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KPIGRAPIIIE Cil RETIENNE


TUASli CAPTIVOS OPIBUS VINCLIS (laxaint iniqiiis. .. Il MENS INTENTA BONIS TOTO OUI TEM-PORE VITAE II, etc. Le Hlaut, loc. cit., t. ii, p. 284, n. 513 ; Lfclcrcq, Dictionnaire d’anh. chrét., t. ii, col. 2125.

2. L’espérance.

C’est la vertu qui ressort le plus des textes épigraphiques. Le plus ancien signe ick’Ographlque qu’on y rencontre, c’est l’ancre, symbole de l’espérance. Le Christ est le résumé de cette espérance, r, y.oivri èWi ; rijjwv, comme l’appelle saint Ignacevd Philad., XI, 2. C’est l’idée que présente dès le n<^ siècle l’ancre jointe soit au nom du Christ ou à son monogramme soit au Poisson symbolique. De Rossi, Biillet., 1888, p. 31, 35 ; Nnovo biillct., 1902, pl. vi, n. 3 ; Wilpert, Prinzipicnfragen, p. 70, 71, pl. i. C’est encore ce que disent les très vieilles formules épigraphiques : SPES IN CHRISTO, SPES IN DEO CHRIS-TO, SPES IN DEO ET CHRISTO ElUS, qu’on rencontre sur des épitaphes, des anneaux, des verres à fond d’or, etc. Mon. lit., n. 3474, 3475, 3550, 3763 ; Wilpert, loc. cit., p. 81 et note 3. Notons encore les trois textes suivants : QUI IN DEO CONFIDIT, SEM-PER VIVET A CO ; FIDE IN DEU (m) ET AMBULA. || SI DEUS PRO NOBIS, QUIS ADVERSUSNOS ; UNA SPES SALUTIS CHRISTUS, QUO DUCE MORS WIORITUR. Cabrol, Dictionnaire d’anh. cluél., t. i, col. 648, 652 ; De Rossi, Insrript. christ., t. no, p. 107, n. 55. La présence, sur des pierres de schismatiqucs, de l’une ou de l’autre de ces formules n’infirme que peu leur valeur. Monceaux, dans la Revue de philologie, 1909, t. XXXIII, p. 119-136.

3. L’amour de Dieu.

Le précepte général est rappelé par une inscription africaine trouvée à Sétif : DILIGES DOMINUM DEUM EX (toto corde) TUO, EX TOTA ANIMA TUA ET EX TOT{a forlitudine titn). Corp. insc. lat., t. viii, n. 8620 ; Diehl, op. cit., p. 39, n. 202. Une inscription d’Andance, dans la Viennoise, en fait connaître la récompense : MOR || TEM PER-DEDIT (sic) — il s’agit d’un diacre du nom d’Emile — VITAM INVE Il NIT, QUIA AUCTOREM VIT || AE SO-LUM DILEXIT. Le Blant, Nouveau recueil, p. 149, n. 930. De même l’épitaphe de la vierge espagnole Florentia : …OBDORMI 1| VIT IN PAGE JESU, QUEM D ILE Il XIT. Hiibner, op. cit., p. 7, n. 21 ; Wilpert, Jnng-frauen, p. 95. Pour l’amour du prochain, voir Vertus socicdes et Communion des saints.

I 4. La crainte de Dieu ; la piété. — Deux autres moyens de salut. La crainte de Dieu a inspiré une vie sage à un marbrier chrétien du iiie siècle dont il est dit : NixOCTipaTo ; …Sià tÔv || voôrj’/ toO 0(£o)û ijoiypova 3tov 81 11 âÇaç… Mon. lit., n. 2780. Sur un marbre de Milan le mari survivant demande pour sa femme : UT PARADISUM LUCIS POS || SIT VIDERE ; et il motive sa prière : PATREM ET FILIUM TIMUIT, QUI EAM SUSCIPI lUBENT. Corp. insc. lat., t. v, n. 6218 ; Diehl, op. cit., p. 27, n. 135. Un autre de 363 présente la formule suivante : …TUUS SPIRITUS A CARNE RECEDENS ||(fis ; 50cîo/£i)S SANCTIS PRO MERITIS

ET OPERA TANTA ^ (quæque Deu)M METUISTI,

SEMPER QUIESCIS SECURA… De Rossi, op. cit., t. I, p. 88, n. 159. Un monument romain de la fin du 11e siècle affirme expressément d’une certaine Maritima qu’elle jouit au ciel de la compagnie du Poisson symbolique, parce que sur cette terre elle s’est laissé guider par la piété : Ej-rsoïia yàp tr ?, ttxv-TÔTc (je 7cpoâ-, ’Ei. De Rossi, op. cit., t. ii « , p. xxvi.

5. La prière.

Les formules de prières sans nombre nous sont une preuve que la prière était en grand honneur chez nos pères dans la foi. Ici on rend grâce à Dieu pour des bienfaits reçus et on lui adresse des louanges, là on lui demande de nouvelles faveurs pour soi et pour les autres. Sur la paroi de la chapelle des

papes à Saint-Calix te, un pèlerin du 111"e siècle demande à Dieu et à ses saints : ut Vcricundus cuni suis bene navif/ct. De Hos%], Koma solter., i. ii, p. 17 ; Kaufmann, Ilundhuch, p. 255. Une épitaphe de Poz/uoli rappelle l’histoire du prophète Samuel : C. NONIUS FLAVIA-NUS, Il PLVRIMIS ANNIS ORATIONIBUS PETITUS, NATVS, VIXIT ANNO UNO 1 N(ensibus) XI ; IN CUIUS HONOREMBASILICAHAECA PARENTIBUS ADQUISITA Il CONTECTAQUE EST. Corp. insc. lut., t. x, n. 3310-3311 ; Diehl, op. cit., p. 21, n. 98. Un monument grec du iii-iv'e siècle termine par la prière du lapicide : ’Iy^toO Xpauré, (ioy]<h xo) yvà’j/avTi uavoix :. Mon. lit., n. 2782. Ailleurs, nous l’avons vii, on demande la rémission des péchés, la gloire du paradis. De Rossi, Bullet., 1894, p. 58 ; Kaufmann, Jenseilsdenkmâler, p. 68. L’Orient surtout est riche en invocations de tout genre. La grande qualité de la prière, c’est l’humilité, comme le montrent les textes épigraphiques suivants : AGATIO SUBD(iaco/ ! 0) PEC-CATORI II MISERERE D(eus), Marchi, Monumenti, p. 239 ; EUSTATHIUS HUMILIS PECCATOR il TU QUI LEGIS ORA PRO ME ET HABEAS DOMINUM PRO-TECTOREM, Mon. lit., n. 3517 ; Criste, in mente habcas Marcellinu{m) peccatorcm, Kaufmann, Handbuch, p. 252 ; Ippohjte in mente (Iiabcas) Petr{u)m peccalorem. Mon. lit., n. 4403. Du reste, encore dans d’autres circonstances les premiers chrétiens prenaient le titre de pécheur. De Rossi, Bullet., 1879, cdit. franc., p. 163 ; Marucchi, Éléments, t. i, p. 248. C’est ce même sentiment d’humilité qui, dès la fin du iie siècle, a dû les engager à prendre, à la suite de l’apôtre, le titre de So-j).o ; ou SojXr, 6îo-j’Ir|ioO XpiutoC, de servus ou serva. De Rossi, Bullet., 1888, p. 34, 35 ; 1883, édit. franc., p. 86. Souvent aussi les chrétiens portaient des noms, tels que les païens eux-mêmes n’en auraient pas donné de plus injurieux, de plus’abjects. Mais il est difficile de dire, pour chaque cas en particulier, dans quelle mesure le sentiment d’humilité les a inspirés. Cf. Kneller, dans Slimmen cms Maria-Laach, t. Lxii(1902), p. 171-182, 272-286 ; Le Blant, L’épigraphic en Gaule, p. 93-96.

Rattachons à ce qui précède une double pratique fréquemment attestée surtout depuis la paix de l’Église. D’abord, celle de graver des signes religieux ou symboliques, des acclamations pieuses, des paroles de l’Écriture, des prières formelles sur les objets d’un usage commun, pour les sanctifier et protéger et pour élever l’âme à Dieu, par exemple, le monogramme du Christ, le signe de la croix, le poisson symbolique sur des briques, des amphores, des anneaux, des verres, des lampes, des entrées de maison. Cabrol, Dictionnaire, t. I, col. 14, 15 ; Leclercq, ibid., col. 2403 sq. ; t. II, col. 1322, etc. ; Eevue bénédictine, t. xxii (1905), p. 429 sq. Sur une brique romaine on lit : 0£oc por)Ooç. Rom. Quartalschri/I, t. ix (1895), p. 507. Des corna lines du Vatican et de la collection Le Blant portent le mot IX0YC. qui figure fréquemment sur des linteaux de porte, etc. Mon. lit., n. 4380, 4381. Sur la porte d’entrée d’une maison numidienne on voyait ces mots : ’DOMINE, PROTEGE NOMEN GLORIOSUM. Diehl, op. cit., p. 39, n. 200. Deux lampes africaines présentent l’exhortation : DONATO (impératif) COR MAGISTRO VITA((). Nuoi’o bullet., 1902, p. 244, 245. Une autre portait : èyù àjjLi àvâurarriç. Mon. lit., n. 4387. Ailleurs, en Syrie, on lisait sur les monuments, sur des portes de maison des textes comme les suivants : ’I-/6jç àX/.ïiXovta ; 2(ô50v, xûpte, TÔv Àaôv aov ; /jf(’.o :) ç-jÀâEï) TV|v i’doSôv CTO’J y.a : tt, - ; è’EoSov à-KO toj vCv y.at é’o) ; T(ôv atojviov.’AiJfiiv (Ps. CXX, 8) ; KJpie, ^o-ffii tm oîxw To-jT(i) xal Toïî oîxoCciv Èv a-jT(i).’A ij.T|’/ ; Kî Osb ; jusp riaàiv, ti’; ô y.a9’r, aâ)v ; A^^^a aÙTû uivroTs, etc. Revue bénédictine, t. XXII (1905), p. 429 sq. ; M. de Vogiié, La Syrie