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IMAGES (CULTE DES) — IMBONATI (CHARLES-JOSEPH)

types sans le moyen des images, ni positif, puisque cela n’est ni dans l’Écriture ni dans la tradition.

3. Cependant il y a un précepte naturel affirmatif d’honorer les images occasionolitcr, quand l’abstention ou le refus de le faire peut scandaliser le prochain, et surloul quand, dans l’estimation commune, ils équivalent soit à une injure, soit à la négation de la légitimité de ce culte. C’était le cas chez les grecs, au temps de l’iconoclasme.

Il faut rappeler à ce sujet que les expressions d’honneur ont pu avoir dans divers pays des significations diverses, comme cela se voit encore maintenant ; d’où il suit qu’il pourra y avoir entre les diverses Églises des différences et des degrés dans la manière de témoigner son respect aux images. Honorcm habere imagiiiibus, dit Thomassin, ftdai authvritas sanxil : quod (jeims honoris et quousque, an ad oscala, an ad amplexus usque, an ad geniciilationcs, cuique Ecclesiæ pcrmissiim est sialucre. De incarnalionc, t. XIII, c. iix n. 17, 1. 1, p. 848. Les grecs donnaient aux images des témoignages d’homieur que les Francs avaient coutume de réserver soit à Dieu, soit aux saints, soit exceptionnellement à la croix, instrument de salut. Les Francs, trompés par la mauvaise traduction des actes de Nicée, crurent que les grecs étaient tombés dans l’idolâtrie et eurent la préoccupation d’empêcher qu’un si grand mal s’introduisît chez eux. C’est pourquoi ils tempérèrent le culte des images, mais sans l’ôter tout à fait. D’abord, ils ne voulaient pas qu’on les détruisît ; cet honneur négatif ne peut être sans un certain honneur positif. On ne défend pas de détruire ce qu’on regarde avec indifférence. De plus, ils admettaient ces images dans les églises, comme de pieux souvenirs, exposés ainsi à la contemplation des fidèles au moment de la prière pour exciter leur dévotion ; on n’en fait pas autant pour les scènes de chasse et de pèche, ni pour les personnages de l’histoire profane. Et c’est bien un certain honneur positif. Malgré les oppositions verbales et les différences de mentalité, ce n’était donc pas en réalité au sujet de la foi, mais sur des coutumes que les Francs différaient des grecs. C’est pourquoi ni les Francs ne se sont séparés du siège apostolique qui avait approuvé les décisions de Nicée, ni celui-ci ne les a condamnes pour avoir critique les pratiques des grecs. Il a laissé, dans sa sagesse, le temps faire son œuvre, et le temps a si bien fait son œuvre que les Occidentaux, ainsi que nous avons vu, ont introduit dans le culte des images du Christ une latrie relative, dont les Orientaux n’avaient pas l’idée. Abstergamus crgo, conclut Tliomassin, hanc non a Majoribus nostris maculam, cujus puri ci expertes semper lucre, sed ab animis nostris incptam suspicionem et populurem Iiallucinationem. Majoribus nostris contumeliosam. Ibid., n. 20, p. 850.

I. Sources.

Voir Iconoci.asme. On y trouvera également un certain nombre de travaux anciens et modernes, non indiqués ici. Voir aussi les documents du magistère ecclésiastique, publiés dans l’article.

II. OuvRACi : s GÉNÉRAUX. — FeiTaris, Prompta bibliothcca, édit. Migne, Paris, 1865, t. iv, col. 299-318 ; Bergier, Diclionnaire de théologie, Paris, 1852, t. iii, p. 112-117 ; Goscliler, Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, Paris, 1870, t. xi, p. 280-288 ; Wetzer et Welte, Kir-Clicnlexilwn, Fribourg-en-Brisgau, 1883, t. ii, col, 812-833 ; liealencyldopiidie jiir protestantisclie Théologie und Kirchc, 3^’édit., Leipzig, 1897, t. iii, p. 211-226 ; The catholic encyclopedia, New York, 1910, t. vii, p. 864-872 ; Pluquet, Dictionnaire des hérésies, 2 vol., Paris (Migne), 1847-1853 ; H. Klce, Manuel de l’histoire des dogmes chrétiens, trad. Mabire, Louvain, 1851, t. ii, p. 334-338 ; Hergenrœther, Hii/oircù’cZ’£g ; ise, trad. Belet, Paris, 1886, t. (Il ; Rohrbaclier, Histoire universelle de l’Église catlwlique, Paris, 1887, t. vi ; Macairc, Histoire de l’Église russe (en russe), 12 vol., Saint-Pétersbourg, 1883, passim.

III. Travaux spéciaux.

Histoire.

De Rossi,

Ronia sntterranea, Rome, 1864 ; Paul.Mlard, lionie souterraine, Paris, 1872 ; Martigiiy, Dictionnaire rfr « antiquités chrétiennes, Paris, 1877 ; H..Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne, Rome, Paris, 1900-1902 ; Guide des catacombes romaines. Rome, Paris, 1900 ; Sixte Scaglia, Notione.s archeologicæ disciplinis Iheologicis coordinalæ, Rome, 19081910, t. III, Sgmbola et picturie cœmeteriales ; dom Lcclercq » Manuel d’archéologie chrétienne, 2 vol., Paris, 1907 ; L. Baurain. Le culte des imaijes dans l’Église russe, dans ! a Revue avgustinienne, t. ix, p. 641-664.

Doctrine.

S. Thomas, In IV.Sent., t. III, disL IX,

q. I, a. 2, sol. 2 ; Sum. theol., llla, q. x.xv, a. 3 ; nombreux commentateurs, parmi lesquels : Salmanticenses, Cursus théologiens, tr. XVIII, De incarnatione, disp. XXVII, De adorationæ sasrcu-um imaginum, Salamanque, 1630-1701 ; Paris, 1870-1883, t. xvi, p. 659-717 ; Contenson, Theologia mentis et cordis, I. X, De Deo conversante, c. ii, specul. ii Lyon, 1673-1676 ; Paris, 1875, t. iii, p. 152-162 ; GottL, Theologia scholaslieo-dogmatica. In lllum partem, tr. XIV, q. VII, dub.v, Bologne, 1727-1735 ; Venise, 1763, t. iii, p. 354359 ; Billuart, Cursus theologiæ universalis. De incarnatione, dissert. XXIII, a. 3, Wurzbourg, 1758, t. iii, p. 167-179 ; Paris, 1886, t. iii, p. 128-148. Autres théologiens : M. Buchinger. De imaginibus, jejuniis et eucharistia, Mayence, 1543 ; Conrad Braun, De imaginibus, Mayence, 1548 ; René Benoit, Traité calliolique des images et du vrai usage d’icelles, Paris, 1564 ; Schenk, De vetustissimo sacrarum imaginum usu, Anvers, 1567 ; N. Sander, De typica et honoraria sacrarum imaginum adoratione, Louvain, 1569 ; Castcllani. De imaginibus et miraculis sanctonim, Bologne, 1509 ; Bolognetti, De sacris et profanis imaginibus, Ingolstadt, 1594 ; d’abord en italien, Bologne, 1582 ; F. Hamilton. De legitimo sanctoruni cultu per sacras imagines, Wurzbourg, 1586 ; Layman, Theologia moralis, t. IV, tr. VII, c. V, n. 2-10, Munich, 1625 ; Mayence, 1709, t. ii p. 139-142 ; Veronius, Règle générale de la foi catliolique, séparée de toutes autres croyances, c. ii, g 8, Des images, Paris, 1646 ; édit. latine dans le Cursus theologix completus de Migne, t. i, col. 1081-1084 ; Petau, Op us de Iheologicis dogmalibus. De incarnatione, t. XV, c. v-.xviii, Paris, 16441650 ; Anvers, 1700, t. vi, p. 297-340 ; Thomassin. Dogmala theologica. De incarnatione, !. XII, c. viii-xiii, Paris, 16801689 ; Venise, 1730, 1. 1, p. 823-857 ; Bossuct, Fragment sur le culte dû aux images. Œuvres complètes, Bloud et Barrai, t. III, p. 70-78 ; L. G. de Cordemoy, Traité des saintes images, Paris, 1715 ; Frova, De sacris imaginibus, Venise, 1759 ; Guevara, Dissertatio historico-dogmatica de sacrarum imaginum cultu religioso, Foligno, 1789 ; Cliristian Pcscli, Prælectiones dogmaticæ, Fribourg-en-Brisgau, 1900, t.iv, £)e Verbo incarnato, p. 328-335 ; Hiirtcr, Theologix dogmalica ; compendium, Inspruck, 1900, t. iii, p. 668-674 ; J. Lottini, Institutiones theologiæ dogmaticæ specialis, Ratisbonne, Rome, New York, 1906, t. ii, p. 335-342

V. Grumel.

IMBERT (Pierre d’), docteur en théologie et doyen de l’église collégiale de Notre-Dame de Marvejols, vécut dans la seconde moitié du xviie siècle. Il publia : Méthode nouvelle, aisée et convaincante pour rappeler tout le monde à la véritable Église chrestienne par les principes de la lumière naturelle et le sens commun, in-8°, Paris, 1682 ; Le voyage ou la conduite du dévoyé à la vraye Église qui contient une méthode pour connoistre la véritable religion, in-8°, Paris, 1682.

Journal des savants, 2 mars 1682, p. 91 ; Brunet, Manuel du libraire, in-8°, 1860, t. iii, col. 410.

B. Heurtebize.

IMBONATI Charles-Joseph, religieux cistercien, né à Milan, vécut dans la seconde moitié du xvno siècle. D’une noble famille milanaise, il entra dans la congrégation de saint Bernard, réforme de l’ordre de Cîteaux, et fit profession à Rome au monastère de Sainte-Pudentienne, recevant comme religieux le nom de Charles-Joseph de Saint-Benoît. Il eut pour maître Jules Bartolocci, religieux du même ordre, et apprit à fond les langues grecque et hébraïque. 11 enseigna cette dernière à Rome en même temps que la théologie. Imbonati, en 1693, fit imprimer le iii< ; tome de la Bibliotheca lalino-hebraica de son maître, auquel plus tard il ajouta : Bibliotheca latino-hebraica.