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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/118

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GODEAU — GODOY

1472

bouillet et surnommé « le nain de la princesse Julie » . avocat au parlement de Paris, membre de l’Académie française dès son origine, il reçut le sous-diaconat en mai 1635 et la prêtrise en 1636. Nommé évêque de Grasse le 21 juin 1636, préconisé le 22 septembre et sacré à Paris le 14 décembre, il arriva le 28 septembre 1637 dans sa ville épiscopale. Sans cesser de s’occuper de littérature et de suivre de loin la vie mondaine où il avait brillé, il s’occupe activement de son diocèse, tM chargé par Louis XIII de cbasser les cassinistes de Lérins et de les remplacer par les mauristes en 1638, est nommé le 20 décembre 1639 évêque de Vence dont le diocèse est réuni au sien, ce qui ne fut ratifié que par Innocent X le 7 décembre 1644. Godeau joua un rôle important en Provence et dans les Assemblées .générales du clergé en 1645-1646 et 1653. Louis XIV avant demandé au Saint-Siège la désunion des deux diocèses en 1653, Godeau résigna Grasse et garda Vence. Il reparut à l’Assemblée générale de 1655-1657, administra le diocèse d’Aix en 1660 durant l’absence du cardinal Grimaldi, continua à être remarqué en Provence, surtout lors du voyage de la cour. Il fut un instant question de lui comme précepteur du Dauphin. En 1761, sur sa demande, Louis de Thomassin lui fut donné comme coadj ut eur, après avoir été préconisé le 14 décembre au titre de Rhodiopolis et sacré le 25 février 1672 à Paris ; Godeau mourut deux mois après le sacre de Mgr de Thomassin. Il a laissé un nombre considérable d’ouvrages en prose et en vers. Parmi les premiers, on peut mentionner ses Paraphrases sur les Épîtres de saint Paul et les Épitres canoniques, ses Oraisons funèbres (Louis XIII, Listolfi Maroni, évêque de Bazas, J.-B. Camus, ancien évêque de Belley, Mathieu Mole, Jean IV, roi de Portugal), ses Ordonnances et Instructions synodedes, ses Instructions et prières chrétiennes, son Histoire de l’Église, ses Vies des saints Paul, Augustin et Charles Borromée, ses Tableaux de la pénitence, ses Œuvres chrétiennes et morales, son Traité des séminaires, ses Éloges de divers évêques, empereurs, rois, etc., son Nouveau Testament. Dans ses ouvrages posthumes, ses Homélies, sa Morale chrétienne, ses Lettres. Dans les documents possédés par les archives départementales des Alpes-Maritimes, divers mandements, lettres, etc. Parmi les œuvres envers de Godeau, on peut signaler ses Œuvres chrétiennes, ses Poésies chrétiennes, sa Paraphrase des Psaumes, ses Hymnes (en l’honneur de sainte Geneviève et de saint Charles Borromée), son Saint Paul. En outre, un poème posthume, Les jasles de l’Église. Protégé par Richelieu, mal vu par Mazarin, Godeau a été mêlé aux querelles du jansénisme. Cousin deConrart, il ne réussit pas à le convertir au culte catholique.

P. Tourtoureau, Oraison funèbre de Godeau (1672) ; abbé Tisserand, Antoine Godeau, Paris, 1870 ; Histoire de’ence, Paris, 1860 ; R. Kerviler, Antoine Godeau, Paris, 1879 ; abbé Cognet, Antoine Godeau (thèse de doctorat), Paris, 1900 : un index bibliographique et une table des ouvrages de l’evêque s’y trouvent ; G. Doublet, Godeau, èvèijue de Grasse et de Vence, 2 in-8°, Paris, 1912, 1913 (le reste sous presse).

G. Doublet.

    1. GODFROY ciaude-Eusèbe##


GODFROY ciaude-Eusèbe, jésuite français, né le 15 décembre 1817 à Armaucourt (Meurlhe), enseigna la phvsique (1841-1845), l’Écriture sainteet l’hébreu (18451853) au grand séminaire de Nancy, où son influence contribua pendant dix ans à former une génération de prêtres qui furent l’honneur du diocèse, et se fit admettre dans la Compagnie de Jésus, au noviciat de Saint-Acheul, le 8 septembre 1853. D’abord professeur de philosophie au collège Saint-Clément de Metz, il ne tarda pas à être envoyé à Paris à la rédaction des Éludes religieuses que venaient de fonder les Pères Daniel et Gagarin. Il s’occupa surtout de questions exégétiques et s’attacha à réfuter les principales erreurs de Renan. On a de lui une assez longue série

d’ouvrages qui traitent surtout de questions ascétiques ou de l’enseignement de la religion au peuple. Parmi ses écrits apologétiques, il convient de citer : De l’exégèse rationaliste, Paris, 1856 ; Motifs et précis de la foi catholique contre tes erreurs du temps présent, Nancy, 1859 ; Voltaire : Son centenaire, Troyes, 1878. Son zèle se dépensa dans les vingt dernières années de sa vie à des œuvres d’apostolat qu’il sut rendre florissantes et qui rendirent son nom particulièrement cher à la ville de Troyes. Il mourut à Flavignv-sur-Moselle, le 4 avril 1889. *

Sommervogel, Bibliothèque de la C’e de Jésus, t. iii, col. 1518 sq. ; Lettres de Jersey, t. viii, p. 200 sq.

P. Bernard.

GODOY (Pierre de) fut un des meilleurs théologiens que fournit au xviie siècle l’école dominicaine espagnole. Il naquit à Aldeanneva, dans l’Estramadure, diocèse de Plasencia. Il entra dans l’ordre dominicain au couvent de San Esteban, à Salamanque, et y fit profession. Il fut envoyé ensuite, pour y poursuivre ses études, au collège Saint-Grégoire de Valladolid. Il revint à Salamanque où il enseigna avec éclat dans la première chaire de théologie de l’université. Comme prédicateur, il eut aussi le plus grand renom. Après vingt-cinq ans d’enseignement, Philippe IV voulut le récompenser et le fit nommer à l’évêché d’Osma, choix que ratifia Alexandre VII, le 31 mars 1664. Après avoir gouverné cette église pendant plusieurs années, il fut transféré à celle de Siguenza, en 1672. Voir Gams, Séries episcoporum.p. 75. C’est sur ce siège qu’il mourut, le 2 novembre 1687. Il ne semble pas pourtant que l’on doive retenir cette date de 1687 donnée par Gams. En effet, le 12 juillet 1677, Innocent XI nomme à l’évêché de Siguenza Thomas Carbonel, lui aussi dominicain, et le donne comme successeur à un certain Pierre, qui ne peut être que Godoy. D’autre part, des relations circonstanciées fournies à Cavalieri prouvent que Pierre Godoy dut mourir dans le courant de la même année 1677. Les auteurs espagnols ont célébré sa générosité et son amour des pauvres. On a de lui : 1° Dispulationes theologicæ in IIP" partent D. Thomæ, 3 in-fol., Osma, 1666-1668 ; Venise, 1686 ; 2° Disputationcs theologicie in I’m partem D. Thomæ, 3 in-fol., Osma, 1669-1671 ;

3° Disputationcs théologienin I II æ D. Thomsc, ’m-îo.,

Osma, 1672. Plus tard ces ouvrages furent réunis et parurent ensemble, in-fol., Venise, 1686 ; 7 in-4°. 1696 ; 7 in-fol., 1763. Cette édition contient des appendices par J.-B. Gonet. Plusieurs écrits philosophiques de Pierre Godoy parurent sous d’autres noms, ainsi que le déclare Cavalieri, Galleria dei sommi ponte fici, etc., 1. 1, p. 699. Il faut noter aussi comment il peut se faire que l’on retrouve exactement les mêmes passages à la fois dans Godoy, surtout dans ses commentaires sur la I", et dans Gonet, Clypcus, etc. Voici comment Echard explique la chose. L’enseignement de P. Godoy à Salamanque eut un tel succès qu’aussitôt l’on compta plus de mille exemplaires manuscrits de ses leçons, qui non seulement se répandirent partout en Espagne, mais aussi en Italie et en France. Sans doute un exemplaire tomba entre les mains de Gonet qui, en ce temps-là, préparait l’édition de son Clypcus. Trouvant dans l’exposition du théologien espagnol l’expression exacte de sa propre pensée, il l’adopta et la fit ainsi passer dans son propre travail. Néanmoins, on ne saurait sans injustice accuser Gonet de plagiat, car lui-même, dans son prologue au lecteur, t. i, s’est prévalu de son autorité et l’a dit clairement. Il en est résulté que ces passages de Godoy parurent dans l’ouvrage de Gonet, 1659 sq.. avant que l’auteur lui-même les ait publiés pour son propre compte. Malgré cet aveu, il paraît que Godoy fut peu satisfait du procédé de Gonet et deux de ses