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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/331

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IDOLATRIE, IDOLE


Nergal, menlionné dans les inscriptions des monarques assyriens comme le dieu de la chasse et de la guerre. Cf. E. Pannier, Scrgal, dans le Dictionnaire de la Bible, t. IV, col. 1603. Les hommes d’Emath firent Asinia, dont ridenlification avec le dieu phénicien Esmoun présente des probabilités, mais non une certitude. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 50 édit., t. IV, p. 174 ; Eb. Schrader, op. cit., t. I, p. 95. Les Hévéens (qu’il ne faut pas confondre, malgré la similitude de nom, avec la peuplade de Palestine mentionnée au Deut., 11, 23, et dans Jos., xni, 4), habitants de la ville de Avah, firent Nebahaz et Tharthac. Le premier de ces noms a très probablement été corrompu. En tout cas, l’une et l’autre divinité sont à peu près inconnues et l’on n’en trouve pas trace dans les documents cunéiformes. Les représentations que les rabbins ont faites, sous des formes d’animaux, de plusieurs de ces divinités inconnues, ou incertainement identifiées, ne reposent sur aucun fondement sérieux. Les deux idoles faites par les habitants de Sépharvaïm, Adramélech et Anamélech sont mieux identifiées. Adramélech est Adar-mélek, dieu souvent nommé dans les inscriptions assyriennes. Adar est certainement un dieu solaire, dans le genre du Baal-Moloch de Chaanan et de Phénicie. Le texte des Rois indique d’ailleurs expressément les sacrifices humains en son honneur. Anamélech n’est pas identifiée avec la même certitude. Certains considèrent cette divinité comme étant la déesse Anounit, cf. Pannier, Anamélech, op. cit., t. i, col. 536 ; d’autres croient, cf. Eb. Schrader, op. cit., 1. 1, p. 61, que Anamélech n’est autre que le dieu Anu, démiurge, qu’il faudrait identifier avec Oannès, divinité mi-homme mi-poisson. M. Vigouroux, Bible polyglotte, t. 11, p. 851, semble se rallier à cette hypothèse, que combat M. Pannier, loc. cit. Pour la documentation, voir Pannier, art. cit. ; F. Zorell, Lexicon biblicum, t. i, col. 240-241. Très probablement et en toute hypothèse, Anamélech était une divinité solaire ; on lui ofïrait des sacrifices humains, comme à Moloch. — d) Parmi les divinités babyloniennes ou assyriennes mentionnées dans la Bible, il faut encore mentionner le dieu Remmon, dont il a déjà été question à propos du symboUsme des veaux d’or de Béthel, voir col. 628. Cette divinité est mentionnée à propos de Naaman. IV Reg., v, 18. C’est le dieu assyrien du tonnerre, Rammân. Sur le rapprochement de Remmon et de rlmmôn, grenade (rapprochement sans fondement), on consultera les bibUographies des articles spéciaux, Dictionnaire de la Bible, t. v, col. 1037 ; Hagen, Lexicon biblicum, t. iii, col. 752. Mentionnons aussi le dieu Nesroch, dieu adoré par Sennachérib et dans le temple duquel ce roi fut tué par ses fils Adrammélech et Nergal-saréser. IV Reg., xix, 37. Sur son identification, on ne peut apporter que des conjectures. Cf. Pannier, Dictionnaire de la Bible, t. iv, col. 1608. Avec une certaine probabilité, mentionnons encore, dans Amos, v, 26, texte hébreu, la divinité Kiyyoûn, Kaivan, d’où Rempham ; cf. Act., vii, 43 ; et OsiriSjCf. Is., x, 4. — e> La déesse persane N’anée est nommée au IP livre des Macchabées, i, 13-16. C’est dans son temple que le roi Antiochus III fut massacré. C’est de ce temple probablement qu’il est question dans I Mac, VI, 1-4 ; II Mac, ix, 1-2. Mais cette déesse doit vraisemblablement être identifiée avec la déesse babylonienne Na-na-a, ou Na-na-nai, adorée à Arach. Pour la discussion de cette identification et les références, voir Hagen, op. cit., t. iii, col. 339.

Chaque nom propre nécessiterait une bibliographie complète. Dans l’impossibilité de dresser pareille bibliographie que l’on trouvera d’ailleurs à la suite des monographies spéciales du Dictionnaire de la Bible ou encore du Lfxicon biblicum du P. Hagen, on devra se contenter ici

d’indiquer les ouTages généraux où l’histoire de l’idolatrie dans Israël est retracée ou bien trouve un éclaircissement.

P. Scholz. Gôlzendiensl imd Zauberwesen bei den allen Ilebràern, Batisbonnc, 1877 ; J. Selden, De diis Syris, syntagmula duo, dans Opéra omnia, Londres, 1726 ; G. J. oss.s, De origine ac progressa idololalriæ, Francfort, 1668 ; Fr. Bætligen, Beilràge zur semit. Beligionsgescliichie. Berlin, 1888, spécialement c. 11, Isræls Verhàllnis zum Polyllieisnius ; F. E. Kônig, Die Ilautprobleme der allisrælitisclien Religionsgeschiclite gegeniiber den Entwickelungsllieorikern, Leipzig, 1884 ; Geschichte der alttestamentlichen Religion kritisch dargestelli, Gutersloh. 1912 ; J. Bobertson, The early religion of Israël, as set forlh by biblical writers and by modem critical historiars, Edimbourg, 1892 ; Smith-Stûbe, Die Religion der Semiten, Fribourg-en-Brisgau, 1899 ; card. Mêignan, Les propMtes d’Israël et quatre sièclex de lutte contre l’idolâtrie, Paris, 1892 ; Zapletal, Der Tolemismuf und die Religion Isræls, Fribourg-en-Brisgau, 1901 ; Buddc, Die Religion des Volkes Israël bis zur Verbannung, Giessen, 1905 ; Lagrange, Études sur les religions sémitiques. Paris, 1905 ; Le règne de Dieu dans l’Ancien Testament. Revue biblique, 1908 ; Marti, Die Religion des alten Testaments unter den Religionem des vorderen Orients, Tubingue, 1906 ; Jeremias, Das alte Testament im Lichle des alten Orients, Leipzig, 1906 ; Bæntsch. Altorienlaliscber und Isrælitiscber Monotheismus, Tubingue, 1906 ; Lemonnyer, Le culte des dieux étrangers en Israël, dans la Revue des sciences philosophiques el théologiques, 1910, 1912 ; A. Dufourcq, Histoire comparée des religions païennes et de la religion /uiue, Paris. 1908 ; Dhorme, Lareligion assyro-babylonienne, Paris, 1910 ; Kortleitner. De Hebrœorum anie exilium Babylonicum monotheismo. Inspruck, 1910 ; L. Desnoyers, La religion de Yahwé et l’occupation de Canaan, dans Bulletin de littérature ecclésiastique, février 1912 ; J. Touzard, La religion d’Israël, dans Où en est l’histoire des religions ? Paris, 1911, t. 11 ; Kikel, Lareligion d’Israël, dans Christus, Paris, 1913 : J.Vandervorst, Israël et l’ancien Orient, Bruxelles, 1915.

Dans le sens évolutionniste : J. Wellhausen, Geschichte Israël. 5’édit., Berlin, 1878 ; rééditée sous le titre de Prolegomena zur Geschichte Isræls, 5e édit., Berlin, 1899 ; Abriss der Geschichte Isræls und Judas, dans Skizzen und Vorarbeiten. 3= fasc, Berlin, 1884 ; Israêlitische und jiidische Geschirhte, 4’édit., Berlin, 1901 ; A. Kuenen, De godsdienst van Israël tôt den ondergang van den joodschen staat, Harlem. 1869-1870 ; du même auteur, les Bidragen tût de geschieænis van den Israël, godsdienst, dans différents volumes de la Theolog. tijdschrift, et Volksgodsdienst en Weraldgod.< ; dient (Hibbert Lectures, 1882) ; Jaliwe und Moloch, Leipzig, 1874 ; Studien zur semitischen Religionsgeschichle, Leipzig, 1876, t. I ; Goblet d’Alviella, Les origines— j de l’idolâtrie, Paiis, 1885 ; Guyau, L’irr^Zigion de J’ayenir, Paris, 1886 ; R. Smend, Lehrbuch der alttestamentlichen Religionsgeschichte, 2’édit., Fribourg-en-Brisgau, 1899 ; G. NVildeboer, Jahvedienst und Volksreligion in Israël, Fribourgen-Brisgau, 1899 ; Goldscher, Der iV/i/f/ius 6ei der Hebràern^ 1876 ; Loisy, La religion d’Israël, Ceffonds, 1908 ; R. Kittel, Geschichte des Volkes Israël, 2’édit.. Gotha, 1912, t. i, p. 188-218 ; 1909, 1. 11, pass im.-Winckler, Geschichte Isræls in EinzeldarsteUung, Leipzig, 1895, t. i ; 1900, t. II.

Consulter, pour plus de renseignements, et sur des points plus particuliers, les bibliographies dressées par M. Touzard, op. cit. ; Nikel, op. cit. ; Dufourcq, op. cit. ; Chantepie de La Saussaye, Manuel d’histoire des religions, trad. franc., Paris, 1904, c. viii, et V. P. Paterson, art. Idolatry, dans A dictionary 0/ Ihe Bible de Ilastings, t. n.

IV. L’iDOLATmE ET LA RELIGION CHRÉTIENNE.

L’enseignement des apôtres.

La doctrine monothéiste

est incontestée aussi bien chez les Juifs convertis à l’Évangile que chez les gentils amenés à la foi du Christ. Cf. Schiirer, Geschichte des jiidisclien Volkes im Zcitaller Jesu Clirisli, Leipzig, 1909 ; Felten, Neutestamentliclie Zcitgeschichte odcr Judentum und Heidentum zur Zcit Cliristi und der Apos/eZ, Ratisbonne, 1910 ; J. B. Frej% L’angclologie juive au temps de J.-C, dans la Revue des sciences philosophiques cl théologiques, 1911. Quand les apôtres abordent le sujet de l’idolâtrie, c’est donc moins pour prémunir les fidèles contre des chutes formelles dans le péché d’idolâtrie, que pour les mettre en garde contre une participa-