arrivant à hi confinnalion. cette première action du
Saint-Esprit a besoin de se compléter et de se parfaire.
Et voilà pourquoi, dit saint* Ambroise parlant déjà le
langage de saint Auf^ustin. l’âme (idhuc qiuvril, adhuc
suscitai chnrilatem, et suscitari sibi ciim poscii… Sponsum
in amorem sui uberiorem desiderat provocari, vai, 40.
A quoi le Christ répond en l’invitant à apposer sur son
cœur le signaculiim… quo fides pleno fulgeat sacramento.
.., charitas nuU<t pcrscculione minuatiir, vii, 41.
EfTet de la tradition du Saint-Esprit que le De sacramentis
exprime par une formule parallèle au donum
perfectum de saint Augustin : Supercst spiritale sir/næulum.
quia post fontem superest ut pcr/ecliu fiai, quando
ad invocationem sacerdotis Spiritus Sanctus infundiiur,
m. 2, 8.
Il serait facile de montrer cette distinction reproduite par les grands docteurs espagnols, saint Isidore de Séville et saint Ildephonse de Tolède. Voir La consignation dans les Églises d’Occident, dans la Revue d’histoire ecclésiastique de Louvain, 1912, t. xiii, p. 276-281. Il n’est pas nécessaire d’insister : ce premier fait des interventions et des infusions successives du Saint-Esprit dans les âmes est par trop évident. Et puisque néanmoins la confirmation n’est que la collation sixxiak qui est faite du Saint-Esprit après le baptême, l’on ne saurait se contenter, pour reconnaître ce sacrement dans un texte, d’y voir mentionnée une action quelconque du Saint-Esprit.
b. Attribution au Saint-Esprit de l’efficacité de tous les rites, même non sacramentels. — Un second fait, qui se confond presque avec le précédent, est l’attribution au Saint-Esprit de toute l’efficacité des rites chrétiens. Sur ce point encore, il ne saurait y avoir et il n’y a jamais eu de doute chez les écrivains ecclésiastiques. Saint Cyprien appuie sur lui toute son argumentation contre le pape saint Etienne : si le baptême des hérétiques et l’onction qui le suit lui paraissen tinefficaces et invalides, c’est que le Saint-Esprit ne peut pas y agir : Peccata purgare et hominem sanctificare aqua sola non potest, nisi habcal Spiritum Sanctum : quare cuit et Spiritum necesse est ut concédant esse illic ubi baptisma esse dicunt, aut nec baplisma est ubi Spiritus non est, quia baptisma esse sine Spiritu non potest, Epist., lxxiv, 5 ; et de même : nec unctio spiritalis apud hiercticos potest esse, car quomodo potest spiritalia gerere qui ipse amiserit Spiritum Sanctum ? Epist., lxx, 2. Doctrine dont l’affirmation absolue et généralisée : ? lit en toutes lettres dans saint Ambroise :
y DLL A POTEST ESSE PLENA BENEDICTIO SI SI PER IS FVSIONEM SPIRITUS SANCTI, De Spiritu Sancto, i, 7, 89, P. L., t. XVI, col. 250, et dans saint Augustin" : Quomodo ergo et Moyses sanctifical et Dominus ? Non enim Moyses pro Domino, sed Dominus visibilibus sacramentis per ministerium suum ; Dominus autem invisibili gratta per spiritum sanctum, ubi est
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TOTUS FRUCTUS ETIAM VISIBILIUM SACRAMENTORU M.
Nam sine ista sanctificationc invisibilis graliæ, visibilia sacramenta quid prosunt ? Qusest in Heptateuchum, m, 84, P. L., t. XXXIV, col. 712. Saint Isidore de Séville la reprend : les sacrements, entendus au sens large qu’a encore ce mot de rites et symboles sacrés, ne sont fructueux qu’à raison de l’activité qu’y déploie le Saint-Esprit : Idco fructuose pênes Ecclesiam fiunt, quia Sanctus in ea manens spiritus eumdem sacramentorvm la TENTER OPERATUR EFFECTUM. Elym., VI, 19, 41,
P. L., t. lxxxii, col. 255. Et il en fait l’application au baptême et à l’onction qui le suit : Baptisma hominem Sancti Spiritus infusione vivificat. De fide catholica, ii, 24, 4, P. L., t. lxxxhi, col. 531 ; Per unctionem sanctificatio Spiritus adhibetur. Etym., vi, 19, 51, P. L., t. lxxxii, col. 256. Saint Ildephonse de Tolède dit de même : Par l’imposition des mains.
Deus plenitudinem sanctificationis infundil. De cognitionc baptismi, 130, P. L., t. xcvi. col. 165 ; mais ce divin Esprit a commencé son œuvre dans les cérémonies antérieures : au baptême d’abord, la régénération et l’adoption divine ont été opirces par lui : Ex lavacri fonte per Spiritum Sanctum geniti in adopiionem filiorum. Jbid., 114. A la chrismation ensuite, l’onction du corps, du front, n’est que le symbole de l’onction intérieure communiquée à l’âme par celui que saint Jean appelle l’onction invisible : Ab aquis eductus…. provehitur ad sancti chrismatis tactum, ut unguatur Spiritu Dei… Sancto itaque hoc chrismale exlrinsccus unguitur homo… Hanc unciionem commendat Joannes dicens : Ut sciatis quia unctionem habetis, et nos unctionem quam accepimus ab eo, permaneat in nobis{lJo-à., ii, 27). Unctionis hujus sacramentum est virtus ipsa invisibilis, unctio invisibilis Spiritus Sanctus. Ibid., col. 123-125. Cf Liber de ilinere deserti, 26, P. L., t. xcvi, col. 179. Cette doctrine donc doit mettre en garde contre toute précipitation dans la recherche de la confu’mation : il ne suffit point qu’une activité spéciale du Saint-Esprit soit rattachée à un rite chriticn pour qu’on ait le droit d’y reconnaître le rite propre et essentiel de ce sacrement. Et cette réserve, cette attention tout au moins est surtout nécessaire quand le rite en question est celui d’une onction.
c. Le Saint-Esprit est par lui-même une onction. — Car c’est la personne même du Saint-Esprit, qui, aux premiers siècles, éveille l’idée d’onction. On la désigne couramment par la métaphore biblique de l’onction ; le Saint-Esprit oint les âmes en se communiquant à elles ; son action sanctificatrice, lors même qu’elle ne comporterait aucun rite matériel et visible, est à elle seule une onction, en sorte que l’huile est la figure et le symbole reconnu du Saint-Esprit et que le Saint-Esprit s’appelle, en style imagé, l’huile ou l’onction spirituelle. Ce langage e5t d’origine biblique. Le Christ lui-même s’applique le verset d’Isaïe, lxi, 1 : Spiritus Domini super me : propter quod unxit me. Luc, iv, 18. Son nom même de Christ rappelle l’idée d’onction. Les fidèles disent à Dieu de son Christ : puerum luum quem unx/s/(, Act., iv, 27, et l’onction qu’ils ont en vue est celle du Saint-Esprit : Unxit eum Deus Spiritu Sancto, précise ailleurs saint Pierre. Act., x, 3. Le verset du Ps. xliv, 8 : Unxit te Deus, Deus tuus, oleo exuUationis, est appliqué au Christ, Heb., i, 9, et dans cet oleum exuUationis toute l’antiquité a reconnu le Saint-Esprit lui-même ; car, dit expressément saint Augustin, c’est là, dans l’Écriture, une expression figurée pour le désigner : [Unxit] non visibili et corporali oleo, sed spiritu sancto, quem scriptura
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NOMINE OLEI EXULTATIONIS FIGURAT a, ut solct LOCU-TIONS
SIONIFICAT. Contra Maximum arianum, ii, 16, 3,
P. L., t. XLii, col. 782. Du Christ l’image passe aux
chrétiens. Saint Paul rapproche du don du Saint-Esprit
l’onction, le sceau dont Dieu nous a « marqués » :
Qui UNXIT nos Deus, qui et signai’it nos et dédit pignus
Spiritus in cordibus nostris, II Cor., ii, 21-22, et saint
Jean parle aussi de « l’onction reçue du Saint, " de « l’onction qui éclaire « les chrétiens : Vos unctionem
habetis a Sancto et nostis omnia… UNCTIO ejus docei
vos de omnibus, I Joa., lii, 20, 23 ; ce qui manifestement
doit s’entendre du Saint-Esprit promis comme de
vaut « enseigner toutes choses » aux disciples du Christ.
Joa., xiv, 26. De l’Écriture ces expressions ont passé
dans la littérature ecclésiastique et rien n’y est plus
fréquent que la métaphore de l’huile ou de l’onction
appliquée à la personne ou à l’action du Saint-Esprit.
Unguentum Christi est Spiritus Sanctus, dit saint Ambroise,
De Spiritu Sancto, i, 9, 100-103, P. L., t. xvi
col. 728-729, et c’est par unguentum spiritale que dans
la parole du Christ, Luc, iv, 18 : Spiritus Dominus
super me, il traduit Spiritus Domini : Cum ipse Filius