Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1467
1468
GNOSTICISME — GOAR

Valentin et Marcion. Ils cherchent bien à se rattacher aux apôtres, mais ils ne remontent jusqu’à eux que par des sectes que les apôtres ont condamnées, ibid., 33, col. 45 ; et par là même ils sont condamnés, eux aussi. ibid., col. 47. Voyez, dit-il, les Églises apostoliques de Corinthe, de Philippes, de Thessalonique, d’Éphèse. Voyez Rome, cui totam doctrinam apostoli cum sanguine suo profuderunt. Ibid., 36, col. 49. Et ici il rejoint saint Irénée, après avoir opposé aux gnostiques une fin de non-recevoir, et forgé ce qu’il appelle si bien ce cuneus veritalis. Admirable argument qui montre que l’Écriture elle-même, l’une des sources de la révélation, dépend, pour son interprétation légitime et authentique, de la tradition. Il sera repris, complété, mais il a été formulé par saint Irénée et par Tertullien pour combattre le gnosticisme ; et il vaut contre toute hérésie.

Pour les points de détail, spécialement traités par Clément d’Alexandrie contre les gnostiques relativement à la foi et à la gnose, à la recherche philosophique, ζήτησις, au vrai gnostique, à l’Écriture, à la tradition, à la règle de foi, à l’Église, à la morale, à l’ascétisme, au martyre et à l’eschatologie, voir Clément d’Alexandrie, t. iii, col. 137-200.


Massuet, Dissertationes in quinque Irenæi libros, P. G., t. vii, col. 23-382 ; Le Nourry, Dissertationes de omnibus Clementis Alexandrini operibus, P. G., t. ix, col. 797-1481 ; Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1693-1712 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1729-1763, 1858-1863 ; Matter, Histoire critique du gnosticisme, Paris, 1828 ; Strasbourg, 1843 ; Baur, Die christliche Gnosis, Tubingue, 1835 ; Neander, Gnostiche Entwickelung der vornehensten gnostischische System, Berlin, 1815 ; Lèques, Les caractères du gnosticisme (thèse), Toulouse, 1850 ; Lipsius, Der Gnosticismus, Leipzig, 1860 ; Laurin, Du gnosticisme (thèse), Aix, 1878 ; Harnack, Zur Quellenkritik der Geschichte des Gnosticismus, Leipzig, 1873, dans Zeitschrift für die historische Theologie, 1874, t. xliv, p. 143-226 ; Geschichte der altchristlichen litteratur bis Eusebius, Leipzig, 1893-1897 ; Die Ueberlieferung, Leipzig, 1882, t. i, p. 144-231 ; Th. Mansel, The gnostic hæresies, édit. J. Lightfoot, Londres, 1875 ; Mœhler, Gesammelte Schriften, Ratisbonne, 1839, t. i, p. 403 sq. ; Hilgenfeld, Die Ketzergeschichte des Urchristenthums, Leipzig, 1884 ; E. Amélineau, Essai sur le gnosticisme égyptien, Paris, 1887 ; Kunze, De historiæ gnosticismi fontibus novæ quæstiones criticæ, Leipzig, 1894 ; L. Duchesne, Les origines chrétiennes (édit. lith.), Paris, 1886, p. 130-170, 248-251 ; Histoire ancienne de l’Église, Paris, 1906, t. i, p. 153-194 ; Döllinger, Beiträge zur Sektengeschichte des Mittelalters, Munich, 1890 ; E. de Faye, Gnostiques et gnosticisme. Étude critique des documents du gnosticisme chrétien aux IIe et IIIe siècles, Paris, 1913 ; Kirchenlexikon, t. v, p. 765-775 ; Realencyklopädie für protestantische Theologie und Kirche, t. vi, p. 728-738 ; Dictionary of Christian biography, Londres, 1877-1887 ; U. Chevalier, Répertoire. Topo-bibliographie, col. 1312-1313.

G. Bareille.

GOAR Jacques, dominicain français et célèbre helléniste du xviie siècle. Il naquit à Paris en 1601 ; après des études très approfondies surtout en grec et en latin, il entra dans l’ordre de saint Dominique au couvent de l’Annonciation, sis faubourg Saint-Honoré. Il y prit l’habit, le 2 mai 1619 ; le 24 mai de l’année suivante, il y fit profession entre les mains du P. Georges Laugier, vicaire général de la congrégation occitaine. Ses études de philosophie et de théologie achevées, il devint lecteur au couvent de Toul. Il n’avait pas cessé de s’adonner à l’étude de la littérature grecque et désirait en faire sa principale occupation. Il profita de la visite du maître général, Nicolas Ridolfi, en France et de son séjour à Paris, pour demander d’aller en Grèce dans le but de se perfectionner dans la connaissance de la langue. Ridolfi le lui permit et il partit en 1631 pour l’île de Chio ; il fut nommé prieur du couvent de Saint-Sébastien de la ville de Chio, charge qu’il conserva pendant six années. Là, tout en exerçant les fonctions de missionnaire apostolique, il étudiait de près les rites de l’Église grecque, s’enquérant des usages, entrant en rapport avec les personnes le plus capables de le renseigner. Cependant, il ne semble pas qu’il ait pu séjourner dans l’île après mars 1637, ainsi que le montre une lettre du 25 mars. Probablement cette même année 1637, il revint à Rome où il fut fait prieur du couvent de Saint-Sixte ; il eut alors l’occasion d’entrer en relations avec un certain nombre de personnages, savants hellénistes, tels que Léon Allatius, Basile Falasca, procureur général des basiliens, Georges Coresio, Pantaléon Ligaridio, etc. En 1642, il était de retour à Paris, où il est chargé de la formation des novices ; mais dès l’année suivante, il reprend le chemin de Rome, où il arrive dans le mois de novembre 1643. En route, il visite toutes les bibliothèques qu’il peut, pour examiner leurs collections grecques. Ce n’est qu’à son retour à Paris, le 24 juillet 1644, qu’il décida de se mettre à la composition d’ouvrages, pour lesquels il recueillait des matériaux depuis si longtemps. Le 20 avril 1653, au chapitre d’Amiens, il fut élu vicaire général de la congrégation occitaine ; confirmé à Rome dans cette charge le 10 juin, il inaugura son gouvernement le 19 septembre. Malheureusement il mourait dès l’année suivante, le 23 septembre. Les travaux de Goar sur la liturgie et les cérémonies de l’Église grecque sont des plus importants, surtout par l’érudition et les recherches minutieuses qu’ils révèlent. Ils ont servi de base à tous les autres travaux de ce genre. Voici les principaux ouvrages de Goar, dont les titres un peu longs sont pourtant d’un grand intérêt : 1o Εὐχολογίον, sive Rituale græcorum complectens ritus et ordines divinæ liturgiæ, officiorum, sacramentorum, consecrationum, benedictionum, funerum, orationum, etc., cuilibet personæ statui vel tempori congruens, juxta usum orientalis Ecclesiæ : cum selectis bibliothecæ regiæ, barberinæ, Cryptœ-Ferratæ, sancti Marci Florentini, tillianæ, allatianæ, coresianæ, et aliis probatis ms. et editis exemplaribus collatum. Interprelationc latina, nec non mixto barbararum vocum brevi glossario, æneis figuris et observationibus ex antiquis PP. et maxime græeorum theologorum expositionibus illustratum, Paris, 1647 ; 1676, avec un nouveau titre ; Venise, 1530 (2e édit.) ; 2o Georgii Cedreni compendium historiarum ex versione Guilielmi Xilandri cum ejusdem annotationibus. Accedunt huic editioni præter lacunas tres ingenies et alias expletas, in Cedrenum P. Jacobi Goar ord. præd. notæ posteriores, et Caroli Annibalis Fabrotti J. C. glossarium ad eumdem. Item, Joannes Scylitzes Curopalates, excipiens ubi Cedrenus desinit, nunc primum græce editus ex bibliotheca regia, in-fol., Paris, 1647 ; 2 in-fol., Venise, 1729 ; 3o Georgius Codinus Curopalata, de officiis magnæ Ecclesiæ et Aulæ Constantinopolitanæ. Ex versione P. Jacobi Gretseri, Soc. Jesu, cum ejusdem in Codinum commentariorum libris tribus, et de Imaginibus non manufactis opere. In hac editione præter comparatum cum regiis mss. græcum textum, et reparatam latinam versionem, accedunt inediti ex regia et Mazarina bibliotheca officialium catalogi, et ad Codini mentem locupletes notæ. Adjunguntur recentiores orientalium episcopatuum notitiæ, voces honorariæ, appellationes, dignitatum indices, quibus postremis sæculis ecclesiastici vel aulici proceres salutabantur, in-fol., Paris, 1648. Cf. Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iii, col. 1802. 4o Georgii monachi et S. P. N. Tarasii patriarchæ C. P. quondam syncelli Chronographia ab Adamo usque ad Diocletianum (nunc primum) et Nicephori patriarchæ C. P. breviarium chronographicum ab Adamo ad Michælis et ejus P. Theophili tempora. Illis tabulæ chronologicæ, et annotationes additæ, in-fol., Paris, 1652. 5o S. P. N. Theophanis Chronographia et Leonis grammatici vitæ recentiorum