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ENGELBERT — ENGELEN

fjressu et fine Romani Imperii quem mundi finis proxime est insecutiirus, édité à Bâle, par G. Brusch, en 1553 ; Mayence, 1603 ; Offenbach, 1610, revu par A. Schott, a été reproduit dans la Maxima bibliotheca Patrum, in-fol., Lyon, 1667, t. xxv, p. 362-378. Cf. E. Micha ? l, dans Zeitschrifl fiir katholische Théologie, 1902, t. XXVI, p. 275-279. L’ouvrage De regimine principum a été édité par J. G. Tli. Hufïnagl, in-40, Ratisbonne, 1725. J. G. Peez a édité trois traités philosophiques de l’abbé d’Admont : De sunmio bono hominis ; Dialogus concupiscentiie et ralionis ; Ulriim sapienti compelat diicere uxorem ? dans Opiiscula philosophica, Ratisbonne, 1725. Le Traclatus de musica se trouve dans Gerbert, t. ii, p. 287. Les autres écrits de l’abbé d’Admont sont jusqu’à ce jour demeurés manuscrits.

Dom Bernard Pez, Thésaurus anecdoiorum novissimus, t. I, p. Lxi ; Ziegelbauer, Hisloria rei lillerariæ ord. S. Benedicli, t. iii, p. 175 ; t. iv, p. 32, 80, 114, 165, 167 ; [doni François, ]Bibliolhcque générale des écrivains de l’ordre de Saint Benoit, t. I, p. 288 ; Fabricius, Biblinlheca lalina mediæ el infimæ lalinilalis, in-8°, 1858, t. ii, col. 507 ; Fuchs, Abt Enqelberg von AdmonI, dans Milllieiliingen des liisl.Vereins fur Sleierniark, Graz, 1862, t. xi, p. 90-l.’50 ; Vichner, Gcschiclite des Benediktinersiifles AdmonI, in-S", Graz, 1878, t. iii, p. 1-30, 511-545 ; E. Michæl, Geschichic des deuisclien Volkes, Fribourg-en-Brisgau, 1903, t. iii, p. 218, 251, 274, 278 ; Kirchenlexikou, t. iv, col. 536 ; Hurter,’omenclator, 3’— édit., 1906, t. II, col. 5ô’i-5ô8.

B. Heurtebize.


ENGELBRECHT Jean, luthérien, visionnaire allemand, néà Brunswick, le jour de Pâques de l’année 1599, mort dans la même ville le 20 février 1642. Fils d’un tailleur et lui-même marchand de draps, il fut en 1622 atteint d’une grave maladie pendant laquelle il prétendit ensuite avoir été conduit aux portes de l’enfer, en avoir été arraché par le Saint-t--sprit. qui l’avait mené au paradis. Il avait reçu l’assurance de son salut éternel. Dès lors, il ne voulut plus avoir d’autre occupation que de sauver tous les hommes. Il exhortait à la pénitence, à une foi vive qui devait se manifester par des œuvres de charité. lùi même temps il annonçait la création d’une nouvelle terre, d’un nouveau ciel et mille extravagances. Il attaqua viokMument la conduite des ministres luthériens, fut emprisonne à Hambourg, puis chassé de la ville. Dès 1625, un livre avait été publié relatant ses visions du ciel et de l’enfer ; plusieurs éditions en furent faites en des langues différentes. Ses prétendues révélations furent en outre publiées en 1638:Christliclier W’iinderreicher HindebriefI, avec sa vie. Ses divers ouvrages, réunis en 1686, furent traduits en hollandais el [larurent ù Amsterdam en 1697 et en 1783.

[ P. Edgard, ] l.eben.I. EngelbrechV s. in-8°, s. 1.; in-S", 1684 ; Arnold, Kirchen-und Kelzerhisiorie, Francfort, 1729, l. iii, p. 217 ; Schnidl, dans Kirclwnlexikon, t. iv, col. 537-538 ; Bcalenrijclopdtlie, t. v, p. 372.

H. IIeuhtehize.


ENGELEN Guillaume van, que son nom latinisé et plus connu nous présente connue Giilielnius ab Angelis, naquit à lîois-le-Duc, en 1583, et mourut ; Louvain, en 1619. Il tint une place marfquante parmi les théologiens et les polémistes de son temps.

-Vprès de brillantes humanités au collège de sa ville natale, il vint à Louvain, en L")98. Il y suivit le cours de philosophie de " la pédagogie du Porc », et, à la I)romotlon générale de 1600, il fut classé sepliètnc. li commença ensuite ses éludes de droit, mais y renonça bientôt pour s’orienter vers la carrière ecclésiastique. Reçu au collège du Uni, il s’y adonna à la théologie sous la direction du célèbre docteur.lean Maldcrus jusqu’en 1606. A cette date, il rentra au collège du Porc, pour y enseigner, d’abord, le grec, et, un peu plus tard, la philosophie. Ordonné prêtre en

1607, il conquit le grade de licencié en théologie le jour même où il avait célébré sa première messe. En 1614, à son cours de philosophie il joignit celui de morale, et, comme appointements de cette nouvelle fonction, il obtint, selon l’usage, à la collégiale de Saint-Pierre, ce qu’on appelait alors un canonicat de la seconde fondation. Deux ans plus tard, il était proclamé docteur en théologie et quittait le collège du Porc pour prendre la présidence du collège de Viglius. En 1625, il renonça à son cours de morale et accepta la charge de lecteur en théologie à l’abbaye norbertine de P ; >rc, aux portes de Louvain. Il%vait rempli cette tâche à la satisfaction de tous pendant près de quinze ans, lorsqu’il fut appelé, en 1639, à succéder, dans la « chaire royale » de théologie, à Mggers, son ancien maitre et son ami. Ses succès et sa réputation, à partir de ce moment, ne firent que se confirmer et s’accroitre. En 1646, il passa de la présidence du collège de Viglius à celle du collège du pape Hadrien VI. C’est là que, en 1648, il apprit sa nomination à l’évêchè de Rurenionde, alors vacant depuis neuf ans..Mais il mourut le 3 février de l’année suivante, avant d’avoir reçu ses bulles de provision. Il fut inhumé dans la collégiale de Saint-Pierre, où il était devenu chanoine du premier rang. Sa mort, disent les documents contemporains, fut le signal d’un deuil général dans la vieille cité académique, où son caractère aimable et sa piété profonde, autant que sa science, lui avaient gagné toutes les sympathies. Le docteur Dave, interprète du sentiment universel, prononça en latin son oraison funèbre. Elle a été imprimée à Louvain ; et à la fin du petit volume nous lisons cette épitaphe, dans le goût du temps:

Hic cineres, hic ossa jacent ; quicumque requiris. Cætera, scande polos ; ca; tcra Olympus habet. .

geliçam nequiit lumiilus concliuicro menteni, Debuit in superas Angélus ire domos.

Outre le nom du défunt, le second distique rappelle sa devise, qui était:Anyelis suis Deus nmndavit de te. Théologien savant et très attaché à l’orthodoxie, professeur clair et éloquent, G. van Engelen s’était acquis une grande autorité parmi ses élèves et ses collègues. Il joua, dans les aiïaires du jansénisme naissant, un rôle important, qui lui valut à la fois beaucoup de louanges de la part des catholiques et beaucouj) de tracasseries de la part des défenseurs de VAuf/uslinus. Ceux-ci, qui ne mancpiaient pas plus d’espril que d’audace, l’accablèrent de petits écrits satiriques, où ils s’edorçaient de ridiculiser sa personne et ses idées; ils lui suscitèrent même plusieurs procès désagréables et coûteux. En revanche, l’archiduc Léopold-quillaume, gouverneur général des Pays-Ras catholiques, le tenait en haute estime, et c’est sur la recommandation de ce prince qu’il fut nommé au siège épiscopal de Ruremonde. De plus, le nonce.

toine Bichi en courageait ses efforts, et les papes Urbain VIII et Innocent X lui accordèrent tour à tour des éloges mérités. Il n’était pas homme d’ailleurs à se laisser rebuter par les contradictions et les dillicultès, quand les intérêts de la religion lui paraissaient en jeu. Paquot rapporte de lui un trait qui en dit long sur ce côté de son caractère. Pressé par deux évêques et par d’autres prélats, sinon de se déclarer pour les novaleurs, ce dont on le savait iiicapable, au moins de s’abstenir, par amour de la paix, d’attaquer leurs doctrines, il fit celle réponse:« Si vous jugez quuii docteur el un professeur public en théologie peut se taire

I lorsqu’il voit la foi et l’autorité du Saint Siège en danger, je suis prêt à le faire, car je hais souverainement

j ces disputes; mais les choses en sont à un point où ma conscience ne me permet pas de garder le silence. » Adversaire décidé du jansénisme dès la première