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LOUER — LOIS. NOTION ET ESPÈCES DE LOIS


latin par un anonyme. — 4° Die groole evangelische Pccrle, etc., Utrecht, 1535 ; Anvers, 1539, 1639, in-12, ouvrage de piété composé par une servante de Dieu et publié d’abord par dom Thierry, augmenté ensuite par Nicolas Eschius, traduit en latin par le chartreux dom Laurent Surius, Cologne, 1545, Dillingen, 1610, in-8°, traduit en français d’après la version latine par un chartreux de Paris, dom Richard de Beaucousin, Paris, 1602 et 1608 in-8°, et traduit en allemand par le P. Héribert Hobbusch, franciscain, Cologne, 1689, in-8°. — 5° Psaltcrium lat. et germ. fideliter traductum cum expositione eDionysio Cartusiano et aliorum. Simul et cantica V. et N. Testamenti collecta a fratribus Ord. Cartus. Colonise, Cologne, 1535, in-8°. Même ouvrage, avec titre allemand : Der Psalter lalein und teutsch, etc., Cologne, 1535, 1536, in-8° ; 1562, in-4° ; D. Thierry est l’auteur de la lettre dédicatoire. — 6° Prolotypon veteris Ecclesise continens uitas, gesta dictaque sanctorum Dei amicorum utriusque sexus, aulhore seu rhapsodo sancto Hieronymo partira, partim aliis atque aliis, etc., Cologne, 1547, in-fol. Cette édition, dédiée au cardinal-évêque d’Augsbourg, renferme aussi la paraphrase des œuvres de Cassien et de saint Jean Climaque, Vilse Sanctorum Patrum, etc., Cologne, 1548, in-fol. ; dans cette nouvelle édition, dédiée à l’abbé de Wiblinghen, la paraphrase indiquée ci-dessus est remplacée par la Vie de Barlaam et Josaphat. En 1605, un anonyme publia à Paris, chez Guillaume Chaudière, une traduction française des quatre premiers livres des Vies des Pères ; cf. Rosweyde, Vitæ Patrum, P. L., t. Lxxm-Lxxiv, prolegomena, xx, xxii, et aussi Georges Garnefelt, chartreux, Elucidationes sacræ, Cologne, 1621, p. 623-631. — 7° En 1553, dom Thierry publia à Cologne, in-fol., le texte latin de la Vie de sainte Catherine de Sienne par le bienheureux Raymond de Capoue avec la traduction latine du Dialogue de la même sainte et vingt-deux prières qu’on lui attribue. Theologise mysticæ mirabilium scilicet et inscrutabilium operum Dei lucida demonstratio in libros duos distributa., Cologne, 1569, in-fol. D’après Quétif et Echard, cette édition ne contient pas la Vie. Probablement, il en est de même dans les éditions d’Ingolstadt, 1583, in-8° ; Cologne, 1601, in-8° ; Venise, 1611, in-8°, etc. En revanche, la Vie se trouve dans les Acta sanctorum des bollandistes, au 30 avril. C’est d’après le texte latin du Dialogue édité par dom Thierry, qu’ont été faites les traductions françaises, Paris, 1587, 1602, 1648, etc. — 8° En 1538, dom Thierry, publia les quatre livres De bonitate divina, ouvrage posthume de son ancien prieur, dom Pierre Bloemenvena. Dans la lettre dédicatoire et dans l’appendice, il raconte la vie de l’auteur, que Petrejus a reproduite dans sa Bibliotbeca Cartusiana, p. 256-266. — 9° D. Thierry a écrit les lettres dédicatoires de la plupart des œuvres de Denys le Chartreux. Plusieurs d’entre elles se trouvent dans les appendices de l’histoire des chartreux de dom Benoît Tromby. La nouvelle édition des mêmes œuvres les a opportunément reproduites. — C’est aussi notre auteur qui composa les lettres dédicatoires des ouvrages de Lansperge intitulés : Sermones concionesue in præcipuis anni feslivitatibus, Coogne, 1536, et Insinucdionum. divinse pietatis libri quinque, Cologne, 1536, in-8°.

Possevin ; Petrejus, Bibliolheca Cartus. ; Morozzo, Theatrum chronol. S. Ord. Cartus. ; Hartzheim, Biblioth. Coloniensis ; Le Vasseur, Ephemerides Ord. Cari., t. iii, p. 142149 ; Tromby ; Foppens ; Mougel, Denys le Chartreux, 1896.

S. AUTORE.

LOIS. — Dans les cours de théologie, le traité des lois fait ordinairement suite au traité des actes humains dont la loi doit être la règle que la conscience appliquera.

Les philosophes moralistes ont beaucoup parlé des lois. Platon en a traité en douze livres que Cicéron a ramenés à trois. Bien qu’Aristote n’ait pas composé un ouvrage spécial sur les lois, il en a parlé beaucoup dans ses écrits, de même Sénèque, Plutarque et tant d’autres. Cependant, sauf quelques aperçus très beaux sur la loi éternelle et la loi naturelle, leurs œuvres exposent plutôt des principes de jurisprudence et ne traitent pas de la loi entendue comme elle sera définie plus loin. Ils ne parlent que des lois humaines en tant que susceptibles de maintenir la république et la cité dans la justice et la paix ; ils ne s’occupent que de l’honnêteté naturelle des actes, des vertus naturelles pratiquées pour atteindre une fin naturelle.

La morale évangélique donne à l’homme une autre fin qu’il doit atteindre en pratiquant des lois imposées directement ou indirectement par Dieu. Sur les données révélées, les écrivains ecclésiastiques ont travaillé : les Pères de l’Église, saint Augustin en particulier, ont exposé des vues très justes et très profondes, mais sans le souci de composer un traité coordonné.

Parmi les scolastiques, Alexandre de Halès († 1245) peut être considéré comme le premier initiateur du Traité des lois, saint Thomas l’a développé ; son principal commentateur Cajetan († 1534), l’a longuement expliqué. On doit citer aussi Grégoire de Valencia, le t. m de la théologie de Salamanque, dont le traité De bonitate et malitia actuum humanorum, t. VI, a été composé par Dominique de Sainte-Thérèse. L’œuvre de Suarez († 1617) est très importante, non seulement à cause de son ampleur, mais aussi de la précision avec laquelle les questions sont étudiées. On ne peut ensuite se dispenser de citer Billuart († 1757) et surtout saint Alphonse de Liguori († 1787) qui, dans sa Theologia moralis, donne des principes importants relatifs à la loi éternelle, à son mode d’obligation, etc. Il sert de base à toutes les théologies modernes.

Les divisions seront les suivantes : I. Notion et espèces de loi. — IL La loi éternelle (col. 876). — III. La loi naturelle (col. 878). — IV. La loi divine positive (col. 887). — V. La loi ecclésiastique (col. 889).

— VI. La loi civile (col. 899).

I. Notion et espèces de lois.

1° Notion générale. — Quelle que soit l’origine du mot loi : légère, comme le veut Varron, parce que la loi existait selon lui quand on l’avait lue au peuple pour la lui faire connaître ; le gare, donner mandat, selon Mommsen ; eligere, légère, cueillir, choisir, comme le dit Cicéron, parce qu’elle choisit ce qui est mieux ; ligare, selon saint Thomas parce qu’elle lie, qu’elle oblige à agir, tout le monde se représente la loi comme une règle qui dirige le mouvement de l’activité d’un être, qui lie par conséquent son action pour la conformer à un ordre déterminé.

Dieu, en réglant de toute éternité que le monde serait créé, en le créant dans le temps, ou mieux avec le temps, pour sa manifestation et sa glorification extérieure, a nécessairement voulu que l’ordre y régnât, ordre matériel pour les êtres non doués d’intelligence, ordre moral pour ceux à qui il a donné la liberté avec la raison. Il veut les conduire tous par des moyens conformes à leur nature ; lois physiques de la gravitation, etc., pour les êtres matériels, lois d’ordre biologique pour les plantes qui ont la vie sans le mouvement, lois d’ordre physiologique pour les animaux qui jouissent de la vie et du mouvement. Ces êtres accomplissent leurs lois nécessairement et fatalement, faciunt verbum ejus, par le seul jeu de leurs puissances et fonctions matérielles

Mais, à côté et au-dessus de ces êtres, Dieu a créé deux séries d’êtres raisonnables — les anges et les