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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/152

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FOI

sur le précepte divin. Voir la note déjà citée, col. 531 a. Granderath a donc raison de conclure : « La définition ne porte pas seulement contre la doctrine d’Hermès, mais encore contre une autre erreur que les mêmes théologiens présentent comme très répandue en certains pays, etc. * Constitution.es dogmalicæ concilii Vatieani ex ipsis cjus aclis explicalæ alque illustratse, Fribourg-en-Brisgau, 1892, part. I, diss. IV, p. 63.

Cette conclusion nous semble confirmée absolument par l’examen du texte conciliaire lui-même. Si ce canon ne condamnait que la doctrine d’Hermès, il n’attaquerait pas directement dès le début, comme il le fait, la théorie qui établit une parité entre les catholiques et les autres : car on ne voit pas qu’Hermès ait défendu pareille théorie, ni fondé là-dessus sa méthode. Son doute réel, il ne le destine pas à tous les catholiques, mais seulement à ceux qui, destinés à enseigner la religion, abordent l'étude de la philosophie et de la théologie ; et la raison qu’il donne de sa méthode, ce n’est pas que tous les hommes ont un droit égal à changer de religion, c’est simplement que, sans sa méthode de douter, les futurs théologiens n’acquerront jamais de connaissance vraiment scientifique. Ce qu’il poursuit, c’est le bien de l’apologétique et de la théologie catholique ; ce n’est pas cette sorte d’impartialité et de respect égal de toutes les convictions, qui est le fait du libéralisme. Nous irons plus loin. Si dans ce canon on n’avait voulu que rejeter la méthode d’Hermès, on aurait dû éviter ce début, qui met l’accent sur une disparité entre catholiques et hétérodoxes ; ce serait sans nécessité donner occasion à une erreur, et laisser entendre que la méthode d’Hermès. mauvaise pour les catholiques, est bonne pour les protestants, pour les schismatiques orientaux, etc. En réalité, elle n’est bonne pour personne. Si à un certain moment de son développement intellectuel il est profitable à un hétérodoxe de douter réellement de la légitimité et des idées particulières de sa secte par comparaison avec l'Église catholique, il n’est jamais bon pour lui de douter réellement de l’existence de Dieu, de l’existence du devoir et des principes de la loi morale, enfin des autres vérités qui servent également de bases à la raison et de préambules à la foi. Or le doute d’Hermès s'étend à toutes ces vérités premières, et qui plus est, les ébranle toutes à la fois, mettant ainsi l’esprit et le cœur de l’homme dans un état fort dangereux, nous l’avons montré. I.c doute que nous pouvons conseiller aux hétérodoxes sur les croyances de leur enfance et de leur éducation n’est donc nullement le doute universel d’Hermès, mais un doute partiel, strictement limité, et saint Augustin a fort bien expliqué cette limitation : « Si un juif, dit-il, vient à nous pour se faire chrétien, nous détruisons le mal qui est en lui, mais non le bien qui vient de Dieu Quand il are en ne croyant pas la venue du Messie, sa naissance, sa passion, sa résurrection, nous corrigeons sen

a, et nous le préparons à croire ces articles de foi….Mais quand il croit qu’on ne doit adorer qu’un seul Dieu qui a fait le ciel et la terre, quand il déteste toutes les idoles et les sacrilèges des païens, quand il attend le jugement à venir, espère la vie éternelle, ne doute pas de la résurrection de la chair, en tout cela nous le louons, nous l’approuvons, nous l’assurons qu’il doit croire comme il croyait, tenir ferme comme il

il ferme. De unit » baplismo contra Petilianum, c. m. /'. f.., t. xi. iii, col. 596. Le sain ! docteur applique en mi' i.i même régie à notre conduite envers les

IChl m itiqui le Kl ri tiques et même les païens. b) I.e e. m :

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per Filium suum unigenitum Ecclesiam instituit su ; eque institutionis manifestis notis instruxit, ut ea lanquam custos et magistra verbi revelali ab omnibus posset agnosci… Quo fit, ut ipsa veluti signum levatum in nationes (Is., xi, 12) et ad se invitet qui nondum crediderunt, et fdios suos certiores faciat firmissimo niti fundamenlo fidem quam profitentur. Cui quidem testimonio eflicax subsidium accedit ex superna virtute. Etenim benignissimus Dominus et errantes gratia sua excitât atque adjuvat ut ad agnitionem veritatis venire possint, et eos, quos de tenebris transtulit in admirabile lumen suum, in hoc eodem lumine ut persévèrent gratia sua confirmât, non deserens nisi deseratur. Quocirca minime par est conditio eorum qui per cœleste iidei donum catholicrc veritali adlKvserunt, atque eorum qui ducliopinionibus humanis îalsam religionem sectantur : illi cnim.qui fidem sub Ecelesiwmagislcriosusceperunt, nullam imquam habere possunt justam causam mutandi aut in dubium fidem eamdem revocandi. Denzinger, n. 1793, 1794.

Pour que noill puissions

latiifalre un devoir d’em

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avec constance

    1. DICT DE TIIÊOL##


DICT DE TIIÊOL. CATH0L.

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Dieu par son Fils unique a institué l'Église et l’a pourvue de marques visibles de son institution, afin qu’elle puisse être reconnue de tous comme la gardienne et l’interprète de la parole révélée… De là vient que, dressée comme un étendard au milieu des nations, elle invite à venir à elle ceux qui n’ont pas cru encore, et qu’elle assure ses entants de la base très solide sur laquelle repose la foi qu’ils professent. A ce témoignage s’ajoute le secours efficace de la puissance divine. En effet, ceux qui sont égarés (hors de l'Église), le Seigneur les excite et les aide par sa grâce pour qu’ils puissent venir à la connaissance de la vérité ; et ceux qu’il a fait passer des ténèbres ù son admirable lumière, par sa grâce encore il les affermit pour qu’ils persévèrent dans cette même lumière, n’abandonnant jamais s’il n’est lui-même abandonné. En conséquence, tout autre est la condition de ceux qui par le don céleste de la foi ont adhéré à la vérité catholique, et de ceux qui, conduits par des opinions humaines, suivent une fausse religion ; car ceux qui ont embrassé la foi sous le magistère de l'Église ne peuvent jamais avoir aucune juste cause de changer cette foi ou de la révoquer en doute.

Quelles sont les erreurs ici condamnées ? La méthode d’Hermès n’apparaît pas aussi clairement que dans le canon ci-dessus, mais elle est comprise dans cette assertion générale, que « jamais on ne peut avoir une juste cause de révoquer en doute la foi reçue sous le magistère de l'Église. » La thèse in différentes te et libérale du droit commun qu’ont tous les hommes de changer de religion est aussi nettement condamnée que dans le canon. Mais la grande question qui se pose ici. c’est de savoir si une troisième erreur n’est pas rejetée. Ce document n’Iraitil pas plus loin que le précédent, et ne contiendrait-il pas une troisième thèse, bien distincte des deux autres ? Notons d’abord que cela n’a rien d’impossible. I.e passage <ité du c. ni est plus long, plus développé que le canon 6 : il peut n’en être pas une simple amplification verbale, mais contenir un autre point de doctrine en plus. Les chapitres du concile sont destinés a donner aux fidèles bon nombre de vérités utiles ; les canons leur Indiquent ensuite non pas les erreurs opposées à toutes ces vérités, mais

Seulement les principales erreurs, celles que leur dilîusion assez générale au temps du concile rendait alors plus spécialement dangereuses.

i.a question présente, que nous traiterons au long à Cause 'le son importance et de quelques nuages qui sont venus l’obscurcir, est donc celle ci : le dernier document cité ne contient-il pas cette assertion que i tout catholique formé ; i la foi sous le magistère de l'Église a toujours ensuite, a moins qu’il n’y ait de sa

faute, la crédibilité suffisante pour persévérer dans

sa foi ? i Quoi qu’il J ait des définitions même dans les Chapitres et non pas seulement dans les canons, nous ne prétendons p.is que ce point la.ni été défini.' Jt

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