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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/547

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HETTINGER — HEXAMERON

C

mission théologico-dogmatique. Colleclio Lacensis, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. vii, col. 1045, 1052. Il suppléa quelque temps son ami Denzinger dans la chaire de dogmatique et il lui succéda après sa mort. Voir t. iv, col. 450. Il publia alors : Die kirchliche Vollgewalt des apostolichen Stuhles, Fribourg-en-Brisgau, 1874, qui est comme l’appendice de son Apologie : David Fr. Strauss, ein Lebensbild, ibid.. 1875. Son Lehrbuch der Fundamentallheologic oder Apologetik date de 1879 ; 2e édit., 1888 : manuel savant, mais peu adapté à l’enseignement scolaire. Voir t. i, col. 862. Une traduction française en a été faite, Paris, 1888. Voir t. i, col. 1568. Léon XIII nomma Hettinger prélat de sa maison, le 21 novembre 1879, et il le chargea plusieurs fois de traduire ses encycliques en allemand. Hettinger lit connaître la triste condition des protestants au point de vue religieux : Die Krisis des Christentums. Proteslantismus und kalholische Kirche, Fribourg-en-Brisgau, 1886. Sur la fin de sa vie, l’ancien professeur d’homilétique publia de nouveaux ouvrages pratiques pour le clergé : Aphorismen für Predigt und Prediger, Fribourg-en-Brisgau, 1888 ; 2e édit., 1907 ; Timothcus, Brief an einen jungen Theologen, Fribourgen-Brisgau, 1891 (ouvrage posthume très utile) ; 2e édit., 1897 ; 3 « revue par A. Ehrhard, 1909. Les résultats de ses voyages furent consignés dans cet écrit : Aus Kirche und Welt, 2 in-8o, Fribourg-en-Brisgau, 1885 ; autres éditions, 1887, 1893, 1897 ; trad. espagnole et anglaise, Fribourg-en-Brisgau, 1901, 1902. Il a donné à divers périodiques de nombreux articles, dont plusieurs ont passé dans ses grands ouvrages. D’autres concernent le Dante. Hettinger fut frappé d’apoplexie et mourut le 26 janvier 1890.

Stamminger, Gedenkblatl in der Hochwurd. Herrn Dr. Franz Hettinger, 2e édit., Wurzbourg, 1890 ; Renninger, dans Der Katholik, 1890, t. i, p. 385-402 ; Atzberger, dans Jahresbericht der Gcerres-Gesellschafl für 1890, p. 25-29 ; Kaufmann, Fr. Hettinger, Erinnerungen eines dankbaren Schuters, Francfort, 1891 ; E. Muller, Notice en tête de Y Apologie à partir de la 7e édit., t. i ; Lauchert, dans Allgemeine deuische Biographie, Leipzig, 1905, t. l, p. 283-284 ; The catholic encgclopedia, New York, t. vii, p. 307-308 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1913, t. v b, col. 1433-1435.

E. Mangenot.

    1. HEXAMERON##


HEXAMERON, récit de la création du monde en six jours dans la Genèse. — I. Le récit lui-même. II. Ses diverses interprétations. III. Son explication littérale.

I. Le récit lui-même.

1o Sa place et son rôle dans la Genèse. — Ce récit, qui comprend Gen., i, 1-n, 3, a été généralement reconnu comme formant l’introduction historique du livre de la Genèse. Voir col. 1187. Il en est, en effet, comme le préambule nécessaire. La Genèse, étant l’histoire de l’humanité primitive et des débuts du peuple juif, devait naturellement commencer par l’exposé de la création de la terre, qui était l’habitation de l’humanité, des astres, qui éclairent les hommes au cours de leur vie, des plantes et des animaux, qui leur servent d’aliments et de compagnons de travail, du premier couple enfin, duquel descendent tous les humains Ainsi la cosmogonie constitue l’entrée en matière de l’histoire des premiers hommes, et elle forme le début, aussi simple que grandiose, de la Genèse et de la Bible entière. L’auteur de la Genèse l’a rédigé, ou l’a placé en tête de son œuvre, comme un magnifique frontispice. Le récit de la création du monde fait donc partie de l’histoire du monde habité ; s’il en est la préface, c’est une préface qui a un lien étroit avec l’ouvrage qu’elle précède et qu’elle prépare. Ce n’est pas une pièce adventice. Aussi on n’a pas admis l’opinion de Mgr Clifîord, évêque de Clifton, qui voyait dans ce récit une composition complète en elle-même et absolument distincte du livre, un hymne sacré, ne faisant pas partie intégrante du livre historique qui

le suit. The daijs of ihe week and the wcrks of création, dans The Dublin review, avril 1881, p. 321-322. La forme poétique du récit était un des arguments que Mgr Clifford faisait valoir en faveur de son sentiment.

2o Sa forme littéraire.

Bie’n que le récit de la création

du monde soit disposé d’une façon ingénieuse et dans un cadre tracé d’avance, il n’a aucun des caractères de la poésie hébraïque ; il n’est écrit ni en vers ni en membres parallèles. Il n’a pas même de refrain, comme on l’a prétendu. C’est un récit en prose, rédigé suivant un plan déterminé et dont le ton s’élève seulement à la fin, au sujet de la création de l’homme. Malgré les métaphores et les anthropomorphismes employés, malgré un certain rythme de la phrase, le récit n’est pas une sorte d’ode, d’hymne religieux. Le schéma dans lequel l’auteur a distribué ses matériaux ne laissait aucune liberté à son imagination ; il aurait plutôt mis obstacle au souffle poétique nécessaire à la composition d’un hymne ou d’une ode.

L’ordre suivant lequel le sujet est disposé est reconnu par tous les exégètes, sauf quelques nuances. L’auteur débute par l’indication de la création générale du monde, ciel et terre, mais, pour la terre au moins, à l’état élémentaire et non encore organisé, i, 1, 2. C’est Vopus creationis des scolastiques. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I*, q. lxx, a. 1. La suite n’est que le développement de cette création élémentaire, et comme l’organisation, i, 3-31, puis sa sanctification, ii, 1-3. L’organisation du monde comprend l’œuvre des six jours, et elle se termine par le repos divin au 7e jour et la sanctification du sabbat. L’œuvre des six jours se subdivise en deux triduums, dont le dernier jour, à savoir, le troisième et le sixième, compte deux créations distinctes, tandis que les quatre autres jours n’en ont qu’une seule. Ces deux triduums partagent l’œuvre divine en deux parties, que les scolastiques ont appelées opus distinctionis et opus ornatus. Dans la première moitié de son œuvre, Dieu sépara la lumière des ténèbres (l ct jour), les eaux supérieures des inférieures (2e jour), les eaux inférieures de la terre (3e jour) ; dans la seconde, il orna les diverses parties du monde, en plaçant au ciel le soleil, la lune et les étoiles (4e jour), dans les eaux et dans les airs les poissons et les oiseaux (5e jour) et sur la terre les animaux et l’homme (6e jour). Toutefois, cette division ne répond pas à la réalité, puisque la création des plantes au 3e jour ne rentre pas directement dans l’œuvre de séparation. Le P. Zapletal a cherché à l’améliorer, en remplaçant le mot ornatus que les scolastiques avaient emprunté à la version latine de Gen., ii, 1, par celui à’exerciltis, qui rend mieux le terme hébreu correspondant. Il a, par suite, modifié la division de l’œuvre des six jours en deux parties : la création des régions, et celle desarmées d’êtres qui les remplissent. Les régions sont d’abord formées pour recevoir les armées : la lumière, qui est une condition primordiale de toute organisation, est créée au 1er jour ; les régions sont ensuite constituées : le ciel pour les astres et l’air pour les oiseaux (2e jour), l’eau pour les poissons et la terre pour les animaux et les hommes (3e jour). Les armées sont créées après les régions ; les astres pour peupler le ciel (4e jour), les oiseaux et les poissons pour peupler l’air et la terre (5e jour) et les animaux vivant sur terre et l’homme (6e jour). Le récit de la création dans la Genèse, trad. franc., Genève, Paris, 1904, p. 105-113. Cette disposition ne rend pas mieux compte de la création des plantes au 3e jour, et elle introduit la région de l’air qui n’est pas marquée explicitement au 2e jour. La division de l’hexaméron par les scolastiques, même telle qu’elle est améliorée par le P. Zapletal, ne répond donc pas parfaitement au plan de l’auteur, et on ne peut justifier la création des plantes au 3e jour que par des considérations étrangères à l’esprit du récit. Il faut