Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
401
402
FOI


liberté de sa foi fut sauvée. Dispul., 1. 1, disp. II, n. 122 p. 183. Lugo a entraîné dans cette opinion quelques théologiens de son ordre surtout au xviiie siècle, comme Kilber, De fide, n. 210, dans Migne, Theologise cursus, t. vi, col. 583 ; encore au xix c, Franzelin, De divina traditione, 2e édit., Rome, 187. r >, Appendice, c. iv, sect. iv, p. 670-672. Bancz a de même entraîné à sa suite quelques dominicains, comme Serry, qui commence l'étude de la question par ces mots : Mirum, quantum ea de re digladientur inter se thomislæ nostrates. Preelecliones, Venise, 1742, t. iii, De fide, disp. I, prælect. vi, p. 169. Jean de Saint-Thomas hésite et se contente de donner les arguments des deux opinions avec les réponses qu’on y fait. Cursus theologicus, Paris, 1886, t. vii, De fide, disp. II, a. 2, p. 38.

2e opinion. — Elle admet le fait de Yevidentia attestanlis en certains cas, et le concilie avec la liberté et l’obscurité de la foi. Elle est soutenue par un bien plus grand nombre de théologiens. Citons quelques-uns d’entre eux avec les preuves qu’ils indiquent. Au xv° siècle, Denys le Chartreux, qui a si bien résumé les grands maîtres du xiiie, dit entre autres choses : « Les apôtres n’ont-ils pas su avec la plus grande certitude qu’ils avaient reçu l’Esprit-Saint le jour de la Pentecôte ? Paul n’a-t-il pas su qu’il avait été ravi au troisième ciel, et qu’il avait entendu immédiatement de Dieu de secrètes paroles ? Et cependant il a eu ensuite la foi. La glorieuse Vierge a su avec une certitude transcendante, supercerlissime, qu’un ange saint lui avait parlé, qu’elle avait conçu du Saint-Esprit et enfanté ! < Fils de Dieu, qu’elle avait entendu de la bouche de ce I "ils les mystères de la foi ; cependant elle a eu la loi.. In IV Sent., 1. III, dist. XXIV, q. i, dans Opéra, Tournai, 1904, t. xxiii, p. 421.

Dans l'école thomiste, Cajétan soutient que les an^es in via avaient Yevidentia attestantis, et avec cela la foi de la Trinité. In //>"> II", q. v, a. 1, n. 5, dans l'édition léonine de S. Thomas, t. viii, p. 56. Voir Crédibilité, t. iii, col. 2283, 2284. Des prophètes, îles apôtres, des évangélistes. il dit ailleurs : Est ex parle humani generis necessarium, necessilale suavis dispositionis qua divina sapientia cuncla ordinal, ut aliqui homines revelationem de lus quæ sunt a Deo sic habuerinl, ut cerli fuerinl evidenter quod Deus hœc révélât, et ab illis alii quasi discipuli a magisiris instrnrrrntur. q. clxxi, a. 5, n. 5, t. x, p. 374. Quand Cajétan dériverait cette évidence moins d’un raisonnement naturel que d’une lumière prophétique, comme le pense le P. Huguejiy, Revue thomiste, 1909, p. 276, 277, cela importe peu à la question présente ; que Yevidentia attestantis soit d’origine naturelle ou surnaturelle, le fait de l'évidence reste le même, ainsi que la difficulté de la concilier avec la foi libre au donné révélé. Gonet donne des faits d’eoidenlia attestantis. Ciypeus théologie thomislicse, 6e édit.. Lyon, 1(181, t. iv. De fide, disp. 1. n. 99, p. 231. Sur la question de compatibilité entre cette évidence et la foi.il répond : Affirmativa sententia m schola l>. Thomæ communier /.. n. 201, p. 232. Les Salmanticenses affirment eu même temps cette évidence et. l’acte de foi dans l’ange in vin. Cursus theologicus, Paris. 1879, disp. III. n. 13, p. 192 ; dans le prophète, n. 20, p. 196. n eoideniiam in attestante

passe componi cum fide rei revelalm. f.or. rit., n. 7. p. lM ! t. Cette conclusion, ajoutent-ils. bien qu’elle i trouve pas chez lini Thomas, est cependant

plus conforme à sa doctrine et a sa pensée. Aussi est

'Ile plus commune chez les thomistes. Et ils en ci tent nu bon nombre Contenson admet la foi ave< Vevidenlia in attestante, non seulement chez les h (n via, mais chez les saints docteurs qui ont pénétré parfaitement les arguments de crédibilité de notre foi. ccux-la surtout, qui ont (ail des miracles au non

Christ, ou qui ont été témoins oculaires de miracles qui leur donnaient une. pleine conviction de l’origine divine de notre foi. » Theologia mentis et cordis, Paris, 1875, t. ii, 1. VIII, De fide, diss. II, c. i, p. 501. Cf. Billuart, Summa, Arras, 1868, t. ii, Dr fide, diss. I, a. 5, p. 215.

Deus…, dit Scot, potest sic causare nolitiam certain absque omni dubitatione, ita quod habens talem nolitiam revelatam a Deo non possit dubilarc de veritale illius cujusmodi nolitiam creditur prophetas habuisse. et mullos alios sanctos in Scriplura… ita quod… non poluerunt non assenlire veritali. Il ajoute qu’ils n’avaient pas pourtant « l'évidence de la chose, avec, laquelle la foi ne peut subsister. » Ils avaient seulement l'évidence du témoignage. In IV Sent., 1. III, dist. XXIV. n. 17, dans Opéra, Paris, 1894, t. xv, p. 46. 48. Les scotistes ont entendu leur docteur de Vevidentia in attestante compatible avec la foi. Voir Mastrius, In IV Sent.. Venise, 1675, 1. III, disp. VI. n. 86, p. 325. A cette objection de Lugo, que l'évidence des préambules rendrait évident l’objet même de la foi, Mastrius répond que l’objet deviendrait évident, d’une évidence extrinsèque, mais non pas d’une évidence intrinsèque et en lui-même. Loc. cil., n. 96, p. 327. Frassen parle de même. Scolus academicus, Rome, 1901, t. viii, De fide, disp. I, a. 1, q. vi, concl. l a, p. 475), 480. Gabriel Biel représentera ici la branche nominaliste du xiv° et du xve siècle : « On admet, dit-il, que les prophètes, les apôtres et les saints qui ont reçu immédiatement de Dieu la révélation, en ont eu une connaissance d’une telle certitude et d’une telle évidence que tout mouvement de doute était absolument exclu. C’est la thèse du docteur subtil… Cette certitude… leur venait de la révélation divine, aussi n'était-ce pas une science. Il y avait cependant évidence, ce qui donne une certitude égale à celle de la science. » In IV Sent.. 1. III, dist. XXIV, concl. 7% Brescia. 1574, p. 240.

Parmi les théologiens de la Compagnie de Jésus, Tolct cite les paroles de Cajétan rapportées plus haut sur la foi des anges, et dit : Et mihi ita videtur, et est doctrina S. Thomæ. In Sumnuun theol. S. Thomæ enarralio, Rome, 1869, t. ii, p. 95. « Nous affirmons deux choses, dit-il ailleurs : a, ordinairement, les fidèles n’ont pas une telle évidence du fait de la révélation., . ; b, une telle lumière n’est pas impossible ; elle a été accordée de fait à quelques-uns. » Op. cil., t. i, p. 23. Suarez admet le fait de Vevidenlia attestantis, soit surnaturelle, soit naturelle. De fide, dis]). III, sect. viii, n. 2, 3, Opéra, Paris, 1858, t. xii, p. »8-70. Quant à la conciliai ion de ce fait avec la foi, il ne veut pas, sans doute, que « l’assentiment de foi soit fondé per se ac formaliter sur la connaissance évidente de la révélation ni qu’on puisse le confondre avec la conclusion de ces deux prémisses : « Ce que Dieu révèle est vrai, car il a révélé ce mystère. «  Loc. i il., n. 19, p. 7(). Mais il admet que Yevidentia testifteantis est compatible avec l’acte de foi, pourvu qu’elle soit concomitante » et non pas cause proprement dite de l’assentiment, causa per se. f.or. cil.. n. 26, p. 78. Il admet que les ailles ont en celle évi dence avec L’acte de foi. disp. VI, sect. ix, n. 2, p. 198. S’il hésite en pass.ml à propos de la foi île la sainte Vierge, disp. III. sect. viii, n. 7. p. 71. ce n’est donc

pas sullisant pour qu’on le eile en fa eur de l’autre opinion, comme on l’a lait parfois. Vasquez dit que l’acte de croire quelque chose sur un témoignage évident n’exclul pas la foi. bien plus, que C’esl la foi ellemême, puisqu’elle s’appuie sur le témoignage comme sur son propre moyen d<. mnattre. In is. I /m mm, Ihgolstadt, n ; ". disp. CXXXV, i m. p. 157.

Cf. In !  !  !. dis ! I III. e. i. n. â. Son disciple Louis

Torrez atteste pout que que le sentiment