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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.2.djvu/606

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IRENEE (SAINT !


venu, adversus inimicum nostruin bcllum provocans et elidens eum qui, in initio, in Adam captivas duxerat nos, et il a refaçonné l’homme surnaturel, destrucns adversnriiim nostrum et perficiens hominem secundum imagineni et simililudinem Dei L. V, c. xxi, n. 1, 2, col. 1179, 1180. Qu’est-ce donc, au juste, que cette captivité diabolique ? Le péché : quoniam enim in initio homini suasit Iransgredi præceptum Factoris, ideo eum habuit in sua potestat, potestas autem ejus est transgressio, et aposlasia, et his colligavii hominem. Qu’est-ce que la délivrance de cette captivité? La délivrance du péché, le salut : qui ante captivus ductus (uerat homo extractus est a possessoris potestate, secundum miscricordiam Dei Patris, qui miseratus est plasmaii suo, et dédit salutem ei, per Verbum, id est per Cluistum, redintegrans, ut erperimento discal homo quoniam non a semctipso sed donatione Dei accipii incorruptelam, n. 3, col. 1182.

E. Girard, Exposé critique des opinions d’Irénée sur le péché, Strasbourg, 1861 ; E. Klebba, Die Anthropologie des lieil. Irenàus, Leipzig, 1894 ; cf. H. Koch, dans la Theologisclte Quarlalschrift, Tubingue, 1896, t. lxxvin, p. 325-327.

IV. LE Verbe incarné et rédempteur.

1o Le Verbe incarné. — En combattant les^nostiques, Irénée a réfuté d’avance toutes les hérésies christologiques des premiers siècles. Les gnostiques se classent en deux catégories. Les uns niaient la divinité du Christ et voyaient en lui un homme, supérieur au reste des liommes, mais uniquement homme, né de Joseph et de Marie : c'était le cas de Carpocrate, t. I, c. xxv, n. 1 ; de Cérinthe, t. I, c. xxvi, n. 1 ; des ébionltes, t. I, c. xxvi, n. 2 ; t. III, c. xxi, n. 1 ; t. IV, c.xxxiii, n. 4 ; t. V, c. 1, n. 3, col. 680, 686, 946, 1074-1075, 1122-1123. Les autres refusaient au Christ une humanité véritable. Distinguant de l’hommeJésus le Christ, non divin, intermédiaire entre Dieu et les hommes, ils admettaient, non sans variétés dans la manière d’entendre cette théorie, que le Christ s'était uni à Jésus, pour un certain temps, dans de certaines circonstances, en vue de l'œuvre rédemptrice, mais sans jamais être l’un de nous, vraiment homme et passible ; ou bien, convaincus que le Sauveur n’avait pu s’unir même accidentellement à la matière mauvaise, ils enseignaient que le Christ, souffrant seulement en apparence, n’eut qu’une apparence de corps, ou tout au plus un corps de matière céleste, et qu’ainsi il a pu traverser Marie, mais non point naître d’elle. Cꝟ. t. I, c. VII, n. 2 ; t. III, c. xvi, n. 1 ; t. IV, c. xxxiii, n. 3, col. 513-516, 920, 1073-1074 (Valentin et son école) ; t. I, c. xv, n. 3, col. 620-621 (Marc) ; c. xxiv, n. 2, col. 674 (Saturnil) ; n. 4, 'col. 677 (Basilide) ; c. xxvii, n.2 ; t. IV, c. xxxiii, n. 2, col. 688. 1073 (Marcion) ; 1. 1, c. XXX, n. 12-13, col. 702 (les ophites) ; E. de Paye, Gnostiques et gnoslicisme, Paris, 1913, p. 41, 44-45, 60-66, 86-87, 91-92, 108-109, 111-112, 139-146, 161163, 243-244, 323, 438-443. Contre eux Irénée démontre que le Christ est vraiment Dieu et homme.

1. La nature humaine.

Que le Christ soit homme, c’est un des principaux articles de la foi. » L'Église a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi que voici : elle croit en un seul Dieu, Père tout-puissant…, et en un seul Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui s’est fait chair pour notre salut. » L. I, c. x, n. 1, col. 549 ; cf. Dem., c. VI, p. 664. Irénée prouve cette vérité par le Nouveau Testament, t. III, c. xa-xxii, col. 919960, et passim : necesse habemus universam apostolorum de Domino nostro Jesu Cliristo sententiam adhibere ei ostendere. L. III, c. xvi, n. 1, col. 920. Il la prouve par l’Ancien Testament ; les prophètes ont annoncé dans tous leurs détails les actes de l’humanité du Christ : legite diligentius id quod ab apostolis est Evangelium nobis datum et legite diligentius prophetas, et

inuenieiis uninersani actionem, et omnem doctrinam et omnem passionem Domini nostri prredictam in ipsis. L. IV, c. xxxiv, n. 1, col. 1083 ; cf. c. x, col. 999-1001 ; Dem., c. L-Lxxxvi, p. 698-721. Il la prouve en établissant que l’incarnation est une condition nécessaire de la rédemption. L. III, c. xviii, n. 7 ; c. xix, n. 1 ; t. V, c. XIV, n. 2-3, col. 937-940, 1161-1163. Nous retrouverons cet argument et nous en dirons la valeur quand nous traiterons de la nécessité de l’incarnation et de la rédemption d’après Irénée. Une tendance commune à tous les gnostiques était le besoin de rédemption ; on s’explique qu' Irénée ait considéré l’incarnation du Verbe comme un postulat de l'œuvre rédemptrice. Il la prouve par le dogme de la résurrection : « si donc il n’est pas né, il n’est pas mort non plus, et, s’il n’est pas mort, il n’est pas non plus ressuscité de » morts, et, s’il n’est pas ressuscité des morts, il n’a pas triomphe de la mort et n’en a pas détruit l’empire, et, s’il n’a pas triomphé de la mort, comment pourronsnous nous élever jusqu'à la vie, nous qui, dès les commencements, somines tombes sous les coups de la mort ? Or, ceux qui n’admettent pas le salut de l’homme, qui ne croient pas que Dieu doive les ressusciter d’entre les morts, ceux-là méprisent aussi la naissance de Notre-Seigncur. k Dem., c. xxxix, p. 688-689. Enfin, pour prouver l’existence de la nature humaine du Christ, Irénée part du dogme de l’eucharistie : si le Christ ne s’est pas fait homme, le cal ce de l’eucharistie n’est pas son sang ^t le pain que nous rompons n’est pas son corps. L. IV, c. xviii, n. 4-5 : c. xxxiii, n. 2 ; t. IV, c. i, n. 2 ; c. ii, n. 2, col. 1026-1029, 1075, 1122, 1124-1125. Voir EucHARisTin ;, t. v, col. 1129.

Pas de distinction entre le Christ et Jésus. Il n’y a qu’un Christ Jésus, homme véritable. L. III, c. xvii, n. 6 ; c. xviii, col. 925-926, 932-938. Vrai homme, il eut un corps, comme le nôtre, un corps passible ; et une âme semblable à notre âme. Il eut un vrai corps, né d’une femme comme le nôtre, né de Marie, quæ ex hominibus habebat genus, quie et ipsa erat homo, t. III, c. XIX, n. 3, col. 941, de la race juive, de la famille d’Abraham, de la tribu de Juda, de la maison de David ; sa généalogie est connue, il est né à Bethléem, il a été enfant, dans les langes, il a grandi et passé par tous les âges, il a fui en Egypte, il a subi la condition humaine, parlant, dorman., ayant faim et soif, mangeant et buvant. L. II, c. xxii, n. 4 ; t. III, c. XVI, n. 2-4 ; c. xviii, n. 3, 7 ; c. xix, n. 2 ; c. xx, n. 4 ; c. XXI, n. 3-5 ; c. xxii ; t. IV, c. iv, n. 1 ; c. vi, n. 7 ; c. ix, n. 2 ; c. xxxi, n. 2 ; c. xxxra, n. 2, 11 ; t. V, c. i, n. 2 ; c. XXI, n. 1-2, col. 784, 921-924, 933, 937, 940-941, 945, 949 952, 955-960, 981, 990, 998, 1069, 1073, 1080, 1122, 1179-1181 ; Dem., c. xxx, xxxv-xl, xlv, un, Lvii-lxvi, p. 683, 686-689, 694, 699-700, 703-709. Son corps était passible : il a été las, il a pleuré, il a soulïert, il a sué le.sang, il a été crucifié sous PoncePilate, il est mort sur la croix, de son côté ouvert ont jailli l’eau et le sang, il a été enseveli. L. I, c. ix, n. 3 ; c. x, n. 1, 3 ; c. xx, n. 2 ; t. II, c. xx ; c. xxxii, n. 4 ; t. III, c. xii, n.9 ; c. xvi, n. 5-9 ; c. xviii ; c. xix, n. 2-3 ; c. XX, n. 4 ; c. xxii, n. 2 ; I. IV, c. ii, n.4 ; c. vii, n.2 ; c. IX, n. 2 ; c. xx, n. 8 ; c. xxiii, n. 2 ; c. xxiv ; c. xxv ; n. 1-2 ; c. xxxiii, n. 1-2, 12 ; t. V, c. vii, n. 1 ; c. xvi, n.2 ; c. x^^lI, n. 1 ; c. xxxi, n. 1-2, col. 541. 549, 553, 653, j 776-779, 829, 902, 921-929, 932-938, 940-941, 945, 957, ! 978. 991, 998, 1038, 1048-1051, 1072-1073, 1081, 1139, 1168, 1172, 1208-1209 ; Dem., c. iii, xxv, xxxix, xii, XLviji, lxi-Lxxxii, xcv, xcvii, p. 662, 678, 688, 690, 696, 706-719, 726, 728. Le Christ eut une âme humaine, sensible et raisonnable ; puisque « l’homme est composé de corps et d'âme, » t. IV, prjef., n. 4, col. 975, nous saurions, même s’il ne le disait pas, qu' Irénée attribue une âme au Christ. Mais il le dit expressément, t. III, c xxii, n. 1, col. 956 : Nos autem quoniam corpus su-