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IMAGES (CULTE DES]


saint Théodore Studite, a pu dire : El yàp avGpcoTroçxal etxovîCsfai â7)Xov6Ti-… si Se oùx e’ixoviî^ETai oùx àvOpoiTCOç— àXKà. (icaapxoç— xal oôttcù t^xe XpiOTÔç. EpisL, i. II, epist. XXI, P. G., t. xcix, col. 1184, et encore plus énergiquement : XptaTÔç où Xpiaxoç, ei y.-}] èvYpîiçotTO. Epist., t. II, epist. xxxvii, col. 1225. Contre Taccusation de monophysisme que, par une inconséquence piquante, les iconomaques adressent aux iconophiles, le concile proclame encore la distinction des natures en Jésus-Christ avec leurs propriétés respectives de « circonscription » et d’à incirconscriptibilité » et, par suite, la légitimité de l’image qui reproduit le Sauveur selon celle de ses deux natures qui est circonscrite. « C’est selon la nature dans laquelle il a été vu que les chrétiens ont appris à peindre son image, et non selon celle en laquelle il est invisible, car elle est incirconscriptible. Le Christ étant peint selon son humanité, il est clair que… les chrétiens confessent que l’image qu’ils voient ne ressemble au prototype que par le nom et non par la nature. Ce sont eux qui, devenus insensés, disent qu’il n’y a aucune différence entre l’image et le prototype et jugent qu’en des natures diverses il y a la même nature. Qui ne raillerait leur ignorance, ou plutôt ne pleurerait sur leur impiété ?… La nature divine est au-dessus de toute circonscription, mais la nature humaine est circonscrite et aucun de ceux qui ont l’esprit bon, en disant que la nature humaine est circonscrite, ne circonscrit par elle celle qui est incirconscriptible. Et en effet, lorsque le Seigneur, selon qu’il était honune parfait, était en Galilée, il n’était pas en Judée, et il l’affirme en disant : « Allons en Judée de nouveau ; » et quand Il parlait de Lazare à ses disciples, il leur dit : « Je me réjouis pour vous, parce que je n’étais pas là ; » mais selon qu’il est Dieu, il est en toutlieu de sadomination, demeurant de toute manière incirconscriptible. Comment donc, par des paroles vaines et futiles et donnant libre cours à leur langue intempérante, disent-ils que le peintre a circonscrit, comme il a plu à sa folie, la divinité incirconscriptible par la circonscription de la chair ? Si, quand il était couché et enveloppé de langes dans retable, la nature de sa divinité a été circonscrite par la nature de son humanité ; et pareillement, si, sur Ja croix, la nature de sa divinité a été circonscrite par la nature de son humanité : alors aussi, dans l’image <|ue l’on a tracée de son humanité, se trouve en même temps circonscrite la nature incirconscriptible de sa divinité ; mais si cela n’a pas eu lieu, ceci non plus aucunement. .Mansi, t. xiii, col. 252-25.3. Saint Théodore Studite a longuement développé la même doctrine, Anllrrhelictts, III, c. i, n. P. G., t. xcix, col. 389-420 ; HpopX /](xaTà Tiva^Tipi ; tly.ow[iàyo>ç, Pftirf., col. 477-485, et l’a condensé en des vers d’une précision remarquable : ’Qç |jièv yàp AtiXcOç, dû Trepiypaçô^’ë/ei. fJeèç yàp èaxi, 7Tav-6ç I^oÔev —r(j-ou.’Qç èvJuŒlç Si t-/)v xaO’/jjj.àç oùaîav, "Av6ptt)7 ; <ji ; èoTi, ouvOéot Y^Yp^P^P’-évoç, "Eywv àç’jp-rcoç ÔàTspov y.a.-’oùaîav, ’TrooTdoi (xtâ —re cwvT£Ost[xévoç.

Kn tant qu’il est simple, il n’a point de contours, car il est Dieu, en dehors de tout lieu. En tant qu’il a revftn une nature comme la nôtre, il est homme, et a été peint à cause de ses parties ; ayant sans mélange chacune des deux natures, il n’est constitué que d’une seule personne. »

Et aussi : ’O XpiOT’ji ; ln-<. —rr, ÏP » -9n SeSeiyiJ.Évoç, ’Exel PpoT^ç rréçr^vEv, ojv (-iebç (pûaei.’0 HT) yàp aÛTciç 7 : po<ïp)i ;  : siv aùx^v OéXwv av : aaixaToj3â>ç owixaToOoOat TipoaXÉyei.

Le Christ est montré par la peinture, puisqu’il est

apparu mortel, demeurant Dieu par nature. Celui qui ne veut pas le regarder ainsi professe par là qu’il ne s’est incarné qu’en apparence. » P. G., t. xax, col. 1792, 1793. De telles gens, dit-il ailleurs, sont des àpvsatxpiCTTOi, par là même qu’ils renient son image. Epist., . II, epist. cav, P. G., t. xcix, col. 1621.

2. Objections des réformateurs.

a) Comme leurs devanciers, ils en ont appelé à l’Écriture et aux Pères. Les observations faites plus haut à ce sujet leur sont pareillement applicables. Mais de plus, ils ont cherché si quelque concile ne s’était point prononcé contre l’emploi des images. En dehors des conciles iconoclastes de Léon l’Isaurien (726) et de Constantin Copronynie (753), que certains ont eu l’impudeur d’opposer, Centuriatcurs de Magdebourg, 8* centurie, les protestants ont généralement invoque le concile de Francfort (794) et surtout le concile d’Elvire (305 ou 306). Le 2° canon du concile de Francfort ne s’occupe que du culte et nous avons vu ce qu’il en faut penser. Nous n’y reviendrons plus. Le 36= canon du concile d’Elvire porte sur l’usage même : Placuit picluras inecclesia cssc non debere ne qiiod colitur et adoratur in parielibus depingatur. Mansi, t. ii, col. 11. Bien des interprétations ont été données de ce canon. Voir Mansi, ibid., col. 33-34, 46. Même en le prenant dans le sens rigoureux, on n’a pas le droit d’en faire une décision doctrinale, mais seulement une décision disciplinaire dont la raison doit être chercliée dans les circonstances historiques. Cf. Elvire, t. IV, col. 2383-2385. Et on mettant les choses au pire, un concile particulier ne saurait prévaloir contre l’usage constant et la pratique commune de l’Église.

b) Une aucre objection qu’on ne trouve point chez les anciens iconomaques, nous en dirons plus loin la raison, concerne l’emploi des images pour représenter les anges et surtout Dieu. On ne peut représenter ce qui n’a point de corps, et vouloir le représenter, c’est agir comme les païens, qui avaient une idée toute matérielle de la divinité. Nous avons déjà dit qu’il y a plusieurs manières dont un jieintre ou un sculpteur peut prétendre représenter Dieu. En dehors de toute intention païenne, on peut représenter Dieu en lui prêtant par métaphore des conditions matérielles et sensibles qu’il n’a pas. On se sert de ces sortes d’analogies dans le langage, quand, par exemple, on parle de l’œil ou de la main de Dieu. Pourquoi ne le pourrait-on pas en peinture et en sculpture ? Quant aux anges et aux personnes de la sainte Trinité, nous les représentons sous la forme où l’Écriture nous montre qu’ils ont apparu et non pour reproduire leur nature. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet.

c) Les protestants insistent et disent que cette manière de peindre Dieu et les anges induit les simples en erreur. La Bible elle-même devrait alors être défendue, car elle est pleine de ces métaphores qui nous rendent sensibles les perfections divines. Mais il y a pour expliquer les images, comme pour expliquer la Bible, le magistère de l’Église. Le concile de Trente ne nie pas, il semble supposer même, que les simples livrés à leur propre sens seraient facilement trompés par de telles images, mais à cause des avantages que procure leur droite compréhension, il ne les condamne point. Il enjoint seulement aux évêques de veiller à ce que le vrai sens en soit expliqué aux fidèles.

d) L’emploi des images chez le peuple chrétien et dans les églises peut donner lieu à des inconvénients d’ordre moral. Car, non semel laies imagines générant liirpes nf/eclns ri siinl inrrntiviim III. rr/ri.T. Que des abus puissent se glisser dans la confection et l’emploi <v>, images religieuses, ( le niera ? Les sacrements institues par Notre— Seigneur ne sont-ils pas profanés parfois par d’abominables sacrilèges ? l’aut-il, à cause des abus, supprimer l’usage, surtout lorsque, comme c’est le cas,