclésiastiques, par exemple, Cassiodore, Hist. iiip., 1. IX, c. XXXV, P. L., t. LX, col. 1151 ?

4. L’exlrème-onclion.

Contrairement à ce que l’on a cru, nous ne trouvons pas d’allusion à ce sacrement ni dans l’inscription du sarcophage de Tolentino où il est dit de deux Opoux : QUOS DE SACERDOS PROBIANUS LAVIT ET UNXIT, et où il s’agit de l’onction du baptême ou de la confirmation, ni dans un marbre grec du iii’e siècle, cite par les Mon. lit., n. 2780, où le mot ypiTTov est mis pour yç>-i)(71r>i, ni dans une amulette chrétienne du n'e siècle qui d’après M. Lenormant serait ainsi libellée : ’E^opxt’^to 11 æ (D ila-avvâç ||… ïva |/.v-|7coTe xa || Ta).s17 : -(5 ; tbv -à tiov ITOU… ÈTi’i T(î) Il TÔ7TW TÎ) ; || Ty, v ÈTif/éyp [1 tv.a : Je t’exorcise, ô Satan…, prononce dans la demeure de celle sur laquelle j’ai fait l’onction. Mon. lit., t. i, n. 2803. La leçon proposée par l’archéologue français présente trop peu de garantie pour être reçue en toute sûreté, comme l’a fait Leclercq, Dictionnaire d’arck. clirél., t. I, col. 1795, 1796. Voir Kirchhofî, Corpus inscr. greec, t. iv, n. 9064.

5. Le mariage.

Au sujet de l’état de mariage et du sacrement qui l’inaugure, l’épigraphie nous fournit de nombreuses indications. C’est Dieu qui forme le lien conjugal. Sur le sarcophage mentionné de Tolentino, dont la face représente le mariage de deux époux, on lit : QUOS PARIBUS MERltlS lUNXIT MATRIMONIO DULCI OMNIPOTENS DOMINUS.

De Rossi, Bullet., 1869, édit. franc., p. 23 ; Garrucci, Storia dcU’ai te, pl. 304, n. 8. Ce lien est un. La religion du Christ défend le concubinat. De là, sur nos monuments, l’absence complète des termes conciibinu, contiibernium, contubernalis, assez fréquents dans l’épigraphie païenne. Ce lien est indissoluble. De Rossi, Bullel., 1866, édit. franc., p. 14 sq., cite un fragment d’inscription de Saint-Laurent où il est dit : (/ ! 0)C sue LEGE DEU(s nupti)S CONSOR-TIA VINXIT (for/j)ORIBU(.s) cunclis t)SSET UT UNA CARO. Indirectement ce caractère est indiqué sur un monument de 302, où le mari appelle la femme sa côte : VISCILIUS NICEN/E COST/E SU/E. Voir le commentaire de De Rossi, Inscripi. christ., t. i, p. 151. L’allusion à la Genèse, ii, 20, est évidente. On sait que les mariages entre païens et chrétiens, inévitables dans les premiers siècles, étaient vus de mauvais œil par l’autorité ecclésiastique. Tcrtullien et saint Cyprien les blâment ; le concile d’l- : ivire (vers 300) les défend formellement. Aussi des inscriptions a])partenant à des époux de religion diverse sont très rares. Citons deux épitaphes africaines, l’une ayant appartenu à une clirétienne Pescennia Quodvultdeus, dont le mari païen C. Quinlihus MarccHus est probablement ce consul de 226 qui l’année suivante devint proconsul d’Afrique ; l’autre nommant une femme chrétienne, tandis que le mari et le fils semblent être restés païens. Corp. insc. lai., t. viii, p. 870 ; Do Rossi, dans .Spicilegium Solesmensc, t. iv, p. 509 ; I-lphemeris rpigr., t. vii, p. 114. L’Église, contrairement ; la loi civile, regardait comme ]iarfailement valide et licite le mariage entre un alTranclii et une personne <le rang sénatorial. La décision portée par le pape Calixte est confirmée par ])Iusicurs pierres funéraires publiées par D> ; Rossi, liiillel., 1800, édit. ital., p. 23 sq. ; 1881, édit. franc., p. 72 sq. La valeur de l’un ou de l’autre de ces textes pourra être contestée. Polka, Atlchristliche Eliedenknuiter, p. 85 ; Leclercq, Dictionnaire, t. i, col. 2879. Dans le mariage, mari et femme sont égaux. Déjà avant le milieu du iv siècle, on leur donne le litre, très rare sur les monuments pa’i’cns, (iecompar, par exemple, sur une pierre romaine de 340, De Rossi. Inscript, christ., 1. i, p. 67, n. 107, ou celui de lit’x, - ; ^ ;, « pii rappelle l’image du joug em ployée par saint. Vmbroise, / ; pis/., I.I, i.x, ctun marbre

épigraphique. Pelka, op. cit., p. 41. Sur un marbre de la catacombe des Saints -PierreetMarcellin, du III'e siècle, un certain Primus appelle sa femme cam/aborona sua, collaboratrice dans le gouvernement de la famille, compagne dans le support des peines et des fatigues. Nuovo ballet., 1902, p.l94.La dénomination se rencontre également chez les juifs. Bullet. dell. Instit. di Corr. arch., 1876, p. 67 ; De Rossi, Roma sotler., t. iii, p. 538. Dieu doit aussi guider les époux pendant toute laduréedumariage. VIVATIS IN DEO I — tclestlesouliait que nous trouvons sur un verre à fond d’or, probablement donné comme cadeau à deux jeunes époux,

dont il représente le mariage. A-f-OO SECUNDE ET

PROIECTA, VIVATIS IN CHRI(s/o), lisons-nous sur la célèbre cassette d’argent du cabinet Blacas, qui est de la fin du ive siècle et qui se trouve aujourd’hui au Hritish ISIuseum. Pelka, toc. cit., p. 115-123, pl. ii-iv. (^onséquemment ils se regardent comme les serviteurs de Dieu et du Christ et, comme TertuUien, Ad uxorem, 1. I, c. I, P. L., 1. 1, col. 1274, à sa femme, ils se donne mutuellement le titre de conseruus, conserva, ou de (jjv30’j), o :, par exemple, dans plusieurs inscriptions de Rome, De Rossi, 15u » e/., 1886, p. 116 ; de Ravenne, de Porto, Dî Rossi, Bultel., 1879, édit. franc., p. 109 sq. ; de Sicile. Kaibcl, Inscript, græc, n. 531. Celle de Catane se sert formellement de l’expression CYNAOYAH EN XPC0(=X ?17Tài). Cf. Dôlger, IX0YC, p. 194 sqSe rapportant à l’Évangile de saint Matthieu, i, 18, on a voulu voir dans l’expression bene convenire qu’on lit sur une inscrijjtion de la catacombe de Saint-Hermès, vers 200, un témoignage de fidélité dans le devoir conjugal pratiqué selon la volonté du Christ figuré sur iajjierre parlesymboledu poisson. Toutefois un autre marbre plus explicite qu’on voit au Latran, ji. viii, n.7, semble s’vopposer : le mari dit de sa femme : …QU^ ElUS OBSEQUIO SEMPER NOBIS CONVENIT. C’est donc plulôtl’union dans le Christ qu’on veut indiquer également sur le premier monument. Souvent les chrétiens jiraliepiaient la continence tantôt temporaire tantôt perpétuelle. C’est à cette dernière qu’on pourrait rapporter deux épitaphes, l’une romaine antérieure à (Constantin, où l’on dit de la femme, d’après De Rossi, lionia sotler., t. i, pl. xxxi, n. 13 : … QU (a) E VIXIT INLI II BATA CUM BIRGIN |1 lO SUO… ; l’autre de Salone en Dalmalie, de l’année.’578, cpii fait dire au mari par rapjiort à son épouse lalasia : QUAM A PARENTIBUS IPSIUS SUSCEPI ! | ANNOS XVIII. QUI (qua-) AEQUE INLIBAT/E (sic) MECUM VIXIT ANNOS XXXII lî, etc. Pelka, op. ci/., p. 45. D’autres monuments visent plutôt la continence temporaire, par exemple, un marbre de 472 dans Le Riant, Inscript, chrét., t. ii, ]). 30, n. 391, pl. 46, n. 275 ; Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 2492 sq. Ensuite, depuis le milieu du ni'e siècle, on insiste volontiers sur le fait qu’en entrant dans le mariage, les deux époux, contrairement aux pratitiues païennes, étaient encore vierges. C’est là le sens du titre de nirginius, Virginia, que de nombreuses épitaphes donnent soit au mari, soit à la femme. Le marbre le plus ancien qui porte cette mention est de l’an 291. De Rossi, Inscript, christ., 1. 1, p. 23. n. 17 ; Mon. lit.. n. 2873. Voir Kraus, Bcal-Encijclopâdic, t. ii, p. 956’, )58 ; Pelka, toc. cit., p. 16 19. Convoler à de secondes noces était mal vu : c’était une preuve qu’on n’était pas sullisamment maître de soi même. Aussi plusieurs épitaphes insistent-elles sur le fait que telle personne n’a été mariée qu’une fois : univira, itno contenta marilo, etc. La corrujjlion des mœurs païennes nous explirpie ijourfpioi on rencontre surtout sur les marbres chrétiens l’éloge de la chasteté conjugale. L’épouse est i.ccasto, castissinui, casta vcrc casta, pudicn, pudicissimu, vcrccunda, ou bien (au génitif) vcrœ