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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/440

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HECQUET — HEFELE


Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 49 ; Roger, Hecquet, docteur-régent et ancien doyen, sa vie, ses œuvres, Paris, 1889 ; Hurter, Nomenclaior, Inspruck, 1910, t. iv, col. 1311-1312 ; Realencyclopàdie fiir protestantische Théologie und Kirche, t. vii, p. 525-531.

B. Heurtebize.

    1. HEDICKHUYSEN (Henri von)##


HEDICKHUYSEN (Henri von), dominicain flamand, du couvent d’Anvers, où il prit l’habit le 12 mars 1C75, à l’âge de 21 ans. Toute sa vie se passa dans l’enseignement au sludium général d’Anvers ; tour à tour, maître des étudiants (1686), puis premier régent (1692-1694 ; 1698-1700). Il fut fait maître en théologie en 1694. Il mourut le 26 octobre 1701. Il fit soutenir un certain nombre de thèses théologiques sur les questions controversées de la grâce.

Coulon, Scrtptores ordinis privdicatorum, Paris, 1910, fasc. 1er, p. 4-6, avec la nomenclature des thèses.

R. Coulon.

HEFELE Charles-Joseph naquit le 15 mars 1809, à Unterkochen, dans le Wurtemberg, suivit les cours des gymnases d’Ellwangen (1817-1825) et d’Ehingen (1825-1827), étudia la théologie à l’université de Tubingue (1827-1832), où Drey, Hirscher et Môhler enseignaient, fit son séminaire à Rottenbourg (1832-1833), fut ordonné prêtre le 10 août 1833. Après avoir été un an vicaire à Mergentheim, il fut nommé, en 1834, répétiteur au séminaire de Tubingue, et à partir du mois de février 1835, professeur au gymnase de Rottweil. En 1836, il devint privât docent d’histoire ecclésiastique à l’université de Tubingue, professeur extraordinaire en 1837 et professeur ordinaire en 1840. Il garda cette chaire, où il succédait à Môhler, jusqu’en 1868, sauf pendant les années 1842-1845, où il fut élu membre de la Chambre des députés de Stuttgard. Dès 1834, il collabora au Theologische Quarlalschri/t de Tubingue, et il continua sa collaboration pendant plus de trente années. Il inséra aussi plus de 150 articles dans la première édition du Kirchenlexikon, Le premier de ses ouvrages, qui fut aussi sa thèse de doctorat en théologie, est intitulé : Geschichte der Einfùhrung des Christentums im sudwesllichen Deutschlands, besonders in Wurtemberg, Tubingue, 1837. Deux ans plus tard, il donnait, avec prolégomènes et notes, une édition des Pères apostoliques à l’usage des étudiants : Patrum apostolicorum opéra, in-8o, Tubingne, 1839, qu’il réédita lui-même en 1842, 1847 et 1855 ; les éditions suivantes, 1878-1881, 1901, sont de Funk. Voir col. 974. L’année suivante, il traduisait en allemand et annotait l’Épître de Barnabe : Das Sendschreiben des Apostels Barnabas, Tubingue, 1840. En 1844, il publia la Vie du cardinal Ximénès : Kardinal Ximenes und die kirchliche Zùstan. de Spaniens am Ende des xv und Anfange des XVI Jahrhunderls inbesondere cin Beitrag zur Geschichte der Inquisition, in-8o, Tubingue ; 2e édit., 1851 ; cet ouvrage fut traduit en espagnol, en anglais et trois fois en français, par Charles Sainte-Foi et de Bermond, Paris, 1856, par Sisson et Crampon, Lyon, 1856, et par un prêtre anonyme, Tournai, 1856. L’année suivante, Hefele édita le Breviloquium de saint Bonaventure, Tubingue, 1845 ; 3e édit, 1861 (Vllinerarium mentis ad Deum du même saint docteur fut ajouté à la 3e édition), et 74 sermons choisis et traduits de saint Chrysostome, Chrysoslomus-postille, Tubingue, 1845 ; 3e édit., 1857. En 1864, il réunit les principaux articles qu’il avait publiés dans le Theologische Quartalschrijl, le Kirchenlexikon et JVcue Sion de Haas sous ce titre : Beilrcige zur Kirchengeschichte, Archaologie und Lilurgik, 2 in-8o, Tubingue, 1864.

Mais le principal ouvrage de Hefele, celui auquel son nom restera toujours attaché, c’est son Histoire des conciles. L’idée en était venue à l’auteur, dès 1835, quand il publia, dans les Giessener Jahrbùcher fur Théologie und christliche Philosophie, son article :

Blicke ins xv Jahrhundert und seine Konzilien mit besonderer Berùcksichligung des Basler Synode. Dès lors, sa préoccupation se porta sur les conciles dans divers comptes rendus et articles du Theologische Quartalschrift. Son plan s’agrandit, et du xve siècle l’auteur remonta aux premiers siècles de l’Église et il étudia non seulement les conciles généraux, mais tous les synodes provinciaux, en les replaçant dans leur milieu historique, de telle sorte que son Histoire des conciles devint comme une histoire du dogme, de la morale et de la liturgie. La Conciliengeschichte parut successivement à Tubingue, 1. 1 (1855), t. n (1856), t. m (1858), t. iv (1860), t. v (1863), t. vi (1867), t. vu (1874) et elle reçut un excellent accueil, même de la part des protestants. Elle s’arrête à 1449. L’auteur put préparer lui-même une 2e édition des quatre premiers tomes, 1873-1879 ; les t. v et vi furent revus par Knôpfler, 1886-1890. Elle fut continuée par Hergenrôther et poussée presque jusqu’à la veille du concile de Trente, t. vin et ix, 1887-1890. L’abbé Delarc fit une mauvaise traduction française de la première édition : Histoire des conciles, 12 in-8o, Paris, 1869-1878. Dom Leclercq a fait une version nouvelle de la 2e édition et de sa continuation, et il l’a enrichie de notes abondantes et de nombreux appendices. Elle comprend 8 tomes. Elle sera complétée jusqu’à nos jours et formera une collection de 12 tomes en 24 volumes.

Le 26 mai 1868, le cardinal Schwarzenberg archevêque de Prague, conseilla aux cardinaux Caterini et Antonelli de mander à Rome comme consulteurs quelques ecclésiastiques inébranlables dans la foi et fermement attachés aux doctrines catholiques. Sans vouloir indiquer un choix, il mit cependant en avant les noms de Hefele, Kuhn et Dollinger, Le 2 octobre suivant, Hefele était appelé par l’intermédiaire du nonce de Munich. Cecconi, Histoire du concile du Vatican, trad. franc., Paris, 1887, t. iv, p. 704-705 ; t. i, p. 370-371. Hefele quitta sa chaire de professeur après 32 années d’enseignement et il fut élu au siège épiscopal de Rottenbourg, le 17 juin 1869. Le 12 novembre 1868, il avait été nommé membre de la commission directrice, et au mois de mars 1869, il avait rédigé un Votum sur la méthode à suivre dans les congrégations générales. Voir Acta et décréta sac. cecum. concilii Vaticani, édit. Granderath, dans Colleclio lacencis, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. vii, col. 1046-1047, 1050, 1051, 1087-1100. Du 1 « au 6 septembre, il assista, comme évêque élu de Rottenbourg, à l’assemblée de Fulda, et il signa la lettre pastorale que les évêques réunis publièrent, le 6 septembre, sur le concile, aussi bien que la lettre qu’ils avaient écrite, le 4, à Pie IX, sur l’inopportunité de la définition de l’infaillibilité pontificale, surtout par rapport aux affaires et aux idées de l’Allemagne. Ibid., col. 1188-1197 ; Cecconi, Histoire du concile du Vatican, 1. III, c. vi, n. 5, doc. clxiv, ccxx, trad. franc., Paris, 1887, t. ii, p. 456-463 ; t. iii, p. 370-378 ; t. iv, p. 155-162. Préconisé le 22 novembre, Mgr Hefele fut sacré, le 29 décembre. Il prit part dès lors, comme évêque, aux délibérations du concile, et le 24 et le 31 mars, aux congrégations générales, il prit la parole sur les c. i et m du schéma De fide, Acta et décréta, col. 733, 736 ; cf. Granderath, Histoire du concile du Vcdican, trad. franc., Paris, 1911, t. n b, p. 69, 77, et le 24 avril 1870, il assista à la IIIe session à laquelle fut promulguée la constitution Dei Filius. Ibid., col. 267.

Dans la question de l’infaillibilité personnelle du souverain pontife, il fut constamment du parti de la minorité. Il ne combattait pas seulement l’opportunité de la définition, il niait purement et simplement l’existence du privilège que la majorité voulait définir. Il ne se borna pas à souscrire, le 12 janvier 1870, le postulatum contre la définition de l’infaillibilité pon-