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IÉSUS-CHRIST. LES PROGRÈS DOGMATIQUES ULTÉRIEURS L266

taiitia Patris ante sa-cula genitus, et homo est ox substantia matris in Steculo natus ; pertectus Deus, perfectus homo, ox anima rationali et humana carne subsistons, asqualis Patri secundum divinitatem, minor Pâtre secundum humanitatem. Qui licet Dons sit et homo, non duo tamen, sed unus est Christus, anus autem non con ersione divinitatis in carnem, sed assumptione humanitatis in Deum, unus omnino, non confusione substantia-, sed unitate persona ? . Nam sicut anima rationalis et caro imus est homo, ita Deus et homo unus est Christus. Qui passus est pro salute nostra, descendit ad inferos, tertia die resurrexit a mortuis, ascendit ad cœlos, sedet ad dcxteram Dei Patris omnipotentis inde venturus [est] judicare vivos et mortuos ; ad cujus adventum omnes homines resurgere habent cum corporibus suis et reddituri sunt de factis propriis rationem : et qui bona egerunt, ibunt in vitam œternam, qui vero inala. in ignem œternum…

Denzmger-Bannwart, n.40.

homme. Il est Dieu, engendré de la substance du Père

avant tous les siècles, et il est homme, né de la substance de sa mère dans le temps ; Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps humain, éfial au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité. Dieu et homme à la fois, le Christ n’est pas deux, mais un seul ; non point parce que la divinité se serait transformée en la chair, mais parce que l’humanité a été prise par Dieu ; un seul absolument, non par le mélange des substances, mais par l’unité de la personne. Car, de même que l’âme raisonnable et la chair forment l’homme, de même Dieu et l’homme forment un seul Christ. Lequel a souffert pour notre salut, est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. A son avènement, tous les hommes ressusciteront dans leurs propres corps et rendront raison de leurs actions personnelles : ceux qui auront fait le bien iront en la vie éternelle ; ceux qui auront fait le mal iront au feu éternel.

De ces textes, il convient de rapprocher la profession de foi émise par le prêtre élevé à l’épiscopat, dans les Slatuta Ecclesiæ antiqua, Cavallera, Thésaurus, n. 703.

3. Les divers symboles du /i"e siècle — Ces formules de foi, à cause des controverses antiapollinaristes et antipriscillianistes, qu’elles supposent accusent déjà un progrès dogmatique sur la formule officielle de l’Église, presque contemporaine cependant, nous voulons dire le symbole appelé de Nicée-Constantinople. Voir le texte de Nicée comparé au texte de Césarée, Akiamsmi, 1. 1, col. 1796. Toutefois le symbole de 325, Denzinger-Bannwart, n. 51, Hahn, § 1 12, n’est pas e. ore.il faut le remarquer expressément, la formule définitive de la foi de l’Orient. Le symboleromain avait été à la base du symbole composé par Eusèbe de Césarée et de celui adopté par le concile de Nicée, voir Apôtres (symbole des), col. 1670 ; de multiples autres -ymboles se succéderont au cours des luttes ariennes. Ces formules d’Antioche, 311 ; de Sardique et Philippopoli, 343 ; d’Antioche, 345 ; de Sirmium, 351, 357, 350 ; de Niké, 359 ; de Constantinople, 360, et 380, etc., jusqu’à ce que l’on arrive à la formule dite de Nicée-Ccnstantinople, qui est devenue la norme définitive de la foi de l’Orient. Cf. Hahn, op. cit., > 153167. Les nuances portent exclusivement sur des points intéressant directement le dogme trinitaire. En comparant ces variétés. Mgr Batiflol, après Hahn, a reconstruit ici même un modèle commun, d’où sont éliminées les divergences et qui représente la foi de l’Orient vers le milieu du iv c siècle. Voir t. r, col. 1668. Ce modèle apparaît, lui aussi, en dépendance étroite du symbole romain. En réalité, nous avons une fois de plus la preuve que la croyance de l’Église catholique, où qu’on la prenne, est toujours conforme a celle de^ apôtres et à l’enseignement de l’évangile.


IV. Les progrès dogmatiques postérieurs. — Notre tâche est désormais simplifiée. Les progrès dogmatiques réalisés aux v* et vie siècles concernent principalement l’union hypostatique. Voir ce mot, t. vii, col. 464-490, et, en ce qui regarde la théologie latine, col. 505-506. Nous n’avons donc qu’à signaler ici la suite chronologique des documents, avec un bref commentaire lorsqu’un aspect particulier, distinct du dogme de l’union des deux natures, aura été abordé.

Controverse nestorienne et concile d’Éphèse.


Voir Ni sior.u s ; Ii’hèse (concile d’), t. v, col. 137 sq ; Cyrille d’Alexandrie (Suint), t. iii, col. 2508-2516 ; Hypostatique (Union), t. vii, col. 171-177.

2° Controverse eulycliienne et concile de Chalcédoine. — Voir EuTYCHÈsetEuTYcm MsME, t.v, col. 1582sq. ; Chalcédoine, t. ii, col. 2190 sq. Voir le texte de la lettre dogmatique de saint Léon à llavien, Hypostatique (Union), t. vii, col. 478-482, avec le commentaire qui en est donné, col. 482-483. Sur le formulaire de Chalcédoine, voir Chalcédoine, t. ii, col. 21942195 et Hypostatique (Union), t. vii, col. 483-484.

3° Dans l’affaire des Trois chapitres au IIe concile de Constantinople, en voir les anathématismes, t. iii, col. 1239-1259 et Hypostatique (Union), t. vii. col. 485-487. Notons ici un réel progrès dogmatique dans î’anathématisme 12 : « Si quelqu’un défend l’impie Théodore de Mopsueste qui a osé dire que le Christ… s’est peu à peu éloigné d’un état imparfait et défectueux et qu’il s’est ainsi amélioré par le progrès de ses œuvres, qu’il soit anathème. » Denzinger-Bannwart, n. 224.

4° Sous Jean III (561) le concile de Braga, tenu en 561, contre les priscillianistes, renferme quelques canons intéressant le dogme de Jésus-Christ : Le premier canon condamne le sabellianisme. Le troisième concerne directement l’erreur de Paul de Samosate renouvelée par Priscillien :

Si quelqu’un dit que le Fils de Dieu Notre-Seigneur n’a pas existé avant sa naissance de la Vierge, ainsi que l’ont enseigné Paul de Samosate, Photin et Priscillien, qu’il soit anathème. Denzinger-Bannwart, n. 233.

Le quatrième, à propos du jeûne pratiqué par les priscillianistes le dimanche et le jour de Noël, formule aussi une vérité dogmatique relative à la nature humaine du Christ.

Si quis dicit Filium Dei Dominum nostrum, antequam ex Virgine nasceretur, non fuisse, sicut Paulus Samosatenus et Photinus et Priscillianus dixerunt, a. s.

Si quis natalem Christi secundum carnem non vere honorât, sed honorare se simulât, jejunans in eodem die et in Dominico, quia Christum in hominis natura natum esse non crédit, sicut Cerdon, Marcion, Manichœus et Priscillianus, a. s.

Id., n. 239.

Si quelqu’un n’honore pas le jour de la naissance du Christ, mais ne fait que simuler qu’il l’honore, jeûnant ce jour-là ainsi que le dimanche parce qu’il croit que le Christ n’est pas né avec la véritable nature humaine, ainsi que l’ont enseigné Cerdon, Marcion, Manès et Priscillien, qu’il soit anathème.

5° En G33 et 638, les deux conciles de Tolède, IV* et VI e. Le IVe insista sur la nature intime du Verbe incarné, qui tout en demeurant Dieu s’est fait homme, naissant de la seule Vierge, avec un corps et une âme, n’ayant aucun péch ant en une seule personne

les propriétés des deux natures. Le VI* reprenant les mêmes idées y ajoute la notion de rédemption des homines par l’incarnation, rédemption qui a trait aussi bien aux péchés actuels qu’au péché originel. Il montre ensuite qu’établir deux personnes en Jésus-Christ risquerait d’introduire une quaternlté dans la Trinité. Enfin passant à la cause efficiente de l’incarnation, il la montre dans la Trinité tout entière dont