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JACQUES DE LAUSANNE — JACQUES DE SAROUG

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premiers livres du Lombard. Une Commendatio sacrée Scripturæ est d’attribution douteuse.

I. Œuvres. — Opus Moralilatum præclari fralris Jacobi de Lausanna cunetis verbi Dei concionaloribus pro declamandis sermonibus peiquam maxime necessarium, Limoges, 1528 : ce sont des extraits des postules et gloses ; très nombreux mss, dont Hauréau fournit un premier classement ; Sermones dominicales el (estivales per tolum anni circulmn, per rev. fr. Jacobum de Laosanna, ord. jr. Prti’dicat. cleclamati, impressioni mandali per quemdam profeszorem ordinis Minorum rtgnlaris observantiæ, Paris, 1330 : édition incomplète elle aussi, omettant surtout les Sermunes de Sanclis ; les Qucstiones super Sententias, appelées aussi Leclura Thomasina, se trouvent dans le ms. lat. 154 2 de la Bibl. Imp. de Vienne ; le ms. lat. 4593 de la même Bibl. donne sous le nom de Jacques de Lausanne un Compendium Sententiarum. La Cnmmendatio S. Scripturie se trouve dans le ms. lat. 14 7 9’J, ꝟ. 124, de la Bibl. nat. de Paris.

II. Travaux.

Quétif-Echard, Scriptores ordinis preedicatorum, t.i.p. 547 ; Denifle, Quellen zur Gelehrlengescliichte des Predigeiordens, dans Arch’v fur I.ileralnr und Kirchengescb’clitc, t. ii, p. 216 ; Denifle, Chartularium Uniuersitalis Parisicnsis, t. H, p. 102, 148, 167, 172, 206, 207 ; llœfer, Nouvelle biographie générale, t.-xxvi, col. 264-265 ; B. Hauréau, Notices et extraits de quelques manuscrits, t. ii, p. 152, 154-157 ; t. iii, p. 99, 110-113, 118-121, 123, 126-132, 153, 343 ; t. iv. p. 182, 183, 185 ; t. v, p. 65, 66, 286-289 ; nctice par B. ll(aurcau) et N. V(alois) dans Histoire littéraire de la France, t. xxxiii, 1906, p. 459-479, 631-632.

M. D. Chenu.

JACQUES DE SAINTDOMINIQUE (161 $1-$2701), dominicain, de son nom de famille Charles Maison, né en 1617 à Langres, où, après être entré dans l’ordre des frères-prêcheurs, il enseigna la philosophie et la théologie. L’ordre entrait alors en France, tant au point de vue religieux qu’au point de vue intellectuel, dans une période de pleine activité. Jacques y participa dignement, bien que son nom soit aujourd’hui à peu près inconnu et que ses ouvrages soient devenus rares, il prenait bon rang alors parmi les théologiens thomistes français de la seconde moitié du XVIIe siècle, les Contenson, les Gonet, les Goudin, qui soutenaient en théologie dogmatique le système de la prémotion physique, et en morale, surtout après les décrets d’Alexandre VII, 1665-1666, le probabiliorismc. Son ouvrage principal, en partie dirigé contre le cistercien Pierre Comagère, est intitulé : Nova Cassiopeaslclla antiquum prwdeterminationis Thomistiese negotium originem progression ac nécessitaient illustrons, qua præcipuis hujus lemporis dispulationibus sopitis juxta SS. Patrum, summorum Ponliftcum, Conciliorum creumenicorum placila, ipsa libertatis creatw indifjcrentia tam facile demonstratur, quam apcrle traducitur a R. P. Petro a S. Joseph Fuliensi in libro cui hœc speciosa jrons est ab ipso immerttissime prie fixa : De/ensio S. Thomas doct. ang. adverstis physicæ pru-delcrminationis propugnalores, etc. Langres, 1667 ; Paris, 1676, 1679 ; sous un autre titre, Rouen, 1695. Parmi ses autres ouvrages, à signaler : Securiorcs sémite moralis theologiw, seu tractatus de divinis et humanis legibus, lelerna ac rclcris <ib en derivaiis, I. migres, 1669, Paris, 1679 ; Dissertatio Thomistica de opinionum delectu opprime necessariu, Paris, 1679 ; Compendiaria thzologtæ moralis expVçatio ul sensum SS. Patrum… pncsrrlim circa doctrinam de sententia probabili. Paris, 1676 ; Éclaircissements apologétiques de la morale chrétienne louchant le choix des opinions, etc. Paris, 1680 ; el deux petits ouvrages curieux sur les procédés de controverse dule mps : Dissertations sur la conduite qu’on observe aujourd’hui pour laconverstondes calvinistes, Rouen, 1686 ; Dénonciation apologétique louchant les quatre [dus importantes controverses île ce temps… avec la conduite de l’ordre de. S. Dominique entiers la compagnie de.Jésus, et sa reconnaissance réciproque à l’endroit du nicme Ordre (’s : ins date)

Quélif-Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, t. ii, p. 764-5 ; Ilurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv.col. 610, 662.

M. D. Chenu.

JACQUES DE SAROUG, évêque monophysite de batnnn, chef-lieu du dislricl de Saroug, -jle 29 novembre 521. — I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine.

I. Vie.

Comme sources particulières nous possédons deux panégyriques syriaques en vers, deux courtes notices en prose et un éloge dans le synaxaire arménien. Le premier panégyrique, contenu dans le ms. Vatican syriaque 117, ꝟ. 110-1 14, déjà connu de J. S. Assémani, a été publié avec traduction latine par J.-B. Abbeloos, De vila et scriplis sancti Jacobi Balnarum Sarugi in Mesopotamia episcopi, Louvain, 1867, p. 24-85. D’après son titre, il serait l’œuvre d’un disciple de Jacques nommé Georges ; mais il est manifeste que l’auteur de cette composition ne vécut même pas du temps de Jacques de Saroug. Quelquesuns ont voulu reconnaître en lui Georges, évêque des Arabes, disciple de Jacques d’Éuessejil vaut mieux retenir la suggestion de Paulin Martin, identifiant l’auteur à Georges, évêque de Saroug, correspondant du même Jacques d’Édesse. Le deuxième panégyrique, en 1106 vers, contenu dans le ms. de la Bibliothèque nationale de Paris, syriaque 177, ꝟ. 145v°-161, date de 1143. Des biographies en prose, la plus importante, publiée et traduite par J. S. Assémani, Bibliotheca Orientalis, Rome, 1719, t. i, p. 286-289, d’après le ms. Vatican syriaque 155, ꝟ. 5v°, est l’œuvre de Jacques d’Édesse, ainsi que l’a reconnu Paulin Martin en examinant le ms. de la Bibliothèque bodléïenne d’Oxford, Marsh 101, où elle se trouve au ꝟ. 28v°. L’autre biographie, contenue dans les mss Add. 12 174, ꝟ. 285, du Musée britannique, et Vatican syriaque 37, ꝟ. 161, a été publiée d’après le ms. de Londres avec une traduction latine par Abbeloos, op. cit., p. 311-314. Quant à la notice arménienne contenue dans les haysmavourkh à la date du 16 hori, Paulin Martin l’a utilisée d’après le ms. de Paris Arménien 190 (ancien 87) ; le texte de ce ms. doit être semblable à celui imprimé dans l’édition princeps du synaxaire arménien, Constantinoplc, 1712, p. 122sq. Les documents de ce genre n’ont pas toujours grande valeur, cette notice se recommande toutefois par cette circonstance qu’elle donne sur la mort de Jacques les mêmes détails que le pseudo-Denys de Tell-Mahré et le patriarche Michel.

Jacques naquit à Curtam, petit village situé sur le bord de l’Euphrate, vers 451. Georges dit que son père était prêtre, les deux notices en prose s’accordent avec lui pour dire que sa mère était stérile et que ses parents prièrent le Seigneur pendant plusieurs années avant d’obtenir la naissance de ce fils. Porté à l’église par sa mère, alors qu’il avait l’âge de trois ans, le jour d’une fêle du Seigneur, au milieu de l’office divin, tandis que les prêtres prononçaient l’invocation à l’Esprit saint, l’enfant s’échappa du giron maternel, monta résolument a l’autel, et, après une révérence plongea sa petite main dans le calice, et but par trois fois. De ce jour, disent ses admirateurs, datait son inspiration par l’Esprit saint. On racontait aussi qu’à l’âge de vingt-deux ans, déjà renommé pour son éloquence, il fut examiné par cinc] évêques. qui lui proposèrent comme sujet d’homélie la vision du char dans Bzéchiel.

Mari, dans sa chronique des patriarches nestoriens, Maris, Anui et Sltbæ de Patriarchis Nestorianorum commenta ria, part. I. édit. Gismondi, Rome, 1899, p. ii, Irai !., p. 38, et la Chronique ncslorienne de Séert, édit. Seher, Patrologia Orientalls, t. vii, p. [29] 121, prétendent que Jacques, d’abord dyophysite, et, comme Ici, ayant suivi les cours de l’École des Perses avec Barsauma, se détourna ensuite vers le mono-