fut bientôt florissante, car les Juifs pouvaient librement pratiquer leur religion, Bar., i, 3sq ; Ez., iii, 15, et
s’établir pour l’aire du commerce dans tout le pays. Le gouvernement perse leur fut encore plus favorable que les rois chaldéens, de sorte qu’en 538 la plupart des exilés ne retournèrent pas dans leur patrie. De la Babylonie ils se répandirent vers le Nord où leurs colonies devinrent surtout nombreuses, quand beaucoup de Judéens furent déportés sous Artaxerxès III Ochus (357-337 avant J.-C.) sur les bords de la mer Caspienne. Du temps de Jésus-Christ, les Juifs étaient très répandus dans toutes ces contrées. Ant., XV, iii, 1. Chaque année quand ils apportaient à Jérusalem l’argent pour le Temple, ils formaient un cortège de plusieurs milliers de personnes. Quelques années après la mort de Tibère (14-37 après J.-C.), par suite d’une émeute, cinquante mille Juifs furent massacrés. Plus tard, ils habitèrent surtout les villes de Xaharda et de Nisibe. Anl., XVIII, ix, 1. Pendant le règne de Claude (41-51), le roi de Nisibe, Izate d’Adjabène, se convertit avec sa famille au judaïsme. Ant., XX, n-iv. Les écoles des scribes babyloniens rivalisaient continuellement avec celles de la Palestine. Le plus célèbre des maîtres en Israël, Hillel, venait de Babylone.
Les Israélites étaient encore plus nombreux en Syrie que dans les régions transeuphratéennes. Les Séleucides les attirèrent par leurs promesses. Le fondateur d’Antioche, Séleucus I or, leur accorda dans cette ville tous les droits de citoyen. Ant, NIL iii, 1. Les Romains les leur confirmèrent plus tard bien que les indigènes aient voulu à plusieurs reprises les chasser d’Antioche. Ant., XII, iii, 2 : Bell, .lad., VII, v, 2. A Damas, où les Juifs possédaient plusieurs synagogues, dix mille furent tués lors de la guerre judaïque. Bell. Jud., II, xx, 2.
De la Syrie ils pénétrèrent en Asie Mineure. Les Actes mentionnent pour ce pays bon nombre de communautés juives et Philon rapporte qu’ii y avait en Asie Mineure comme en Syrie des Juifs dans chaque ville. Le<j. ad. C’aL, xxxiii, édit. Mangey, t. ii, p. 582.
A Éphèse et dans toutes les villes ioniennes, ils avaient le droit de bourgeoisie. Ant., XII, ni, 2. En d’autres endroits ils reçurent par des décrets de César el d’Auguste de grands privilèges ; partout ils avaient l’autorisation de pratiquer leur religion. Ant., XIV, x, 12 sq. A Éphèse et à Sardes, ils possédaient même de droit un tribunal propre. Ant., XIV, x, 17, 19.
L’Egypte devait devenir le centre principal de la Diaspora. L’établissement permanent des Juifs sur les bords du Nil commença peut-être avec la transmigration de ces Israélites qui s’y sauvèrent avec Jérémie après l’assassinat de Godolias. Les papyrus d’Éléphantine témoignent que, dès la fin du vie siècle, il y avait sur la frontière méridionale de l’empire des Pharaons des colonies militaires juives qui possédaient même un temple. C’est surtout depuis Alexandre le Grand que l’Egypte vit affluer les Israélites. Ils s’établirent principalement à Alexandrie où ils reçurent les mêmes droits que les Grecs. Contre. Apion., m, 4. Les Lagides leur attribuèrent un quartier spécial. Par Strabon nous savons qu’ils formaient dans cette ville un 7roXÎTsu(Aa, c’est-à-dire une corporation politique indépendante. Un ethnarque avec des archontes administrait les affaires et rendait la justice. Strabon, dans Josèphe, Ant.. XIV, vu. Les Juifs formaient donc une cité dans la cité.
Pendant les guerres macchabéennes, beaucoup d’habitants de la Palestine émigrèrent en Egypte. Onias IV, fils du grand prêtre Onias III, fut de ce nombre el obtint de Ptolémée VI la permission de construire à Léontopolis un temple, où un culte régulier avec des sacrifices fut institué, culte qui dura jusqu’en 73 après J.-C
Lorsque les Romains prirent possession de l’Égj pie, il y avait sur les bords du Nil un million de Juifs, répandus jusqu’aux frontières de l’Ethiopie. Philon, In Flacc, 6, édit. -Mangey, t. ii, p. 523. A Alexandrie, la population israélite s’était tellement accrue qu’elle occupait alors deux quartiers et formait un tiers des habitants. Auguste institua en l’an Il après J-C. un sénat juif de soixante et onze anciens qui devaient assister l’ethnarque. In Flacc, 10. A cause de cette situation privilégiée des Juifs, leurs relations avec les autres citoyens d’Alexandrie n’étaient pas très bonnes. Plusieurs fois ils eurent à soutenir des persécutions sanglantes, surtout sous Caligula (37-11). En 38, par suite de l’attitude hostile de cet empereur, ils lurent maltraités ; le gouverneur Flaccus les priva de tous leurs droits. Une délégation conduite par Philon se rendit à Rome et n’eut pas de succès. Claude (41-54) cependant reconnut de nouveau leurs privilèges. Sous son successeur Néron cinquante mille Juifs furent massacrés à Alexandrie.
A l’ouest de l’Egypte, les Juifs se fixèrent en Cyrénaïque. Déjà Ptolémée I er y avait créé des colonies juives à qui il avait accordé les droits civiques, en sorte que les Juifs jouirent dans les villes de (Arène et de Bérénice de la même autonomie qu’à Alexandrie. Dans cette province, ils furent toujours très séditieux. Us s’y révoltèrent à la fin de la guerre judaïque et surtout sous Trajan ; à l’occasion de ce dernier soulèvement, il y eut plus de deux cent mille victimes.
L’Europe ne resta pas non plus fermée aux Israélites. Ils mirent le pied d’abord sur le sol grec. D’après I Macch., xv, 23, il y avait déjà vers 150 avant J.-C. une colonie juive considérable à Sparte. Saint Paul rencontre des Juifs partout dans l’Hellade et Philon les mentionne pour tous les principaux districts grecs et macédoniens. Le g. ad Flacc, 36, édit. Mangey, t. ii, p. 587.
Le premier établissement des Juifs en Italie et surtout à Rome dale probablement du commencement du dernier siècle avant Jésus-Christ. En 62, Cicéron, dans son discours Pro Flacco, 28, mentionne que tous les ans de l’argent est envoyé d’Italie, pour le temple de Jérusalem ; lors de ce discours beaucoup de Juifs entourèrent la tribune. La colonie juive à Rome devint importante parles nombreux esclaves que Pompée y transporta après la prise de la ville sainte (G3 avant J.-C). La plupart y obtinrent bientôt la liberté et par là le titre de citoyen romain. Ils habitaient sur la rive droite du Tibre. César leur permit de se réunir conformément à leurs croyances et coutumes. Auguste leur fut également très bienveillant. De son. temps, il y en avait à Rome huit mille. Ant., XVII, xi, 1. Ils jouissaient en outre des privilèges qu’ils avaient dans tout l’empire. Ils ne formaient pas comme à Alexandrie une seule association mais plusieurs. On en connaît jusqu’ici sept ; chacune avait sa synagogue et ses chefs de synagogue à part, sa yepouota et ses archontes à elle. Les écrivains romains, surtout les poètes, parlent des Juifs avec le plus grand mépris. ! I sous
Tibère et Claude, ils Eurent transitoirement chassés de Rome et privés de leurs droits.
D’après les inscriptions, des Juifs se trouvaient également dès l’époque romaine dans les (.ailles et en Espagne. Voir Friedlânder, De Judxorum coloniis, Konigsberg, 1879 ; Schtirer, Geschichte… t. iii, p. 38.
b) Situation politique et sociale.- Elle fut, comme cet aperçu sur le développement de la dispersion le montre, très différente suivant les époques s. D’ordi naire les Israélites vivai ! ", s très
avantageuses, parce que les gouvernement ï leur étaient presque toujours fa eule es droits.
Dans les grandes villes de l’Egypte et di aïqiie