Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

111

LECLERC DE BEAUBERON

LE COURRAYER

112

Dans sa thèse soutenue à Cæn le 9 juillet 1742, Leclerc prétendit, d’après les Nouvelles ecclésiastiques du 29 niai 1747, p. 78, que les fidèles ne peuvent lire l’Écriture sainte qu’avec la permission de leurs pasteurs ; en 1756, il craignit de se compromettre, au dire du même journal (17 septembre 1756, p. 153-155) eu signant la thèse d’un sieur Le Lorrier qui défendait des propositions de saint Thomas. Quoi qu’il en soit, Leclerc de lieauberon semble avoir été l’adversaire du i jansénisme. Il a composé un Mémoire pour les curés à portion congrue, in-4°, 1765, auquel répondit Lapoix de Fréminville en 1766. — Tractatus dogmatico-theologicus de homine lapso et reparalo, 2 vol. in-8°, 1777 et 1789, publié par Nicolas, un élève de Beauberon. L’auteur y suit l’opinion du cardinal Norris et essaie de concilier les jansénistes et les molinistes toujours en lutte. Enfin il a laissé plusieurs manuscrits sur la Pénitence, l’Église, les Lois, l’Écriture sainte, fruits de son long enseignement.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, 525 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 206 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 53 ; Lebreton, Biographie normande, t. ii, p. 437-438 ; Lair, Mémoire sur Leclerc de Beauberon, in-12, Cæn, 1813.

J. Carreyre.

    1. LECOQ Luc##


LECOQ Luc, chanoine d’Orléans, né en 1669, mort le 20 février 1742. Il a laissé : Oraison funèbre du cardinal de Coislin, évêque d’Orléans, Orléans, 1706 ; Abrégé des raisons qui condamnent la comédie, et réfutation des prétextes dont on se sert pour la justifier, Orléans, 1717, livre rare et peu connu, qui a échappé aux recherches de Desprez de Boissy, dans son Histoire des ouvrages pour et contre les théâtres publics ; Recueil de cantiques spirituels sur les mystères de la religion, Orléans.

Feller, Dictionnaire historique, 8e édit., t. xii, p. 378 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, 1859, t. xxx, col. 237 ; Michaud, Biographie universelle, 2e édit., t. xxui, p. 545546.

L. Marchal.

    1. LECORVAISIER René##


LECORVAISIER René, théologien français, né à Angers en 1580, mort dans sa ville natale en 1630. — Élève en Sorbonne, puis aumônier du roi, il quitta bientôt la cour et revint à Angers où il professa pendant trois années la théologie. Les discours qu’il prononça tous les ans à l’ouverture de ses cours, ont été imprimés et témoignent de la netteté et de la facilité de son esprit, non moins que de son savoir. En 1612, il prêchait le carême dans la paroisse de Chateigneraye, où le ministre Georges Thompson se faisait le propagateur des doctrines réformées. C’était l’auteur d’un récent libelle : La chasse de la bête romaine, où… il est recherché et évidemment prouvé que le pape est iantéchrist, La Rochelle, 1611, Genève, 1612, in-8°. Lecorvaisier ne se borna pas à le réfuter du haut de la chaire, il lui répondit par La chasse au loup-cervier, où il est traité des jeûnes de l’Église catholique contre les impies et hérétiques calomnies de Georges Thompson, soi-disant ministre de la Chateigneraye, Paris, 1612. Une réponse anonyme ayant suivi, le docteur angevin riposta par la Réplique apologétique pour la défense des prêtres pasteurs et prédicateurs de l’Église catholique, tant séculière que régulière, contre les calomnieuses hérésies publiées par Georges Thompson, ministre prédicant de la nouvelle opinion, ou la prétendue déroute de la chasse au loup-cervier, Le Mans, 1625, in-8°.

On a encore de Lecorvaisier : Renati Corvaserii Andini doctoris christianissimi régis a consiliis et eïeemosynis ad sacrée theologiæ studiosos, orationes duæ parœneticee, Angers, 1619, 1620 ; Ejusdem oratio tertia parœnetica, Angers, 1621. Ce sont les leçons d’ouverture de ses cours de théologie.

Pocquet de Livonnières, Les Illustres, manuscrit, Angers ; Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, p. 548 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, t. xii, p. 378 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 240-241.

A. Thouvenin.

LE COURRAYER Pierre-François (16811776) naquit à Rouen le 17 novembre 1681, entra à -la congrégation de Sainte-Geneviève et fut professeur de philosophie et de théologie, en même temps que bibliothécaire de l’abbaye. Il fut appelant de la bulle Unigenitus et, en 1723, il soutint sur la validité des ordinations anglicanes une thèse qui souleva de vives polémiques. Le Courrayer reprit et soutint son opinion qui fut censurée par vingt-deux prélats assemblés par l’ordre du roi à Sainte-Geneviève le 22 août 1727. Les prélats condamnaient trente-deux propositions ayant pour objet le sacrifice de la messe et le sacerdoce, les sacrements, l’Église, les cérémonies, la primauté du pape. L’abbé de Sainte-Geneviève excommunia son subordonné qui se soumit et qui, le 3 décembre 1627, écrivit au cardinal de Noailles, lequel l’avait condamné par un mandement du 31 octobre, pour lui faire part de sa soumission. Les thèses de Le Courrayer se répandirent en Angleterre et à l’université d’Oxford ; celle-ci lui expédia des lettres de docteur que Le Courrayer accepta le 1 er décembre 1732. Puis Le Courrayer se retira à Londres et il reçut un canonicat à Oxford. Il mourut à Londres le 16 octobre 1776. Par un testament, daté du 3 février 1774, il déclarait vouloir mourir « membre de l’Église catholique, mais sans approuver plusieurs opinions et superstitions qui ont été introduites dans l’Église romaine et qu’on enseigne dans les écoles et dans les séminaires et qu’on présente comme des articles de foi. »

On peut dire que toute l’œuvre de Le Courrayer a pour objet la question des ordinations anglicanes qui a été réglée de nos jours par la bulle Apostolicee curée du 13 septembre 1896. Déjà une lettre anonyme, datée du 5 février 1722 et publiée dans les Mémoires de Trévoux d’avril 1722, p. 708-729, avait contesté la validité des ordinations anglicanes à cause des changements apportés dans le pontifical romain, mais c’est Le Courrayer qui souleva vraiment les polémiques par sa Dissertation sur la validité des ordinations des anglais et sur la succession des évêques de l’Église anglicane, 2 vol. in-12, Bruxelles, 1723, avec les pièces justificatives des faits avancés dans cet ouvrage. L’écrit, paru d’abord sous le voile de l’anonyme, veut prouver la validité des ordinations anglicanes qui, toutes, se rattachent à Parker, lequel fut véritablement évêque. Journal des savants, janvier 1724, p. 7-15, et février p. 71-80 ; Mémoires de Trévoux, mars 1724, p. 389433. L’ouvrage fut traduit en anglais avec une préface par un prêtre anglais.

Aussitôt les discussions les plus animées commencent : Le Courrayer envoie des Éclaircissements au Journal des savants, avril 1724, p. 240-246. Les Mémoires de Trévoux, d’août 1724, p. 1349-1361, publient un Prélude de la réfutation du livre entier du P. Le Courrayer dont l’auteur est le P. Hardouin S. J. ; Le Courrayer écrit une Lettre à M…, auteur de l’extrait de la dissertation sur les ordinations, in-12, 1724. Mémoires de Trévoux, août 1724, p. 1393-1418. Bientôt paraissent les Lettres d’un théologien à un ecclésiastique de ses amis sur une dissertation touchant la validité des ordinations anglicanes, in-12, Paris, 1724. C’est l’œuvre du P. Gervaise, qui reproche à Le Courrayer de soutenir que l’Église peut changer la forme de l’ordination et qui déclare insuffisante l’ordination des anglais, parce qu’elle confond l’épiscopat et la prêtrise pour établir le presbytérianisme. Journal des savants, décembre 1724, p. 792-797, et Mémoires de Trévoux, février 1725, p. 319-350. Le P. Hardouin