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455 LE TELLIER (CHARLES-MAURICE) — LE TELLIER (MICHEL) 456

breux documents relatifs à l’administration du diocèse de Reims, Bibliothèque nationale, mss 60256034. — D’autres écrits de Le Tellier se rapportent aux affaires de l’Église de France et aux polémiques jansénistes. On peut citer, par ordre de date : une Harangue au nom du clergé sur le rétablissement des conciles provinciaux, 1670. — La Censure du Miroir de la piété chrétienne, 1678, travail publié par Gerberon, in-12, Liège, 1667. — Lettre du 3 février 1682 sur la régale qui fut lue à l’Assemblée du clergé de 1682 et qui est l’œuvre de Le Tellier, d’après une lettre de Bossuet à Diroys, Correspondance de Bossuel, édit. Urbain et Levesque, t. ii, p. 300-302. — Harangue au clergé à l’assemblée de 1686. — Jugement dans l’affaire des curés d’Amiens, 1687. — Ordonnance du 22 mars 1687 sur la communion pascale. — Mémoire contre M. de Cambrai pour défendre le droit de métropole de Reims sur Cambrai, in-4°, Paris, 1695. — Sentiments de Mgr l’archevêque duc de Reims sur le livre du cardinal Sfondrate, contenu dans une lettre de ce prélat du 14 janvier 1697, in-12, s. 1. s. d. (Bibliothèque nationale, imprimés D. 41602). — Lettre des cinq évêques à Innocent XII contre le cardinal Sfondrate, 23 février 1697. Cette lettre est signée par Le Tellier, archevêque de Reims, Noailles archevêque de Paris, Bossuet, Guy de Sève et Feydeau de Brou, évêques de Meaux, d’Arras et d’Amiens ; elle se trouve dans la Correspondance de Bossuet, édit. Urbain et Levesque, t. viii, p. 151-172. (Journal des savants du 2 décembre 1697, p. 465-466). — Lettre du 24 mai 1697 sur les Réguliers, d’après laquelle les réguliers, pour administrer les sacrements dans le diocèse de Reims, devaient, outre un certificat de bonne vie et mœurs, délivré par leur supérieur, apporter un témoignage authentique de l’évêque dans le diocèse duquel ils avaient résidé en dernier lieu, touchant le bon usage qu’ils auraient fait des pouvoirs à eux accordés. (Journal des Savants du 15 juillet 1697, p. 313-315). Cette lettre fut réformée par l’Assemblée du clergé de 1700, sur le rapport de Bossuet. — Ordonnance en forme d’instruction, pour la Faculté de théologie de Reims, à l’occasion de deux thèses de théologie soutenues dans le co’lège des jésuites de la même ville, du 15 juillet 1697. Cette lettre attaquait les opinions molinistes soutenues par les jésuites dans les deux thèses du 5 et du 17 décembre 1696 et elle souleva d’ardentes polémiques. (Journal des savants, du 18 novembre 1697, p. 433439) ; les jésuites firent une remontrance contre cette lettre et Le Tellier fit une enquête au Parlement contre les jésuites. Voir à la bibliothèque de Reims, ms. 637, p. 92, 97, 99 et Coll. Tarbé, carton xv, pièce 200. Sur cette affaire, voir d’Avrigny, Mémoires chronologiques et dogmatiques, t. iv, p. 91-103. L’ordonnance de Le Tellier fut présentée au roi le 6 octobre 1697, par Bossuet, qui l’approuve formellement dans deux lettres écrites à son neveu, le 14 et le 21 octobre. Correspondance de Bossuet, édit. Urbain et Levesque, t. viii, p. 416, 427 — Lettre au sieur Vivant, docteur de Sorbonne, présentement à Rome auprès du cardinal de Janson Forbin, sur les différends des théologiens de Flandre et sur la dernière déclaration présentée au Saint-Office par M. Hennebel, in 4°, Louvain, 1697.

La Bibliothèque nationale, mss. fr. 20 707-20 770, possède de nombreux manuscrits de Le Tellier ; c’est un Recueil de papiers, mémoires et documents formé par Ch. M. Le Tellier, et relatifs au diocèse de Reims (par exemple, le n° 20 720 contient plusieurs mandements publiés de 1676 à 1709), à l’Église gallicane (n° 20 733-20 734 se rapportent à l’Assemblée du clergé de 1682), ou à l’archevêque lui-même

(n° 20 745-20 755). Un inventaire sommaire de ces pièces a été publié en 1894 par L. de Grandmaison dans la Revue de Champagne, Ile série, t. vi, p. 236 sq.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiv, p. 358-359 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 10041005 ; Mémoires de Saint-Simon, édit. Boislille et Lecestre, t. i, p. 64 ; t. v, p. 1-5, 279-283 ; t. vii, p. 160-165, 179182 ; t. xi, p. 116-122 ; t. xix, p. 42-48 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité du XVIII’siècle, 1° partie, 1760, p. 20-21 ; d’Avrigny, Mémoires chronologiques et dogmatiques, 4 vol. in-12, s. 1., 1739, t. iv, p. 91-103 ; Archives nationales, ms. 1377, (L. 13) : Brouillon d’un abrégé historique du différend des jésuites et de l’archevêque de Reims, au sujet de l’instruction donnée par ce prélat à la Faculté de théologie de Reims, le 15 juillet 1697, par le P. Léonard ; d’Aguesseau, Mémoires sur les affaires de l’Église ; Fisquet, La France pontificale, Métropole de Reims, in-8°, Paris, s. d., p. 190-193 ; J. Gillet, Charles Maurice Le Tellier, archevêque duc de Reims, in-8°, Paris, 1881.

J. Carreyre.

2. LE TELLIER Michel, de la compagnie de Jésus, confesseur de Louis XIV (1643-1719). — Né à Vast, en basse Normandie, le 16 décembre 1643, d’un pauvre fermier, il fit de solides études au collège de Cæn et entra chez les jésuites le 26 septembre 1661. Il enseigna les humanités et la philosophie à Louis le Grand. Le 21 février 1708, il succéda au P. de La Chaise, comme confesseur du roi et ce fut lui qui contribua à faire condamner par Rome le livre de Quesnel ; aussi les jansénistes ne l’épargnent guère dans leurs attaques dont Saint-Simon s’est fait l’écho. A la mort de Louis XIV, le régent, après avoir fait casser le testament du roi, exila Le Tellier à Amiens d’abord, puis à la Flèche ; c’est là qu’il mourut le 2 septembre 1719.

Les premiers travaux de Le Tellier sont étrangers aux questions religieuses ; cependant quelque-uns de ses écrits intéressent déjà le jansénisme. Ainsi il atteint indirectement le jansénisme dans les Observations sur la nouvelle défense de la version française du Nouveau Testament, imprimé à Mons, pour justifier la conduite des papes, des évêques et du roi à l’égard de cette version, in-8°, Rouen, 1685. — Lettre d’un docteur en théologie à un missionnaire de la Chine, in-8°, Paris, 1686 ; cet écrit inaugure les polémiques relatives aux rites chinois que Le Tellier voulut légitimer dans sa Défense des nouveaux chrétiens et des missionnaires de la Chine, du Japon et des Indes contre deux livres intitulés : La morale pratique des jésuites et L’esprit de M. Arnauld, in-12, Paris, 1687 ; une seconde édition parut en 1688, avec une réponse à quelques plaintes contre cette défense. LTne nouvelle édition, en 2 vol. in-12, parut en 1700, avec la collaboration du P. Lecomte et elle fut attaquée par Arnauld et du Vaucel, condamnée par la Sorbonne et mise à l’Index le 22 décembre 1700, donec corrigatur A la Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 6318, ꝟ. 147-215, on trouve une lettre de l’abbé de Lionne, évêque de Rosalie, sur le livre du P. Le Tellier relatif aux missions de la Chine ; Arnauld a résumé ses attaques dans la Morale pratique, t. m-vm, et du Vaucel, dans une Réfutation du livre de Michel Le Tellier. — Les autres écrits de Le Tellier abordent directement la question janséniste. Ce sont : Réflexions sur le libelle intitulé : Véritables sentiments des jésuites sur le péché philosophique, adressées à l’auteur même de ce libelle, in-12, La Haye, 1691. — L’erreur du péché philosophique combattue par les jésuites, in-12, Liège, 1691 et in-8°, Lyon, 1691 — Avis à M. Arnauld sur sa quatrième dénonciation et sur la nouvelle censure de ses erreurs qui viennent d’être condamnées à Rome, in-12, s. 1., 1691. — Le P. Quesnel séditieux et hérétique, in-12, Paris, 1705 et 1708. — Quant à l’Histoire des cinq