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GENTILINI — GEOFFROY DE CORNOUAILLES


en 1814, Gentili se hâta de se réunir à ses frères et devint supérieur de la maison professe à Naples. Il mourut le 16 décembre 1816 à Rome, où il donnait des leçons d’Écriture sainte dans l’église du Gesù.

Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. iii, col. 1327-1330 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 234 ; t. v, col. 618, 633, 634.

P. Bernard.

    1. GENTILLET Innocent##


GENTILLET Innocent, jurisconsulte protestant, est né à Vienne, dans le Dauphiné, durant la première moitié du xvie siècle. Il fut d’abord conseiller à la chambre de Grenoble ; puis, il se réfugia, à Genève, où il remplit les fonctions d’avocat. Après 1576, il fut mis à la tête de la cour de Die ; il devint ensuite président du parlement de Grenoble. Un édit de 1585 lui enleva cette charge, et il dut s’expatrier de nouveau. On ignore la date exacte de sa mort, qui survint vers 1595. Parmi ses ouvrages, nous signalerons : 1° Apologia pro christianis Gallis religionis evangelicæ seu reformatée, dédiée au roi de Navarre, le 15 février 1578 ; 2e édit., Genève, 1588 ; trad. franc., 1584, 1588 ; 2° Discours sur les moyens de bien gouverner et maintenir en paix un royaume ou autre principauté, divisez en trois parties : à savoir, du conseil, de la religion et de la police, que doit tenir un prince : contre Nicolas Machiavel, publiés sous le voile de l’anonyme, in-8°, Lausanne, 1576 ; trad. latine, 1577 ; la traduction allemande, faite par G. Nigrinus et publiée en 1580, nomme Gentillet comme l’auteur ; les textes français et latin furent condamnés par l’Index sous Clément VIII par décrets du 9 septembre et du 18 novembre 1605, comme anonymes, quoique le nom de l’auteur fût connu et pour cette raison que l’ouvrage, apparemment écrit contre Machiavel, lui était réellement favorable ; la 2e édition de la version allemande, parue en 1632, avait pour titre : Anti-Machiavel, ainsi que l’édition latine de 1630, cf. H. Reush, Der Index der verbotenen Bûcher, Bonn, 1883, t. i, p. 388 ; 3° Le bureau du concile de Trente, auquel est montre qu’en plusieurs points iceluy concile est contraire aux anciens conciles et à l’autorité du roi, in-8°, Genève, 1586 ; trad. latine, in-8°, Genève, 1586, sous ce titre : Examen concilii tridenlini, etc. ; 2e édit., in-8°, Amberg, 1615, sous cet autre titre : Concilii tridentini historica relalio et nullitas solide et ex fundamentis demonstrala ; trad. allemande, Bâle, 1587. On lui a attribué des livres écrits contre l’Église catholique sous des pseudonymes ; mais ils ne sont pas de lui.

Sénelier, Histoire littéraire de Genève, t. ii, p. 116 ; Haag, La France protestante ; Biographie universelle, t. lxv, p. 236-237 ; Nouvelle biographie générale, t. xix, col. 948950 ; Feller, Dictionnaire historique, Paris, 1848, t. iv, p. 76 ; Bealencyclopudie fiïr protestantische Théologie und Kirche, Leipzig", 1899, t. vi, p. 520.

E. Mangenot.

    1. GEOFFROY D’AUXERRE##


1. GEOFFROY D’AUXERRE, abbé cistericien, né à Auxerre, mort dans la première partie du xiiie siècle. Il était à Paris parmi les disciples d’Abélard lorsque saint Bernard y prêcha le sermon célèbre De conversione ad clericos. Geoffroy en fut si touché qu’il prit aussitôt la résolution de renoncer au monde et alla se faire religieux à Clairvaux. Il devint le secrétaire de saint Bernard et son compagnon dans de nombreux voyages. C’est ainsi qu’il assista au concile de Reims qui fut présidé par le pape Eugène III. Quelques auteurs veulent qu’il ait succédé en 1155 au B. Guerric, abbé d’Igny. Quoi qu’il en soit, Geoffroy fut élu en 1161 ou 1162 abbé de Clairvaux ; mais par suite de difficultés avec quelques-uns de ses religieux, il se démit de cette charge et se retira à Cîteaux. Il fut alors employé à diverses négociations, et, en 1170, appelé à gouverner l’abbaye de Fossa Nova dans la

campagne romaine, puis en 1176 celle de Hautecombe dans le diocèse de Genève. En 1188, il semble qu’il avait cessé d’être abbé de ce monastère. On ignore l’année de sa mort.

Son œuvre principale fut d’avoir recueilli et mis en ordre un grand nombre des lettres de saint Bernard. Il s’employa à compléter la vie du saint abbé de Clairvaux que Guillaume de Saint-Thierry et Arnaud de Bonneval avaient commencé d’écrire. P. L.. I. clxxxv, col. 301-368, et col. 523-530. Il écrivit une relation du voyage que saint Bernard fit dans le Languedoc et des miracles qu’il y opéra pour prouver qu’il était bien envoyé de Dieu pour combattre les hérétiques de ce pays. Ibid., col. 410-416. Voir t. ii, col. 749. Il composa un livre des miracles de saint Bernard en Allemagne lors de la prédication de la croisade en ce pays. Ibid., col. 395-410. On a encore de Geoffroy un sermon prêché à un des anniversaires de la mort de l’abbé de Clairvaux. Ibid., col. 573-588. Il écrivit en outre un traité contre les erreurs de Gilbert de la Porée : Libellus contra capitula Gilberli Pictavicnsis, ibid., col. 595-618, et une lettre adressée en 1188 à Henri, cardinal d’Albano, au sujet de la condamnation de l’évêque de Poitiers au concile de Reims, quarante ans plus tôt. Ibid., col. 587-596. Mentionnons encore Gaufridi abbatis declamationes de colloquio Simonis cum Jesu, ex S. Bernardi sermonibus collectæ, P. L., t. clxxxiv, col. 435-476. Baronius dans ses Annales, an. 1188, n. 28, donne une lettre de Geoffroy, écrite au cardinal Henri, évêque d’Albano, Super transsubslanlialione aquee mixlæ vino in sanguinem Christi. On attribue aussi à cet auteur un commentaire de l’oraison dominicale. P. L., t. clxxxiv, col. 617-620. On lui a restitué le Traclatus de contemptu mundi, attribué à saint Bernard. Ses Sermones in festum S. Joannis Baplislæ et in jestum sancti Martini ont été publiés par Combefis, Bibliolheca concionaloria, t. vii, p. 1470 ; t. viii, p. 480, et par Tissier, Bibliolheca Palrum cisterciensium, t. iv, p. 261. Sa Vita S. Pétri archiepiscopi Taranlasiensis est dans Surius et dans les Acta sanctorum, maii t. ii, p. 323345 ; elle a été traduite en français et en flamand. Quelques-uns de ses ouvrages sont demeurés inédits : Liber contra P. Abœlardum ; des Sermones (au nombre de dix-sept) ; Commentaria in Canticum canticorum ; Sermones in Apocalypsim. Les manuscrits sont maintenant à la bibliothèque de la ville de Troyes. Voir Catalogue général des manuscrits des bibliothèques des départements, t. il.

Wisch, Bibliolheca scriptorum S. ordinis cisterciensis, in-4°, 1656, p. 120 ; Mabillon, P. L., t. clxxxv, col. 221224 ; Oudin, Commentarius de scriptoribus ecclesiasticis, in-fol., Leipzig, 1722, t. ii, col. 1494 ; Fabricius, Bibliolheca latina mediæ œtalis, in-8°, 1858, t. iii, p. 9 ; [dom François |, Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de S. Benoit, t. i, p. 372 ; Histoire littéraire de la France, in-4 » , Paris, 1717, t. xiv, p. 430-451 ; aom Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., Paris, 1863, t. xiv, p. 491-494 ; Biographie universelle de Michaud, t. xvii, p. 114-115 ; K irchenlexikon, t. v.col. 932-933 ; Reahncyclopadie fur protestantische Théologie und Kirche, 1899, t. vii, p. 36 ; Catholic encyclopedia, New York, 1909, t. vi, p. 427 ; L. Péchenard, Histoire de l’abbaye d’Igny, Reims, 1883, p. 89-110 ; Carré, Histoire du monastère d’Igny, Reims, p. 83-103 ; Hurter, Nomenclator, 1906, t. ii, col. 203204.

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    1. GEOFFROY DE CORNOUAILLES##


2. GEOFFROY DE CORNOUAILLES, carme anglais de la première moitié du xive siècle, docteur des universités d’Oxford et de Paris, et professeur à cette dernière, fut surnommé le docteur solennel. Sa haute intelligence et sa vaste érudition lui permirent d’écrire dix questions quodlibétiques, de bons commentaires sur les livres des Sentences et sur divers traités d’Aristote. Il est cependant plus connu par son livre