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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/50

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ENFER D’APRÈS LES PÈRES


derhuber. Die Escholologie des heiligen Ambrosius, Padcrborn, 10U7 ; Billot, De no ! i/s.s/m ; s, p.58, note 1. Une étiule détaillée des textes permet d’adirmer que l’évêque de Milan prêche sur l’enfer presque aussi souvent et avec autant de force, sinon de talent et de vérité intégrale, que son modèle saint Basile ou son contemporain saint Jean Clirysostome.

L’Anibrosiaster enseigne clairement l’éternité de l’enfer. In Epist. ad Rom., ii, 4, 5, P. L., t. xvii, col. 65 ; In Epist. Il" ad Thess., i, 6-9, col. 455. Il semble parler d’une restauration des anges déchus, In Epist. ad Eph., iii, 10, col. 382, 383 ; ou du moins d’une restauration universelle des chrétiens, In Epist. ad Rom., v, 14 ; In Epist. />'" ad Cor., xv, 53 ; iii, 10-15 ; //) Epist. IIo"" ad Tim., ii, 20 ; In Epist. ad Eph., i, 10. 22, 23, col. 374, 376 ; mais les textes sont obscurs. Cf. Tixeront, op. cit., p. 340 ; Turmel, Histoire de la théologie positive, t. i, p. 187.

Ru fin et saint Jérôme ont été mêlés aux controverses origénistes nées en Orient. Ruiin resta attaché à la mémoire d’Origène, mais il ne défendit pas les erreurs origénistes pour cela. Saint Jérôme l’ayant suspecté sur l’apocatastasis, il s’en défend vigoureusement dans V Invectiva adv. Hier., 1. I, n. 10 sq., P. L., t. XXI, col. 547 sq. ; de même dans VApoloy. ad Anastasliim, n. 5, Ibld., col. 625, 626 : SI qiils ergo negat dlabolum a’ternls’lgnlbas nianclpandum partem cum Ipso a’ternl Ignis acclplat ut sentlat quod negavlt. Cf. Comm. In sijmbol., n. 47, 48, //’/(/.. col. 385, 386 : la restauration du diable est une hérésie ; les pécheurs absque Interltlone sua débitas luant pœnas ; résurrection pour l’immortalité dans la peine comme dans le bonheur. Il n’y a pas de raison pour subtiliser avec saint Jérôme sur l’insuffisar.ce prétendue de pareilles déclarations. Cf. Apot. adv. RuJ., ii, 6, P. L., t. xxiii, col. 428 ; Petau, loc. cit., c. viii, n. 11, p. 117.

Le cas de saint.Jérôme est plus complique. Cf. Tixeront, op. cit., p. 341-343 ; L. Sanders, Éludes sur S. Jérôme, in-8, Bruxelles, 1903, p. 345-382 ; Schwane, op. cit., p. 290-295 ; Petau, op. cit., c. vii, 9-11 ; c. viii, 9, 10 ; Ch. Pesch, Theologlsche Zeitfragen, 2o série, p. 190 sq. ; Batiffol, loc. cit. ; Turmel, op. cit., p. 187. En 394, on s’accorde à constater un changement d’attitude chez l’cxcgète déjà célèbre, à l’égard d’Origène et de ses erreurs. Auparavant qu’était-il ? Simple admirateur du génie d’Alexandrie qu’il mettait copieusement à contribution, citant même ses commentaires eschatologiques erronés, ou de plus partisan des idées mêmes, contenues dans ces citations ? Les principaux textes incriminés sont 7/j Epist. ad Eph., II. 7 ; iv, 16, P. L., t. xxvi, col. 463, 503 ; In Eccl., I, 15, P.L., t. XXIII, col. 1017, 1024 ; In Ilabac, III, 2, P. L., t. xxv, col. 1310 ; In Epist. ad Gal., V, 22, P. L., t. xxvi, col. 367 sq. Saint Jérôme lui-même répondit à Rulin qui les lui jetait à la face : ce ne sont que des citations, conformément à ma méthode exégétique, Apol. adv. Ru/., i, 24, 20, P. L., t. xxiii, col. 418 ; et on peut, semble-t-il, s’en tenir là, car dans les commentaires de la même époque, il a des passages très orthodoxes. Cf. In Eccl., vii, 16, P. L., t. xxiii, col. 1066 ; ii, 16 ; iv, 9-12 ; ix. 4-6 ; xi, 3. col. 1031, 1047, 1081, 1082, 1102, qui renferment des affirmations explicites de l’éternité de l’enfer. Cf. In Epist. ad Gcd., i, 8, P. L., t. xxvi, col. 319, 320. On peut admettre une complaisance exagérée pour le maître génial que fut Origène et des citations sans correction sufilsanle.

En tout cas, après l’intervention de saint Épiphane à Jérusalem, saint Jérôme se pose en antiorigénistc ardent ; il poursuit les idées et les personnes, spécialement Jean de Jérusalem et Ru fin pour celles-ci, et l’apocatastase universelle pour celles-là. Cf. Liber adv. Joan. Hierosol., n.’1, 17 sq., P. L., t. xxiii,

col. 360, 368 sq. ; Adv. Vigilant.. P. L., t. xxii, col. 603 ; Ad Theophll. adv. errores Joan. llleros., Epist., i.TiXXii, P. L., t. xxii, col. 740 ; Ad Pcmimach. et Océan, de error. orlgen., Epist., lxxxiv, col. 744 sq. ; Epist., cxxiv, ad Avltum, col. l<i( ; i ; Apol. adv. Ru/., ii, 12, P. L., t, xxiii, col. 435 ; Dlal. adv. Pdag., i, 28, Ibld., col. 522. Dans ses œuvres exégétiques, mêmes affirmations insistantes. In Matth., x, 28 ; xii, 32 ; xxii, 11, 12 ; xxv, 10 ; xxv, 46, P. L., t. xxvi, col. 66, 81, 161, 185, 190 ; In Is., v, 14-15 ; vi, 7, 20 ; xxxi, 30 ; IX, 2-4 ; xvii, 12, P. L., t. xxiv, col. 84, 218, 224, 354, 126, 246 ; surtout In Jonam, iii, 6, P. L., t. xxv, col. 1141, 1142 : l’éternité de l’enfer pour le démon est prouvée par la sainte Écriture, par la^nécessité de la sanction morale efpicace, et par la nature du péché et de la vertu. Qux dl//erentla erlt inter Matrem Dei et… vlcttmas llbldlnum publicarum… ; si finis omnium similis est præterltum ontne pro nlhllo est quia non quierlmus quld allquando /uerlmus sed quld semper juturi sumus… doyma perversnm (rJpçpaypia dlabollcum. In Dan., iii, 96 ; iv, 23, 33, P. L., t. xxv, col. 512, 516, 518 ; In Ezech., xiv, 12, 13 sq. ; xxvi, 19 ; xv, Ibld., col. 120-121, 124, 245-246. Tous ces textes ne renferment guère que l’affirmation du dogme et pas de théologie. Bien plus, ils ne concernent presque tous que l’enfer des démons et des impies, par opposition aux chrétiens pécheurs. Saint Jérôme, en effet, aurait gardé toute sa vie cette tache d’origénisnie qui fut le mlsérlcordlsme ou le salut universel des chrétiens. Les textes sont ceux-ci : In Is., lxvi, 24, P. L., t. XXIV, col. 678 ; Apol. adv. Ru/., ii, 7 ; Adv. Jovln., Il, 30 ; Epist., cxix, 7 ; Z)iaZ. adv. Pelag., i, 28, P. L., t. xxiii, col. 522 ; 7/i Ezech., xxvi, P. L., t. xxv, col. 245, ^246. Saint Jérôme apphque à ce sujet une distinction sur laquelle il insiste fréquemment, celle des Impll, incrédules ou apostats, et des peccalores, chrétiens fidèles bien que pécheurs (coupables de péchés mortels). Cf. Dlal. adv. Pelag., i, 28, P. -L., t. xxiii, col. 544 sq. Aux premiers, l’enfer éternel avec les démons ; pour les seconds, la question est bien diversement traitée. En effet, le premier texte s’en remet d’abord à la science divine qui seule sait quem, quomodo ant quamdlu rfciea//urf ; core ; puis, maintenant l’éternité pour les démons et les impies, hoc est a fide aliénas, il déclare que les pécheurs restes chrétiens, quorum opéra In Igne probanda sunt atque purganda, moderatam arbltramur et mlstam clementlæ sententlam judlcls. L’annotateur de Migne, loc. cit., et Ch. Pesch, Pr ! vl.theol., t. ix, p. 310, 311, veulent sous-entendre « pécheurs chrétiens, supposés convertis » ; mais, comme le remarque Petau, loc. cit., il s’agit dans le contexte des supplices éternels niés par les origénistes ; et c’est de leur application que discute saint Jérôme. Le dialogue antipélagien semble imposer le même sens et rejeter le même sous-entendu : Origène voulait le salut de toutes les créatures raisonnables ; mais nousdlabolum et satellites e/us omnesque Implos et prxvarlcatores dlclmus pcrtre perpctuo, et christlanos, si In peccato præventl /uerlnt, salvandos esse post pœnas. Ailleurs, il est vrai, lillustre exégète envoie en enfer avec l’Écriture tous ceux en qui n’habite pas le Christ, In Eccl., iv, 9, 12, P. L., t. xxiii, col. 1047 ; qui, sous le nom chrétien, ne portent pas la robe nuptiale. In Matth., xxii, 11, 12, P.L.. t. xxvi, col. 161 ; In Is., V. 14, 15, P. L., t. XXIV, col. 84. Sur In Is., xxiv, 21 sq., voir Mïtigation ; pour In /s., lxvi, 24 : In Eph., V, 6 ; Epist. ad Avlt, n. 7, voir Feu. Quelquesuns voient une certaine dilation pour les damnés dans In £)on., vii, 9 ; Epist., xxxix, 3 : In Li/c, xvi.

La lutte violente terminée, tous les nuages ne furent pas dissipés. L’orthodoxie complète domine par sentiment traditionnel dans les auteurs secondaires, saint Pacien de Barcelone, Parscn. ad pœn., 11, 12,