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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/272

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L775

GRAZIANI

GREGOIRE 1° LE GRAND

1776

Joannis fratre, réédité, d’après les manuscrits de La Vaticane, par le cardinal Mai dans le t. vin du Spicilegium romarium, Home, 1842, avec les lettres de Graziani ad Nicolaum Thomicium. Si le savant cardinal connaît la première édition des lettres par le P. Lagomarsini, il semble ignorer l’édition de Varsovie. Nous avons encore rencontré sous le nom de Graziani un volume intitulé : Humanarum liiierarum viridarium, in-l°, Naples, 1C58.

Ughelli, Italia sacra, Rome’1644, t. i, p. 343 ; Moréri, Dictionnaire historique, Paris, 1745 ; Tiraboschi, Storia délia letteratnra italiana, Rome, 1784, t. vu b, p. 302 ; Richard et Giraud, Dizionario universale délie scienze ecclesiastiche, Naples, 1840.

P. Edouard d’Alençon.

    1. GREBNER Thomas##


GREBNER Thomas, philosophe et controversiste allemand, né le 1er juillet 1718 à Mergentheim en Franconie, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 12 juillet 1736. Il enseigna d’abord les humanités à Fulda, où il rédigea ses Instilutiones catechismi triplicis de docirina fulei christianæ, ritibus Ecclesise prœcipuis, ortu et progressu rcligionis verse, ab orbe condilo, Mannheim, 1750, ouvrage fort répandu dans les établissements d’enseignement secondaire en Allemagne et qui a été souvent imité depuis. Professeur de philosophie à Heidelberg, puis à l’université de Wurzbourg, il publia divers traités qui lui acquirent une solide réputation : Logica practica in régulas digesta et demonslrala, Heidelberg, 1752 ; Wurzbourg, 1754 ; Idea philosophie moralis sive breuis elhicæ institutio, Heidelberg, 1753 ; Disscrtalio philosophica de veritutc apparente scu errorc et sophismale ad usum uîriusque jori, Wurzbourg, 1754 ; Philosophia moralis sive eihica et jus naturæ, Wurzbourg, 1755 ; ouvrage bientôt classique et qui eut, jusqu’à la suppression de la Compagnie, de nombreuses éditions. L’esprit positif du P. Grebner s’attachait aux faits et aux textes plus encore qu’aux idées ; son traité de la vérité apparente suppose une connaissance approfondie du droit canonique et sa Disserlalio hislorica de conciliis nalionis Germanicœ… una cum Vindiciis historicis pro Ecclesia et imperio, Wurzbourg, 1757, porte la marque d’une érudition vaste et sûre. Nommé successeur du P. Adrien Daude dans la chaire d’histoire ecclésiastique, il publia un abrégé de l’histoire universelle de l’Église, Compendium hisloriæ universalis et pragmaticæ romani imperii el Ecclesia’christianæ, 3 in-8o, Wurzbourg, 1757-1764, qui est l’abrégé et la continuation de l’ouvrage du P. Daude, avec]une part très large et alors très précieuse donnée à l’histoire de la théologie, du droit canonique et des controverses religieuses. Contre les protestants qui s’attachaient, avec Mosheim, J.-G. Walch et Jean-Albert Fabricius, à dénaturer les dogmes et les institutions de la primitive Église, il composa le plus remarquable de ses ouvrages : Germania sacra in primilivo sledu Ecclesiœ… juxta catholicorum systema de fide, disciplina, jure sacrorum et hierarchia ecclesiastica contra syslemata protestantium, Bamberg et Wurzbourg, 1767. Après la publication du bref Dominas ac redemplor qui supprimait la Compagnie de Jésus, il continua d’enseigner l’histoire à l’université de Wurzbourg et travaillait activement à l’édition d’un grand ouvrage de numismatique, quand la mort le surprit le 19 mai 1787.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 1720-1728 ; Hurter, Nomenclator, : i édit., Inspruck, 1913, t. v, col. 405.

P. Bernard.

    1. GREGENTIUS (Saint)##


GREGENTIUS (Saint), que les menées grecs disent originaire de Milan, alla en Egypte mener la vie d’anachorète. Il devint évêque de Taphar (Tzafar) au pays des Homériles (Hémiarites) au sud de l’Arabie Heureuse, vers 535. Son élévation à ce siège se rattache fort

bien à la fin de la persécution des chrétiens, quand le pays passa sous la domination des Éthiopiens. Il aurait in a Taphar, vers 540, une discussion avec le juif Herban, en présence du roi du pays, de quelques évêques et de beaucoup de juifs, discussion qu’aurait mise par écrit le scolastique Palladius. Cette AiâXsÇiç ijtetà IouBaiou’Ep6ôcv TOJvoua n’est pas d’une authenticité très sûre, et beaucoup de critiques la tiennent pour fabriquée. Mais la question n’a pas encore été soumise a un examen approfondi. La vérité de la religion chrétienne est prouvée dans ce dialogue par l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament et par les miracles. Quoi qu’il en soit de son authenticité, la Dispute se relie aux Ndfioi tûv’OjJ.T)piTàiv, lois rédigées au nom d’Abraham, roi des Homérites, mais également attribuées à saint Gregentius. Les deux écrits font suite l’un à l’autre et forment comme un seul et même ouvrage. La AiaXsft ; lut publiée en grec et en latin et annotée par Nicolas Galonius, in-8o, Paris, 1586, et reproduite dans la Bibliotheca Palrum, t. v, p. 919 sq., dans Galland, t. xi, p. 599 sq., et par Migne, P. G., t. lxxxvi, col. 621-784. Les Nd[iot sont ibid., col. 567-620. On célèbre la fête de saint Gregentius le 19 décembre.

Bardenhewer, Palroloqie, 2e édit., Fribourg-en-Biisgau, 1901, p. 486 ; trad. franc, par Godet et Verschaffel, Paris, 1899, t. iii, p. 29 ; Krumbacher, Geschichte der Inpantinischen Lileratur., 2e édit., Munich, 1897, p. 59 ; Dictionary of national biographu de Stephen et de Lee, Londres, 18851903, t. ii, p. 730 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1903, t. i, col. 520-521.

E. Mangenot.

    1. GRÉGOIRE I LE GRAND (Saint)##


1. GRÉGOIRE I LE GRAND (Saint). _ i. vie. II. Écrits. III. Doctrine.

I. Vie.

Grégoire Ier, le premier moine qui soit monté sur la chaire apostolique, et l’un des quatre docteurs par excellence de l’Église d’Occident, naquit à Rome, en 540 selon toute apparence, d’une antique et illustre famille. Fils d’opulents patriciens, il embrassa la carrière politique, et de très bonne heure, avant 571 à coup sûr, l’empereur Justin II le nomma préteur de Rome. Mais, séduit d’abord pendant quelque temps par l’éclat des grandeurs terrestres, Grégoire parvint à s’en déprendre, et, renonçant après de longues hésitations aux espérances du monde, il vendit les biens de son immense héritage, pour en consacrer le prix au soulagement des pauvres et à la fondation de sept monastères, six en Sicile et le septième à Rome, au sommet du viens Scauri (aujourd’hui monte Ccelio) dans son propre palais. Il s’y fit moine lui-même, suivant la règle de saint Benoît ; il poussa si loin la rigueur du jeûne que sa santé, naturellement délicate, s’en trouva ruinée, que sa vie même en fut compromise. Il ne laissera pourtant pas, dans les années qui suivront, de pleurer amèrement le cloître et de soupirer après le retour de ces jours heureux. Le pape Benoît Ier l’arracha de sa cellule en 577, pour le créer, malgré lui, cardinal-diacre ou régionnaire. Le successeur de Benoît I 1’, Pelage II, l’envoya comme apocrisiuire ou nonce, en 578, auprès de l’empereur Tibère, à Constantinople. En 584 ou 585, Grégoire pouvait rentrer, à Rome, dans son monastère, dont les religieux l’élurent abbé, peu après son retour. La vue de quelques jeunes Anglo-Saxons, sur le marché des esclaves, lui inspira la pensée de s’embarquer pour l’Angleterre et d’aller porter chez un peuple non encore dépravé les bienfaits du christianisme et de la civilisation. Il avait déjà, du consentement du pape, quille Rome en secret, quand un soulèvement populaire contraignit Pelage II à rappeler par courrier le bienfaiteur de la ville et l’idole du peuple romain. Pelage mourut le 7 février 590. Aussitôt Grégoire est élu pape par la voix unanime du sénat, du peuple et du clergé. Il n’épargna rien pour se soustraire à leur