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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/229

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HYPOSTATIQUE (UNION ;


Neslorium ; l, ad Valerianum ; xl, ad Acacium, P. G., t. Lxxvii, col. 47, 111, 270, 194. Sur l’emploi de -juvoc^aa et (le <s-j’jiT.z>, voir Loofs, op. cit., p. 406. Il s’est produit, pour ces différents termes, les mêmes controverses qui, dans les questions trinitaires, se produisirent autour des mots oij^orjiio ; et ôy.o.ojjio ;, tantôt rejetes, tantôt adoptés par les catholiques eux-mêmes. Sans entrer dans le vif des controverses qu’ils suscitèrent, il fallait indiquer sommairement leur existence et leur emploi, en vue de l’intelligence des formules qui précédèrent, dans l’histoire du dogme de l’union hypostatique, la fixation définitive de la terminologie catholique.

II. RÉVÉLATION DU DOGME DE l’uNIOX HYPOSTA-TIQUE. — Le VI" concile oecuménique affirme que l’unité de Jésus-Christ nous a été enseignée par les anciens prophètes, par Jésus-Christ lui-même, et aussi dans le symbole des saints Pères, organe de la tradition dans l’Église. La révélation du dogme de l’union hypostatique a donc ses racines dans les prophéties messianiques et dans les affirmations du Nouveau Testament. 1° Ancien Testament.

 Une double série de textes

atteste la réalité, en Jésus-Christ, de la nature divine et de la nature humaine. Voir Jésus-Christ. Or, la pleine signilication de la plupart des textes messianiques exige que l’humanité et la divinité soient rapportées au même sujet. Jésus, en qui se sont réalisées toutes les promesses relatives au Fils de Dieu fait homme. Implicitement se trouve donc affirmée l’union substantielle des deux natures en la personne unique de Jésus-Christ.

Lerédempteurdumonde naîtra delafemme, Gen., III. 5, de la race des patriarches, par qui la bénédiction viendra aux nations de la terre, Gen., xviii, 18 ; xxii, 18 ; XXVI, 5 ; xxviii, 14 ; xlix, 10 ; cf. Num. xxiv, 9 ; Deut., XVIII, 18 ; Is., xi, 11 ; Daniel, vii, 13, 14. Il sera donc un homme, le fils de l’homme, ibid. ; il naîtra à Bethléem, Mich., v, 1, d’une vierge, Is., vii, 14, et les souffrances qu’il endurera ne nous laissent aucun doute sur la réalité de sa nature humaine et passible ; il s’offrira spontanément en holocauste, Ps. xxxix, 7, 8 ; sera trahi, Ps. xl, 10 ; couvert d’opprobres, abreuvé de fiel et de vinaigre, Ps. lxviii, 22 ; persécuté, crucifié, Ps. XXI, 17, 18 ; mis au tombeau, mais sans être sujet à la corruption, Ps. xv, 10 ; cf. Is., Lm, en entier. Mais cet homme est en même temps le Fils de Dieu. Isaïe lui reconnaît des attributs et lui applique des noms de la divinité ; le ps. ii, 2-7, parle directement de sa filiation divine, voir Fils de Dieu, t. v, col. 2360 ; plusieurs autres textes semblent prophétiser une incarnation divine, Baruch, ii, 38 ; Michée, v, 2-4 ; Zacharie, XI, 4-17 ; Malachie, ni-iv. Voir Fils de Dieu, col. 23642366.

Nouveau Testament.

1. Révélation implicite. —

La même série double de textes juxtaposés, rapportant au même sujet, Jésus-Christ, l’humanité et la divinité, peut être relevée dans le Nouveau Testament. Le relevé complet en sera fait à l’art. Jésus-Christ. Les références utiles ont été déjà rapportées d’ailleurs, en majeure partie, à l’art. Fils de Dieu, col. 2388-2407. Du reste, les témoignages du Christ et des apôtres, avec leurs preuves irréfragables : prophéties réalisées en Jésus-Christ, miracles accomplis par le Sauveur, résurrection de Jésus lui-même, réalisation dans l’Église des promesses de l’Esprit-Saint, obligent, même au simple point de vue rationnel et apologétique, à conclure à la crédibilité de la divinité en Jésus-Christ. Voir Jésus-Christ, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, de M. d’Alès, t. ii, col. 1288-1538. Méconnaître la divinité de Notre-Seigneur, c’est faire violence au textemême del’Évangile. Quant à l’humanité du Sauveur, toute l’histoire évangélique en atteste la vérité, non seulement quant au corps

ou au corps animé, mais quant au composé humain tout entier, y compris l’àme rationnelle et intellective. Voir Jésus-Chkist. Ici, le théologien a moins à rappeler ces deux aspects fondamentaux du dogme derincarnation qu’à montrer, en rapprochant les textes, que c’est pien le même Jésus-Christ, qui, se manifestant comme Dieu, est apparu comme homme, avec toutes les prérogatives de l’iiumanité, et d’expliquer comment ces textes deviennent inintelligibles et perdent leur signification véritable dès qu’on ne les rapporte plus à un sujet unique, toujours identique à lui-même et dans lequel les deux natures, substantiellement unies, demeurent cependant sans confusion comme sans séparation.

Un double procédé s’offre à lui pour parfaire cette démonstration : procédé direct et procédé indirect. Le procédé direct consiste à démontrer que, du rapprochement des textes, ressort clairement l’unité substantielle du sujet, Jésus-Christ, nonobstant les deux natures qui la constituent ou plutôt grâce à l’union même qui fait coexister ces deux natures en une seule personne. Cette démonstration directe repose d’abord sur une argumentation de portée très générale, telle que l’esquisse le cardinal FranzeUn, De Verbo incarnato, Rome, 1874, th. xvi : « Les deux séries de textes révélés, concernant l’humanité et la divinité, ne se rapportent pas, l’une à un sujet, l’autre à un autre sujet ; mais toutes deux se réfèrent à un seul et même sujet, Jésus de Nazareth. C’est donc un dogme très certainement révélé, que Dieu le Verbe est aussi un homme véritable, Jésus, qui a été conçu, est né de la Vierge, a vécu avec les juifs, a souffert, est mort ; que cet homme Jésus est le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu lui-même, créateur du ciel et de la terre », p. 130. Et le savant théologien note que les Évangiles et les écrits apostoliques sont remplis de textes pleinement démonstratifs de cette unité. Chaque fois qu’il est question du Christ, on en parle à la fois comme d’un Dieu et comme d’un homme, soit expressément, soit équivalemment, en raison de ses attributs et de ses œuvres, ou encore en raison du culte qu’on proclame lui être dû ou du souverain domaine qu’on lui reconnaît sur toutes les créatures. N’est-ce pas d’ailleurs le but de toute la révélation chrétienne de proposer Jésus-Christ, vrai homme, comme Fils de Dieu et vrai Dieu, et d’amener toutes les nations à s’incliner devant l’humanité sainte du Sauveur, instrument de la rédemption ?

Ce n’est pas le lieu d’exposer ici tous les textes où ce rapprochement peut être fait. Ce serait empiéter sur le sujet de l’art. Jésus-Chpust. Notons toutefois que l’union hjT)ostatique est implicitement affirmée chaque fois que la sainte Écriture attribue à Dieu les actions et les passions de la nature humaine, et, vice versa, à l’homme, les attributs ou les actions divins, comme lui appartenant en propre, ou encore chaque fois que, dans le Christ, on aiïînne une double nature avec la communication des idiomes, voir Idiomes (Communication des) : a) attribution à Dieu des actions et des passions de la nature humaine : naissance temporelle selon la chair, Rom., i, 3 ; ix, 5 ; Gal., m, 16 ; IV, 4 ; vie humaine et sensible, l Joa., i, 1, 2 : Rom., v, 15 ; I Cor., xv, 21, 47 ; Phil., ii, 8 ; ITim., ii, 5 ; corps physique, Col., i, 22 ; Eph., ii, 14 ; Rom., viii, 3 ; souffrances et mort, I Joa., ni, 16 ; Rom., viii, 32 ; Act., III, 15 ; XX, 28 ; b) attribution au fils de l’homme, à Jésus-Christ, des propriétés divines : éternité, Joa., vm, 58 ; Heb., xiii, 8 ; cf. Col., i, 17 ; la préexistence du Christ étant clairement manifestée par sa venue en ce inonde, ITim., i, 15 ; iii, 13 ; Jésus étant le premter-né de toutes créatures. Col., i, 15 ; Rom., ^^II, 29 ; puissance et autorité divines, Joa., x, 28 sq. ; cf. v, 17-21 ; XIV, 10, 11 ; Gal., i. 1 ; I Cor., i, 3 ; II Cor., i, 2-6 (la