Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/112

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t.i/ihune Mit i|uo répondre et l'élève, désabusé)

abandonna l.i soolo.

il Hâchlm 'Abd as Salàin |bo Mou animad (247-321 B61-933) est considéré comme le dernier chef d'école Indépendante Il gagna à sa doctrine le célèbre vizir Ibn 'Abbad et, grâce à cette Influence, la sooto M maintint dans la l’orso septentrionale. Mais les rurcs Seldjoukldes rétablirent d os tout l’Orient l’orthodoxie sounnite et la sooto disparut. Kilo s’est conservée cependant jusqu'à nos jouis dans le sud de l’Arabie ou une petite dynastie, cbilti dite, so maintient àÇanat depuis le xie siècle de ootre ère. Quelques-uns dos livres de cette petite secte ont été récemment publiés et dous ont apporté de nouvelles lumières sur la doctrine

i.ilons enfin un mouvement tout moderne qui so rattache plus ou moins arbitrairement au mou’ta.'ilismo et qui représente le libéralisme musulman. La doctrine a été exposée aux Indes par le Seyyld Amir’Ali. dans dos ouvrages écrits en anglais, et qui paraissent avoir subi l’influence du protestantisme plutôt quo du véritable mou’tazilisme. Il no semble

de nature à gagner les masses, mais

oiio s’est répandue dans los classes instruites en contact VM los ouropoons.

IV. lus kiia Nous avons déjà ou l’oc n do parler de cette sooto. a laquelle le mou’tazi lisme so rattachait au début, non différant, comme

nous l’avons dit, que par une nuance de nom. ol. 162 l.

1° Caractéristique » générales. — Leur doctrine et

surtout l’exaltation passionnée avec laquelle ses

partisans l’ont défendue a profondément troublé les débuts de l’islam. Mais elle notait guère en harmonie avec une société organisée humainement, et n’a pu

subsister que dans quelques groupes isolés, épars dans l’ensemble du monde musulman. Comme elle n’a eu que fort peu d’influence sur la formation dogmatique, juridiqueou politique du mahométisme, nous en parlerons assez rapidement. Nous nous efforcerons surtout d’en démêler les divers éléments, qui nous paraissent avoir été confondus plus tard, et d’en éclaircir les obscurités.

Les kliiridjites ont été appelés à juste titre : « les puritains de l’islam. Pour eux, le Coran, le livre « le Dieu, doit être la seule source de la religion ; il doit être appliqué à la lettre, sans ménagements, sans interprétation arbitraire. Ce fut probablement la conception des premiers musulmans, mais elle ne pouvait tenir contre celle qu’imposaient à la société arabe les : s d’un vaste empire, et que la dy nastie oumayyade eut le mérite de voir clairement et la force de faire triompher, peut-être un peu trop brutalement.

Aboil liakr et 'Oumar, par leur vie austère, leurs sentiments pietistes, leur ferme attachement au i. répondaient à la première conception. Le conflit s'éleva avec 'Outhmàn qui, appartenant luimême a la famille oumayyade, jadis ennemie déclarée Mahomet, inaugurait la réaction contre l’esprit de l’islam, laissant peu à peu la place aux considérations purement temporelles. La richesse et le luxe succédaient à la pauvreté et à l’austérité ; bien des gouverneurs affichaient un profond mépris des pratiques religieuses. Les puritains se révoltèrent contre le khalife : celui-ci fut assassiné et remplacé par 'Ali en qui les fidèles musulmans mettaient toute leur confiance. Mais ils furent profondément déçus quand ils virent celui-ci pactiser avec l’ennemi et ils se déclarèrent contre lui. On les appela khàridjites, du mot arabe khàridj, « qui sort, qui se révolte, » et nous avons dit que le sens en est très voisin de celui d’i’tizal, qui a donné naissance au mou’tazilisme. C’est, en effet, ce dernier mot dont se sert l’historien Ta bari pour désigner la sécession dos khàridjites.

3° Diverses /ormes de la seele. La première forme

de la sooto est désignée sous le nom de ftoukmltt a cause de la formule qui fut leur devise : (d fioukma iii<i billah, « il ii A ado décision qu'à Dieu Or 'Ail, sur le point d'être vainqueur de ses adversaires du parti oumayyade avait consenti à suspendre la bataille, donc le jugement ^<.~ i Heu, et au lieu de poursuh re ses ennemis comme les ennemis de i Heu, sui ant les règles coraniques, a ait accepté de faire trancher le différend par un arbitrage. Comme le lui (liront los révoltés, vous avei confié la décision à dos hommes dans les affaires de Dion, c'était un crime, et 'Ail fut traite comme 'Outhmftn. Cotte première doctrine du houkra ne laisse pas

d'être assez, obscure Les autours nous ont rapporte la discussion qui s'éleva à ce sujet entre 'Ali toujours conciliant et les révoltés toujours Intransigeants, Les arguments présentes par les khàridjites sont tellement vagues et Insuffisants qu’on peut douter qu’ils aient

été rapportes d’une façon complète. D’abord la formule qu’on leur prête n’est pas rigoureusement coranique, ce qui est étrange puisqu’on nous les représente comme des lecteurs du Coran, le sachant par cour et l’invoquant sans cesse. Vous m’opposez le livre de Dieu, s'écrie "Ail, mais j’y Us que l’institution d’un arbitre est ordonnée dans certain cas ; elle n’est donc pas illicite. Nous saxons, d’autre paît, que le Prophète a conclu des traités et le Coran dit que les fidèles ont en lui un beau modèle. Au surplus, je vous envoie Ibn 'Abbfts pour discuter avec vous sur le Coran. » Après trois jours de discussion, la moitié fut convertie, l’autre moitié tint bon et il y eut bataille. Tel est le plus ancien récit connu, rapporté par Ibn l.lanhal. Il est surprenant que les khàridjites n’aient pas invoqué tel passage du Coran absolument formel, entre autres celui-ci (xlh), 8 : a En quoi que ce soit que vous soyez en désaccord, la décision en est vers Dieu, » ou encore (v, 48) : « quiconque ne décide pas d’après ce que Dieu a révélé (le Coran), est infidèle ». Ce verset est confirmé par les suivants (49 et 51) où les mêmes mots sont répétés avec les variantes : oppresseur ou prévaricateur au lieu d’infidèles. Il semble, d’ailleurs, que ces variantes se rattachent à la fameuse querelle soulevée par les mou’tazilites sur le cas de l’infidèle, kdflr, ou du prévaricateur, fûsiq. lui somme, celle question du houkm est fort obscure, et il semble bien que la pensée, nettement formulée par les khàridjites et plus ou moins atténuée par les récits sommités postérieurs, était que la loi du Coran vis-à-vis des infidèles était formelle et qu’en ne s’y conformant pas on était infidèle et, qui pis est, renégat.

Dès lors se posait la question théologique dont la discussion constitue vraiment la dissidence khàridjite, laquelle a survécu à l'épisode historique de l’arbitrage admis par 'Ail et rejeté comme hétérodoxe par les intransigeants. C’est à savoir : un croyant qui enfreint la loi du Coran devient-il infidèle, donc apostat et doit-il être traité comme tel, donc mis à mort ? Cela s’applique-t-il à toute infraction ou à quelques-unes seulement ? A quoi reconnait-on dans le second cas celles qui en traînent l’infidélité? A la première question les khàridjites répondent oui sans hésiter et s’opposent ainsi, comme nous l’avons vii, aux niourdjites plus accommodants. A la seconde ils répondent par la distinction coranique des péchés graves, kabâlr ni ilhm. A la troisième il ne semble pas qu’ils aient fait une réponse détaillée, mais on prête à certains d’entre eux cette formule brutale : quiconque n’est pas avec nous est un incroyant. C’est donc la formule la plus pure de l’orthodoxie la plus étroite

Nous dirons quelques mots dos deux principales écoles : azraqites et abftdites. La première, fondée par