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J] £S1 S-l KRIST. L’HUMANITÉ Dl SAUVEUR
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maints témoignages sensibles. Marc., wi, ; ». il ; Luc, nmv. 30, 39 ; 43. Et déjà, rien qu’a la lecture dos synoptiques, on peut formuler la conclusion qui sera
plus tard celle de Tertullien. Si le Christ ne fut pas homme, toute sa vie n’est que mensonge. Adversus Marcianem, 1. 111. c. viii. Cf. De carne Christi, c. v,
I’. L. t. h. col. 360, 805.
Il convient toutefois d’insister sur une expression qu’on retrouve maintes fois chez les synoptiques et dans saint Jean : Fils de l’homme (31 fois dans saint Matthieu. 1-1 dans saint Mari-. 25 dans saint Lue. 12 dans saint Jean : on la lit encore dans Act., vii, 5C et Apoc, i. 13 : xiv, 14). Malgré l’assertion contraire de plusieurs critiques, notamment de Lietzmann, Der M. nschensohn, Fribôurg-en-Brisgau, 1896, J. Wellhausen. Ski ::en und Yorarb’iten, t. vi (1899), p. 202, cf. N. Schmidt, art. Son of mon, dans YEncijclopsedia biblica. de Cheyne, t. iv, col. 4732, c’est bien Notre-Seigneur Jésus-Christ qui s’est donné à lui-même ce titre de Ris de l’homme. Cf. Dalman. Die Worte Jesu, Leipzig, 1898, p. 210. En quel sens Jésus se donnait-il ce titre ? Nous le rappellerons brièvement plus loin, voir col. 12".’!. Pour le moment, il nous suffit de retenir que Jésus s’est appelé le Fils de l’homme, ce qu’il n’aurait pu faire en tonte vérité s’il n’avait pas été un homme. Et donc l’expression Fils de l’homme est un excellent argument en faveur du caractère réel de l’humanité de Jésus. Ch. Pesch, Prxlectiones dogmatiete, I-ïibourg-en-Brisgau, 1909, t. iv, n. 29 ; Sanday, art. Jesus-Christ, dans le Dictionary of the Bible de Hastings, t. n. p. 025. Aussi bien, c’est par son humanité, personnellement unie à sa divinité, que Jésus agit, souffre et triomphe : c’est pourquoi il apparaît comme le « Fils de l’homme » dans tous les textes qui se rapportent à son rôle de Rédempteur, de Dieu fait homme. On lira, avec les textes à l’appui, la démonstration de cette vérité dans l’art. Fils de l’homme du Dictionnaire de la Bible, t. ii, col. 2259.
2. Mais, en se plaçant au point de vue du mystère de Ja rédemption, saint Paul sera amené, à plusieurs reprises, à formuler la doctrine révélée touchant l’humanité parfaite de Jésus-Christ, en tous points semblable à la nôtre. « Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sous la Loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la Loi, afin de nous faire recevoir la filiation adoptive. » Gal., iv, 4. Le mode de la rédemption est indiquée par la brève formule yev6|i£VOv éx. ywoixéç, yevâtievov ô— ô v6jxov. L’expression yev6[vevov lx Yuvaixôç, rappelle yevàyjsvoç ïv.n-.ïyyj.-.^z ÂotuslS Lyr.% oxpxa, Rom., i, 3, et, comme cette dernière, signifie la formation de l’humanité du Christ selon les lois de la conception ordinaire, du moins quant au principe passif, de cette conception. Il s’agit clone bien d’une humanité réelle et parfaite. Quant à l’autre expression Yev6p.evov ôto vôfzov, elle signifie que le Christ naît sujet de la Loi, en tant qu’il naît membre du peuple hébreu soumis a la Loi. Il le fallait pour mieux faire ressortir le but de la venue du Christ : racheter les sujets du joug de la Loi et de plus, pour répondre à la filiation naturelle que le Christ acquiert dans l’humanité, conférer à tous la filiation adoptive. Avec plus de précision encore, saint Paul, dans un autre texte « aussi fameux par sa difficulté intrinsèque que par les divagations sans nombre des exégètes » (Prat, La théologie de saint Paul, t. ii, p. 214), marque que l’humanité prise par le Sauveur n’a point la souillure du péché : Ce qui était impossible à la Loi, vu qu’elle était alîaiblie par la chair, Dieu envoyant son propre Fils dans la ressemblance de la chair de péché et en vue du péché, condamna le péché dans la chair, afin que le juste commandement de la Loi s’accomplit en nous. » Rom., viii, 3. La Loi montrait a l’homme le chemin de la justice et devait l’y conduire ; mais elle avait été
entravée et paralysée par la chair, c’est-à-dire par le
penchant au mal qui vicie la nature humaine. Pour vaincre et anéantir le péché dans son propre domaine. Dieu envoie son Fils dans la ressemblance d’une chair de péché, Paul ne dit pas : « Dans la ressemblance de la chair » ; car, s’il parlait ainsi, il laisserait entendre ou que le Christ n’a pas de chair véritable ou que sa chair était d’une nature différente de la nôtre. Mais il ne dit pas non plus > dans une chair de péché, i car il ne faut pas qu’on comprenne que le Christ a revêtu une chair de péché. Il dit donc, avec un rare bonheur d’expression : « Dans la ressemblance d’une chair de péché ; i car la chair du Christ est bien une chaire réelle que rien physiquement ne distingue de la nôtre mais elle n’est qu’en apparence une chair de péché, n’ayant rien de commun avec le péché. Cf. Prat, op. ciï., p. 244-245.
C’est donc parce qu’il doit être le nouvel Adam, restaurateur de l’ordre bouleversé par notre premier père, médiateur entre Dieu et les hommes, que le Verbe deviendra homme et réparera pour tous ceux qui participent à la nature humaine : Le premier Adam est un homme terrestre et grâce à la filiation que nous avons par rapport à lui, nous portons en nous l’image de l’homme terrestre ; mais le Christ est l’homme céleste et, par la filiation adoptive, nous communiquera l’image de l’homme céleste et la vie. Cette opposition entre l’œuvre de mort accomplie dans l’humanité par l’homme Adam et l’œuvre de vie accomplie par l’homme Jésus est reprise par saint Paul sous différentes formes ; mais toujours le terme moyen des comparaisons est l’homme qui existe aussi bien dans le premier Adam que dans le second : ’O — çwto ; a10p(O710ç… ô ScÛTspoç av0pcù7TOç, I Cor., xv, 47 : ; 1. v. lô : ôr : pà>TOç ; l/Qzo)~ r jq’ASàf.y., ô ëayaTGç’ASocu et aussiꝟ. 21-22 : « Par un homme est venue la mort, et par un homme la résurrection des morts ; et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi dans le Christ. » Quant à l’épître aux Romains, elle est encore plus précise. Rom., v, 12-19 : « Le péché est entré dans le monde par un seul homme… ; si par le péché d’un seul (homme) beaucoup sont morts, bien plus abondamment la grâce et le don de Dieu, par la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, se sont répandus sur un grand nombre… Si, par le péché d’un seul, la mort a régné par un seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de 1 ? grâce, et du don, et de la justice, régneront-ils dans la vie par un seul, Jésus-Christ. Comme donc c’est par le péché d’un seul que tous les hommes sont tombés dans la condamnation, ainsi c’est par la justice d’un seul que tous les hommes reçoivent la justification de la vie. Car, de même que par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l’obéissance d’un seul, beaucoup sont constitués justes. » De tous ces textes, il ressort que Notre-Seigneur, nouvel Adam, fut homme comme le premier : le premier Adam loutefois n’était qu’un homme ; Jésus-Christ, au contraire, tout en possédant l’humanité, possède aussi un nom qui est au-dessus de tout nom. Phil., il, 9. Si Jésus n’était pas homme, mensonge serait donc la rédemption tout entière : En effet, si Jésus-Christ n’élail pas vraiment homme, il ne serait l>as notre frère ; s’il n’était pas notre frère, il ne serait pas notre chef au sens strict du mot, s’il n’était pas notre chef, il ne serait pas notre représentant ; sa grâce lui serait personnelle et sa justice ne serait la nôtre à aucun titre. Ainsi s’explique l’insistance avec laquelle Paul inculque sans cesse la réalité de la nature humaine du Christ. » Prat., op. cit., p. 250. Mais, homme parfait, Jésus ne cessera pas d’être Dieu. « En lui habite corpoicllcinent la plénitude de la divinité. » Col., ii, 9. « Existant en la loi me de I lieu, il ne regarde