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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/571

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JÉSUS-CHR IST. I I - I l RI S SAPIENTIA1 X

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Cf. Matth., xxi. : > : Marc, xi.7 ; Joa., xii. 14, 15. Faut-il voir une prophétie de l’incarnation, de la passion et de la transfixion de Jésus-Christ dans xii, 10 : Je répandrai… un esprit de grâce et de supplication et ils regarderont vers moi qu’ils auront transport Cf. Joa., xix. 37 ; Luc, xxiii. 48 ; Ait., u. 37. Voir Fils de Dn.i ;. t. vi, col. 2365-2366 et les ailleurs cités à propos de la discussion de ce texte.

Ma’lachie annonce le précurseur qui doit suivre à plus de quatre cents ans de distance, iii, 1-1 : ce précurseur est Elie, iv, 1-5 (m, 10-23) ; cf. Luc, i. 17 : Matth., xi, 10 ; 14 ; xvii, 11-12. Annonce-t-il, avec T i ange de l’alliance », iii, 1, le Messie, c’est-à-dire Dieu lui-même venant dans son temple ? voir Fils de Dur. t. vi. COl. 2366. Mais ce prophète est surtout célèbre par l’annonce du sacrifice de la loi nouvelle, l’Eucharistie, i, 1.0-1 1.

kj La prophétie de Joël, relativement à l’effusion du Saint-Esprit, apporte une précision nouvelle touchant la première manifestation de l’Esprit Saint dans l’Église catholique au jour de la Pentecôte, ii, 28-32 ; cf. Ad., ii, 17-21. Ce trait, bien que ne se rapportant lias a la figure du Messie, est trop important dans l’œuvre de Jésus-Christ, pour être négligé ici. Mais Joël nous intéresse encore par sa prophétie du » docleur de la justice. » ii, 23 ; cf. Is., i.v, 4. Le docteur de la justice est-il directement Jésus-Christ, ou la suite des prophètes symbolisant Jésus-Christ ? Voir Knabenbauer, Prophète minores, 1. 1, p. 229.

1) Le livre de Daniel nous offre plus de traits encore destinés à éclairer la figure du Messie. Daniel prophétise tOUl d’abord le futur royaume éternel du Messie, u, 34-44. La nature, sinon divine, tout au inoins transcendante du Messie et sa préexistence sont marquées par sa venue sur les nui es du ciel > vu. 13. Sur la signification de nuées », comparer Ex., xi., 34 ; Ps., xvii. 17 : xi.vi. 2 : ciii, 3, où Jahvé lui-même s’avance sur les nuages, symbole de sa majesté. « Semblable au Fils de l’homme »…, le Messiea la puissance, l’honneur et le royaume ; et tous les peuples, les tribus et les langues le serviront ; sa puissance est une puissance éternelle qui ne lui sera point ôtée, et son royaume ne sera jamais détruit. » vii, 14. La mission divine du Messie est indiquée par son caractère il’ « oint », IX. 26 ; .l’objet de celle mission se définit par la rémission des péchés, la justification des âmes, la fondation de l’Église, in. 24 ; et la manière dont elle sera réalisée esl indiquée dans la mort du « Christ ». ix, 26. Nous trouvons aussi dans Daniel des traits se rapportant a l’eschatologie et retraçant le rôle que le Messie futur doit jouer dans les derniers temps. Il est précieux de relever ces tiaits que Jésus lui-même accentuera en

, prenanl pour son propre compte. A la prophétie de l’Antéchrist, vii, 20-25 ; xi, 21, 28-36, que le Nouveau Testament précisera, voir Antéchrist, l. i, COl. 1361, se superpose en Daniel l’œuvre eschatolo gique du.Messie, son second avènement sur les nuées du ciel », en vue du jugement, vii, 13-14, sur l’enscignc i touchant la résurrection des morts, bons ou

m.’_ !. et la séparation des uns et des

autres, la vie éternelle, la récompense des fidèles cl

des i docteurs en justice » par la lumière céleste, xii,

2-3 ; la damnation et le châtiment des pu vers par la

i„, ni, ., 1 l’opprobre éternels, xii, 2. L’expression i Fils

, l, . l’homme sera reprise par Jésus-Christ, pour se

lui même comme le Messie : voir plus loin

I laniel, elle n’a pas encore le sens ferme et plein que lui donnera Jésus dans la dernière période de sa |e publique ; mais c’est déjà le Messie qu’on entrevoit

e1 un Messie céleste, c’est a dire transcendant par rapport a l’humanité.

La prophétie de Daniel est surtout célèbre a cause de l’annonce de l’époque de la venue du Messie, in. 2 i 27. Mu le sens et l’interprétation des soixante-dix semaines, voir Daniel (Les soixante-dix semaines du proplùtej, t. iv, col. 75-102. Quelle que soit l’interprétation adoptée, à l’égard des soixante-dix semaines, Daniel < garde dans son objet direct le sens messianique que lui a reconnu ou attribué la tradition chrétienne depuis l’origine jusqu’à nos jours. » l.oe. cit., col. 102.

5° Conclusion. Les prophéties messianiques, considérées soit dans leur sens général, soit dans les détails qu’elles comportent, relativement au personnage du Sauveur, ne suffisent certainement pas à mettre en pleine lumière la figure à la fois divine et humaine du Christ. Le mystère de l’incarnation ne s’y Irouw pas dévoilé : la divinité du Messie n’y est pas clairement exprimée. Cependant il s’y trouve des expressions fréquentes ayant une valeur surhumaine et transcendante, qui attendent leur explication. Quant à l’humanité du Sauveur, nous en connaissons mieux les prérogatives messianiques ; mais nous ignorons encore les qualités résultant de l’incarnation du Verbe. L’explication des prophéties ne sera pleinement fournie que par l’Évangile : i C’est l’Évangile qui leur donne toute leur valeur, en les éclairant de la lumière du Christ : en lui tous les traits s’accusent et s’unissent ; il est le Fils de Dieu, Dieu fort, né de toute éternité, assis à la droite du Père, de même qu’il est le roi d’Israël, le rédempteur du peuple, le serviteur de Jahvé. Ainsi, comme les Pères aiment à le constater, il interprète, par sa seule manifestation, les prophéties jusque-là méconnues. » J. Lebrcton, Les origines du doi/me de la Trinité, 4e édit., Paris, 1019, p. 124.

Ouvrages généraux sur les prophéties messianiques : L. Relnke, Die messianischen }Yeissagungen bei den l’ropheten, ."> vol., Giessen, 1859-1862 ;.1. Corluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, 2 vol., Gand, 188-1, t. i, p. 347-529 ; Caïd. Meignan, Les prophétie » messianiques, (i vol., Paris, 1856-1894 : AbbédeBroglie, Questions bibliques, Paris, 1897, p. 329-380 ; P. Lagrange, Divers articles sur les prophéties messianiques dans la Revue biblique, octobre 1904 ; janvier et avril 1905 ; janvier et octobre 1906 ;, i. Dceller, Die Messiaserwartung im Allen Testament, Vienne, 1911 ; J. Rivière, Le dogme de la Rédemption, étude théologique, Taris, l’.ll I, e. i ; Mj4r Pelt, Histoire de l’Ancien Testament, Paris. 1002, t. ii, p. 153-179 ; Ottiger, Theologia jundamentalis, Fribourg-en-Brisgau, 1897, part. I, sert, i, e. m : J. Touzard, V Espérance messianique, deuxième partie dirait. Juif [Peuple), dans le Dictionnaire apologétique de In foi catholique, t. ii, col. 1614-1648 ; Fllllon, Vie de X.-S. Jésus-Clirist, Paris, 1922, t. I, e. ii, p. I ! 17-’_ ! 10 : cl, parmi les

i tiéologiens dogmatiques, Billot, De Verbo incarnato, Home, 1912, th. r.vn : Ch. Pesch, Prælecliones àogmaticæ, Fribourgen-Brisgau, ÎUI."), t. I, prop. xix ; l.egiaud, Dr incunuilione Verbi divini, dans Migne, Cursus théologies, t. ix, dissert. n.

On pourra consulter aussi, parmi les auteurs protestants :

Fr. Delitzsch, Messtanische Weissagungen in geschichtlicher I olge, Leipzig, 1890 ; E. Bohl, Christologie des Allen Testaments, oder Auslegung <ler wichtigsten messianischen Weissagungen. Vienne, 1882 ; C. A. Briggs, Messianic Prophety. .., N’cw-Yurt, , 1887.


IL JÉsrs Christ et ils Livres Sapiientiaux. — Les livres sapientiaux n’offrent que quelques rares traits généraux relatifs à l’espérance messianique. En ie anche, la doctrine de la Sagesse » et de la t Parole

de Dieu y préparent déjà la théologie néotestamentaire du Verbe, en entrant plus avant dans les réalités divines. Les prophéties messianiques préparent la

venue de l’envoyé de Dieu, mais laissent plus ou moins dans l’ombre sa divinité ; les livres.sapientiaux. au contraire, nous font entrevoir, dans un demi jour

mystérieux, le Verbe de Dieu qui doit se faire homme

cl devenir le Messie.

La I lléologle de la Sagesse et de la Parole, l’étude des relations entre la Sagesse, la Parole, le Fils de Dieu, le

Messie et l’ange de Jahvé, oui élé exposées à l’ail.