Les statuts et les privilèges des universités françaises, Paris, 1890, t. i, n. 612-655 ; Gocquelincs, Bullarium romanum, t. m b, p. 323.
Il mourut le 12 septembre 1362, en recommandant d’ensevelir ses restes dans l'église de la chartreuse de Villeneuve, qu’il avait fondée en 1356. C. Le Couteulx, Annales ordinis Cartusiensis, Montreuil, 1889, t. v, p. 512-514, 545-550.
I. Sources.
Et. Baluze, Vitee paparum Avenionensium, Paris, 1693 ; nouvelle édition par G. Mollat, Paris, 1916, t. i, p. 309-348 ; G. MoUat, Élude critique sur les Vitas paparum Avenionensium d’Etienne Baluze, Paris, 1917 ; U. Berliére, Suppliques d’Innocent VI (1352-1362). Textes et analyses, Paris, 1911 ; E. Werunsliy, Excerptae regislris démentis VI et Innocenta VI historiam S. R. imperii sub regimine Karoli IV illustrantia (1352-1360), Inspruck, 1885 ; F. Novak. Acta Innocenlii VI, Prague, 1907 ; E. Déprez, Innocent VI, Lettres closes, patentes et curiales se rapportant à la France, Paris, 1909 ; C. Cipolla, Innocenzo VIe casa dt Saaoia, dans Miscellanea dt storia italiana, t. vii, 1902, p. 143-215 ; J.-M. Vidal, Buîtai’re de V Inquisition française au XlVsiècle, Paris, 1913, p. 329-345 ; E. Marténe et D. Durand, Thesaurus nouas anecdotorum, Paris, 1717, t. ii, p. 843-1072 (registre de lettres expédiées par la Chainbre apostolique peudant la neuvième année du pontificat, 1361-1362) : M. Faucon, Prêts faits aux rois de France par Clément VI, Innocent VI et le comte de Beaufort, dans Bibliothèque de l'École des chartes, 1879, t. XL, p. 570-578 ; E. Muntz, Inventaire des objets précieux vendus à Avignon en 1358 par le pape Innocent V/, dans Revue archéologique, 1882, t. XLiii, p.217225 ; Johannis Porta de Annoniaco, Liber de coronatione Karolt IV imperatoris, édit. R. Salomon, Hanovre, 1913 (concerne le couronnement de Charles IV sous Innocent V I) ; K. Burdach et P. Piur, Briefwechsel des Cola di Rienzo, 2 vol., Berlin, 1912 (a trait aux relations du pape avec Cola di Rienzo).
II. Monographies.
G. Mollat, Les papes d’Avignon, 3e édit., Paris, 1920 ; F. Kampers, Ueber die Prophezeiungen des Johannes de Rupescissa, dans H islorisches Jahrbuch, 1894, t. XV, p. 796-802 ; H. Bôhlau, Zur Chronologie der Angriffe Klenkoth’s wider den Sachsenspiegel, dans Zettschrift der Savigny Stiftung, Germ. AW/Kri/unj, 1883, t. iv, p. 118-129 (action d’Innocent VI contre le miroir saxon) ; J. Lulvès, Die Machtbestrebungen des Kardinalats bis tur Aufstellung der ersten pàpstlichen Wahlkapitulatton, dans Qucllen und Forscimngen aus Ualienischen Archiven und Biblioteken, 1910, t. xiii, p. 73-102. Sur les guerres d’Italie, voir l’art. Albornoz, dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, 1912, t. i, col. 1717-1725 ; E. Werunsky, Itaiienische Politik Papst Innoccnz VI, Vienne, 1878.
G. Mollat. 7. INNOCENT VII, pape (1404-1406). Corne Migliorato, originaire de Solmona, était, en 1379, chancelier de Capoue, et, en 1380, clerc de la chambre du Sacré-Collège. On sait aussi qu’il fut prévôt de Valva, liencié en décrets, chapelain pontifical, collecteur apostolique en Angleterre. Il remplaça Pileo de Prata sur le siège de Ravenne (4 novembre 1387), puis fut nommé évêque de Bologne (19 juin 1389). Le 18 décembre suivant, Boniface IX le créa cardinal du titre de SainteCroix de Jérusalem. Le 9 mars 1390, il partit de la curie comme légat en Lombardieet en Toscane, avec mission de réconcilier Galéas Visconti, d’une part, et Florence etBologne, de l’autre. Après le décès de Boniface IX, les cardinaux rédigèrent un compromis le 14 octobre 1404. Ils jurèrent, s’ils étaient élus papes, de terminer le grand schisme cjui désolait l'Église et de renoncer à la tiare au cas où une abdication serait profitable. Élu le 17 octobre, couronné le 11 novembre, Innocent VII éluda constamment les promesses faites lors du conclave. Il refusa de s’aboucher avec Benoît XIII et ne voulut jamais consentir à abdiquer. II se contenta d’annoncer la réunion d’un concile à Rome. Mais les cruautés de son neveu, Louis Megliorato, lui aliénèrent les Romains. Innocent VII dut se réfugier à Viterbe. Il mourut le 6 novembre 1406. Le pape brilla par son goût pour les sciences. Il
réorganisa l’université de Rome, Raynaldi, Annales ccclesiastici, ad annum 1406, § 2, et y établit un professeur de grec.
I. Sources.
K. Eubel, Das Itinerar der Pàpsle zur Zeit des grossen Scbismas, dans Historisches Jahrbuch, t.xvi, p. 559 ; H. Finke, Zum Konzilsprojekte Innocenz VII, dans Romische Quartalschrift, 1893, t. vii, p. 483-485 ; Thierry de Niem, De schismate libri très, édit. Erler, Leipzig, 1890. II. Monographies.
N. Valois, La France et le grand schisme d’Occident, Paris, 1901, t. m ; P. Brand, Innocenzo VII ed il delitto di suo nipote Ludovico Migliorati, dans Studie documenti di storiae diritto, 1900, t. xxi.
G. Mollat.
8. INNCDENT VIII, pape (1484-1492.)' JeanBaptiste Cibo, naquit à Gènes, en 1432, d’Arano Cibo, qui en 1455 sera membre du sénat de Rome, et de Teodorina de' Mari. Il passa sa jeunesse à la cour de Naples, puis il alla étudier à Padoue et à Rome. Dans cette dernière ville, il obtint la faveur du cardinal Calandrini, demi-frère de Nicolas V. Paul II lui donna l'évêché de Savone, et Sixte IV celui d’Amalfi. En 1473, Cibo fut créé cardinal-prêtre, du titre de Sainte-Balbine ; dans la suite, il (changea cette église pour celle de Sainte-Cécile. A la mort de Sixte IV (1484), il fut élu pape et prit le nom d’Innocent VIII.
Le choix des cardinaux était malheureux. Cibo avait eu des mœurs trC s libres. Une épigramme dira de lui, avec un jeu de mots sur son nom de pape :
Octo Nocens pueros gentil totidemque puellas ; Hune merito poterit dicere Roma patrem.
Sans doute, au lieu de ces seize enfants, l’histoire n’en peut citer que deux de vraiment authentiques, Teodorina et Franceschetto ; et il les eut avant d’entrer dans les ordres. Mais cette famille pesa lourdement sur sa vie. Ainsi, au mois de janvier 1488, il mariait solennellement Franceschetto avec Madeleine, fille de Laurent le Magnifique et sœur du futur Léon X. Les noces eurent lieu au Vatican. C'était la première fois que l’on voyait ainsi le fils d’un pape reconnu en quelque sorte de façon officielle, et faisant à ce titre son entrée sur la scène politique.
Cibo manquait donc de sens moral. Mais il n’y avait rien là pour détourner ses collègues de l'élire comme pape. Par des choix très malheureux, notamment dans sa famille. Sixte IV avait mondanisé le collège des cardinaux ; de là, plus tard, les choix d’Alexandre VI et de Jules II. Par contre. Innocent VIII avait les qualités faciles et les défauts attrayants qui rendent populaire : il était accueillant, aimable et allait même jusqu'à la bonté ; il n’y a qu’une voix pour parler de sa faiblesse, de son laisser-aller et de son manque de caractère. Puis, il fut fortement appuyé par le cardinal Julien de La Rovère, le futur Jules II. Des promesses firent le reste : l'élection d’Innocent fut entachée de simonie ; à son entrée dans le conclave, il avait signé avec ses collègues un pacte électoral, et, dans la suite, il dut même faire à plusieurs d’entre eux des promesses beaucoup plus précises.
La cour d' Innocent ressembla à peu près à la cour des petits princes italiens de l’cpoque. La plupart des cardinaux étaient de grands seigneurs mondains. Parmi ceux-là, les plus en vue étaient Ascagne Sforza, Riario, Orsini, Sclafenatus, Jean de la Balue, Julien de La Rovère, Savelli et Rodrigue Borgia. Ils allaient à la chasse, jouaient gros jeu, se livraient aux plaisirs de la table, donnaient des fêtes d’un luxe extravagant, prenaient part aux amusements licencieux du carnaval, et se permettaient des écarts scandaleux. - La caisse pontificale était toujours à vide ; le pape en vint à mettre sa tiare en gage. Il accentua donc la vénalité des charges de la curie. Les possesseurs de ces offices cherchèrent à s’indemniser aux dépens du