tionem verbalem cum inspiratione conceptiium, vel salvam non esse iillo modo rationeni libri inspirati si guis negct inspirationcm verbalem (donc, l’inspiration non verbale peut se soutenir au point de vue théologique ) ; b) eam iamen admillimus, ut probabiliorem et magis cohærentem psyehologice explicationem, contra quam nihil afferi possit quod valent. De Scriptura sacra, Paris, 1910, p. 133-134. Cf. p. 134-140.
Pour mon compte, je me suis borné à exposer avec sympathie la nouvelle opinion et à lui reconnaître une certaine probabilité. Art. Inspiration, dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux, Paris, 1903, t. III, col. 909-910. Le P. Durand a fait de même, sans se prononcer au point de vue apologétique. Art. Inspiration de la Bible, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique de d’Alés, Paris, 1913, t. ii, col. 906-908. La nouvelle opinion a pénétré dans de récents manuels de théologie et d’Écriture sainte. Cf. A. Tanquerey, Synopsis theologise dogmaticæ fundamentalis, 15= ! édit., 1914, t. i, p. 675 ; J. Ducher, Manuel biblique, 14e édit., Paris, 1917, t. i, p. 54-56. A mon sens, non seulement elle a reçu droit de cité dans la théologie catholique, mais, de plus, si elle ne s’impose pas, au point de rendre improbable l’opinion qui laisse aux écrivains sacrés le libre choix des expressions qui rendent bien, sous l’assistance du Saint-Esprit, les pensées de Dieu, elle me paraît être un progrès au point de vue de la psychologie de l’inspiration. Mes conclusions sont donc à peu près identiques à celles du P. Bainvel, et je ne recours pas plus que lui à une suggestion des mots.
IV. Effet principal, l’inerrance. — Dès lors que l’Écriture sainte est la parole de Dieu écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit, les Pères de l’Église et tous les théologiens catholiques en ont conclu que, Dieu ne pouvant se tromper ni nous tromper, sa parole écrite est infailliblement vraie, qu’elle ne contient aucune erreur et qu’elle ne peut même en contenir aucune. Cette exemption d’erreur de fait et de droit, qui est une conséquence et un effet de l’inspiration biblique, a reçu le nom d’inerrance. Mais, si l’Écriture est divine dans son origine première, elle est aussi, sous un autre rapport, une œuvre humaine, puisqu’elle a été rédigée par des hommes qui, tout en écrivant sous la motion divine, ont donné à la pensée de Dieu qu’ils exprimaient leur cachet personnel, leur style propre, leur manière de présenter la vérité conformément au genre littéraire de leurs écrits, aux circonstances de leur temps et de leur milieu. Il en résulte que la vérité divine n’est pas absolument parfaite dans son expression, soit que les écrivains sacrés aient eu leur part personnelle dans la rédaction des Livres saints, soit que la motion divine ait laissé aux instruments qu’elle mettait en œuvre leurs imperfections natives. La vérité infaillible de l’Écriture est donc mêlée à des imperfections de cette nature, dont il faut tenir compte pour la bien comprendre et la bien exposer. Or, ce double effet de vérité infaillible du côté de Dieu et d’imperfections d’exposition de la part de l’homme a été, au cours des siècles, plus ou moins nettement envisagé. Dans le passé, l’aspect divin a été principalement envisagé, tandis qu’aux époques, plus rapprochées de nous, de science rationnelle et de critique, les imperfections humaines de l’Écriture ont apparu davantage et ont été parfois taxées d’erreurs de fait. Il faudrait donc étudier l’inerrance de la Bible tant au point de vue de l’inerrance de droit que de l’inerrance de fait. L’inerrance de fait est plutôt l’objet direct de l’apologétique ou de l’exégèse ; l’inerrance de droit, est spécialement du ressort de la théologie. C’est donc elle qui sera surtout considérée ici. Toutefois, en la traitant, on ne négligera pas, à l’occasion, de noter à l’aide de quels
principes les Pères et les théologiens ont résolu les problèmes que soulèvent les erreurs apparentes des Livres saints.
L’inerrance biblique, en effet, n’est pas affirmée par l’Écriture elle-même. Les paroles de Notre-Seigneur et des apôtres, qui attestent l’accomplissement des prophéties messianiques, Matth., v, 18 ; Joa., x, 35 ; Luc, XXIV, 44 ; Act., i, 16, ne visent qu’indirectement l’infaillibilité des écrits de l’Ancien Testament. Mais cette inerrance, sans avoir été encore directement et explicitement définie par l’Église, a toujours été crue et affirmée résolument par l’enseignement des écrivains ecclésiasiques et des théologiens catholiques comme une conséquence rigoureuse du dogme de l’inspiration, Suivant notre méthode précédente, nous en suivrons la manifestation telle qu’elle s’est produite au cours des siècles.
I. CHEZ LES PÈRES ET LES ÉCRIVAINS ECCLÉSIAS-TIQUES. — Dès la fin du iie siècle, saint Irénée dit à ses lecteurs, de ne pas s’étonner s’ils ne comprennent pas absolument tout ce que renferme l’Écriture. Ils doivent céder à l’autorité du créateur, parce que les Écritures sont parfaites, ayant été dites par le Verbe de Dieu et son Esprit. Leur science est inférieure à celle du Verbe et de l’Esprit. S’il y a donc des choses créées, dont la connaissance est naturelle, et des mystères qui sont enseignés par les Écritures, il faut croire à leur accord, parce que toute l’Écriture a été donnée par Dieu. Conl. hær., t. II, c. xxxviii, n. 2, 3, P. G., t. vii, col. 804-805.
Saint Hippolyte dit : « Sachons que l’Écriture ne peut nous tromper en aucune chose. » In Daniel., i, 28, Hippolytus Werke, édit. Bonwetsch, p. 41. « L’Écriture ne ment pas du tout et l’Esprit Saint n’a pas trompé ses serviteurs les prophètes, par qui il lui a plu d’annoncer aux hommes la volonté de Dieu, pour qu’en voyant leur accomplissement nous ne soyons pas trompés. » Ibid., iii, 8, p. 136.
Clément d’Alexandrie déduit la vérité et la certitude de l’Écriture de son inspiration. Il dit, en effet, que les hommes inspirés par Dieu ne donnent pas de fausses raisons et ne tendent pas de pièges pareils à ceux que la plupart des sophistes tendent aux jeunes’gens. Strom., II, c. ii, P. G., t. viii, col. 937. Celui qui croit fermement aux divines Écritures, reçoit une démonstration, à laquelle personne ne peut contredire, celle de Dieu même qui a donné les Écritures. Ibid., col. 941. Cf. c. IV, XI, col. 944, 984.
Origène’fait remarquer que les évangélistes ne mentent pas et ne se sont pas trompés, quand ils ont raconté diversement les mêmes faits, //i Joa., t. vi, n. 18, P. G., t. XIV, col. 25 7. Dans les exemplaires des Évangiles il y a des erreurs de noms, comme dans les manuscrits des Grecs et des livres de l’Ancien Testament ; mais il n’y a pas de mensonges. Ibid., n. 24, col. 269, 272. Origéne recourt au sens spirituel et anagogique pour expliquer les divergences apparentes des récits évangéliques, car si ces divergences n’étaient pas expliquées, il faudrait cesser de croire aux Évangiles comme s’ils n’étaient pas vrais ni écrits par l’Esprit de Dieu. Ibid., tom. x, n. 2, col. 309, 312. Cf. n. 15, col. 345. Si vraiment nous croyons que les Évangiles ont été écrits par le Saint-Esprit, nous devons croire que ces écrivains ne se sont pas trompés dans leurs récits. In Matth., tom. xvi, n. 12, t. xiii, col. 1409. En Matth., xxvii, 9, cependant Origène reconnaît une errorem scripturæ, col. 1769. L’entend-il d’une erreur de l’hagiographe, ou d’une erreur de copistes ? Le doute est d’autant plus fondé que nous ne possédons de son ouvrage que la traduction latine de Rufin, qui est souvent fautive. L’attribution d’une erreur à l’hagiographe ne cadre pas avec la pensée d’Origène, expressément énoncée dans le même com-