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1031 LUCIEN D’ANTIOCHE (SAINT) — LUCIFER DE CAGLIARI. VIE 1032

seconde ; sa démonstration d’une cause désespérée ne parvient pas ù s’imposer ; G. Hardy, Le symbole de Lucien d’Antioche et les formules du synode in Encœniis, 341, dans Recherches de Science Religieuse, 1912, t. III, p. 139 sq., 230 sq. ; F. Loofs, Dos Glaubensbekenntniss des Martyrers Lucian, dans les Sitzungsberichle der K. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1915, p. 576-003.

Sur la recension lucianique des Septante, H. B. Swete, An introduction to the Old Testament in Greek, 3e édit., Cambridge, 1900, p. 80 sq.

Sur la défense de Lucien devant ses juges, M. J. Routh. Reliquiæ sacræ, t. UI, 2e édit., Oxford, 1840, p. 3-17, qui défend l’authenticité de cette apologie.

Sur la doctrine de Lucien : J. Tixeront, Histoire des dogmes, t. il, p. 20-22, 27 ; A. Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, 4e édit., Tubingue, 1909, t. ii, p. 187-190 ; E. Schwartz, Zur Geschichte des Athanasius, dans les Nachrichten von der K. Gesell. der Wissensch. zu Gôttingen, Philol. hisi. KL, 1911, p. 509, note 4 ; G. Bardy, Paul de Samosale, Louvain et Paris, 1923, p. 400-411 ; F. Loofs, Paulus von Samosata, Leipzig, 1924, p. 183-186.

G. Bardy.

    1. LUCIEN MONTIFONTANUS##


LUCIEN MONTIFONTANUS.frère mineur

capucin, de la famille Marent, né à Schruns dans le Montafunertal, d’où son surnom, avait pris l’habit religieux, en 1652, dans la province de Suisse. Seize ans plus tard, sur la demande de l’empereur, on séparait les couvents situés dans les États héréditaires pour former la nouvelle province d’Autriche antérieure ; par son origine, le P. Lucien appartenait à ce nouveau groupement, dont il devait devenir un des membres les plus illustres. Il se distingua par son zèle comme missionnaire et controversiste, mais il serait peut-être tombé dans l’oubli si, dès sa jeunesse religieuse, il n’avait, pouvons-nous dire, vécu la plume à la main. Quelques-uns seulement de ses nombreux travaux ont été publiés. Un des ouvriers les plus actifs de la cause de béatification de son illustre confrère, saint Fidèle de Sigmaringen, le protomartyr de la Congrégation de la Propagande, il écrivit sa vie, qui parut simultanément en latin et en allemand : Probatica sacra cisarulana, quant V. P. Fidelis a Sigmaringa capucini meritis et cruore pro ftde effuso stagnantem, nec annuis tantum sed quotidianis perte gratiarum signorumque motibus miraculosis hucusque exundantem, calamo fldeli aperit et offert F. Lucianus… : Heiliger Vor-Arlenbergische Wunderund Gnaden-Quell, oder Leben und Marier des gottseligen Capuciners P. Fidelis von Sigmaringen, in-12, Constance, 1674. Il publia ensuite la vie des deux capucins anglais, Archange Forbes et Archange Leslie : Erz-Englische denkwùrdigste Lebensgeschichte zweyer PP. Capuciner, welche beide und zwar billich Archangeli…, in-8°, ibid., 1677 ; Bregenz, 1711. On connaît mieux les Sacrarum moralium concionum dominicale, nec non quadragesimale…, sanctorale, nec non quadragesimale historicum, 2 in-4°, Kempten, 1688, auxquels il ajoutait un second Dominicale nec non quadragesimale, Constance, 1690, et un autre Sanctorale nec non quadragesimale historicum, ibid., 1691, 1709 ; Geistliches Kinder-Spiel, das ist 326 neue Predigten ùber den kleinen Catechismum R. P. Pétri Canisii societatis Jesu, 2 in-4°, Constance, 1707-1709 ; 4 in-fol., Augsbourg, 1730 ; un confrère de l’auteur, le P. Anastase de Villingen, en a extrait un volume de sermons latins, Lac parvulorum, in-4°, Augsbourg, 1747, et plus récemment un curé de Buffalo, le Dr. A. Heiter, a extrait de la seconde partie les quinze discours sur l’oraison dominicale, Das Heilige Vaterunser von P. Luzian Monlijontanus, in-8°, Bufialo, 1908. Le P. Lucien publia encore Ecclesia inter ecclypses indeflciens, i. e. incrementa et décrémenta veræ per orbem religionis a condito mundo usque ad Christum, 3 in-4°, Constance, 1709-1714 ; Ecclesia" puræ primœvæ catechismus christiano-catholicus Christi fidelibus totius mundi

primis sex sœculis tradi sotitus, in 1res partes divisus ; seule la première partie a été imprimée, in-4°, Salem, 1715. Le premier ouvrage de notre auteur, sur lequel nous manque toute donnée positive et dont nous n’avons que le titre latinisé, était une Manuduclio et inslruclio ad disciplinant et delicias hortenses, in-12, Constance, 1670.

Le P. Lucien remplit diverses charges dans sa province religieuse, qu’il gouverna pendant trois ans, 1693-1696, mais l’âge et les infirmités le firent renoncer aux honneurs. Il avait été aussi envoyé en qualité de commissaire général dans la province wallonne, en 1700. Plusieurs fois il fit le voyage de Rome, profitant de son passage dans les grandes villes pour visiter les bibliothèques. La mort seule mit un terme à son activité littéraire ; elle vint le trouver au couvent de Bregenz, le 4 mars 1716, après soixante-quatre ans de vie religieuse.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scripiorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Romuald de Stockach, Htstoria prov. Anterioris Austriæ fr. min. capucinorum, Kempten, 1747 ; Literarische Beilage zur Augsburger Poslzeilum/ 1909, n. 15.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LUCIFER DE CAGLIARI##


LUCIFER DE CAGLIARI, évêque de cette ville de Sardaigne, considéré comme l’auteur du schisme dit luciférien, mort vers 370.- — I. Vie. II. Écrits. III. Le schisme luciférien.

I. Vie. — On ne possède aucune donnée sur les antécédents de Lucifer ; tout ce qu’ont brodé à ce sujet certains auteurs sardes se révèle comme invention pure ; il n’y a pas lieu de s’y arrêter. Cet évêque de Calaris ou Caralis (Cagliari) apparaît pour la première fois dans l’histoire en 354. Après l’échec des négociations menées à Arles entre les représentants du pape Libère et l’entourage de l’empereur Constance, Lucifer est député à nouveau par le pontife pour obtenir la réunion à Aquilée d’un concile vraiment libre qui ferait l’union entre les Orientaux, ennemis d’Athanase, et Rome qui continue à soutenir le patriarche d’Alexandrie. Voir art. Lirère, col. 633. La mission de Lucifer aboutit en effet à la convocation du concile de Milan, 355 ; mais cette assemblée, énergiquement travaillée par l’empereur, eut un résultat tout opposé à celui qu’attendait le pape. L’ensemble de l’épiscopat occidental abandonna la cause d’Athanase. Lucifer et les deux représentants immédiats du pape, le prêtre Pancrace et le diacre Hilaire, firent une belle résistance, secondés par Eusèbe, l’évêque de Verceil, qu’ils avaient appelé à leur secours. Lucifer, Epist., i, édit. Hartel, p. 319. Lucifer fut arrêté, conduit au palais, traduit devant le tribunal de l’empereur. Rien ne put ébranler sa constance. Il fut condamné à l’exil, et, d’après certains détails relevés dans ses écrits, cet exil dut être aggravé, à certains moments au moins, de la peine de prison.

Le Libellus precum, dont nous parlerons plus loin à propos du schisme luciférien, parle de quatre endroits où Lucifer fut successivement relégué. Nous ne pouvons en identifier que trois : Germanicie, au nord d’Alep, où le confesseur de la foi eut fort à se plaindre de l’évêque anoméen Eudoxe ; Eleuthéropolis, en Palestine, où il aurait souffert de véritables brimades de la part de l’évêque Eutychès ; la Thébaïde enfin où le fit peut-être expédier la violence des pamphlets qu’il adressait à l’empereur. Celui-ci meurt en novembre 361, et Julien l’Apostat révoque les arrêts de bannissement portés par Constance. C’est ainsi qu’Athanase rentre à Alexandrie le 21 février 362 : au même moment, sans doute, Lucifer quittait la Thébaïde, et, retrouvant son vieux compagnon de luttes, Eusèbe de Verceil, exilé dans les mêmes parages, se mettait en devoir de parcourir avec lui l’Orient