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1189 EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE 1190

baptême et renfermée avec elle dans un même encadrement. Les disciples sont dans le costume de pêcheurs, c’est-à-dire nus pour la partie supérieure du corps, ce qui permet de les distinguer des sept qui, dans les autres scènes de repas, représentent la multitude. Wilpert, Malercicn, p. 290, 291, pl. 27, n. 2. C’est à tort que dom Leclercq n’y voit qu’un sujet « purement historique » . Dictionnaire d’archéol. chrél., t. iii, col. 159, note 1.

3. Le miracle de Cana.

Le rapprochement qui

G. — LiUi’Tul’jii a’i_’C ïL’i-t. I --.

D’après Wilpert, Die Mulereien, pl. 38

existe entre le changement de l’eau en vin et le changement du vin au sang du Sauveur a été fait de bonne heure par les Pères. S. Cyprien, EpisL, lxiii, 12, P. L., t. IV, col. 383 ; édit. Harlcl, t. iii, p. 710 ; S. Cyrille de Jérusalem, Cal., xxii, 2, P. G., t. xxxiii, col. 1098 ; S. Ambroise, £)c virginibus, 1. III, c. ï, P.L., t. XVI, col. 219 ; Wilpert, op. cit., p. 301.

Toutefois, les représentations du miracle ne sont

vraiment fréquentes que sur les œuvres de sculpture

et cela à une époque où leur signification symbolique

.est souvent plus ou moins elïacée. Deux fresques qui

{le montrent sont à la catacombe des Saints-Pierre douze paniers. A droite, figure la deuxième scène, le repas. L’inscription TAC eYAOTIAC TOY ITy (XpilîToO ) Il eCOIONTeC, « ceux qui mangent les eulogies du Christ » , en précise le sens. A gauche, on aperçoit un autre repas. Les inscriptions fe (IHCOYC), H AriA MAPIA (sainte Marie), HAIAIA (les serviteurs) rappellent les noces de Cana. Enfin, la place au-dessus de l’autel de la crypte souterraine est également un indice de la signification de la composition et de son symbolisme eucharistique. Cf. Leclercq, dans le Diclion. d’archéol. chrél., t. ii, col. 18021811.

4. Allusions aux miracles de Cana et de la multiplication des pains. — Une fresque du cimetière

SYMTRoFHTon

8. — -Marbre de Modène. D’après une photographie.

Ostrien montre seulement sept paniers et deux amphores. Sur une autre, à Sainte-Domitille, de la première moitié du ive siècle, une orante placée intentionnellement entre les paniers et amphores doit indiquer les effets de l’eucharistie. Wilpert, op. cit., p. 304, 305, pl. 60, n. 2 ; 92, n. 1. Une troisième, à Saints-Pierre-et-iNIarcellin, est de la même époque : le Christ est assis sur un trône ; dans la main gauche il tient le rouleau ouvert des Écritures. A sa droite, on voit trois larges amphores ; à sa gauche, une caisse carrée remplie de pains remplace les corbeilles. A juger d’après le geste de la main, Jésus prononce le durus sermo dont parle saint Jean, vi, 67. Sur la cassette d’argent des Saints-Nazaire-et-Celse, à Milan, le Maitre est en plus entouré de onze disciples. Le monument

Fresque du cubicule A*. D’après ilpcrt. Die Malereieti, pl. 27, n. 2.

et-Marccllin, l’une de a première moitié du iii « , l’autre du milieu du iv siècle. Wilpert, Malereien, [). 3n2-.304, pl. 57 et 126, n. 1. Le pendant de la multipiicrilion des pains, voire même la compénctration des deux scènes qu’on rencontre ici et ailleurs, prouve que le peintre pensait à la consécration du pain et du vin et l’image du repas qui y figure éveille dans l’âme du visiteur l’idée qu’on a voulu rapprocher par là le banquet eucharistique de ses deux symboles. Wilpert, op. cit., p. 303. Dans la fresque d’Alexandrie, dont l’âge exact n’est pas facile à déterminer, le.symbolisme est encore plus clair. Des trois sujets qui la I omposent et qui sont séparés par des arbres, la multiplication des pains et des jjoissons occupe le milieu. Pierre et André, désignés nommément, présentent les vivres à Jésus ; aux pieds du Sauveur on voit les

est de la seconde moitié du ive siècle. Venturi, Storia delV arte italiana. Milan, 1901, t. i, p. 513, fig. 44R ; Leclercq, dans D/c/i’o/i. d’archéol. chrét., t. ii, col. 1807, 1808, lig. 1985. Sur d’autres monuments, il y a encore moins de détails. Deux jjoissons et cinq pains figurent sur deux lampes de Salone, sur une fresque d’Alexandrie, sur deux cornalines publiées par Garrucci et reproduites par le P. Leclercq, sur deux marbres funéraires du iiie siècle, l’un au musée Kirchcr de Rome, l’autre à Modène(lig. 8). Wilpert, Fraclio panis, p. 86 ; Leclercq, dans le Diciion. d’archéol. chrél., t. I, col. 1151 ; Leclercq, Manuel d’archéologie chrétienne, Paris, 1907, t. ii, p. 379, 380, fig. 289, 290 ; Perret, Les catacombes de Rome, Paris. 1852, t. v, ])]. 47, n. 18 ; pl. 57, n. 8 ; dom Leclerc(|, dans le Dictionnaire, 1. 1, col. 84, fig.’20 (peu exacte). Notons, pour