buta, 4 in-fol., Anvers, 1660-1663. Le P. Hérincx était alors ministre provincial, et comme tel Il se rendait à Rome l’année suivante, pour assister au chapitre général de son ordre. Sa réputation de théologien était si bien établie qu’il fut invité à diriger une soutenance publique devant le chapitre, et il dédiait alors à dom de Gardenas les Thèses ex universa theologia… quas propugnabil fr. Guilielmus Van Sichen, in-4°, Rome, 1664. Sa théologie, dans laquelle il avait soutenu le probabilisme en s’appuyant sur les grands docteurs, saint Thomas, saint Bonaventure, saint Antonin, Scot, demandait à être revue et rendue conforme aux décrets d’Alexandre VII, publiés en 1665 et 1666 ; le P. Guillaume van Goorlæken en fut chargé par le chapitre de sa province. Il s’en acquitta de concert avec l’auteur, et la seconde édition, ab auctore recognita, fut imprimée à Anvers, 1672-1675. On en trouve des exemplaires avec la date de 1680 et l’auteur y est qualifié d’évêque d’Ypres, dignité qui lui avait été conférée en 1677. Consacré le 24 octobre, il se rendit aussitôt dans son diocèse et commença à le visiter, mais il mourut avant de s’être entièrement acquitté de ce devoir de sa charge, le 17 août 1678. Une 3e édition de sa théologie parut après sa mort, Anvers, 1702-1704. On trouve encore une courte lettre d’Hérincx, adressée à un apostat de son ordre, Pierre Valois, publiée par celui-ci dans son livre, Causa Valesiana epistolis ternis prælibata, in8°, Londres, 1684. Le P. Hérincx se distingue entre tous les théologiens par sa concision et sa clarté. Il fut scotiste par devoir, comme tous les écrivains franciscains de cette époque, mais il le fut modestement, ne combattant les opinions thomistes qu’avec respect pour le docteur angélique et ne se séparant qu’à regret de saint Bonaventure. Une onction toute particulière se fait jour dans ses pages, car, disait-il, l’enseignement théologique ne doit pas se borner à la recherche de la vérité, mais Il doit encore servir à la sanctification de celui qui étudie pour travailler à ce’.le de son prochain.
Servals Dirks, Histoire littéraire et bibliographie des frères mineurs de l’observance en Belgique, Anvers, 1886, p. 256-260 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 48-49.
P. Edouard d’Aïençon.
- HERLUISSON Pierre-Grégoire##
HERLUISSON Pierre-Grégoire, théologien janséniste,
né à Troyes le 4 novembre 1759, mort près de
cette ville, à Saint-Martin-desVignes, le 19 janvier
1811. Ayant terminé ses études grâce à la protection de
Mgr Glaude de Barrai, évoque de Troyes, il fut ordonné
prêtre à l’âge de vingt-trois ans. Quelques années
plus tard, à la suite de discussions sur les doctrines
jansénistes et sur le bréviaire, il s’abstint, et jusqu’à
sa mort, de toute fonction sacerdotale. Il fut professeur
à l’école militaire de Brienne, bibliothécaire de l’école
centrale de l’Aube et de la ville de Troyes. Parmi les
divers écrits de Herluisson, nous avons à mentionner :
La théologie réconciliée avec le patriotisme ou lettres
théologiques sur la puissance royale et sur l’origine
de cette puissance, in-12, Troyes, 1790 ; 2 in-12, Paris,
1791 : l’auteur veut établir que les nations ont le droit
de se choisir le gouvernement qui leur convient ; Le
fanatisme du libertinage confondu, ou Lettres sur
le célibat des ministres de l’Église, in-8°, Paris, 1792,
réponse à une adresse contre le célibat des prêtres,
que Dubourg, curé de Saint-Benoît-sur-Seine, avait
remise à l’Assemblée nationale. Professeur de rhétorique,
Herluisson prononça le 2 septembre 1807
un discours sur Le fanatisme envisagé au point de vue
religieux et philosophique. Il est aussi l’auteur d’un
ouvrage De la religion révélée ou de la nécessité des caractères
°A de l’authenticité de la révélation, in-8°, Paris,
1813, publié par Th.-P. Boulage.
L. Séché, Les derniers jansénistes, in-S°, Paris, 1891, t. il, p. 160 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 89 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1912, t. v a, col. 582.
B. Heurtebïze.
- HERMANN Amand##
1. HERMANN Amand, franciscain originaire de Silésie,
enseigna la théologie dans son ordre. Il s’appliqua
surtout, avec une science peu commune des Écritures
et des Pères, à ramener l’enseignement théologique et
philosophique à l’esprit de Duns Scot. On a de lui :
Sol triplex in universo, id est, universie philosophise
cursus Auguslini, Bernardi et Scoli menti conformatus,
in-fol., Soulzbach, 1676 ; Elhica sacra scholastica speculativo-practica
seu traclatus et dispulaiiones morales
de virtutibus theologicis etmoralibus, admenlemJoannts
Duns Scoti, 2 in-fol., Wurzbourg, 1698. Ses Tractatus
theologici ad mentem subtilis doctoris parurent à Cologne,
1690-1694, in-fol. Hermann mourut le 26 novembre
1700.
Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 337 ; Greiderer, Germania franciscana, 1. IV, p. 309, 346.
J. Besse.
- HERMANN Ambroise-Célestin##
2. HERMANN Ambroise-Célestin, bénédictin, abbé
du monastère de Saint-Trutpert, dans l’ancien diocèse
de Constance, vivait dans la première partie du
xviiie siècle. Il a publié : Theologia selecla secundum
Scoli principia scholastica de Deo ut uno et trino,
de angelis, de incarnatione Verbi, de gratia, justificatione
et merito, 3 in-4°, Augsbourg, 1720 ; Idsea
exacta de bono principe divisa in V partes, scilicet
de cura religionis, de cura regni, de religione conlroverslicci
bono principi necessaria, de jure belli et obligatione
subdilorum, de lege œterna, jure naturali et genlium,
in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1740.
Ziegelbauer, Hisloria rei lilerariæ ord. S. Benedicti, t. iv, p. 122-265 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, t. i, p. 479 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, sol. 1340.
B. Heurtebïze.
- HERMANN Georges##
3. HERMANN Georges, théologien allemand, né à
Schwandorf, dans le Palatinat, le 6 janvier 1693, admis
au noviciat de la Compagnie de Jésus le 29 septembre
1710, enseigna d’abord la grammaire et les humanités,
puis la philosophie et la théologie à l’université d’Ingolstadt.
Il porta son attention sur certaines questions
soulevées par les tenants de l’atomisme contre la philosophie
aristotélicienne, entre autres sur le problème de
réduction des formes et celui de la diversité des espèces.
Dans ses deux traités : Régula fideliler indicans diversitalemrerum
specificam, Munich, 1725, et Lapis offensionis
atomisticæ, Ingolstadt, 1730, on reconnaît la
marque d’un esprit pénétrant, mesuré et parfaitement
maître de son sujet. Ses travaux théologiques reçurent
également, des discussions alors en cours, leur orientation.
Le P. Hermann a laissé deux traités excellents
sur la science et sur la volonté divines : De Deosciente
disputatio theologica, Ingolstadt, 1737 ; Tractatus de
Deo volenle, ibid, 1659. Devenu maître des novices, recteur
de Dillingen, d’Ingolstadt et de Munich, provincial
de Germanis, il consacra ses efforts à ranimer et à
renouveler les études’supérieures dans les maisons confiées
à ses soins. Les mesures prises par lui dans ce but
et les considérations émises sur l’esprit et les méthodes
de ces études marquent une date dans l’histoire de la pédagogie.
Elles sont du 4 août 1755. Le P. Pachtlerles a
publiées sous ce titre : Ordinationcs circa sludia literarum
lam snperiorum quam inferiorum, dans les Monumenta
Germanise piedagogica, Berlin, 1890, t. ix,
p. 435 sq. Le P. Hermann mourut à Ratisbonne le
12 novembre 1766.
Somniervogel, Bibliothèque de la C’8 de Jésus, t. IV col. 302 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1912 t. v, col. 21 ; Mederer, Annales Academiæ Ingolstadtensis Ingolstadt, 1782, t. iii, p. 208. p Bernard.