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ESPRIT-SAINT

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et que l’Esprit-Saint a remplis de science et de vertu. Jbi(t., 75, col. 208.

Saint Basile prouve d’abord la consubstantialitc divine du Saint-Esprit. Le nom même d’Esprit-Saint révèle sa nature, divine ; une nature immense, immuable, éternelle, toute-puissante ; une nature qui est l’origine de la sanctification et la lumière de l’intelligence. Liber de Spiridi Sancto, ix, 22, col. 107. Saint Basile aborde immédiatement la première objection d’Eunomius. Je concède, déc ! are-t-il, que le Saint-Esprit est troisième en rang et en dignité. S’ensuit-il qu’il est aussi inférieur en nature ? Non, assurément. Le Fils est second en ordre et en dignité, par rapport au Père, et cependant, la même nature divine subsiste dans le Père et dans le Fils : f, Ôiorr, ; âv Éy.aTspt.) |x ; a. Conira Eunoinilim, 1. III, 1, ce !. 656. Le même raisonnement s’applique au Saint-Esprit. Il n’est pas étranger à la nature divine. Les anges appartiennent à des hiérarchies diverses^ mais ils ne diffèrent pas quant à la nature. De même le Saint-Esprit, inférieur, dil-on, au Père et au Fils en rang et en dignité, n’est que troisième par rapport à la nature. Nulle part l’Écriture ne confirme sur ce point l’impiété eunoniéenne. Ibid., 2, col. 657, 660. Elle donne au Père et au Fils le nom d’Esprit, Joa., IV, 24, et au Saint-Esprit le nom de Seigneur. Celte communauté de noms suppose nécessairement l’identité, la communauté de nature dans les trois personnes divines, Tr, v oîxsi’ojt’.v r ?, ; ç-ja£w ?. Contra Eiinomiiim, . III, 3, col. 661 ; Liber de Spirila Sniiclo, XXI, 52, col. 164. L’iîcriture ne se borne pas à affirmer la communauté de noms : elle affirme aussi la communauté de nature. L’Esprit-Saint vient de Dieu, èI. ToO 060v elvat /.ÉvsTat, Liber de Spiritu Sanclo, XVIII, 46, col. 152 ; tt, v C ; rap|iv èI. 0îov j/.ov. Epist., II, 105, t. XXXII, col. 513. S’il en est ainsi, il participe à la nature divine. Liber de Spiritu Sancto, XVIII, 46, col. 152.

Les Livres saints donnent au Saint-Esprit les attributs de Dieu. Donc le Saint-Esprit est Dieu. Le Saint-Esprit est la bonté essentielle. Co/i/raiîunomium, l.III, 3, col. 661. Il est bon comme le Père et le Fils, c’est-à-dire son essence est la bonté même, o’j'îiav k’yov Tf, v àvaOoTr, Ta, Liber de Spiritu Sancto, xix. 48. col. 156 ; j-joii èT-’iv « YaOôv. Conira Eunomiiim. I. III, 2, col. 660. Sa nature est simple, et à cause de sa simplicité elle est consubstantielle au Père et au Fils. Epist., I, 8, n. 10, col. 264. Le Saint-Esprit est immense. Contra Eiinomiitm, 1. III, 4, col. 661 ; éternel ; il a toujours été présent au Père et au Fils, r, v j.vi -/âp, xal iïporiV, /.al r7-ji.7zar, r, -/ tm Ilarpi /.a’i toi uiiô irpô -(î>v «  « ôvojv. Liber de Spiritu Sanclo. xix, 49, col. 156. S’il n’était pas éternel, il faudrait en même temps admettre et nier rétcrnité de la sainte Trinité ; deux personnes y seraient éternelles, et la troisième aurait été créée dans le temps, il s’ensuivrait que le ba]itênie serait imparfait et imparfaite la confession de foi. Contra sabellianos, 5, ] G., t. xxxi. col. 600. Le Saint-Esprit est omniscient. Il possède les trésors de la science divine, trésors c|u’il distribue généreusement à tous. Contra Eunomium. 1. III. 4, col. 661 : Liber de Spiritu Sancto, xxiv, 56, col. 172. Il est l’esprit de vérité et connaît les mystères de Dieu. In Is., v, 176. / » . a., t. XXX, col. 416. Mais connaissant tout, il est incompréhensible comme le Père et le Fils. Liber de Spiritu Sanclo, xxii, .")3, col. 16.5. Il est’Incréé et incompréhensible comme le Père et le Fils. Epist., I, 38, 3, col. 328. La jouissance de ces attributs divins nionlre clairement que la nature du Saint-E. sprit n’est pas étrangère à la nature divine. Contra Eunomium, I. III, 4, col. 664. i

Il y a des opérati() ; is divines qui sont attribuées au Saint-Esprit au même titre qu’au Père et au Fils.,

Le Saint-Esprit est donc Dieu. Saint Basile pose ce principe : l’identité d’opérations chez le Père, le Fils et le Saint-Esprit révèle clairement l’invariabilité, l’identité de leur nature. Epist., ii, 139, 7, col. 693. Le Saint-Esprit apparaît dans la révélation comme le coopérateur du Père et du Fils, Conira Eunomium, 1. III, 4, col. 664 ; son action est liée à l’action du Père et du Fils : elle est inséparable, àytîtpi’jxo’f, de l’action du Père et du Fils. Nous savons, en effet, que le Saint-Esprit est créateur comme le Père et le Fils. Contra Eunomium, 1. III, 4, col. 661. Dans l’acte de la création, le Père commande, le Fils crée, le Saint-Esprit perfectionne et confirme. L’action de confirmer indique dans le Saint-Esprit l’immortalité, la perpétuité dans le bien. Liber de Spiritu Sanclo, xvi, 38. col. 136. L’identité des opérations divines prouve donc la divinité du Saint-Esprit. Epist., ii, 139, 6, col. 693.

Mais c’est surtout par son action dans l’ordre surnaturel que le Saint-Esprit révèle sa nature divine. Tout d’abord, s’il est le sanctificateur, il se distingue de la créature qui est un être sanctifié. Le Saint-Esprit est la sanctification, ày’.a’7|j.&ç. Contra Eunomium, I. III, 2, 6, col. 660, 668. Sa nature est la sainteté ; il est la source de la sainteté ; il est saint par nature. Jbid., col. 660 ; Epist.. ii, 105, col. 513. Il est donc égal, en nature, au Père et au Fils.’, Contra Eunomium, 1. iii, 3, 6, co !. 661, 668 ; Liber de Spiritu Sancto, XVI, 38, col. 138. Tandis que la sainteté de la créature vient du dehors, la sainteté du Saint-Esprit est le complément nécessaire de la nature divine. Liber de Spiritu Scuicto, xix, 48, col. 156.

En vertu de sa sainteté essentielle, l’Esprit-Saint habite en nous. Il nous transforme en temples de Dieu, et si nous sommes tels, le Saint-Esprit est Dieu. Epist., I, 8, 11, col. 214. Mais le Saint-Esprit ne se borne pas à habiter en nous. Il renouvelle l’âme tout entière, et ce renouvellement est une seconde création. Il ressuscite le pécheur à la vie de l’esprit. Liber de Spiritu Sancto, xix, 49, col. 157. Il répand ses charismes, il est le doigt de Dieu par les miracles qu’il opère, Episl., i, 8, 11, col.’265 ; il élève les cœurs, soutient les infirmes, conduit les âmes dans les voies de la iHM’fectîon. Liber de Spiritu Sancto, ix, 23, col. 100. Toutes ces opérations divines attribuées au Saint-I’-sprit manifestent qu’il est Dieu. Si la créature, dit saint Basile, est dans un état servile par rapport au créateur ; si la sainteté de la créature est adventice, il s’ensuit que la créature peut tomber dans le péché. Or, le Saint-Esprit est saint par son essence. Donc il n’est pas une créature. S’il n’est pas une créature, il est consubstanliel â Dieu. Epist.. i, 8, 10, col. 261. Les relations mutuelles entre le Père et le Fils donnent à saint Basile des arguments en faveur de la divinité du Saint-F.sprit, qui est une exigence nécessaire de la Trinité divine. Saint Basile, comme saint."Vthanase, pose ce princiiie : ce ((u’est le I-’ils par rai)port au Père, le Saint-t-.siu-il l’est par rajïporl au Fils. Liber de Spiritu S(nKto. xvii, 43, eo !. 148. On ne saurait concevoir le Père sans le Fils et le l-’ils sans le Saint-t- : spril. Epist.. i, 38. 4, col. 332. Le l’"ils ne manque jamais au Père, ! ii le.Saint-Esprit au I’"i ! s. Contra sabeltinnos, 4, P. (L. t. xxxi, col. 609. Celui qui sépare le Fils du Saint-i ; sprit foule aux pieds la tradition, l’enseignement du (Christ, la doctrine révélée. Ibi<t.. 6, col, 612 : Liber de Spiritu Sancto, XII, 27. col. 116. Si donc le Saint-Esi>ril est uni au l’ils et le l’ils au Père, le Saint-Esprit lui-même est uni au Père, et cette union ne peut être qu’une union (le nature. Liber de Spiritu Sancto. xvii. 43, col. 148, Si on enlevait la divinité au Saint-I^sprit, il faudrait rompre tout lien entre les trois personnes divines. Epist., Il, 189, , ’i, col. 689. Dans la Trinité, en elTct,