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en deux circonstances, qu’on répandit sur lui des parfums. Mal th.. xxvi. 7 : Marc, xiv. : i : Luc. vu. 36 ; Joa., xii. 3. Cela s’explique par son plan religieux : il n’avait pas l’intention d’imposer les grandes austérités comme règle générale à L’ensemble des chrétiens. Du reste, il laissa a ses apôtres ci à leurs successeurs le soin d’organiser sous ce rapport la vie de l’Église,
après son ascension (c’est le sens des mois postea jejuiuibiinl. Mat th.. ne, 15). Quant à lui, il ne recula, surtout durant les années de son ministère inauguré par Un jeune de quarante jours, devant aucune privation, devant aucune fatigue, dépensant ses forces sans mesure, se privant fréquemment de sommeil, Marc, vi, 45-51 ; Luc, vi, 12 ; xxii. 39 ; Joa., xviii", 2, refusant, avant de se laisser attacher à la croix, le breuvage narcotique qui aurait pu alléger ses horribles souffrances, Mat th., xxvii, 34 ; Marc, xv, 2 : 5. > Pillion, op. cit.. p. 409-410.- c) L’humilité, vertu inconnue des païens et médiocrement pratiquée par les Juifs, est une des plus apparentes qualités morales de l’âme du Christ. Axant de la prêcher, il la met en pratique ; il invile les hommes à venir à sou école, car il est « doux et humble de cœur. » Mail h., xi, 29. Son humilité éclate des son apparition en ce monde, dans le choix de ses parents, dans le lieu de sa naissance, dans sa fuite en Egypte, dans les moindres détails de sa vie cachée. Il s’est vraiment i anéanti ». Cf. Phil., ii, 7. Maître de ses disciples, il se fait leur serviteur. Mat th., x, 24-25 ; Luc. xxii, 24-27 ; Joa., xii, 13, et. pour témoigner ses sentiments, leur lave les pieds, Joa., xii, 1-11. Sa passion lut une longue série d’humiliations, vivement ressenties, mais subies sans plainte. Matth., xxvi. 55 ; Marc, iv. 48 ; Luc, xxii, 52. Son humilité s’affirme jusque dans les éloges qu’il reçoit et qu’il rapporte à Dieu. Matth., xix. 10-17 : Marc. x. 17-LS : Luc, xviii. 18-19, et dans les triomphes dont il est l’objet, Matth., xxi. 2.". ; cꝟ. 17 ; Marc, xi, 11. Il n’a jamais recherché sa propre gloire. Matth., VI, 2, 5, 16 ; xviii, 1-1 : xxiii. 5-12 ; Luc. xiv, 7-11 ; xviii, 9-1 I. etc. Mais l’humilité, en Jésus, n’était pas l’insensibilité à la courtoisie et au dévouement, cf. Luc. vu, 44-46 ; Marc. xiv. s. pas plus qu’aux outrages auxquels parfois il lui arriva d’opposer une fière protestation, Joa.. xviii, 23, un silence méprisant et plein de majesté, Matth., xxvi, 62-63 ; xxvii. 12-14 ; Marc. iv. 18-49, 60-61 ; XV, I 5 ; Luc. u. 52-53, 67 69 ; x m. 9 ; Joa.. xix, 9 ; une attitude noble ou une 1er me réponse, Mal th.. xxvi, 55-56 ; Joa.. xviii, 19 21, 34, 30-37. Cf. Mgr l.andriot. l.c Christ de lu tradition, t. ii, p. 350. — (I) L’obéissance de Jésus va de pair avec son humilité, car cette obéissance lait partie inté grante de son sacrifice. Nous aurons tOUt à l’heure l’occasion de le rappeler plus explicitement, en parlant de la volonté du Sauveur, il suffit de marquer ici
combien cette obéissance a été constante et forte en
face <les adversités. Rien ne l’arrêta, rien ne le découragea, pas même les lenteurs de ses apôtres à comprendre sa mission. Mail h., xv, 16 ; xvi, 8-11 ; 22-23 ;
Luc. ix, 55, etc. C’est surtout dans la passion que se manifeste la patiente obéissance de Jésus, réalisant pleinement l’oracle d’Isaïe, un. Cf. col. 1121. Saint Pierre résume d’un mol celle admirable constance : Outragé, il ne rendait pas l’outrage ; maltraité, il
ne taisait pas de menaces. [ Pet., ii, 23. Sans don le. le
divin Maiirc éprouvaii une généreuse Impatience
d’accomplir sa mission, Luc. XH, 50 ; mais son aine
possédait assez pour ne pas devancer l’heure
m trquée par Dieu, Cf. Marc. xi. Il ; Joa.. n. I ; i.
21. 23 ;. 2 :.. 28 ; vu. 30 ; viii, 20 ; xii. 23, 27 ; xui. 2 ; wii. 1. et Jésus n’hésitait pas a s’éloigner pour un
temps des embûches de ses ennemis, alin de ne se
ni d’eux que lorsque sérail venu
le moment. Matth., xi. 13 ; Marc, rn, 7 ; vii, 24 ; Joa.,
vu. l ; mu. 59 ; x. 39-40 ; xi. 54-56. <, Il faut signaler
encore parmi les vertus de Jésus, son amour du recueillement et de lu solitude. Matth.. xvii. 1 ; Marc. 1. 35, 45 ; iv.. ;.") : vi. 31. 46 ; vu. 21 : vin. 27 : Luc. vi. 2 ; ix. 18 ; xi. 1. etc. Il était, dit saint Luc. en employant une expression qui désigne un état habituel, ô-o^copôv èv -rxi ; ipf, uo’. ; xoci 7rpoa£’j/ôu.svo ::. v. 10. Cet amour de la solitude, s’explique en effet par l’amour de la prière et du silence. j) lui lin. ajoutons un dernier trait à ce portrait moral du Sauveur, en rappelant ses deux qualités de simplicité et de sérénité. Il a en horreur l’hypocrisie des pharisiens. Matth.. vi, 1-18 ; vu. 15-20 ; xxiii, 23-28 ; Luc. xui, 17, et ses ennemis eux-mêmes proclament sa rare sincérité. Matth.. xxii, l(i ; cf. Marc, xii, 11 : Luc. xx. 21. U est venu, proclanie-t-il devant Pilate, rendre témoignage à la vérité. Joa., xviii, 37 : et n’est-ce pas là toute sa mission. résumée dans la prédication du nouvel évangile ? Non inuentus est dolus in ore ejus, dit saint Lierre, I Pet., u. 22. Voir un beau développement dans Mgr l.andriot, Le Christ de lu tradition, t. 11. p. 307
— g) Lu rassemblant et comparant toutes ces qualités morales, on découvre toute une série de contrastes, dont la somme équivaut à une perfection nouvelle. 1 Jésus est humble jusqu’à l’excès, et sa fierté s’indigne par moments. Tendrement fidèle à ses affections, il rompt les liens les plus légitimes et les plus étroits, lorsqu’ils se mettent en travers du devoir. Il est né seigneur et maître, et il se fait avec une grâce charmante le serviteur de tous. Sa vaillance est celle des héros, et il lui arrive de se troubler. Il est soumis à l’autorité et il agit avec indépendance ; pacifique, il apporte la guerre. Il se délie des hommes, dont il connaît l’instabilité et il les aime jusqu’à mourir pour eux sur une croix. Il veut quon obéisse à la loi mosaïque, et il porte de rudes coups aux traditions qui prétendaient l’expliquer, la compléter. Il recherche la solitude et il fréquente le monde. Sa vie est extrêmement mortifiée, et il assiste, sans se faire prier, à de grands repas. Il veut attirer tout à lui. et il congédie d’un mol ceux qui hésitent a le suivre. Détaché de tout, il exige qu’on quitte tout pour s’attacher à sa personne. Il esi contemplatif, en même temps qu’homme d’action. » Fillion, op. cit., p. 414-415. Ces contrastes ne sont pas des conflits de vertus ; ils manifestent seulement la multiplicité des perfections qui ornaient l’âme de Jésus-Christ. Ils fournissent, au contraire, un fondement solide, sur lequel le théologien peut appuyer une psychologie surnaturelle du Christ. Cf. Mgr Chollet. La psychologie du Christ. I’aris. L903, c. viii.
5. Volonté humaine et amour humain de Jésus. — Ce nouvel aspect de la psychologie naturelle du Christ doit être soigneusement mis en relief par le théologien, car il est à la base des définitions conciliaires relatives à la double volonté et au double vouloir en JésusChrist. Cf. CONSTANTINOPLE ( 1 1 / cône lie de). t. 111. col. 1259 127.", . a) L’existence en Jésus-Christ d’une volonté humaine, bien plus, d’un vouloir humain, distincts l’un et l’autre de la volonté et du vouloir divins, apparaît clairement dans toutes les affirmations évangéliques. où la vertu d’obéissance es ! attribuée au Christ. Et Noire Seigneur, à plusieurs reprises, affirme la parfaite conformité de sa volonté a la volonté du Père, de sa volonté humaine par conséquent a la volonté divine : qu : e placila suid ei fado semper, dit-il. Joa.. viii. 20. De même Joa.. îv. 31 : 1 Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé ; 1 cl encore. V, 30 : Je ne cherche pas ma volonté, mais
1.1 volonté de Celui qui m’a envoyé. 1 Cette obéissance,
il l’a poussée jusqu’à l’acceptation de la inorl que lui Imposait le précepte du l’ère. Joa., XIV, 31. On pourra discuter sur le sens de ce précepte, voir plus