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JÉSUS-CHRIST. LA RÉSURRECTION

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xxviii, ."> 7. cf. Marc-., xvi, 5-7 ; Luc. wi. 3 8 ; et, pendant leur fuite vers les apôtres, l’apparition de

Jésus lui-même à ces femmes, Matth., xxviii, ’.), 10 ; c’est l’apparition de Jésus à Marie île Magdala, racontée avec des détails par Joa.. xx, 11-18 et à laquelle se réfère le sec résumé qui constitue la finale deutérocan nique de Marc, xvi, 9 : c’est l’apparition aux deux disciple-, d’Emmaûs, narrée avec une précieuse abondance de faits, de discours et de gestes, par Luc, xxiv, 13’'’). cl. Marc, xvi, 12-13 ; c’est l’apparition aux apôtres, en l’absence de Thomas, Joa., xx, 19-25 ; cf. Luc, xiv, 36-49 et la nouvelle apparition, en pré sence de Thomas, Joa., xx, 26 29 ; c’est l’apparition du Christ aux sept disciples, près de la mer de Tibériade. Joa., xxi, 1 -23 ; c’est, enfin, l’apparition en Galilée, rapportée par saint Matthieu, xxviii, 10-20 ; cf. Marc, xvi, 15-18 ; puis le récit de l’ascension, Luc, xxiv, 50-53, dont on trouve un écho dans la finale de Marc, xvi, 19-20, peut être résumée des Actes, i, 1-9. Parmi les évangiles non canoniques, Y Évangile des Hébreux raconte l’apparition de Jésus à Jacques ; un fragment copte du iie siècle décrit l’apparition aux saintes femmes près du sépulcre ; enfin, l’Évangile de Pierre, v. 29 00 après le fait même de la résurrec tion, narr avec une singulière gaucherie, rapporte, l’apparition à Marie Madeleine et aux saintes femmes. Voir les textes dans E. Preusschen, Antilegomena, 2e édit., Giessen, 1905, p. 7-8 ; 83-84 ; 16-20.

Les narrations évangéliques sont-elles suffisantes pour démontrer historiquement le fait de la résurrection ? Nous ne ferons qu’indiquer brièvement les points qui semblent acquis, de l’inspection et de la discussion des textes sacrés. Pour les détails critiques, on p uira se reporter à l’étude de E. Mangenot, La Résurrection de Jésus. Paris, 1910.

a) Il faut reconnaître qu’e égard à l’importance de la résurrection relativement à la foi et aux espérances chrétiennes que ce miracle contresigne, les récits des apparitions, sauf Luc. xxiv, LÎ-36 et Joa., xx, 19-29 apparaissent assez vagues et dépourvus des précisions historiques qu’on aurait aimé à trouver en une matière aussi fondamentale. Os ne renferment aucune indication sur le point capital de la résurrection elle-même dejnt ils n’offrent aucune description. Cette indigence relative cle nos récits s’explique d’ailleurs naturellement par une double cause : d’une part, la possession tranquille et incontestée de la substance de l’événement, et d’autre part la difficulté d’exprimer nettement les conditions de la nouvelle vie de Jésus, si différentes des conditions habituelles de la vie humaine. Loin toutefois d’exclure la vérité historique du fait de la résurrection, ces constatations semblent la confirmer, car elles dénotent, chez les ailleurs sacrés, l’absence totale de préoccupations qui n’eussent pas manqué d’exister chez des ailleurs désireux d’ajouter, en marge de l’histoire, des récits pleins d’allrails pour la curiosité et la foi des premières général ions chrétiennes. « Rien n’est plus instructif, dit le P. de Grandmaison, que de comparer aux récits les intentions prêtées aux narrateurs par M. Arnold Mcycr, par exemple : Die Auferslehung Christi, Tubingue, 1905, p. 14, sq. D’après ce critique, l’évangile de la résurrection étant le principal, le plus sujet à contestation

ei à fausse Interprétation, il fallut beaucoup ajouter aux traditions primitives, préciser des traits, harmoniser, prévenir des difficultés. Pour satisfaire des

néophytes avides de merveilleux… il fallut… faire une part a la chair du Christ, aux miracles, aux repas

sacrés. De la.de nouvelles additions. Enfin, la tendance apologétique et evhémérlste de la communauté doit entrer en ligne de compte, comme aussi la nécessité

de montrer des prophéties accomplies. On se demande

alors comrrtent tant d’intentions, tant de nécessités,

tant de motifs pour étendre, interpoler, multiplier la matière primitive, ont abouti à nos maigres, brefs el fragmentaires récits. » Jésus-Christ, col. 1488-1489, note. b) Il faut reconnaître, en outre, que les récits évangéliques de la résurrection sont en désaccord, au moins apparent, surtout pour ce qui concerne les apparitions du Sauveur. Celles-ci ne se sont produites, selon les différents récits, ni au même temps, ni au même lieu, ni pour les mêmes personnes, ni dans les mêmes circonstances. Les récits s’inspirent, dit n. de deux traditions différentes, la galiléenne, la hiérosoli/initaine, selon qu’ils rapportent les apparitions de Jésus exclusivement en Galilée ou a Jérusalem. Saint Marc, sauf la finale deutérocanonique, xvi, 9-20 et saint Matthieu, sauf xxviii, 9-10, comme l’Évangile de Pierre, ne parlent que d’apparitions ayant eu lieu en Galilée ; saint Luc, saint Jean, sauf l’appendice du chapitre xxi, ne relatent que celles qui se sont produites ù Jérusalem. L’évangile de saint Luc nous laisse’. même l’impression que ces apparitions se termine-’raient le soir même de la résurrection. Jean xxi et j Marc, xvi, 9-20 combinent les deux traditions. Il | est difficile de dire si Paul s’en tient exclusivement à la tradition galiléenne. ou s’il ne combine pas les i deux prétendues traditions.

Quoi qu’il en soit des objections que ces données I ont fournies à la critique non catholique contre la

résurrection, et à nous c n tenir purement et shn| plement aux textes des évangiles, il faut affirmer

I avec netteté que si nos évangélistes rapportent deux traditions différentes, ils considèrent ces | traditions comme complémentaires et non omme i exclusives. Matth., xxviii, 9-10, rapporte l’appa-I rition aux saintes femmes, apparition judéenne à coup I sûr. La finale de Marc, xvi, 9-20, quelle que soit la i solution apportée au problème de son authenticité (sur ce problème voir E. Mangenot, Marc {Évangile de saint) dans le Dictionnaire de la Bible, t. iv, col. 72 I735, avec la bibliographie ; Belser, Einleilung in das Neue Testament, Fribourg-en-B., 1901, p. 93-103 ; Van Kasteren. Renie Biblique. 1902, p. 240-255 ; Lagrange, Évangile de saint Mare. 1911. p. 126-439), est certainement canonique. Cf. P. Prat, t. a Question synoptique, dans les Études, 5 décembre 1912. p. 598-615. Or, cette finale juxtapose les apparitions t judéennes » à la tradition galiléenne. De même Joa., xxi, cpii a toutes chances d’être du même auteur que le reste de l’évangile, raconte des apparitions d’une tradition différente de celle qui est consignée au c xx, de tradition hiérosolymitaine. Reste saint Luc qui ne parle que des apparitions judéennes. Il est probable que l’auteur du troisième évangile, suit une source spéciale d’origine palestinienne, vraisemblablement aussi ancienne que l’évangile de saint Marc Ladeuze, L" résurrection du Christ (Collection Science et foi, n. 1) Bruxelles, s. d. ( 1908), p. 11. Mais rapproché des Actes, i, 3, le texte de saint Luc (dire un cadre assez étendu pour qu’on y puisse taire rentrer les apparitions galiléennes. Sur les essais de conciliation des deux traditions, voir E. Mangenot, op. cit., p. 263-275 dont voici la conclusion : « Si nous essayons un classe nient des apparitions de Notre-Seigneur ressuscité, raconté dans les Évangiles canoniques, nous aurons un premier groupe, formé des premières apparitions judéennes. Le jour même de Pâques, Jésus au malin se montra d’abord à Marie-Madeleine, puis aux autres femmes (si ces deux apparitions ne sont pas toutefois la même), ensuite, dans la journée, à Pierre, puis le soir, aux disciples d’Lniinaus et enfui aux Onze (sans Thomas). Huit jours plus tard, a Jérusalem encore, il apparut aux Onze (avec Thomas). Pu second groupe comprend toutes les apparitions de Galilée : au sept disciples sur le lac de Tihériade et aux Onze