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EPHÈSE (CONCILE D’)

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EÏTc eTlIUXOTtOt £tT£ XAripiXOl,

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xal oiy.O’j ; jievt"/.r, ; l’jvôSo’j…

prendra, soit parmi les évê ques, soit parmi les clercs,

à professer ou à enseigner

la doctrine contenue dans

le symbole présenté par le

prêtre Charisius sur l’incar nation du Fils unique de

Dieu, c’est-à-dire les opi nions détestables et per verses de Nestorius, tom bent sous la sentence de ce

saint concile œcuménique.

Cette décision, que l’on a parfois considérée comme le 1°^ canon du concile d’Éphèsc, Hefele, Histoire des conciles, édit. Leclercq, t. ii, p. 340, est célèbre dans l’histoire des controverses théo logiques. De l)onne heure, presque après le concile d’Éphèse, les hérétiques en dénaturèrent le sens et la portée. Dès 433, après l’acceptation du symbole d’union par les Orientaux et par saint Cyrille, on fit aux signataires un procès d’orthodoxie, parce qu’ils avaient composé un symbole de foi autre que celui des trois cent dix-huit Pères et avaient, par le fait même, transgressé la défense portée par le concile d’Éphèsc. Cyrille releva l’accusation dans sa lettre à Acace de Mélitènc, Mansi, t. v, col. 316, en faisant remarquer que les Orientaux, par la formule d’union, loin d’innover dans la foi, n’avaient fait qu’adhérer à la doctrine des Pères et avaient mis leur orlliodoxie à l’abri de tout soupçon. Bientôt les monophysiles, Dioscore en tête, furent heureux d’en appeler à cette même décision du III « concile œcuménique, pour avoir un prétexte de rejeter la lettre dogmatique du pape saint Léon et la définition du concile de Chalcédolne. A l’exemple desnestoriens, et des Orientauxeux-mêmes avant l’acceptation du symbole d’union, les monopliysites voulaient que l’on s’en tînt à la lettre de Nicéc, pour avoir la liberté de professer et de répandre leur doctrine cliristologiquc. Les Pères de Chalcédoine démasquèrent cette tactique en donnantàladéfense portée à Éphèse sa véritable signification. Mansi, t. vii, col. 111-114, 455-458. Voir plus haut, t. ii, col. 2197. Eulogius d’Alexandrie au vie siècle, Biblioiheca Phnlii, cod. 230, P. G., t. ciii, col. 1049, et saint Maxime le Confesseur au vii « , P. G., t. xci, col. 258, expliquèrent que le concile d’Éphèse avait voulu interdire toute confession de foi contraire à la foi de Nicée, mais non proscrire les symboles et les explications doctrinales conformes aux anciennes définitions.

Plus tard, les Grecs schismatiques firent du (iécret d’Éphèse leur principal argument pour compaltrc l’addition du Fitioque au symbole. Ils en vinrent jusqu’à dire, en plein concile de Florence, que les F’èrcs d’Éphèsc s’étaient interdit à eux-mêmes et avaient interdit pour toujours à l’Église, même réunie en concile œcuménique, le droit d’ajouter quoi que ce soit au symbole. Mansi, t. xxxi, col. 519, 534, 583, .581, 603, 607, 610, 615, 626, 678, 679. Vn demisiècle avant le schisme de Photius, Pauhn d’Aquiléc avait démontré, au synode du Frioul, en 796, que l’addition du Pilioque au symbole ne violait aucune prescription des conciles œcuméniques..Mansi, t. xiii, col. 833 sq.

(>cs brèves indications historiques montrent qu’il est important de déterminer d’une manière précise la signification du décret conciliaire. Pour cela, il est nécessaire de rappeler brièvement l’iiistoirc de la Vi" session. Nous avons dit déj ; ’i, col. 145, que les actes de cette session nous sont parvenus incomplets, et quc l’ordre des pièces paraît avoir été bouleversé. Au début, le concile se fait lire, comme à la V" session, le symbole de Nicée. Il déclare que ce s> nibole mérite

l’adliésion de tous et qu’il est l’expression suffisante de la foi catliolique, kyst yàp E-Jo-ïêtô ; /.ai àTtoyptôvTtoç ci ; ù)çé), stav Tr, ; ÛTi’oJpavôv. Mansi, t. iv, col. 1344. Mais comme certains en donnent de fausses interprétations, le concile a dû réunir des extraits des Pères qui réfutent ces interprétations et expliquent la vraie doctrine.

On voit déjà par là que la formule de foi des Pères de Nicée dont il est question dans la décision conciliaire est le symbole nicéen proprement dit et non le symbole dit nicéno-constantinopolitain. Ce dernier, dont l’origine est fort obscure, ne paraît nulle part dans les actes d’Éphèse. Saint Cyrille et ses partisans, les Orientaux, les nestoriens parlent souvent du symbole de Nicée, mais il s’agit toujours du symbole de Nicée proprement dit. Cf. Le livre d’Héraclide, p. 125-163. C’est fort gratuitement que Marc d’Éphèse, au concile de Florence, avança que les Pères, tout en ne mentionnant que le symbole de Nicée, avaient eu aussi en vue le nicéno-constantinopolitain. Mansi, t. XXXI, col. 533-536. Cette fiction était nécessaire au polémiste grec pour la défense de sa thèse, mais ce n’est qu’une fiction, qu’aucun historien sérieux ne saurait prendre à son compte. Du moment que le décret du concile porte sur le texte de Nicée, la polémique des Grecs contre l’addition du Filioqne est dénuée de tout fondement, car l’addition a été faite à un symbole autre que celui de Nicée. Cet autre symbole, antérieur au concile d’Éphèse, mais non approuvé par lui, a été canonisé par le concile de Chalcédoine. S’il fallait donner à la défense des Pères d’Éphèse le sens rigoriste, pour ne pas dire absurde, des Grecs scliismatiqucs, le concile de Chalcédoine aurait été le premier à violer cette défense en acceptant une formule où le symbole de Nicée est sans doute contenu en substance, mais où l’on remarque de notables additions.

Poursuivons l’histoire de la vi" session. Après la lecture des textes patristiques, qu’on avait déjà entendus à la i" session, un certain Charisius, prêtre de l’Église de Philadelphie, raconta que deux prêtres de Constantinople, Anastase et Photius, avaient donné des lettres de recommandation pour les évêques de Lydie à deux de leurs confrères, les prêtres Antoine et, Jacques. Ceux-ci étaient partisans de l’hérésie nestorienne. Jacques, étant venu à Philadelphie, convertit quelques quartodécimans et quelques cathares ounovatiens ; mais au lieu de leur faire signer le symbole de Nicéc, il leur avait présenté une profession de foi nestorienne, composée par Théodore de Mopsueste. Les nouveaux convertis, qui ne se doutaient de rien, avaient pris ce symbole pour l’expression véritable de la foi catholique et l’avaient souscrit sans penser à mal. Charisius avait voulu intervenir ; on l’avait traité d’iiérétique et excommunié. Son orthodoxie était cependant à l’abri de tout reproclie, comme en témoignait sa profession de foi. Celle-ci fut lue devant le concile, qui n’y trouva rien à reprendre, bien qu’elle ne reproduisît point mot à moi le texte de Nicée et qu’on y remarquât plusieurs omissions et de notables additions, comme la suivante : El in Spiritum vcritalis, Paraclclum, Patri et h’ilio consubstanlialem ; et in sanctani catholicam Krclesiatn ; in mortuorum rcsiirrcclioncm ; in vitam œlrrnam. Mansi, t. iv, col. 1347. A la suite de la profession de foi de (Charisius, on lut le symbole hérétif [ue, que le prêtre.Jacques avait fait signer aux quartodécimans de I^ydie.

{7cst alors que le concile prit la décision dont V Enchiridion de Denzinger-Bannwart ne rcproduit ((u’unc partie. Cette décision, considérée dans son ensemble, comprend trois parties : 1° le concile porlc d’abord une défense générale, de caractère à la fois