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FUNK — FYOT DE VAUGIMOIS


faveur d’une cause, une démonstration apportée à l’appui d’une opinion ou d’une résolution préconçue ; elle est écrite, selon la maxime de Quinlilien, « pour raconter, non pour prouver. » L’exactitude matérielle et la vérité morale du récit sont le but et la loi suprême de l’historien. Mais, si le dessin est correct, la couleur manque ; Funk retrace sobrement et fidèlement les événements du passé ; il ne les fait pas revivre dans leur forme native ; il est un rapporteur excellent bien plus qu’un peintre ; de ses pages on dirait des photographies ou des gravures, ce ne sont pas des tableaux vivants. Au surplus, l'évolution du genre historique en Allemagne depuis une trentaine d’années et l’intérêt actuel de l'Église ont décidé du caractère général de l'œuvre de Funk, aussi bien que du choix particulier de ses sujets d'étude. Le temps avait marché et le goût public changé depuis les deux grands devanciers de Funk, Mœhler et Hefele. La vogue et le crédit n’allaient plus, quand Funk entra dans la vie littéraire, aux larges synthèses historiques, où la philosophie et l’art reléguaient la critique au second plan ; la critique prenait le dessus ; les vues d’ensemble ne paraissaient plus guère que des horsd'œuvre ; la recherche minutieuse du détail, où l’on avait plus besoin de la loupe que de la longue-vue, était presque seule à la mode ; aux travaux de longue haleine succédaient les monographies ou les articles de revue ; aux toiles immenses, les tableautins. Funk a été le trait d’union des deux périodes ; il a ménagé en quelque sorte la transition des deux écoles. De l’une il a emprunté l’idée de son Manuel d’histoire ecclésiastique ; il appartient surtout à l’autre par son travail de pionnier, par ses articles de revues comme par ses savantes éditions. Mais, en morcelant presque à l’infini son champ d'étude, Funk a creusé et cultivé les parcelles de façon à les nettoyer chacune des mauvaises herbes, à les fertiliser et à y recueillir souvent, au vif déplaisir de ses adversaires, des moissons inattendues ; là même où l’on n’est pas de son avis, on gagne à l'écouter. C'était, enfin, une tradition d’Hefele, c'était plus encore une nécessité du xixe siècle qu’une place privilégiée fût faite dans l'œuvre de Funk à l’histoire du christianisme primitif. Funk, en effet, ne s’est désintéressé ni du moyen âge ni des temps modernes ; il en a parlé par occasion avec compétence et utilité. Mais les temps modernes et le moyen âge ne lui ont fourni que la matière d’intéressantes digressions. A deux pas personnellement de Baur et de l'école hégélienne de Tubingue, en présence de leurs efforts communs pour défigurer le premier âge chrétien, Funk s’est porté principalement à la défense des points attaqués, et s’est employé sans relâche à rendre au berceau du christianisme son vrai caractère et sa vraie physionomie. On peut bien dire qu’il était dans l’antiquité chrétienne comme chez lui et qu’ailleurs il était comme en visite.

llistorisches Jahrbuch, 1907, t. xxviii, p. 654-6518 ; Ilocliland, 1907, t. iv, p. 107-109 ; Theologische Quartalschrift, 1908, t. xc, p. 95-137 ; Ehrhard, Die altchristliche Litteralar, I re partie, passim, Fribourg, 1900 ; P. Godet, F. X. Funk, dans la Revue du clergé français, 1908, t. LVI, p. 129 sq.

P. Godet.

    1. FYOT DE VAUGIMOIS##


FYOT DE VAUGIMOIS, Claude fils d’AnselmeBernard Fyot de Vaugimois, seigneur de Taroiseau, président aux requêtes du parlement de Bourgogne, et d’Anne -Philippine "Valon de Mineure, naquit à Dijon, le 31 août 1689, sur la paroisse de Saint-Médard et Saint-Étienne. Entré au séminaire Saint-Sulpice le 26 octobre 1705, il y suivit ainsi qu’en Sorbonne

le cours régulier des éludes de théologie et fut licencié le 29 février 1716. Il ne prit le bonnet de docteur que le 22 septembre 1718. Durant ses études, le 11 mai 1712, il avait été nommé abbé de Notre-Dame du Tronchet, au diocèse de Dol en Bretagne. Admis dans la Compagnie de Saint-Sulpice en 1716, il avait été envoyé au mois de juillet au séminaire SaintIrénée de Lyon, où, après avoir enseigné pendant quatre ans et demi la théologie, il fut demandé par l’archevêque, François de Neuville, à M. Lesehassier pour remplacer M. Rigoley, décédé le. Il février 1721. Nommé, le 4 mars suivant, supérieur du séminaire, il le gouverna avec une piété très éclairée jusqu'à sa mort, le 15 novembre 1758. Pour l’instruction des prêtres, il avait composé les ouvrages suivants : 1° Entreliens abrège : avec N.-S. J.-C. avant et après la sainte messe pour les prêtres ; avec quelques senlimens de piétésur l’excellence et la sainteté de leur ministère et l’explication des cérémonies du saint sacrifice, par un prêtre du clergé, in-12, Lyon, 1721 ; en 1726 fut ajoutée une seconde partie, in-12. Le même ouvrage augmenté de trois autres parties, c’est-à-dire de préparations et actions de grâces tirées des épîtres et évangiles de tous les dimanches de l’année, des préparations et actions de grâces pour les principales solennités de l’année, et pour les fériés de carême, parut en 4 in-12, à Lyon, en 1729, etaveedes corrections et additions en 1740 et en 1746. En 1843, Mgr Dévie, évêque de Belley, qui appréciait beaucoup cet ouvrage, en donna une nouvelle édition en 2 in-12. 2° Manuel qui comprend différentes méthodes pour entendre la sainte messe, pour la confession et la communion avec des effusions en forme de prières pour la visile du saint-sacrement, in-12, Lyon, 1731. La 7e édition parut en 1757 ; 3° Catéchisme, instructions et prières pour le jubilé de l'église primaliale de Saint-Jean de Lyon pour l’année 1734. A cause de la concurrence de la fêle du très saint-sacrement avec celle de la Nativité de saint Jean-Baptiste, patron de la dite église, in-12, Lyon, 1734 ; Après les instructions sur les indulgences en général, ce volume traite spécialement de l’indulgence particulière à l'église SaintJean de Lyon pour l’année 1734. 4° La dévotion aux saints anges, réduite en médiledions où il est traité de ce qui regarde ces esprits célestes avec une méthode pour entendre la messe en union de ces bienheureux esprits, in-12, Lyon, 1738 ; 5° Avis importons sur la pratique cl l’administration du sacrement de pénitence pour l’utilité des confesseurs et pénitents, in-12, Bruxelles, 1738. On lui doit encore quelques autres ouvrages de piété, en particulier, les Prières et pratiques du séminaire de saint Jrénée de Lyon, à la suite duquel dans la 2e édition de 1739 il ajouta : Examen de conscience pour les ecclésiastiques pour servir à leur confession générale ou seulement annuelle et leur remettre devant les yeux le détail des devoirs de leur état.

Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, 1742, t. i, p. 235-236 ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, Paris, 1900, t. I, p. 312-325 ; Noies historiques sur le séminaire de Lyon, 2e fascicule, Lyon, 1882, p. 129-195. Ces deux derniers ouvrages corrigent avec raison les erreurs des écrits suivants : le Dictionnaire de Mor^ri, édition de l’abbé Gouget (1749), et le Dictionnaire des sciences ecclésiastiques de Richard, qui confondent notre auteur avec son grand-oncle Claude Fyot de la Marche, abbé de SaintÉtienne de Dijon ; Chaudon et Feller qui marquent sa mort en 1759, et la Biographie universelle de Michaud, comme la Nouvelle biographie générale de Hœfer qui le font mourir vers 1750 ; le Gallia christiana, Hauréau, t. xiv, col. 1079, qui termine sa notice par ces mots : obiil anno 17 53.

E. Levesque.