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HYPOSTATIQUE (UNION’546
des deux natures dans l’état d’abaissement. Enfin, à l’état d’exaltation correspond le genre majestatique, aj/f, ; j.a- : rLov, contenant les propositions « par lesquelles la nature humaine est élevée jusqu’à la divinité », quibus hiimana natura attribuiis divinis effcrtur. Il s’agit ici, contrairement à l’opinion de Hase, de Klein, de la nature humaine concrètement considérée, c’est-à-dire de la nature humaine en tant qu’hypostatiquement unie à Dieu. Il est évidemment question de la nature humaine et de son union personnelle dans les passages de la sainte Écriture qui sont cités en faveur de ce genre, Joa., iii, 13 ; v, 27 ; JMatth., xxviii, 18, 20 ; Rom., ix, 5 ; Phil., ii, 10, et dans les passages de la Formule de concorde qui s’y rapportent, part. II, viii, 53, 64, p. 774, 778. Quels attri-Inits divins ont été conférés ainsi à la nature humaine ? Les théologiens luthériens affirment que seuls les attributs actifs, se rapportant aux opérations de Dieu dans ce monde, attributa Iranseunlia seu operativa, ont été directement et immédiatement communiqués à la nature humaine ; tandis que les attributs passifs, se rapportant à la vie intime de Dieu, a//r ! ôuto i/nmanenlia seu quiescentia, ne sont communiqués à la nature humaine que médiatement, grâce aux attributs actifs. Ce dernier point est contesté par Hase, Hutlerus redivivus, Leipzig, 1839, p. 232, n. 12. Parmi les attributs divins que l’état de glorification communique à la nature humaine, les luthériens insistent surtout (en raison du dogme de la cène) sur l’omniprésence du corps du Christ (ubiquité), omniprésence substanlielle, non pas extensive, mais opérative, en vertu de laquelle le Christ est avec nous, agit et opère en nous, même quant à sa nature corporelle et charnelle. Cf. Formula concordiæ, part. H, ^^IT, n. 76 sq., p. 788 sq.’C’est la troisième des présences possibles qu’assigne le dogme luthérien au corps du Christ : la première étant la présence corporelle, selon laquelle cum in his terris corporaliter conversarctur, cum certo loco secundum quantitatem suam circumsciiberetur ; la seconde étant une présence spirituelle, selon laquelle alicubi esse potest, ut loco non circumscribatur, sed per omnt’.s creaturas penctrct, pro liberrima sua voluntate, à l’exemple de la vue qui pénètre l’air, l’eau, la lumière ou du son que n’arrêtent l’eau, ni l’air, ni même une barrière solide ; la troisième, enfin, étant une présence divine et céleste, en raison de l’union personnelle avec Dieu, présence selon laquelle, d’une manière mystérieuse et incompréhensible, le corps du Christ est partout où Dieu se trouve. Cette présence est un article de foi, qu’il ne convient pas de démontrer positivement, mais contre lequel il est impossible d’apporter un argument péremptoire. Cf. Formula concordiæ, part. II, vii, n. 90-102, p. 752-754.
2. Critique.
Les controversistes catholiques ont réfuté cette doctrine, soit en montrant la fragilité de ses fondements, soit en lui opposant les arguments de la tradition, soit enfin en montrant les conséquences désastreuses que l’on en doit logiquement tirer par rapport au dogme de l’unité personnelle de Jésus-Christ, dogme que prétendent cependant garder les luthériens. Cf. /-’orwu/a concorrfiæ, part. ii, viii, en entier. — a) Fragilité des fondements de la doctrine luthérienne. — Tout (l’abord, les fondements scripturaires sont sans valeur relativement h la démonstration qu’on en veut tirer. Luther étale sa théorie surMatth., XXII, 44 ; Ps. r.ix, 1 ; Hoin., viii, 31 : Col., iii, 1 ; Heb., I, 13 ; cf. Defensio verborum Christi, t. xxiii, p. 133 sq. ; ces textes rappellent que l’humanité du Christ siège à la droite du Père. Or, conclut Luther, la droite du Père est partout ; donc, l’humanité du Christ est aussi partout présente. Bellarmin, f)e Christo, I. III, c. xv, après avoir rappelé les significations différentes attribuéi’s par les Pères à cette expression, la droitede Dieu, s’attache à montrer que le sens le plus communément reçu, à savoir que le Christ règne avec la même gloire et la même puissance que son Père, ne comporte pas la communication à la nature humaine comme telle de l’ubiquité divine : « Cette prérogative de siéger à la droite du Père n’a pas été conférée à l’humanité du Christ prise en elle-même, mais unie à la personne du Verbe ; la nature humaine n’est pas, en tant que telle, assise à la droite de Dieu, mais elle est l’humanité de cette personne qui est assise à la droite de Dieu, s Cf. Bécan, op. cit., n. 35-37. Les autres arguments scripturaires invoqués par les ubiquitaires ne sont l)as plus probants. Eph., iv, 10, ne signifie nullement que l’humanité du Christ, après l’ascension, doive remplir tous les espaces, ascendit… ut implcrct omnia, il s’agit du règne universel du Christ glorifié. Cf. Bécan, op. cit., n. 33, 34. La promesse du Christ d’être présent au milieu de ses fidèles, Matth., xviii, 20 ; xxviii, 20, ne concerne pas la présence de son humanité, mais l’influence sanctifiante et surnaturelle de sa grâce, conférée aux âmes des fidèles, Ibid., n. 38 ; Th. Raynaud, op. cit., n. 224. Pour la réfutation plus complète des arguments scripturaires, voir Bellarmin, op. cit., c. xv et XVI.
Les arguments d’autorité, apportés principalement par Brenz, n’ont pas plus de valeur ; ni les Pères, S. Jean Chrysostome, In Epist. ad Heb., homil. xvii, n. 1, P. G., t. Lxiii, col. 128 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Epist., I, ad Succensum, P. G., t. lxxvii, col. 236 ; S. Ambroise, In Lucam, t. VII, n. 82, P. L., t. xv, col. 1720 ; S. Jérôme ; Epist., lix, ad Marccllam, n. 5, P. L., t. XXII, col. 588 ; S. Augustin, Serm., ccxav, c. IX, P. L., t. XXXVIII, col. 1311 ; S. Gélase, De duabus naturis in Cliristo advcrsus Eutyclicm et Nestorium, Thiel, Epistolæ romanorum pontificum genuinæ t. i ; cf. Bellarmin, op.c17., c. XVIII ; ni Pierre Lombard, SenL, t. III, dist. XXII ; ni saint Bonaventurc, In IV Sent., 1. Ill.dist. XXII, q.ii ; ni saint Thomas, Sum. theol., II la, q. LU, a. 8 ; cf. Bellarmin, op. cit., c. xix, n’ont admis le fait de la conununication de l’ubiquité divine au corps du Christ : ils la lui refusent au contraire expressément. Voir plus loin. Brenz abuse de certaines expressions en les tirant à lui, et il en méconnaît le véritable sens. Enfin, le raisonnement lui-même pèche chez les luthériens partisans de l’ubiquisme. L’union hypostatique est bien le fondement de la communication des idiomes ; mais cette communication doit être entendue comme l’exigent la foi et la’raison ». Cette communication n’est pas réelle entre les deux natures, comme si la divinité était devenue l)assible, et l’humanité toute-puissante ; elle n’est pas non plus verbale ; elle est réelle, mais seulement à l’égard de la persoime en qui subsistent les deux natures. .. D’après saint Jean Damascènc, De fide orthodoxa, t. III, c. IV, P. G., t. xciv, col. 998, nous disons qu’il y a communication des idiomes parce que les propriétés de chaque nature s’a]>pliquent justement à la personne qui leur est commune, et partant aux deux natures prises au sens concret, puisque le nom concret signifie la personne… » La communication des idiomes, voir ce mot, ne comporte pas la communication réelle des propriétés d’eue nature à l’autre nature : « Si vraiment et réellement les prol )riétés d’une nature étaient communiquées à l’autre, elles ne seraient plus distinctes et non confondues. Comment seraient-elles distinctes si la nature humaine a les propriétés divines, et la nature divine les propriétés humaines ?.Si les attributs de chaque nature sont communiqués à l’autre, ce ne sont plus des propriétés, mais des qualités communes… ; les pro))riétés des deux natures sont souvent incomjjatibles, connue être créé et incréé, fini et infini ; si donc la nature divine prend les propriétés de la nature
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