Sayer, qui mourut à 32 ans en 1602, tandis que Richard Hall († 1604), chanoine et officiai de Saint-Omer, publiait un traité De quinqueparlita conscientia, Douai, 1598. Jean Pits († 1616), qui fut surtout historien, donna un traité De legibus. Trêves, 1592, et un autre De beutiludine, Ingolstadt, 1595 ; Raymond Caron, voir t. ii, col. 1799, s’occupa de théologie pastorale, ainsi que son compatriote Nicolas Donellan († 1679). Le jésuite Antoine Terill ou Ronville défendit le probabilisme ; le dominicain Michel Mac Quilin († 1714) écrivit sur la contrition, et le bénédictin Jean Townson († 1718) publia un Enchiridion confessariorum, Hildesheim, 1705.
L’ascétique est représentée par Richard Whitford († 1541), de l’ordre de Sainte-Brigitte, qui écrivit beaucoup de livres de piété, mais qui mérite d’être tiré de l’oubli à cause de sa traduction de Y Imitation, la meilleure des traductions anglaises de ce livre, qui fut rééditée à Londres en 1872. La théologie mystique nous olïre un grand nom, celui du bénédictin David Augustin Baker († 1641), qui dans son beau livre : Sancta Sophia, donne de précieuses directions pour l’oraison de contemplation. Il faut aussi citer sa pénitente, Gertrude More, bénédictine († 1633), dont les Confessiones amantis viennent d’être rééditées, Londres, 1911.
3o Écriture sainte.
On est étonné de rencontrer si peu de commentateurs de l’Écriture sainte à une époque où la Bible devenait officiellement la seule règle de foi en Angleterre. Il faut peut-être voir là une sorte de réaction contre le principe protestant, et il est à remarquer que tous les ouvrages de controverse qui sont si nombreux s’appuyaient précisément sur la Bible pour soutenir la doctrine catholique. Edouard Lee, mort en 1544 archevêque d’York, appartient à la période précédente par ses travaux scripturaires. Il publia des Annotationes sur les deux éditions du Nouveau Testament d’Érasme, où il disait trouver plus de trois cents erreurs. Érasme jugea ses critiques assez sérieuses pour lui répondre. Raph Baynes, mort en 1560 évêque de Coventry sous le règne de Marie Tudor, laissa un bon commentaire du livre des Proverbes, Paris, 1550. Alain Copc, mort en 1580 chanoine de Saint-Pierre de Rome, donna une Vie de Notre-Seigneur reproduisant le texte des quatre évangélistes.
En 1582, mourait Grégoire Martin, le principal auteur de la version catholique anglaise de la Bible, dont le Nouveau Testament parut à Reims en 1582, et l’Ancien Testament à Douai en 1610. Léandre de Saint-Martin, bénédictin, président de la congrégation anglaise, publia : Biblia sacra juxta ediliones ante correctionem clementinam vulgatas, avec des notes et gloses de toutes sortes, Anvers, 1634, et de plus édita des ouvrages de théologie et d’Écriture sainte de plusieurs auteurs. Deux jésuites irlandais, Paul Sherlock († 1646) et Pierre Redan († 1651), commentèrent l’un le Cantique des cantiques, Lyon, 1635, et l’autre les livres des Macchabées, Lyon, 1651, et leur confrère écossais lacques Gordon († 1641) publia un commentaire de la Bible entière, Paris, 1632, qui fut loué par Richard Simon. Il est aussi l’auteur d’une théologie morale, Paris, 1631. Challoner, dont nous avons déjà parlé, avec l’aide du carme François Blyth, corrigea et annota le Nouveau Testament de Reims, mais on regarde cette correction comme peu heureuse, Londres, 1738. Nous citerons enfin la nouvelle version des Écritures d’Alexandre Geddes, voir t. vi, col. 1176, qui fut interdite par les vicaires apostoliques ; Jean Earle (| 1818) réfuta les erreurs de Geddes.
4o Histoire ecclésiastique.
Les historiens aussi so.it peu nombreux, et il n’y a rien à signaler de bien remarquable dans cette période. Hector Boice a donné une Hisloria Scotorum, Paris 1526, qui n’a pas une grande
valeur ; il aida Guillaume Elphinstone, évêque d’Aberdeen. à fonder l’université de cette ville en 1505, et il en fut principal jusqu’à sa mort en 1536. Nicolas Harpsfield († 1575) composa une Hisloria anglicana ecclesiaslica, Douai, 1622, et six dialogues où il réfute les mensonges historiques des protestants, Anvers, 1566. L’Écossais Tyrie écrivit un savant traité De antiquilalibus Ecclesia ; scolicæ, Rome, 1594, et Jean Pits († 1616) publia, outre ses ouvrages de théologie morale, De illuslribusvnqliœscriptoribus, Paris, 1619. En 1627, paraissait à Bologne YHistoria ecclesiastica gentil Scotorum de Thomas Dempster, ouvrage peu digne de foi, où l’auteur entasse une grande quantité de fables, et ne recule devant aucune exagération pour rehausser l’importance de son pays. Il l’avait fait précéder en 1622 d’un Apparatus, cum menologio Scotorum, qui n’est pas plus digne de foi. Vers le même temps, Thomas Messingham donnait un Florilegium insulie sanctorum, Paris, 1624, et, quelque temps après, Jacques Colgan publiait à Louvain Acta sanctorum Hiberniæ, 1645. Le jésuite Michel Alford († 1652), dans une suite d’ouvrages intitulés : Fides regia brilannica… anglo-saxonica… anglicana, Liège, 1663, décrivit l’Angleterre catholique des origines à l’année 1189 ; il publia aussi Brilannia Muslrataoù il traite des questions fort intéressantes pour la théologie : la Pàque des Bretons, le mariage des clercs, l’union de l’Église bretonne avec l’Église romaine, Anvers, 1641. Richard Smith († 1655), évêque de Chalcédoine, qui eut maille à partir avec les réguliers, composa Florum ccclesiaslicæ gentil Anglorum libri VII, Paris, 1654. Le franciscain Luc Wadding (j 1657) publia à Lyon en 1625 ses Annales minorum, qu’il compléta par un autre ouvrage : Scriptorcs ordinis minorum, Rome, 1650. Il faut citer encore le bénédictin Thomas Andcrton, voir t. i, col. 1178, avec son Ilistorg of the iconoclasls, et le jésuite Nathanaèl Southweil (Sotvellus), qui revit et poursuivit jusqu’en 1675 la Bibliotheca scriptorum Socielalis Jesu, Rome, 1676.
Au xviiie siècle, nous avons Charles Dodd (| 1737), qui écrivit Church hislonj of Fngland, éditée de nouveau à Londres en 1839 par Tierney ; Edouard Burgis (î 1749), The Annals of the Church, Londres, 1738, comprenant les cinq premiers siècles ; le bénédictin Charles Walmesley († 1797), vicaire apostolique du district occidental, fit paraître General hislory of the Christian Church, 1771, qui n’est autre chose qu’un commentaire de l’Apocalypse.
Enfin nous rencontrons deux hagiographes de valeur dans la personne de Challoner, voir t. ii, col. 2208, et dans celle d’Alban Butler († 1773), dont les Vies des saints sont universellement connues.
V. DU COMMENCEMENT DU XIX SIÈCLE A NOS JOURS.
— 1o Théologie dogmatique et apologétique. — Le xix° siècle nous fournit un grand nombre d’apologistes qui écrivirent soit contre les incrédules, soit contre les protestants. Nous ne citerons que les plus remarquables. Tout d’abord deux évêques dont le nom n’est pas oublié en Angleterre, Guillaume Poynter († 1827), vicaire apostolique de Londres, qui sut gouverner son district avec sagesse, en un temps de grandes difficultés entre les fidèles et les pasteurs ; il laissa Christianitij, or the évidences and character of the Christian religion, 1827, ouvrage excellent admis par Migne dans ses Dénions Initions évangéliques, t. xiii. Le second est Jean Millier († 1826), vicaire apostolique du district du Centre (Midland), dont l’œuvre apologétique est encore classique. Le jésuite Charles Plowden († 1821) défendit l’infaillibilité du Saint-Siège, et prit une part active aux controverses qui divisaient alors les catholiques anglais. Les laïques même se mêlèrent à la lutte. Charles Butler († 1832), secrétaire de ce comité catholique qui causa tant de dilficultés aux vicaires apostoliques, écrivit The book of the roman catholic Church, Londres, 1825,