adjccla nunc primum in lucem profert Michæl Angélus Giacomellus archiepiscopus Chalccdonensis, in-4°, Rome, 1772 ; P. G., t. xl, col. 9-154, montre que jusqu'à la fin il conserva la verdeur de sa belle intelligence, car il avait alors plus de soixante-quinze ans. On dit qu'étant jeune, Giacomelli étudia spécialement la géométrie ; il avait aussi cultivé la poésie et sa première œuvre fut une Raccolta di poésie per la solenne coronazione délia S. immaginc di Maria Vergine dell' Umiltà, Pistoie, 1715. Il n’avait pas non plus négligé les beaux-arts, et il pouvait à bon droit prononcer au Capitole, en 1739, une Orazione in Iode délie belle arti, car il connaissait au moins la musique ; on en a la preuve dans La pace universale, componimento in musica, Rome, 1751, publiée à l’occasion de la naissance du duc de Rourgogne. Parmi les manuscrits qu’il laissa, on mentionne un Ragionamento epislolarc a monsignore Ignazio Buoncompagni Ludovisi sul metodo da lenersi per impararc la lingua greca.
A. Matani, Elogio di Michel Angelo Giacomelli, Pise, 1775 ; Michaud, Biographie universelle, t. xvii, p. 293 ; Richard et Giraud, Dizionario universale délie scienze ecclesiastiche, Naples, 1846 ; Picot, Mémoires pour servir à l’Iiistoire ecclésiastique du XYllle siècle, 3e édit., Paris, 1855, t. iv, p. 479 ; Moroni, Dizionario, t. xxx, p. 200 ; Hurter, Nomenclator, t. v, col. 87, note ; Feller, Dictionnaire historique.
P. Edouard d’Alençon.
- GIBALIN (Joseph de)##
GIBALIN (Joseph de), jésuite français, né dans le
Gévaudan, au diocèse de Mende, le 22 février 1592,
reçu dans la Compagnie de Jésus le 22 octobre 1607.
Après avoir enseigné la grammaire, les humanités,
la rhétorique et la philosophie, il occupa pendant
dix-huit ans la chaire de droit canonique au scolasticat
de Lyon avec une grande réputation de science que
la publication de ses divers traités sur des matières
canoniques alors spécialement discutées répandit bientôt dans toute la France et à l'étranger. Le cardinal
de Richelieu lui demanda de rédiger un écrit « sur la
justice des armes de Louis XIII » et les juristes les
plus renommés le consultaient avec déférence dans les
cas embarrassants. Voici la liste de ses principaux
ouvrages : 1° Disquisitioncs canonicæ de clausura
regulari ex veleri et novo jure, Lyon, 1648 ; 2° De
irregularilalibus et impedimenlis canonicis sacrorum
ordinum susccptionem et usum prohibenlibus, Lyon,
1752 ; 3° Disquisitiones canonicæ et theologicæ de sacra
jurisdictione in ferendis pœnis et censuris ccclesiaslicis
ex veleri et novo jure, Lyon, 1656 ; 4° De usuris, commerças, deque œquilale et usu fori Lugdunensis, cum accurala usurarum, ejus quod inlerest, annorum rcdiluiim,
cambioriim, socictatum et contracluum omnium explicatione, ex jure naturali, ecclesiastico et civili, gallico et
romano, ibid., 1656. Ce traité, curieux par la nature
des problèmes soulevés et des solutions fournies,
contient les plus précieux renseignements sur les
opérations financières de l'époque ; la II partie
instamment réclamée parut l’année suivante, sous ce
titre : Pars secunda complectens præslanliorcs annuas
societates et cambia, ibid., 1657 ; 5° De simonia universel
traclalio theologica et canonica, in qua innumeræ
quæslioncs de sacris junclionibus sacramentorum adminislratione, missarum slipendiis, dolibus monialium,
collatione, resignalionc et commulationc beneficiorum
ad usum utriusque fori explicantur, ibid., 1659 ; 6° De
universa rerum humanarum negoliatione traclalio
scicnliftca utrique foro perutilis, 2 in-fol., ibid., 1663 ;
c’est un des premiers traités de droit canonique qui
ait cherché à élucider les questions d'économie politique et sociale ; il mérite à ce point de vue le plus
grand intérêt ; 7° Sententia canonica et lùerapolilica,
opus in quo singula qwz toto corpore juris ponlificii
sparsa sunt, ad certa et indubitata principia reducuntur,
privati Galliz niores ac jura cum romanis conciliantur,
DlCf. DE THEOL. CATHOL.
3 in-fol., ibid., 1670. Le P. Joseph’de Gibalin mourut à Lyon l’année suivante, 14 décembre 1671, au moment oi’i il entreprenait la rédaction d’un ouvrage de droit canonique et de morale dont la matière, rigoureusement divisée, devait comprendre quinze volumes. Ses immenses travaux n’absorbaient point toute son activité ; il gouvernait en même temps le collège et le noviciat de Lyon, dirigeait plusieurs communautés religieuses qu’il réforma très heureusement en leur donnant des règles qui furent sans le moindre changement approuvées par le Saint-Siège. La sainteté du P. de Gibalin, non moins que sa science et la prudence de sa direction, lui avait valu la confiance et la profonde amitié de l’archevêque Camille de Neuville.
Sommcrvogel, Bibliothèque de la C'° de Jésus, t. iii, col. 1400-1402 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1657 sq.
P. Bernard.
- GIBBONS Jean##
GIBBONS Jean, jésuite anglais, né en 1544 près
de Wels, dans le Sommersetshire. Après de solides
études théologiques faites à Rome au Collège romain,
il devint chanoine de Bonn, mais renonça bientôt à
cette dignité qui en présageait d’autres pour entrer au
noviciat de la Compagnie de Jésus à Trêves en 1578.
Professeur de théologie fort remarquable, il ne tarda
pas à être nommé recteur du collège de cette ville où il
était vénéré de tous, mais sans renoncer pour cela aux
travaux de controverse concernant plus spécialement
l’anglicanisme. Il nous reste de lui : 1° Concerlalio
Ecclesiæ calholicæ in Anglia adversus calvinopapislas
et puritanos, Trêves, 1583, ouvrage qui contient une
fort émouvante et solide apologie des martyrs anglais
et de la valeur de leur témoignage ; 2° De sacrosancta
communione sub una specie, ibid., 1583 ; 3° Disputalio
Iheologica de sanctis complectens omnes fere quaslioncs
noslri temporis controversas de illorum origine, canonisalione, veneratione, vocationc, diebus festis, votis, peregrinationibus, rcliquiis cdque miraculis, ibid., 1583. Atteint
d’une grave maladie, le P. Jean Gibbons fut envoyé
à Willich pour se rétablir, puis transporté mourant
à l’abbaye d’Himmerod où il rendit saintement le
dernier soupir le 3 décembre 1589.
Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 1402-1404 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 170.
P. Bernard. GIBERT Jean-Pierre, issu d’une bonne famille de robe, naquit à Aix au mois d’octobre 1660. Joseph Gibert, son père, était conseiller du roi et référendaire au parlement de Provence. Jean-Pierre entra dans la cléricature, sans toutefois vouloir monter aux ordres. Muni de ses grades en théologie et in utroque jure, il fut invité, par l'évêque de Toulon, a enseigner dans son séminaire ; au bout de peu d’années, il revint à Aix, sur les instances de sa famille, où il remplit les mêmes fonctions. En 1703, Gibert se rendit à Paris ; bénéfices et emplois, il refusa tout, vivant simplement et secourant généreusement les pauvres. Sa réputation de canoniste le faisait consulter par tous et il mettait sa science à leur disposition, tout en travaillant à la composition de nombreux ouvrages, conçus, cela se comprend, dans un esprit gallican très accentué, ce qui ne l’empêchait pas d'être un prêtre pieux et zélé. Une attaque d’apoplexie l’emporta le 2 novembre 1736. Il laissait un bon nombre d’ouvrages dont voici la liste : Les devoirs du chrétien renfermés dans le psaume cxviii, in-12, Paris, 1705 ; Cas de pratique concernant les sacrements en général et en particulier, in-12, Paris, 1709 ; Doclrina canonum in corpore juris inclusorum circa consensum parentum requisitum ad malrimonium filiorum minorum disquisitio hislorica. in-12, Paris, 1709 ; malgré le décret du concile de Trente, sess. xxiv, c. i, De reform., il y soutient que les mariages des mineurs, contractés sans le consentement des parents, sont nuls,
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