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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/389

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ESPRIT-SAINT


parce que nous croyons en un seul Dieu saint. Ibid.,

II, 16, 109, col. 836. Le Saint-Esprit nous parle et nous vivifie comme le Père et le Fils. Or l’acte de vivifier est un acte divin, et dans cet acte, il y a l’unité des trois personnes divines. Ibid., ii, l’2, 130 ; 4, 29, 31, col. 802, 780. Le Saint-Esprit est l’auteur de la régénération spirituelle, ibid., ii, 7, 66, col. 788, et de la grâce, et ubi gratia est, ibi spccies diuirntalis apparel. Ibid., I, 14, 148, col. 768. Le Saint-Esprit nous octroie la vie éternelle. Ibid., ii, 3, 27, col. 779. Il habite en nous comme dans un temple, c’est-à-dire qu’il y habite comme Dieu, et avec lui le Père et le Fils, pcr naturse ejusdem unitalem. Ibid., m. 12, 91. 92, col. 831, 832 ; In Episl. I ad Cor., i, 3, P. L., t. xvii, col. 211. Le Saint-Esprit donc, par rapport au Père et au Fils, est d’une seule substance, d’une seule et même clarté et’gloire. Ibid., i, 16, 160, col. 771. Il est inséparable du Père et du Fils. Saint Ambroise revient souvent sur cette pensée : Spirilus Sanctus non separatur a Paire, non separatur a Filio, ibid..i, 11, 120, col. 763 ; Impossibile est a Pâtre Dco vcl Filium vel Spirilum Sanclum separari, ibid., ii, 7, 69, col. 789 ; Manct ciim Pâtre et Filio Spiritus Sanctus, ibid., iii, 12, 92, col. 832 ; II, 8, 82, col. 792 ; Patri et Filio et Spirilui Sancto est individua inscparabilisque communia. Ibid.,

III, 3, col. 812.

Le Saint-Esprit est, comme le Père et le Fils, la source de la bonté. Ibid., i, 5. 69, col. 750. Il est bon, non parce qu’il acquiert la bonté, mais parce qu’il la donne. Ibid., 74, col. 751. La sanctification appartient à titre égal aux trois personnes divines. Ibid., II, 2, -25, col. 779.

Le Saint-Esprit est immense, infini. Ibid., i, 7, 82, col. 753. Il remplit l’univers entier, comme il convient à la majesté de Dieu, ibid., i, 7, 85, col. 654 ; il est éternel, ibid., i, 8, 98, col. 757 ; il est la sagesse incréée, ibid., 97, col. 757 ; son conseil est le conseil du Père et du Fils. Ibid, ii, 2, 20, col. 778. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit participent donc à la même nature et à la même science divine. Ihid., ii, 11, 125, col. 801. Le Saint-Esprit est créateur : Non crecdura Spirilus, sed Creator ; qui autem creator, non ulique creatura. Ibid., II, 5, 11 ; iii, 18, 140, col. 782, 843. Il nous rend participants de la nature divine, II Pet., i, 4, ce qui prouve qu’il ne faut pas le séparer du Père et du Fils. Ibid., I, 6, 80, col. 752. Il n’y a pas de différence entre le Père et le Fils quant à la volonté. Ibid., i, 7, 89, col. 755. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ont la même volonté, ibid., ii, 10, 101 ; 12, 112, col. 796, 805 : unn Trinilalis vohinlas est. Apologia proplielac David, xiv, 71, P. L., t. xiv.col. 921. Il est adoré au même litre que le Père. DeSpirilu Sanclo, iii, 11, 72, 81, col. 826, 829. Le Saint-Esprit n’est donc pas une créature : Sabler creatura omnis, super divinilas Palris et Filii et Spirilus Sancli. Ilta serrit, lixc régnai : illa subjacel, isla dominatur ; illa npus, liwc. auclor est operis’^illa adorai omnes, liwe adoratur ab omnibus. Ibid., i, 3, 46, col. 744. Il serait impie de mancpicr do vénération au Père ou au Fils ou au Saint-Esprit, parce que la substance du Saint-t-]sprit ne dilTère pas de celle du Père et du Fils, Fnarral. in ps. i, i, 8, P. L., t. xiv, col. 1227 : parce que, sans le Saint-Esprit, nous ne serions pas même chrétiens. Lo baptême, en effet, no serait pas valide sans la mention du Saint-Esprit : Plénum est baplisma, si Palrem et Filium Spirilumque Sanclum fnlraris. Si unum ncges, lolum subrues. Ibid., i, .3, 42 ; 13, 1.32, col. 743, 705. La doctrine catholique de la Trinité évite donc à la fois la confusion sabellicnne et la division arienne. // » /(/., 11, 12, 142, col. 805.

.Mais le Saint-Esprit, tout en étant Dieu, ne cesse pas d’être une personne distincte. Il est joint, copulalus, au Père et au Fils, mais il est unique comme Esprit. Ibid., i, 4, 55, col. 747. Saint. ibroisc af firme de la manière la plus explicite que le Saint-Esprit ne doit pas se confondre avec le Père et le Fils : iVo7z confusus cum Paire et Filio Spirilus Sojiclus, verum et a Paire distinclus et a Filio. Ibid., i, 9,. 106, col. 759. Il est distinct parce que, d’après l’Écriture, il y a distinctio : i entre le Christ Paraclet et le Saint-Esprit Paraclet. Ibid., i, 13, 137, col. 766. La foi catholique croit à un seul Dieu, à un seul Seigneur et à un seul Saint-Esprit. Ibid., ii, 15, 107, col. 835.

Cette riche moisson de textes montre donc avec quelle clarté le saint docteur a joint son téiuoignage à la tradition chrétienne touchant le Saint-Esjirit. Grâce à lui, la théologie latine du Saint-Esprit a gagné une plus grande précision de termes et un caractère plus syntliétique.

3. Saint Jérôme n’a publié, sur la théologie du Saint-Esprit, aucune étude personnelle. Tunnel, Sain’Jérôme, Paris, p. 161. La meilleure preuve qu’il a laissée de l’orthodoxie df son enseignement est la version latine du Traité du Saint-Espril par Didyme l’Aveugle. « Celui qui le lira, dit-il, reconnaîtra les larcins des latins, et méprisera les ruisseaux, lorsqu’il aura commencé de puiser aux sources. » P. L., t. xxxiv. col. 1033.

On peut tout de même glaner dans ses lettres et ses écrits exégétiques plusieurs textes, qui montrent combien le saint docteur a été fidèle à suivre les traces de Didyme. Quelques passages scripturairos louchant la divinité du Saint-Esprit ont été réunis par lui dans le Commentaire sur haïe, xvi, 57, P. L., t. xxxtv, col. 579. Saint Jérôme prouve la divinité du Saint-F ^sprit par ce fait, que l’Écrituro lui attribue ce qui est attribué au Père et au Fils. In Episl. ad Eph., ii, ’.^, P. L., t. XXVI, col. 521. Si le Saint-Esprit crée et vivifie, il est Dieu. A propos du texte de la Genèse, i, 2 : « L’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux, » il écrit : Hoc dicitur de Spirilii Sanclo qui et ips.e vivificalor omnium a principio dicitur. Si autem vivificator, consequenlcr et condilor. Qnod si condilor, et Deus. Liber liebraicarum quæslionum in Genesim, t. xxiii, col. 987, 988. Le Saint-Esprit est de la même nature que le Père et le Fils, In Is., xvii, 63, P. L., t. xxiv, col. 640, parce qu’il contient tout, Episl., xcviii, 13, P. L., t. XXII, col. 801, 802 ; parce qu’il remet les péchés, et qu’il est associé au Père et au Fils dans le baptême. Dialogus conlra liicifcrianos, 6, /’. L., t. xxiii, col. 169. Les ariens donc et les seniiariens, qui nient la divinité du Saint-Esprit, corrompent la vraie doctrine de l’Église. Conlra.Joltanncm Ilierosoh/milanum, 17, P. L., t. xxiii, col. 385. Le Saint-Ipsprit est en Dieu comme personne divine. L’Évangile déclare explicitement qu’il est distinct du Fils. Matlh., xii, 32. In Episl. ad Gal., ii, 3, P. L., t. xxvi, col. 399. Dans la Trinité, il y a la distinction des personnes et.l’unité de substance : Quie quidem persomv, cum vocabulis personisque dissenlianl, substantia mduraque sociala sunl. Ibid., ii, 3, col. 400.

I. Il n’est presque pas besoin de recueillirles témoignages d’Augustin, pour mettre en pleine lumière sa croyance orthodoxe sur la divinité du Saint-Esprit. S’il y a un écrivain qui mérite par excellence la dénomination de docteur de la Trinité, c’est sans conteste Augustin, t En lui se résume et sur lui se ferme l’antiquité chrétienne latine, dont la pensée a trouvé dans son œuvre son expression la plus précise ; mais avec lui aussi coinincnce f poindre la théologie du moyen Age, qu’il a préiiarée et <lont les germes existent déjà dans ses écrits. « Tixcront, op. cit., t. ii, ji. 335.

Les textes qui montrent chez -Augustin la consubslantialité divine du Saint-Esprit ont été recueillis en grande partie par (iangauf, Des hl. Auguslinus speku-Inlivc Lrhrc von doit dem Dreicinigen, Avigsbourg, 1865, p. 390-428. Leur autorité est décisive pour le